
toyement des boues à la décharge des taxes payables '
pour cet effet par les bourgeois.
Le tarif drefle au confeil contient 61 articles , la
plus grande partie concernant les marchandifes &
denrées arrivant par terre , & le refte pour celles '
arrivant par eau. On n’a pas cru devoir le rappor- ,
ter ic i, a caufe des changemens qui y ont été faits, |
& qu’on le peut trouver dans rordonnance des ]
aides, à la ferme defquelles le Barrage a depuis I
été uni.
. Des droits de Barrage , tant par terre que par i
e au , font exceptés par le même arrêt de 1640,1
les voitures de f e l, les munitions de guerre , les ;
blés , farines , pains, les fruits cruds y compris les
oranges , citrons , grenades & marons, foit que ;
lefdits fruits foient entonnés ou non ; les herbages, i
la cendre , le fablon , les blanchifîages de linge , j
les pierres de taille , les moilons , les plâtres 1
cruds & cuits , la chaux & le pavé : enfemble les
ferges & draps rapportés de la teinture des Gobe-
lins, en juftifiant de l’acquit du paiement fait pour
lefdites ferges & draps à l’entrée , comme auffi toutes
les marchandifes pafïànt debout , & fans qu’aucunes
marchandifes foient tenues de rien payer a la ;
fortie.
Par ordonnance des prélidens tréforfers de France
généraux’ des .finances , & grands voyers de la
généralité , du 27 oétobre 1648 , le précédent tarif
fut affiché aux portes , ports & quais de ladite
ville , avec défenfes aux fermiers & commis de
prendre ni exiger des particuliers , autres ni plus-
grands droits que ceux portés par icelui , à peine
de concufîion & de punition corporelle.
Les droits du domaine & du Barrage de la ville
de Paris qui fe payoient, les uns en exécution du
tarif de 1651, & les autres , conformément à celui
de 1640 , ayant été unis pour ne plus faire qu’un
feul & même droit, il en fut dreffé un tarif commun
par déclaration du roi du 17 feptembre 1692 ;
mais les droits du pied fourché y ayant été omis,
quoiqu’ils fuffent compris dans lefdits tarifs de
1640 & 1651 3 fa majefté, par une nouvelle déclaration
du 3 mars 1693 , vérifiée en parlement
le premier avril de la même année , ordonne que
les droits du pied fourché feroient payés comme
ils l’avoient toujours été , quoiqu’ils eulfent été
oubliés dans la déclaration du 17 feptembre 1692.
Tous ces droits ont été garnis comme les autres
des nouveaux fols pour livre.
B A R R A G E R. Commis établi aux barrières,
pour faire payer & recevoir les droits de barrage.
BARRAS. Gomme ou résine , qui découle des
pins, par les incitions qu’on y fait.
Il y a deux fortes de .Barras , qui ne font guéres
connus lotis ce nom , mais que l ’on nomme communément
3 l’un , encens Blanc ; & l’autre, encens
marbré ou madré , comme difent les Provençaux.
La différence de ces deux barras ne vient que de
leur couleur 3 & la diverfité de leur couleur , de ce
qu’ils lont recueillis plus ou moins proprement, ou
qu’ils coulent par un beau ou mauvais temps.
Le b a rras, ou encens marbré -, quand il eft beau
& bien n e t, fe vend quelquefois par les colporteurs,
pour du benjoin, à qui véritablement il reffemble
affez 3 mais l’odeur leur fuffit, pour découvrir la
fripponerie.
Le b a rra s, ou encens b la n c , eft le véritable
galipot. V oy ez g a l i p o t 6t encens.
BARRE. ( Mefure étendue, dont on fe fert en
Efpagnepour mefurer les étoffes, ainfi que l’on fait
de Y aune de France. ) Il y a de trois fortes de
barres; celle de Valence , celle de Caftille, & celle
d’Arragon.
La barre de Valence contient deux pieds neuf
pouces fept lignes , qui font dix treiziémes de l’aune
de Paris 3 de manière que treize barres de Valence
font dix aunes de Paris, ou dix aunes de Paris font
treize barres de Valence•
La barre de Caftille contient deux pieds fept
pouces deux lignes , & un peu plus, qui font cinq
feptiémes de l’aune de Paris 3 enforte que fept Barres
de Caftille font cinq aunes de Paris, ou cinq aunes
de Paris font fept Narres de Caftille•
La Barre d 'A r ra g o n eft, à quelques lignes près,
femblable à celles de Valence & de Caftille 5 enforte
que trois Barres d ’A r r a g o n , font deux aunes de
raris.
