
que ces derniers leur foient allez femblables, & fort
eftimés.
On appelle camelots g a u fr é s, certains camelots
d’une feule couleur, que l’on a façonnés, ou
imprimés de diverfos fleurs, ramages ou figures ,
par le moyen de certains fers chauds , qui font des.
elpèces de moules, que l’on fait palier en meme tems
que l’étoffe fous une preffe. Les camelots gauffrés ne
viennent guères que d’Amiens & de Flandre. Le
négoce en étoit autrefois allez confidérable ; mais à
prefent il ne s’en voit que très-peu , qui s’employent
ordinairement en ornemens d’églifo, & quelquefois
en meubles.
Ce qu’on nomme camelots ondes, font des camelots
auxquels on a fait prendre des ondes de même
qu’aux tapis, par la force de la calandre, fous laquelle
on les a fait palier plufieurs fois.
On appelle camelot à eau, ceux qui après être
fabriqués, ont reçu un certajn apprêt d’eau , & qu’on
a enfuite mis fous la preffe à chaud ; ce qui les a
rendus catis & luftrés.
Ceux qui fabriquent des camelots , & les marchands
qui en font le débit, doivent bien prendre '
garde a ne pas leur laiffer prendre de faux ou mau- j
vais plis ; étant très-difficile de les ôter de cette étoile, 1
quand une fois elle en a pris quelqu’un : c’è ft ce qui
a donné lieu au proverbe, qui dit, « qu’une per-
» fonne reffemble au camelot, qu’il a pris fon pli ; »
pour faire entendre, « qu’il a contracté une mau-
» vaife habitude, qu’il eft impoffible de lui faire
» quitter ».
« Les camelots de toutes fortes payent en France
» les droits d’entrée fur le pied de i z liv. la pièce de
» z6 aunes, fuivant l’arrêt du zo décembre 1687 ;
» à la réferve néanmoins des camelots a onde &de-
» mi-foie , & de toutes autres fortes , de fabrique de
» Hollande, dont les droits ont été modérés en fâ-
» veur des Hollandois, â 8 liv. la pièce, par le
» tarif de 1 6pp ».
Tous les camelots étrangers, même ceux de Hollande
, ne peuvent entrer qùe_par les ports de Calais
& de S, Vallery, conformément aux arrêts des
CAMELOTIEZ C’efi; ainfi qu’on appelle une
forte de papier très-commun. Voyer p a p i e r .
CAMELOTIERS. Les Lyonnois appellent camelo
t iers, ceux qui font la contrebande. On dit ailleurs
8 décembre 1687, & 3 juillet i6pz.
« A l’égard des droits de fbrtie, ils fe payent fur
» deux pieds différens, fçavoir les camelots à eau
» & fa n s eau , famis ou fam ilis , & ofiades ; ca-
» melots à ondes & fa n s ondes -, & autres de même
» qualité, de laine & p o il, 7 liv. du cent pelant j _
» Scies camelots d'Amiens, & autres de laine feu-
»lement & fans poil, 3 liv. auffi du cent pelant».
« Les camelots du Levant font taxés fur un autre
» pied que ceux d’Europe ; & par l’Arrêt du 15 août
» 1685 , ils font compris dans le nombre des mar-
» chandifos, defquelles il eft ordonné de payer les
» droits d’entrée a raifon de vingt pour cent de leur
» valeur, le tout avec les fols pour livre ».
CAMELOTÉ , CAMELOTÉE. Ouv rage ou
étoffe tiflue & travaillée à la manière des camelots.
Il y a des étamines camelotées à gros grain, &
d’autres camelotées à petit grain.
contrebandiers.
CAMELOT1 N. Se dit quelquefois des petits camelots
étroits, légers & de peu de valeur, qui ne
peuvent être de bon ufé : ce n’eft qu’un camelot in ,
je n’en veux point.
CAMELOTINE. Petite étoffe mêlée de poil &
de fleuret, faite à la manière des camelots. Ce terme,
ou plutôt cette étoffe , ne fe trouve plus que dans les
réglemens pour les manufactures de foie de 166p j
les manufacturiers ne fabriquant aucune étoffe qui
porte ce nom, & les marchands n’en vendant point/
La camelotine fe peut faire de trois largeurs j
fçavoir, de demi - aune moins un foize, de demi-
aune entière, & de demi-aune & un foize.
