
3JÏ C A R
QUEUR ou ÊTETEUR. Matelot, dont le foin eft
de caquer le hareng.
CARABÉ. C’eft de lambrè jaune réduit en poudre.
Voye{ AMBRE JAUNE.
« Le carabê ou poudre d ambre, fuivant le tarif
» de la douane de Lyon de 1631, paye du quintal
» 1 3 fols 5 deniers d'ancienne taxation ; 1 fol 9
■» deniers pour la nouvelle réapréciationj 16 lois pour
» les anciens quatre pour cent, & 8 fols pour la der-
» mère réapréciatron. »
« Le carabe eft aufli du nombre des drogues &
» marchandifes , qui par l’Arrêt du T5 août 1685 ,
» doivent payer vingt pour cent de leur valeur, avec
3» les fols pour livre ».
CARABINE. A rm e rtfêu, montée fur un fuft, dont
le canon eft a f fe z court, & ordinairement rayé .en
dedans. Elle fe montoit autrefois avec un rouet, 8c
maintenant elle a une platine comme les autres petites
armes. '
«. Les carabines font du nombre des marchandifes
» dont la fortie eft défendue par toute l’étendue du
» royaume en France , terres & pays de l’obéiflanee
»• du roi, à peine d’amende & de confifcation, fuivant
»• l’Ordonnance de 1687 , tit-. 8 art. 3 * 8c tous les
» traités de paix »;
CARACOLI. Efpèce de métal dont les caraïbes
des îfles Antilles font une forte de parure en forme
de croiflànt, qu’ris nomment aufli caracolé. Ce métal
vient de la terre-ferme, & la commune opinion eft
qu’il e f t compofé d’argent, de cuivre & d’or. Le
mélange de ces métaux eft fi parfait, que celui qui
en réfûlte a une couleur qui ne fe ternit jamais
quelque long-tems qu’il refte dans la mer & dans la
terre. Il eft aigre , graineuy & cafîant, & ceux qui le
veulent employer , fo * obligés- de le mélanger avec
un peu d’or pour le rendre plus doux. -
Les orfèvres François & Anglois ont fait plusieurs
expériences pour l’imiter, ceux qui en ont le plus
approché, avaient mis fur fîx parties d’argent trois
parties de cuivre rouge purifié , & une partie
d’or. Les connoiflèurs trouvent cet alliage imité ,
quoique très-beau , bien au-deflous de celui des
Sauvages.
Le r . Labat, des relations duquel on* a extrait
cet article, croit que le caracoli eft un métal fimplé.
On en fait aux Ifles des bagues, des boucles -, des
poignées de cannes , & autres femblables petits
ouvrages.
CÂRAFFE. Petite bouteille de verr-e, de forme
ronde, propre à verfer à boire r .& qu’on fert fur
u ie foucoupe. Les caraffes ne font point de mefure
réglée, hors celles qui font de -forme conique,
dont fe fervent les marchands limonadiers pour le
débic de leurs limonades r orgeàdès , & autres eaux
raffaîchiiïàntes, qui tiennent demi-feptier bourgeois
de Paris.‘\ .
CARAFFON. Groflè bouteille de verre épais,
à long co l, avec un bouchon d e liège g a r n i d ’a r g
e n t ou d’étain , dont on fe fe rt- pour faire rafraîchir,
& mettre à la glace les liqueurs.- Il y en- a de
différentes continences ; les plus grandes contenant
jufqu’à quatre pintes, mefure de Paris , & les
moindres deux pintes. Au-defFous on les. nomme
bouteilles•
CARAGACH. Sorte de coton qui vient de
Smyrne par la voie de Marfeille : ton prix par
appréciation eft de quatre - vingt - feize livres le
quintal.-
On nomme à Smyrne f il e t ca ra g a ch , les-
pîus beaux fils de coton qui s’y faffent. Ils viennent
dé Jofeplaflard & dés environs.
-CARAGI. On nomme ainfi dans les états du
grand-Celgneur, les. droits d’entrée & de fortie, qui
le payent pour les marchandifes»
On a remarqué ailleurs que les droits d’entrée ne
fe payoient qu’une feule Fois, & feulement à la-
douane , ou les marchandifes font d’abord déchàr-
gées-j étant libre-, .fi on ne les a pas vendues, de
les tranfporter dans une autre ville où , en repxe-
fentant le premier acquit, on. eft exempt des droits
de la. douane. A cet égard, les Turcs font certainement
moins barbares, que d’autres peuples qui
leur en donnent le nom.
