
auflî-bien que toutes fortes de ratafias, d’eaux-de-
vie préparées, de roffolis, ôc autres liqueurs ou de
Montpellier , ou des pays étrangers.
Cabarets a- café ; ce font de petites tables à pieds
ou fans pieds , fur lefquelles on met les tafles &
foucoupes de porcelaines à prendre du café. Voye{
CABARET»
CAFFETIERE. Efpèce de coquemard à préparer
le café.
CAFFILA. Troupe de marchands ou de voyageurs
, ou plutôt troupe qui eft compofée des uns.
5c des autres , qui s’affemblent pour traverfer avec
plus dè fureté les vaftes états du Mogol, & autres
endroits de la terre ferme des Indes. .
Il y a ,au(fi de femblables caffilas qui traverfent
une partie, des déferts de l’Afrique} particulièrement
ce qu’on appelle la mer de fable , qui eft
entre Maroc & Tanibouetou,-capitale du royaume
de Gago, Ce voyage , qui eft de 400 lieues , dure
deux mois pour aller, & autant pour le retour,
la caffila ne marchant que la nuit, à caufe des
exceffivés chaleurs du pays. Les principales marchandifes
qu’elle rapporte, * confiftent en poudre
d’o r, qu’ils nomment atibar, & les. Européens,
t i b i f . .
La c affila eft proprement ce qu’on, appelle cara-
tanne dans l’empire du grand-feigneur, dans celui
du roi de Perfe , 8c autres lieux de l’orient.
Caffila,. Se dit aufti dans les difterens ports que
les Portugais occupent encore fur les côtes du
royaume de Guzarate, des petittiflotes marchandes
qui vont de ces ports à Surate, ou qui y reviennent
de Surate, fous l’efcorte d’un vaiffeau de guerre,
y tenir féparément ; 8c fur celles des femelles ajouter
que lé roi de Portugal y entretient à cet effet.
CAFFIS. Mefure de continence dont on fe fçrt
pour les grains à Alicante. Le caffis revient à une
charge & demie de Marfeille., & contient fix quil-
lots de Conftantinople.
CAGE. Petite logette faite de menus, bâtons, ou
de fil-de-fer & de leton, dans laquelle on nourrit
des ôifeaux. Ce font les maîtres oifeliers de la ville
& fauxbourgs de Paris qui font ces fortes de cages ,
particulièrement celles de léton & de fil-de-fer ;
étant néanmoins loifible aux maîtres vanniers d’en
faire d’ofier, en forme de paniers, où l’on nourrit
ordinairement des merles & des fanrfonnets , & d’autres
plus plates & fans fond, où l’on enferme les
poulets que l’on veut engrainer»
Les ftatuts des oifeliers de i f o o , diftinguoient
dans le commercé des, oîfeaux deux fortes de cages i
fçavoir les cagel hantes & chanterejfes, & les
cages baffes 8c muettes > ces: dernières fe nomment
gu fil des égrainoires.
Ceux-qui expofçnt des oîfeaux en vente» pour
n’én point impofer au public , en vendant des fer
inelles pour des miles, font tenus de mettre ceux-ci
dans les ehanterçffes, 5f .les autres dans les égrainoires
; & iprfqu’ils en ont quantité. enfem'ole, £c
qu’ils- font obliges de fe fçr.vir de cagçs baffes &
guettes pour les uns 8c les autres, ils doivent les
un écriteau qui marque qu’elles font de ce genre
& qualité.
Il eft permis aux maîtres oifeliers de fondre en
plomb les augéts des cages qu’ils fabriquent.
C’eft porter bien loin les petites précautions réglementaires
, & faire defeendre bien bas 1-autorité
légiflative d’un grand empire.
C AGOS AN GA. C’eft la plante fi fouveraine pour
la dyffenterie, qu’on nomme autrement , ipéca-
cuanha. Voye\ fort article. ,
CÀHOANNE. Sorte de tortue, qu’on appelle
aufli kaouanne. Voyë{ to r t u e .
CAHUÉ. Les Orientaux nomment a'mfi ce qu’on
appelle ca fé , en Occident. Voyeç c a f é .
CAHYS. Mefure des grains dont on fe fert en
quelques endroits" d’Efpagne , particulièrement n
.Seville & à Cadix. Quatre cahys font le fanega,
& 50 fanegas font le laft d’Amfterdam. Il faut douze,
anegras pour un cahys. Voy. la t a b l e d e s m e s u r e s ,
CA J ANTES, qu’on nomme aufli PLUMETTES.