Pour réduire les Barres de Caftille en aunes de
Paris, il faut fe fervir de la régie de trois, & dire.:
- fi fept Barres de Caftille font cinq aunes de Paris,
combien tant de Baires de Caftille feront-elles d’aunes
de Paris? Et fi au contraire, on veut réduire les
aunes de Paris en Barres de Caftille , il faut dire :
fi cinq aunes de Paris font fept Barres de Caftille ,
combien tant d’aunes de Paris feront-elles de Barres
de Caftille ? Cette même régie doit fervir pour faire
les réduélions des Barres de V a len c e , en aunes de
Paris , & des aunes de Paris en Barres de Valence•
Voye^ la t a b l e d e s m e s u r e s .
B a r r e . Se dit auffi des chofès mefüréès avec la
Barre : une Barre de fe rg e : deux Barres de taffetas,
B à r r e . Les Portugais de Goa, & avec eux quelques
Européens , qui négocient aux Indes, appellent
Barre, le poids que l’on nomme autrement Bahar»
Voy eç BAHAR.
B a r r e . On appelle Barres, en terme de couvertu-
rier, ces d eu x rayes de laine bleue qui fo n t a u x d eu x
bouts de la couverture, & qui n 'y fe r v e n t que
d'ornement : elles fe font fur le métier en même
temps que la couverture, au contraire des couronnes
qui font aux quatre coins, que le tifferan-couverturier
ne fait qu’après coup, & lorfqu’il a levé la couverture
de deffus le métier.
BARRER des articles fur fon livre, lignifie,
en terme de commerce, effacer> rayer les articles
portés en crédit fur un journal, ou anfre regiftre,
pour faire voir qu’on en a reçu le paiement.
On barre auffi tout autre écrit, billet obliga-
; tion j quand on le veut annuller. On appelle cela
barrer, parce* qu’on appelle barres, les lignes
ou traits de plume , dont on croife ce qu 011 veut
qui refte inutile dans quelqu’afte ou regiftre.
BARRIÈRES. On appelle ainfi dans les principales
villes de France , particulièrement a Paris ,
les lieux oit font établis les bureaux des entrées,
Sr où les commis en reçoivent les droits , fuivant
les tarifs ou pancartes réglées au confeil du roi.
On leur a donné le nom de barrières i parce que les
paffages par le (quels arrivent les voitures & les marchandifes
fujettes aux droits, font traversées par une
barre de bois qui roule fur un pivot, & qui s’otivre
où fe ferme à la volonté du commis.
Il y a à Paris foixante barrières, qui font toutes
placées à la tête des fauxbourgs. Dans vingt-deux de
ces barrières qui font les principales, outre les commis
du barrage, il y a des commis pour la douane
qui examinent les lettres de voiture , qui reçoivent
les principaux droits, & qui veillent aux intérêts
des fermiers-généraux. Les autres barrières ne font
pour ainfi dire que des barrières fuccurfales , pour
tenir plus libres celles-ci^, qui ne manqueraient pas
d’être toujours embarrafféès s’il n’y avoit qu’elles
qui fuflènt ouvertes pour introduire dans cette capitale
du royaume , ce nombre prefqu infini de marchands
, de voitures, & de marchandifes qui y arrivent
fans cefle.
C’eft à ces foixante barrières que toutes les voitures
;& ceux qui font chargés de denrées comprifes
dans les tarifs , doivent «’arrêter , fouffrir la vifite,
& payer les entrées ; les commis ont même la per-
miffion de vifiter les carroffes, berlines , chaifes , &
furtouts des particuliers , pour voir s’il n’y a point
de contrebande cachée, ou de denrées fujettes aux
droits 5 ce qu’ils font pareillement dans les portemanteaux
, valifes & coffres dont on doit leur re-
préfenter les . clefs 3 faififfant & arrêtant tout ce qui
n’a point.été déclaré, qui, conformément aux or*
donnances, refte confifqué aufli-bien que les voitures
qui s’en trouvent chargées, & les autres denrées,
hardes & marchandifes avec lefquelles elles font
mêlées.*
Pour la conduite & régie de toutes les barrières
où il y a des commis pour la douane, il y a un
commis ambulant qui en parcourt continuellement
les bureaux, & qui contrôle & vérifie les regiftres
des commis, dont il rend compte enfuite au bureau
de la ferme-générale.