■ CAMINI, en Efpagnol, YERVA-CAMINI. Eft
unè herbe qui fe recueille dans le Paraguay, province
de* l’Amérique méridionale. Elle n’eft différente
de l’herbe qu’on appelle paraguay, ou yerva-
con-palos, en françois, herbe avec la paille , que
parce qu’elle eft mieux choifîè , qu’elle en eft l’élite ,
& qu’il n’y a aucune de ces pailles ou petits morceaux
de bois dont le Paraguay eft tout rempli.
CAMIONS ou RONDELLES. Nom que l’on
donne aux plus petites bojfes, ou têtes de ces chardons
dont on fe fort dans les manufactures de lainerie.
on les appelle auffi, tetes de linotes, Voye\ rond
e l le s & CHARDON.
C a m i o n s . Epingles très-déliées & très-fines, qui
fervent communément à attacher les coëffures, tours
de gorges & autres toiles ou dentelles très-fines qui
font à i’ufàge des femmes.
Camions. Ce font encore de petits haquets ou
charrettes, à un timon ou à deux timons , qu’un foui
homme, ou deux au plus , ont coutume de tirer.
On s’en fort dans les douanes, & particulièrement
dans celle de Paris, à tranfporter chez les marchands
les ballots, caiffes & marchandifes qui leur arrivent
par les rouliers & voituriers , après que la vifite en
a été faite par les vifiteiirs & infpeCleurs ; ou pour
conduire à la douane celles que les marchands veulent
faire vifiter & plomber avant que d’en faire les
envois.
Les camions des douanes ont un timon 5 ceux
des petits marchands de ballais & autres denrées qui
fe vendent dans les rues, font à deux timons ; ceux-.
ci avec des ridelles, comme les charrettes , & les
autres fans ridelles, comme les haquets.
CAMISETTES. On nomme ainfi dans le tarif de
la douane de Lyon , de 1632, les camifoles tricotées
or & foie, qui fe font à Naples,
CAMISOLE ou CHEMISETTE, que les Lyonnois
appellent camifette. Petit vêtement que l’on
met la nuit, & fouvent le jour, entre la chemifo
& la vefte , pour fe garantir du froid. On eh fait de
toile , de bafin, de futaine , dé molleton , de flanelle
, de ratine & autres étoffes j même quelquefois
de chamois : enfin , d’ouvrage au tricot, de foie,
de fil ou de coton. Les camifoles lau tricot fe font
par les maîtres du corps de la bonneterie j celles de
chamois, parles peaufïiers ; les autres font le partage
des tailleurs & couturières.
« Par le tarif de Lyon , les camifoles ou cami-
» Jettes de foie, qui fe fabriquent à Naples, & dans
» d’autres lieux d’Italie , payent les droits fur diffé-
» rens pieds, fuivant leur richeffe & beauté ».
« Les camifoles de foie, avec de l’or aux bords,
» payent 28 fols la pièce d’ancien droit, & 8 fols
» de nouvelle réapréciation »,
« Celles piquées avec taffetas ou fatins, y fols
.«> d’ancienne taxe, & z fols de réapréciation ».
« Et les camifoles piquées couvertes de cotonine
» ou bottanne, 3 fols d’ancien droit, & z fols de
\> nouvelle réapréciation j le tout avec les fols pour
*> livre ».
CAMOMILLE , que quelques-uns appellent par
corruption CAMAMILLE. Liante qui a les racines
fibreufe^ les tiges &les branches velues, minces
& fouples, Chargées de quantité de feuilles, découpées
très »menu j à la cime des tiges & des branches
viennent des fleurs affoz grandes, radiées & attachées
par de longues queues $ le difque ou milieu
de ces fleurs , eft un afîemblage de petits tuyaux de
couleur jaunâtre, qui vont en élargiflant vers le
haut : la couronne ou le to u r, eft compofée de
feuilles blanches & oblongues. Cette plante, auffi-bien
que l’huile qui fe fait de fes fleurs, font du nombre
des drogues propres,à la médecine, dont les marchands
épiciers-drogîriftes font commerce.
« L’huile de camomille paye en France les droits
» de fortie fur le pied de 20 fols le cent pefant,
» avec les fols pour livre ».