Voyeç p l u m e t t e s . Cette forte d’étoffe f e
fabrique à Lille 5c dans quelques autres endroits
des Pays-bas. La largeur de celles de Lille eft dé
| à | d’aunè, & leur longueur de zo aunes ou dé 40,
Les autres cajantes ont les mêmes longueurs fur
1 aune | de large. Il s’èn débite beaucoup en Hollande
, où elles paient les droits d entrée fur le
pied général des manufactures , fuivant la nouvelle
lifte ou tar if de Hollande de 172.3. Voye( cette,
lifte à fo n article.
Quelques-uns les appellent autrement gi'os grains>
phmates, ou calandre^,
CAILLE. Petit oifeau de paflage, d’un plumage
grivelé, qui s’engraifîe àifément, & qui eft excellent
‘ a manger.
« En France, les ca ille s, graffes ou maigres ,•
» paient les droits de fortie fur le- pied de z fols la
» douzaine , avec les fols pour livre ».
CAILLOTIS. Sorte de foude , dont les pierres
font de médiocre groffèur, & fort femblabies a des
cailloux, d’où elle a pris fon nom : cette foude eft
fort eftimée par ceux qui en font commerce. Voyeç
SOUDE.
CAILLOU. Petite pierre dure, quelquefois polie
& luifante. La mode des tabatières de caillou
a commencé en France avec le dix-huidçipe fie pie,
Les cailloux dont on les fait, viennent d’Allema^
gne , & particulièrement du côté de Strafbourg. La
diverfité des couleurs , & le beau poli que prennent
ces cailloux , les a fait mettre au nombre des pierres
précieufes ; & ils 4 ’emporterit fur l’àgate & lonix.
On s’en, étoit néanmoins toujours fervi dans les
ouvrages de pierres de rapport; mais les cailloux
qu’on y èmployoît, n’étoient ni fi grands, ni fi beaiuç
que ceux des tabatières.
« Les cailloux en tabatières, paient en France
» les droits d’entrée fur le pied .de bijouterie, a i-Ù -.oa
: -n dè.cinq pour cent de leur valeur, &les fols pour Jiy. »
■ ÉAliviÀCANIS. Sorte de (o tltf fines dont | T |
fait
fait un grand commerce à Smyrne : elles font du
nombre des cambrafines de Bengale. Voye{ cam-
brasinbs.
CAJOU, ou ACCAJOU. Arbre qui croît dans
le Brefîl, & dans quelques aiitres endroits de l’Amérique
, qui porte la noix d'Accajou* Vo y e{
A C C A JO U . \ ■ ;■ / . :/ . .
CAISSE. Efpèce de yaifleau, ou coffre fait de
menues planches de fapin, ou autre bois léger ,
Jointes enfemble par des clous, ou des chevilles i
de bois , dans lequel on met diverfes fortes de mar-
chandifes, pour les pouvoir transporter jplus facilement
fans fe gâter ni fe corrompre. Une caiffe
d’étoffes de foie, une caijfe de batifte , une caijfe
de toile de Hollande, une caiffe d’écorce de citron,
une caijfe d’oranges, une caiffe de liqueurs, &c.
eft une caiffe remplie de l’une de ces fortes de
marchandifes.
Une caijfe emballée, eft une caijfe pleine de
marchandifes , qu’on a entourée de paille , & couverte
d’une ferpillièrë, ou grofie toile qu’on a
coufue à gros points avec de la ficelle, & garrotée
ou liée extérieurement en plufieurs endroits avec de
la corde.
Une caiffe cordée eft une caijfe qui n’a point
d’emballage, 11’étant feulement que liée par-defTus
avec de la corde dé diftance en diftance , pour
empêcher que les planches ne puiffent s’écarter les
unes des autres.
Les marchands & négocians qui envoyent des I
marchandifes au dehors, doivent s’appliquer à les
bien ranger dans ^les ca ijfe s, & faire en forte que
ces caijfes foient emballées & cordées comme il
faut^ fans quoi ils courent rifque de faire des pertes
confidérables.