C a r a g i . Se dit aufli des commis des bureaux
où fe perçoivent les droits. Le douanier, général ,
ou- directeur de la douane,, fe nomme cara.g i—
BACHI.
CARAGNE, ou KARAGNE. Gomme très-
rare , qui vient de la? nouvelle Efpagne. Les arbres-
d’où elle coule , font femblables au palmier. Nouvellement
fortie de l’arbre , elle eft blarfche , mais
en vieiliiflant. elle devient grisâtre , tirant fur le
verd. C’eft de cette dernière forte qu’on l’envoye
en Europe 3 la blanche ne s’y trouvant que rarement^
Elle y eft apportée en- mafïè , enveloppée de
feuilles de rofeau. Celle de la meilleure qualité
doit être mollaffe , comme les onguents. dont c«
fait des emplâtres, à demi-cuite, d’une odeur agréable
& aromatique , la plus blanchâtre qu’il fè
pourra^
La cherté de cette gomme eft saule qu’elle fè
■ vend, peu fbuvent tout-à-fait p ure, ou qu on lui
en fiibftitue d’autres, qui n’ont point les- propriétés
& fes vertus. Appliquée fur la tête, elle en. appaifè
les. douleurs. Elle feu le même effet pour celles des
jointures j & l’on l’eftimè tant dans la médecine.,
-qu’on y dit en proverbe -de pharmacie ï que tout;
. ce que le tacamachan aura pas guéri,. la caragne
.le guérira.
Les Amériquains en compofènt un baume fou.-,
ver-ain-, à ce qu’ils prétendent, pour la guérifon des
plaies; & des hémorroïdes. On en peut voir la
recette dans-l’hiftoire générale des drogues, du fleur.
P omet.
CARAGROUCH. Monnaie (Forgent de l’Em-
(pire , qui pèfe neuf dragmes, ce qui ne revhnrpas
• tout-à-fait à l’écu de France de 3: liv. 11 a cours a
. Conftanrinople pour-110 afpres.. II. y eu a de quatre
fortes qui paffent fur le même pied. Voye{ la t a b l e 1
DES MONNOIES. • . 1 -
CARAGUATA. Efpèce de chardon qui? croît
au Bréfil, & dans quelques autres lieux de 1 Amérique
, dont les feuilles bien rouies , bien lavées ,
& bien frottées , o u . broyées , fourniflent un lin
très-délié & très-fort , propre à faire divers ouvrages
de corderie. Les Indiens en font des rets a
pêcher.
CARAPACE. Grofle écaille très-ferme & très-’
folide qui couvre les tortues, & où tiennent ces
riches écailles tranfparentes, qu’on nomme caret,
ou écaille de to'rtue , dont on fait tant & de fi beaux
ouvrages de marquetterie' & tabletterie.
CARAPAT. C’eft cé qu’on nomme autrement
PALMA CHRISTI.
CARAQUE. C’eft le nom que les marchands
épiciers donnent au meilleur cacao qu ils vendent.
Il y a de deux fortes de câraque, le gros & le petit.
Voye{ cacao.
C a r a q u e . C’eft aufli le nom que les Portugais
donnoient autrefois aux plus grands vaifleaux qu ils
envoyoient aux Indes orientales & occidentales,
chargés de marchandifes d’Europe, & fur lefquels
ils faifoient leurs retours de celles de l’Afie & de
l’Amérique. La caraque étoit ordinairement du port
de deux mille tonneaux , & quelquefois a fept &
huit ponts.
C a r a q u e . .Les Hollandois appellent -porcelaine
■caraque, en leur langue kfaak-porcelein, leurs
•plus fines porcelaines , parce que les premières
porcelaines orientales qui font venues en Europe,
.y furent apportées par les caraqües Portugaifes.
* CARARA. Poids .dont on fe fert en quelques
endroits d’Italie , particulièrement à Livourne , pour-
. la vente des laines & des morues.