Comme fon pourroit faire- entrer en fraude ,
divérfes fortes de chofes, particulièrement des vins,
des eaux-de-vie , -des toiles peintes, & autres fem-
blables qui font, ou de contrebande ou fujettes aux
droits, en les cachant dans les charrettes & charriots
de paille & de foin , ou dans ceux qui voiturent
des balles de coton , de laine , de chanvre , & telles
autres matières molles & de grand volume, les commis
Ont à la porte de leur bureau , des inftrumens
de fer, emmanchés de bois, qu’ils nomment des
fondes , qui leur fervent effectivement à fonder toute
» les efpèces de dentées, dans lefquelles ils peuvent
■foupçonner que font renfermées d’autres marchandifes
dont on veut cacher l’entrée au bureau.
C’eft aux barrières que fe paient les droits d’entrée
pour le vin , le pied fourché, les foins, les
bois, les charbons, les fruits, la viande dépecee ,
& prefque tout ce qui eft 4'eftiné pour la confom-
mation de Paris.
De temps en temps on recule un peu les barrit-
res, & l’enceinte immenfe de la capitale s’aggrandit
au profit de la finance, qui perd biend'ailleurs ce
qu’elle a l’air de gagner aux entrées de Paris. .
BARSES. ( Grandes boites dû étain , dans lefquelles
on apporte le thé de la Chine. ) Il y a
des barfes qui contiennent depuis une livre, jufqu’a
dix livres de cette herbe.
BARUTH. Mefure des Indes, qui contient dix-
fept gantans , c’eft-à-dire, cinquante a cinquante-
fix livres de poivre, poids de Paris, dont la livre
eft de feize onces. Sur ce pied-là le gantan doit
tenir approchant de trois livres de poivre. Voyeç
GANTAN.
BAS, que l’on appelloit ancîennementCHAUSSE.
C’efb cette partie de l’habillement du pied & de la
jambe, qui fert à couvrir leur nudité, ouïes garantir
de la rigueur du froid.
Autrefois l’onne fe fervoit communément en France,
que de bas ou chauffés de drap, ou. de quelqu’autre
étoffé de laine drapée, dont .le trafic fe faifoit à
Paris par des efpèces d’artifans, qui de-là fe nom-
jpoient drapiers-chauffetiers, & quiformoient alors,
une communauté particulière , qu on réunit enfuite
au corps de la draperie. . .
Depuis que l ’on s’eft attaché à faire des bas au
tricot y 8c que l’on a trouvé la manière d’en fabriquer
fur le métier avec la foie , le fleuret, la laine, le
coton , le poil , le chanvre , ou le lin filé , la
mode des bas d’étoffe s’eft entièrement perdue 3
enforte que préfentement on ne parle plus que
de bas au tricot ou de bas au métier.
Ces fortes de bas, foit au métier , foit au tricot ,
font des efpèces de tiffus formés d’un nombre infini
de petits noeuds ou manière de bouclettes
entrelaffées les unes dans les autres , que Ton nomme
des mailles; & ce font ces ouvrages , qui font
la principale partie du négoce de la bonneterie.
Bas au tricot.
Les Bas au tricot, que l’on nomme auffi Bas à.
l’aiguille , ou Bas Brochés, fe font avec de longues
& menues aiguilles , ou petites broches de fil de
fer , ou de léton p o li, qui en fe croifant les unes
fur les autres, entrelaffent les fils & forment les
mailles dont lès Bas font cqmppfésj ce qui s’appelle
tricoter y ou Brocher les Bas, ou les travailler à iV aiguille.
Il feroit difficile de pouvoir précifément dire, à
qui Ton doit l’invention du tricot : cependant quelques
- uns prétendent que ce foit aux Ecofioïs,
I fondés fur ce que les premiers,ouvrages au tricot,,
Ee ij