CAMP. Les Siamois & quelques autres peuples
des Indes orientales, appellent des camps, les quartiers
qu’ils affignent aux nations étrangères qui viennent
faire commerce chez eux. C’eft dans ces camps,
où chaque nation forme comme une ville particulière
, que fe fait tout leur négoce j & c’eft-là où
non-feulement ils ont leurs magafins & leurs boutiques
, mais auffi où ils demeurant avec leur famille
& leurs fa d eu rs & commiffionnaires. Les Européens
font exempts à Siam , & prefque par-tout ailleurs,
de cette fujétion j & il leur eft libre d’habiter dans
les villes, ou dans leurs fauxbourgs, fuivant qu’ils
le trouveront plus commode pour leur commerce.
CAMPANE. Manière de crépine ou de frange ,
faite de fil d’o r , d’argent ou de foie, qui fe termine
par en bas en petites houpes qui reffemblent à de
petites cloches : auffi ce terme a-t-il été tiré du latin
carnpana, qui fignifie cloche.
Il n eft permis a Paris, qu’aux fouis maîtres paffe-
mentiers-boutonniers de faire des houpes & campanes
coulantes ou arretées, montées fur moules & bourrelets
, nouees & a 1 aiguille , pour garnir toutes
fortes d’ouvrages , foit pour ornemens d’églife , ou
pour ameublemens. Article 23 de leurs fia t ut s du
mois d'avril 1633,
Quoique Ce$ ouvriers foient en droit de vendre
les campanes qu’ils fabriquent, ou font fabriquer,
les marchands merciers ne laiflent pas cependant
d’en faire une portion de leur commerce.
C a m p a n e . Eft auffi une efpèce de petite dentelle
baffe, légère & fine, ordinairement de fil de lin
blanc, ou vde foie de diverfos couleurs, qui fo fait
fur l’oreiller avec des fùfoaux & des épingles , de
même que les autres dentelles. Celles de fil fe
coufent à de plus hautes dentelles de même manière,
foit pour en augmenter la hauteur, foit pour les
orner, ou pour en rétablir le picot ufé. Les femmes
en mettent auffi à leurs manches, cornettes, fichus
& autres femblables ajuftemens, au lieu d’autres
dentelles#
Pour ce qui eft de celles de foie , elles s’appliquent
ordinairement à des écharpes, à des fichus,
& à d’autres pareilles hardes de femmes. Les unes
& les autres font de la dépendance du négoce des
marchands merciers. Les lingères en vendent auffi ,
mais ce ne font que de celles de fil de lin blanc.
CAMPANINI. Marbre d’Ita lie, qui fe tire des
montagnes de Carrare, a Pietra-fanta. On le nomme
ainfi à caufo qu’il raifonne en le travaillant, & qu’il
imite en quelque forte le fon d’une cloche. Cette
forte de marbre eft très-dure ,• mais auffi fort facile à s’éclater.
CAMPES. Sortes de droguets croifés & drapés,
qui fe fabriquent à la Chafteigneraye, faint Pierre
du Chemin, & autres lieux du Poitou. Ils doivent
avoir tout apprêtés, demi-aune de large & quarante
aunes de long.
CAMPESCHE ( Baie de ) dans l’Amérique Efpa-
gnole , où l’on trouve le bôis de teinture, fi eftimé
en Europe pour le noir & le violet.
Campesche. Bois qui vient de l’Amérique ,
propre à la teinture & à la marquetterie ,• ou table-
terie.
CAMPHRE. Gomme ou réfine fort facile à
s’enflammer , & difficile à s’éteindre quand elle
a pris feu , brûlant même dans l’eau , d’une odeur
forte & pénétrante, & qui fo diffipe aifément à
l’air.
Le camphre coule par les incifîons que l’on fait
au tronc & aux principales branches d’un arbre très-
gros , qui croît en plufieurs endroits des Indes
orientales & de la Chine, mais plus particulièrement
dans l’ifle de Bornéo.
Cette gomme eft blanche j quelques auteurs difent
néanmoins quelle eft d’abord rouge , & qu’elle
ne blanchit qu’après avoir été expolée aux rayons
du foleil.
On appelle camphre brut, celui qui eft apporté
des Indes en petits pains, tels qu’ils fe forment,
& fe trouvent au pied des arbres qui ont été incifés.
Le camphre en cet é ta t, doit être choifî en morceaux
faciles à rompre , blanc, foc, de bonne odeur,
& il faut qu’étant égrené il reffèmbJe au fol blanc
ordinaire.
k Pour conferver le camphre, & empêcher qu’il