
heures3 de forte que toute la rivière fournit ?2iÿ$o
pieds cubes dans les douze heures. Une éclufe de
dix pieds de chiite contiendra 38880 pieds cubes
d eau $ par confoquent ladite rivière donnera 13
eclufees & demie en douze heures, fuppofé qu’il
ne fe perdit point d’eau par les portes ou par tranf-
piration. Un pied de hauteur d’eau de plus dans
le canal, donnerait jo éclufées, comme celle ci-
defïus.
Il faut obferver que la rivière diminue dans les
tems focs, mais au(ïi qu’elle augmente cônfidérable-
ment dans les tems-de la fréquente navigation.
Suivant le nivellement, il y a depuis la fuperficie
de la rigole de faint-Louis , prifo au-deffus du moulin
Ballet, jufqu a la fuperficie de la rivière de
Seine, vis-à-vis le baftion de l’arcenal de Paris, 10
pieds 3 pouces 8 lignes de pente , que l’on fautera
par une éclufe ; & depffis la même fuperficie des
eaux au-deffus dudit moulin Baiîet, jufqu’à la fuperficie
de la Seine au-deffous de faint-Denis, il y a
17 pieds 8 pouces 9 lignes de pente , que l’on franchira
par trois éclufos , dont les deux premières qui
forant fîtuées proche le moulin Bàlïèc, feront accolé
e s & auront enfemble 14 pieds 8 pouces 6 lignes
de chute, au moyen de quoi on gagnera la prairie, j
& le canal tombera dans la rivière Paint - Louis au- j
délions de faint-Denis , dans laquelle on fera entrer I
la petite rivière d’Ouilie, qui fervira de nourriture
-a la'troifiéme éclufe de 13 pieds 3 lignes de chute,
par rapport à la hauteur ordinaire de la Seine. Le
bout du canal qui entrera dans la Seine, au-deffous
de la fufdite éclufe , fora creufé de fix pieds au-
deffous de la fuperficie de la Seine , qui n’a pas
plus de profondeur dans le paffage des bateaux vis-
à-vis lifle faint-Denis, & à la maifon de Seine.
Ladite rivière monte en cet endroit, dans le temps
des inondations, 14 ou i* pieds au-deffus de la
fuperficie préfente, & diminue de trois pieds au-
deffous de la même fuperficie II fera néceffaire que
les portes de l’éclufe de 13 pieds 3 lignes de chute,
en aient au moins 21 de hauteur 3 autrement, elles
feraient couvertes des groffes eaux, puifqu’elles
monteront deux pieds dans le canal au - deffus de
i ’éclufe.
Principaux avantages dudit canal, ,
Les folles de l’arfonal & de la ville feront un
-Port où l’on pourra mettre lès bateaux à couvert
des inondations & des glaces , lorfqu’il y aura du
péril j de même qu’en dlbarraffant'par ce moyen les
quais de Paris , cela empêchera le gonflement de
la rivière, qui caufe fowenr des défordres aux bateaux
& le long des quais. Ce canal recevra une
parue des eaux de la Seine , quand elles feront
enfleês, & empêchera les inondations au travers de
Paris.’
Ce canal fora un embelliffement remarquable
pour les environs de cette ville. *
Les eaux de la rivière de Croue font claires,
elles pnt un cour» rapide, & ne gèlent pojnç ça
hiver , a caufo de la chaleur de leur fburce qui eft
peu éloignée. Elles fervironc pour l’hôpital de faint-
Louis , qui manque abfolument d’eau , & dont on
fait peu d ufagepar ce défaut 5 àu lieu qu'à ce moyeu
il ferviroit à débarraffer confidérablemenc l’Hôtel-
Dieu. Elles fonj encore allez abondantes pour biffer
un écoulement de 3 pieds du côté des marais qui
font au-deffous de Montmartre , afin de nettoyer le
ruiffe.au infetté , où fe déchargent tous les égouts ,
qui répand de mauvaifes odeurs dans tous les endroits
ou il paffe, & même dans les chemins du bois
de Boulogne & de Verfailles.
■ Ces eaux pures feront d’une très-grande commodité
pour une partie du fauxbourg faint- Antoine ,
pour les jardiniers dans les marais, & pour les
bourgeois qui occupent les maifons fituées dans les
di fie rens fauxbourgs qui les traverfent ou qui y
font contigus.