.- . - Le carara eft de cent foixante livres du pays, ■
& la livre n’eft que de douze onces , poids de* marc ;
:ce qui revient à cent dix livres fix onces trois gros,
m peu plus , de Paris , d’Amfterdam, de Strasbourg
, de Befançon , & autres villes , où les poids
font égaux, & la livre de feize onces , poids de
marc.
Le carara fait cent trente-fix livres, poids de'
Marfeille. Voye\ la ta b l e d e s p o id s .-
CARAT,. ou KARAT. C’eft le nom du poids
qui exprime la bonté ou le titre de 1 or.
Les monnoyeurs, ou l’ufage , ont fixé la perfection
de l’or à vingt;quatre carats r quoique
cependant on ne puiflè jamais .fi bien épurer ce
■ précieux métal ,f qu’il n’y manque quelque quart de
carat|
Le carat fè divife en quarts , huitièmes, feiziémes
& trente- deuziém qs. Ces degrés fervent à marquer
le plus ou le moins d’alliage : par exemple, l’or à
vingt- deux, carats , eft celui .‘qui a deux parts
d’argent, ou d’autre métal, fur v.ingt-deux parts
: de nn or.
L’on peut voir dans les auteurs qui ont traité des
monnaiesplufieurs chofes très curieufes fur"cette
matière. ' ' ■ t
Suivant l’ordonnance , les marchands orfèvres
ne peuvent travailler que d’or fin a vingt - trois
carats , fans remède & fans foudure, a un quart
de carat de remède, & en ouvrage creux chargé
de filets & de rapports, à demi carat de remède :
mais lorfqu’on leur délivre l’o r , ils peuvent travailler
à tous titres , pourvu qu’ils en tiennent regiftre.
Carat , que les Efpagnols nomment quitale.
.Eft aufli un certain poids , dont les marchands orfèvres
& joyailliers fe fervent ordinairement pour pefer
les pierres précieufeS & perles.
Ce carat eft de quatre grains, un peu moins
forts que ceux du. poids de marc , & chacun de
ces grains fe divife en demis:. en quarts , en huitièmes
, eh feiziémes, &c. , & c eft fur ce pied que 1 on
eftime & qu’on donne le. prix aux pierres précieufes
& aux perles. Tavernier rapporte que le diamant
du grand-mogol, qui eft eftimé le plus grand qui
foie au monde , pèfe deux çens foixante-dix-neuf
carats neuf feiziémes.
En Efpagne, le carat ou quintal, eft aufli de
quatre grains. Trois carats font un tomin , huit
tomins un caftillan, fix caftillans & deux tomins une
once, & huit onces un marc ; mais le marc d’Eïpa-
gne eft d’un feptiéme environ plus foible que celui
de France. ' .
CARAVANE . Ce terme neft d’ufage qu’en
Orient. Il fignifie une troupe y ou ajfemblée de
voyageurs & de pèlerins, & plus particulièrement
'de marchands, q u i, pour plus de fureté , nîarchenc
enfèmble pour traverfer les défexts , ou autres lieux
dangereux, & infeftés d’Arabes ou de voleurs.
Il y a un chef, ou aga, qui commande la caravane
T & qui- a un nombre de janifîaires , ou autres
milices, fuivant les états d’où les caravanes partent
, fuffflant pour les défendre & les faire arriver
aux jours & aux lieux marques. La caravane campe
tous lés foirs auprès des puits ou tuifTeaux ,. qui
font connus des guides , & il s’y qbferve une difei-
pline aufli exaéfe qu’à la guerre.
Les chevaux mais plus ordinairement fes chameaux
, font les voitures dont on fè fert 3 ces derniers-
animaux étant d’une grande fatigue , mangeant peu ,
& fur-tout fe paflant des trois & quatre jours de
boire.
Il part des caravanes d’Alep & du Caire > pour
la Perfe,~ia Mecque, &c.
Il y a aufli des caravanes de mer, qui font établies
pour les mêmes raifons & pour le même ufage y
comme ccllede Conftantiuople pour Alexandrie.
Remarques concernant les caravanes d'AJie.
Pour former une caravane , il. faut avoir par écrit
la permiffion d’un fôuvèrai’n approuvée > & pour
ainfi dire légalifee., au moinspar deux autres fou-
verains voifms.- Cette permifïïon doit contenir le
nombre d’hommes, de voitures- & de marchandifes
qui doivent la compofér. Ce font à ceux, à qui a g -