Quand on dit qu’une caijfe a été ficelée & plombée
, cela doit s’entendre que les commis de la
douane l’ont fait emballer & corder en leur pré-
fence , après avoir fait payer les droits des marchandifes
qui y font renfermées; & qu’ils ont fait nouer j
une ficelle autour du noeud de la corde qui n’eft que
d’une pièce, dans laquelle ficelle ils ont fait paffer
le plomb qu’ils ont marqué deflus & deffous avec
les coins du bureau»
Les caijfes Scellées & plombées dans les douanes
ne peuvent être ouvértes qu’au dernier bureau de la
route, fuivant l’ordonnance de 1687.
appelle raisins en c a ijfe , ou rai fins de
fiaijfe, certains raifins fecs en grappes, qu’on appelle
. autrement raisins a u x j u b i s , qui viennent de Provence
dans des caijfes ordinairement de fapin, de
divers poids 5e grandeurs, qui ont chacun leur nom
particulier. V o y e£ raisin.
Caisse. Signifie aufli une efpèce de coffre fort
tout de fe r, ou de bois de chêne, garni de bonnes
barres de fer 5e d’une ou plufieurs ferrures, qui
oïdmairèment ont des reflorts qui ne font connus
q u e d e ceux à qui la caiffe appartient. -
Ccft dans ces fortes de caijfes que les marchands
négocians 5e banquiers enfermçnt leur argent comp-
Çommerce» Tonie L
ta n t, 5c leurs principaux effets de petit volume,
comme lettres 5c biilets de change , promeflès ,
lingots d’o r, barres d’argent, pierreries, 5ec.
On entend aufli par le mot de caijfe, le cabinet
du caiflîer où eft la caijfe, ou coffre-fort, & où
il fait fa reçètte 5c fes paiemens.
On appelle livre de caijfe, une forte de livre
qui contient en débit 5c crédit, tout Ce qui entre
d argent dans la caijfe, 5c tout ce qui en fort. Le
livre de caijfe eft le plus important de tous les
livres auxiliaires ou d’aide , dont les marchands ,
négocians 5c banquiers fe puiffent fervir. Voye^
LIVRES.
Caisse. Se dit encore de tout l’argent qu’un
marchand négociant, ou banquier peut avoir à fa
difpofition pour négocier. Ainfi l’on d it, la caijfe
de ce banquier eft de cent mille livres, de deux
cens mille éeus , 5cc. . •
Monfîeur Savary, dans fon Parfait Négociant,
liv. 1 , chap. 4 de la fécondé partie, fait connoître
que le gouvernement de la caijfe d’une fociété , eft:
tout ce qu’il y a de plus de conféqùence pour la
faire bien réuflir. Comme il donne fur cette matière
d’excellentes maximes , on a jugé â propos de les
rapporter ic i, telles qu’elles fe trouvent en ce chapitre
, étant très-difficile d’en pouvoir donner de
plus judicieufes. Voici comme il s’explique.
« Les aflbciés doivent partager emr’eux les chofes
» à quoi ils doivent être employés , tant en l’achat
» qu en la vente des marchandifes, à tenir la caijfe
» & le livre de raîfon, 8c regarder à quoi l’un 5c
» l’autre feront plus propres. Celui qui eft d’une
» humeur aétive , eft plus propre à l’achat 5c à la
» vente , 5c non pas celui qui,1’eft moins 5c qui
» aime le repos. C’eft pourquoi le plus aftif des deux
» afïociés doit être employé â l’achat 8c à la vente des
» marchandifes, 5c l’autre â tenir le grand livre de
» raifon 8c la caijfe ; parce qu’ayant moins de feu ,
_» il eft plus fage 5c modéré en là conduite des affaires
» fédentaires , que.s’il avoit plus d’aôtivité.
» Et en effet c’eft de la conduite 5c du bon ordre
» de celui qui tient la caiffe 8c les livres, que
» dépend tout le bonheur de la fociété ; 8c cet ordre
» confifte â tenir des livres fans confufion , de
» fçavoir en un moment ce qui eft du 8c ce qu’on
» doit, 5 c â .faire bien folliciter fes dettes.
» Le plus important de tout eft le gouvernement
» de la caijfe , parce que tout dépend de-là Cet
» ordre ne confifte feulement pas à recevoir 5c
» payer; cela eft bien aifé : mais celui qui la gou-
» verne doit avoir bien d’autres foins , d’où réfuîté
» tout le bonheur ou le malheur de la fociété.
» C’eft pourquoi il doit veiller particulièrement â
» deux chofes: la première, qu’il y ait toujours
» fuffifamment d’argent en caijfe pour payer les
» lettres de change que leurs correfpondans 8c manu-
» facturiers tirent fur eux , 5c les billets qu'ils
» auront faits pour les lettres que l’on aura fournies ;
» oit s’ils tiennent des manufactures, pour argent
» prêté, afin d’acheter les matières qui y font pro*