C a n a l s a i n t e - M a r i e .
Avant de finir cet article des différons canaux, qui
ont été entrepris en France, pour la communication
des provinces & le tranlport de leurs marchan-
difos , on croit faire plajfîr au lefteur, de n’oublier
pas le fameux canal de fainte- Marie , qui fut commence
fur la fin de 1 année 1616 ,.par l’archiduchelïe
Claire Eugénie, fille de Philippes I I , roi d’Efpa-
gne , gouvernante des Pays-bas'.
Le deffein de ce canal étoit de joindre le Rhin
avec la Meufo, pour enfüite le continuer depuis la
Meufo jufqu’au De mer , & de-là jufqu à l’Efcaut;
afin, d’ouvrir un paffage aux fers, aux cuivres, aux
bois, & aux autres denrées qui viennent d’Allemagne
, pour le porter dans le Brabant, cSqui eût
ote aux Hollandais le profit, de ce négoce.
Ce canal fut repris à trois fois , & toujours interrompu
a force ouverte par les Hollandois, qui en
prévoyoient lesconféquences pour la diminution de
leur commerce : enfin il fut abandonné, & l’on ne
voit plus que les refies d’une entreprifo qui n’étoit
point au-deffus du courage d’une princeffe compara-
ble aux plus grands rois par fes rares qualités*
C a n a u x d e B o u r g o g n e .
On travaille aéluellement à joindre par la Bourgogne
, la Seine avec la Saône, d’une part : la
Loire & le Rhône, d’autre part. Dieu veuille quel
ce s deux projets utiles, arrivent enfin à leur parfaite-
exécution l
CANAN. Mefure des liquides , dont on fo fort
dans le royaume de Siam. Les Portugais l’appellent
choup. Elle tient environ un p o t, ou deux pintes
de Paris. Le quart du canan s'appelle teing; c’eft
notre chopine. Au-deffous duleing, font les cocos-;
il y en a cependant qui peuvent contenir une pinte
entière de liqueur. Voye% la table des mesures.
CANARD. On appelle bois canard dans le commerce
du bois»flotté, les pièces de bois que l’on
met en flottage fur les petites rivières ou ruiffeaur *
& qui y plongent ou s’y arrêtent. Les marchands
ont quarante jours pour faire pêcher leurs bois
canards» Voye[ bois flotté.
CANASSE. L’on nomme ainfi à Amfterdâm,
ces efpèces de grandes caiffes quelquefois d étain ,
dans lefquelles les vaiffeaux de la compagnie apportent
les différens thés delà Chine & des Indes orientales.
Dans la vente de cette marchandife , on donne
Ordinairement 16 liv. de tare par canaJJ'e.
C anasse. C’eft auffi une force de 'tabac_ filé fort
-menu. Voye\ les artic le s du ta ba c.
CANCAMUM. Efpèce de ‘gomme laque, qui
fert à la médecine.
CANCANIAS. Atlas , ou fatin que l’on tire
des Indes orientales.
CANCELLATION. Terme en ufaee à Bordeaux
, dans le bureau du courtage & de la foraine.
Il lignifie* la décharge que le commis donne aux
marchands, de la foumiflion qu’ils ont faite de payer
le quatruple des droits, faute de rapporter dans un
temps limité, un certificat de l’arrivée de leurs mar-
chandifes dans les lieux de leur deftination.
La cancdlation fe fait en barrant & déchargeant
l’aéle de foumiflion qu’a fait un marchand.
CANCELLES, qu’on nomme autrement SOLDAT.
Efpéce de crabe dont on tire une huile
medecinale.'".
C A N D I , qu’on nomme plus communémént
CANDO. Mefure des Indes orientales. Voye^ la
table des mesures.
, Candi. On appelle fucre-candi , du fucre que
l ’on a fondu & recuit à diverfos fois pour le rendre,
tranfparent, & plus dur. Il y a du fucre - candi
blanc , & du fucre-candi rouge.
CANDIIL, ou CANDILE. Mefure.dont on fo
fort aux Indes, à Cambaye & à Bengale, pour
vendre le ris & les autres grains ; elle contient quatorze
boiffoaux , & pèfe environ cinq cent livres.
C’eft fur le pied du candiil qu’on eftime & qu’on
jauge les navires, comme l’on fait en Europe au
tonneau. Ainfi lorfque l’on dit, qu’un bâtiment eft
-du port de quatre cent candiils , cela doit s entendre
, qu’il peut porter deux cent mille pelant, qui
font cent tonneaux , le tonneau pris fur le pied de
deux milliers.
C a n d i il . Eft anfli un poids dont on fe iert dans
la Chine , & à Galanga.
Il eft de deux fortes 3 l’un qu’on nomme le petit,
eft de foize mans 3 l’autre qui eft plus fo rt, eft de
vingt mans. Le candiil de feize mans, fait trois
chintals bien forts 3 & celui de vingt mans, trois
chintals & trois rubis. Le rubis fait trente-deux
jotelis. Voye\ la table des mesures.
CANDO, CA ND I, ou CONDI. Mefure, ou
•aune, dont on fo fort dans plufieurs cantons des
Indes , & particulièrement à G o a, capitale des places
que les Portugais y occupent encore.
Le cando de Goa eft de 17 aunes de Hollande ,
fle j par 'cent plus grand que les aunes de Babel,
& de Balfora 3 & de 6 & \ plus que le varre, ou
aune d’Ormus.
Les étoffes de foie & celles de laine , fe me furent
au varre 3 & les toiles au- cando• Le cando ,
ou con di, dont on fe fert dans .le royaume de
Pégu , eft pareil à l’aune de Venife. Voye{ la
TABLE DES MESURES.
CANEFAS, ou CANEVAS. Nom quelles
Hollandois -dorment à une forte de grojfe toile de
chanvre très-ferrée , qui eft propre à taire des voiles
de navire.
CANELLA, CANELAS , ou CANELAT.
Sorte de dragée, compofée d’un petit morceau de
canelle, couvert de fucre blanc & dur. Le meilleur
canella eft celui de Milan.
CANELLE , ou CANNELLE , que le tarif de-
France appelle auflî CINAMOME. Èfpece d épicerie
très - connue en Europe, qui vient de l’ifle
de Ceylan.
La canelle eft l’écorce d’un arbre , que les Infu-
laires appellent corunda gaiihah. Il croît dans les
bois, comme les autres arbres „ 8c. ils n’en font pas
grand cas.
Toute la canelle qui fo confomme en Europe ,
vient néceflàiroment des Hollandois,, qui en font
fouis le commerce , s’étant rendus maîtres de Tille
de Ceylan , & ayant ruiné les autres arbres de
canelle qui fe trouvoient aux environs de Cochin.
Il faut fur-tout prendre garde , quand on achette
de groffes parties de cette précieufe épicerie, qu’elle
ne foit point fourrée, ou mêlée de canelle dont
Teflence, ou l’huile , ait été tirée; ce qui eft fort
difficile à connoître, à moins de goûter toutes les
écorces , ce qui ferait comme impofltble.
Pour le détail, il faut çhoifir la canelle en belles
écorces , minces, d’un goût piquant, agréable &
aromatique, & la plus haute en couleur qu’il eft
poflible.
Les Hollandois envoyent auffi une efpèce de
canelle en édwces fort épaiffes , & prefque fans
goût & fans odeur. On l’appelle canelle matte , qui
eft une marchandife de peu de valeur , & d’aucun
débit, mais qui fort fouvent aux marchands épiciers
& droguiftes qui manquent de bonne foi , à mêler
parmi la véritable canelle.
On tire de la canelle, une huile, que Ton appelle
auffi. ejfence, ou • quinte-ejfence de canelle , qui
eft un excellent cardiaque : il n’y a gu ères que les
Hollandois qui en aient le focret, les artiftes ou
pharmaciens, de France , la faifant & à plus grands
frais , & moins bonne , ce qui oblige la plupart des
marchands droguiftes d’en faire venir de Hollande.
La canelle fournit auffi , -par le moyen de la
chymie, des eaux, des extraits, des fols, & Ton
en compofe des fyrops, des paftillés, appellées
autrement, oleo faccharum , & une eflence propre
à convertir en hypocras, toutes fortes de vins blancs
& rouges.
« La canelle | ou cinamome , paye en France
» les droits1 d’entrée fur le pied de 27 liv. le cent