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o t to b r e , fait défenfes a tous m a rc h a n d s, ouv
rie rs & a u tre s p e rfo n n e s de q u e lq u e q u a lité &
co n d itio n q u elles f o ie n t , d’a p p o rte r o u faire" venir
e n F r a n c e , des p a y s é tra n g e rs , & des p rin c ip au té s
enclavées dans le r o y a um e , aucu n s lin g o ts a ffinés,
c a n e tte s t r a i t , b a ttu & fil d’o r 8c d’a rg e n t ; n i de
les n é g o c ie r & em p lo y e r , fo u s femblables pe in e s.
T o u te s ces défenfes fo n t d emeu ré es fans aucune
e fp è c e d’e x é c u tio n , comm e i l n e m an q u e jam a is d’a rr
iv e r e n p a re il cas.
Argent ap p e llé faux. C ’e ft u n lin g o t d e cuivre
r o u g e , co u v e rt de feu ille s d’a rg e n t à plu fieu rs fois
p a r l e m o y en d u fe u , à l’u fag e des tire u rs d’o r.
V o y ez or y à Vendroit où i l efi p a r lé de la m a -
n i ère de tire r Vor & V a rgent f a u x , p o u r le d ifp o -
f e r à être employé en t r a i t , en lame , ou en f i l é3
'd e même que le f in .
Argent bas o u bas argent. E ft de Y argent au
deffous d u titre d e s e fp è c e s , jufqu’à fix den ie rs. Qu a n d
i l eft p lu s bas q u e fix d e n ie r s , o n le n om m e b illo n
émargent, Vo y e{ billon.
Argent tenant or. Q u a n d l’o r eft au-defïous
d e dix-fept c a ra ts , & q u ’i l e ft a llié fu r le b l a n c i l
p e rd fo n n om & fa q u a lité d ’o r , & n ’eft plus q u ’tfr-
g e n t te n a n t o r . Voyeç o r , vers le commencement
de V a rtic le .
Argent de cendrée. C’e ft c e tte p o u d re d’argent,
q u i fe tro u v e a tta c h é e au x p la q u e s de cu iv re q u ’on
a. mis dans 1 e a u fo rte -, q u i a fe rv i à l’afina^e de
1 o r , a p re s q u ’e lle a é té m ê lé e d’u n e c e rta in e p o r tio
n d ’e a u d e fo n ta in e . "L'argent de cendrée e ft
e ftimé à d o u z e d e n ie rs , q u i e ft le titre d e l’a rg en t le
p lu s fin. Voy eç or , vers le commencement de
V a r tic le , à Vendroit où i l efi p a r lé de Vaffinage
de ce m é ta l•
Argent en paste. C ’eft d e Y a rgent prêt à fo n d re
dans le c reu fe t.
Argent en bain. S e dit de c e lu i q u i efi entière•
m e n t fo n d u dans le creufet.
Argent de coupelle. C ’eft de Y argent à on z e
d e n ie rs v in g t-tro is grain s.
A rgent. Signifie quelquefois to u t m é ta l mo n -
n o y é 9fe r v a n t a u tr a f i c , ou à fa i r e des p aiemens.
Ainfi l’on dit : j’ai payé Cette marchandife argent
comptant, quoiqu’elle n’ait été payée qu’en louis
d’or.
F a ire v a lo ir fo n argent ; c’e ft e n tir e r du p ro fit
d e q u e lq u e m an iè re q u e c e fo it ; mais .p lu s c om m
u n ém e n t c e la s’e n te n d de d o n n e r fo n argent à
in té r ê t. , . '
P a y e r o u vendre argent com p ta n t - c’e ft vendre
©u p a y e r fan s d é la i , fans d em an d e r Ou faire crédit.
O n a p p e lle d e Y argent m o r t , u n fonds d o n t on
n e p e u t fa ire u f a g e , & q u i n ’a p p o rte a u c u n ,p ro fit
o u in té rê t. I l fe d it aufll des march an d ife s h o rs de
m o d e , & q u i n ’o n t p lu s de débit.
O n n om m e a u c o n tra ire argent en barre , le s
»effets & le s m arc h a n d ife s d o n t o n p e u t fe d é fa ire
a ifém e n t & q u a n d o n v e u t.
A rgent-vif. Voy ez vif-argent.
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A r g e n t a l a g r o s s e . Voy, g r o s s e a v a n t u r f .
A r g e n t d e p e r m i s s i o n . On nomme ainfi dans
la p lu p a r t des ville s des p a y s -b a s , François ou
A u tr ic h ie n s , ce qu’on nomme ailleurs argent de
change. Cet argent eft différent de Y argent courant j
& les cent florins de permiflion , y valent cent huit
florins & un tiers courants. Il en eft de même des
livres de gros.
C eft en argent de permiflion que fe réduifent
toutes les remifes que l’on veut faire dans les pays
étrangers. Vbyeç change.
ARGENTERIE. ( Vaiffielle ou uftensiles d ’argent.)
On appelle argenterie d’églife , les vafes , &
autres ornemens d’églife , qui font faits de ce métal
, & qui fervent, ou à parer les autels , ou à
célébrer les divers offices de la liturgie catholique,
comme les calices , les ciboires les burettes , les
croix, les chandeliers, les encenfoirs, les bénitiers,
& autres femblables.
Le commerce & la fabrique de Y argenterie appartiennent
au corps de l’orfèvrerie. Voyez o r f è v r e r
i e 6* o r f è v r e .
ARGENTEUX. ( Celui q u i a beaucoup d ’arg
en t , qui eft à fon aife. ) Il eft peu d’ufage.
ARGENTIERS. Dans quelques lieux de Normandie
, particulièrement à Caen , où l’on donne
ce nom aux orfèvres, & dans les anciennes ordonnances
, les argentiers fignifient c e u x qui f e mêlent
du commerce de Va r g e n t, comme les banquiers &
les changeurs.
ARGILE ou TERRE A POTIER. ( Terre grâce & gluante , qui fert aux potiers de terre à faire leurs
divers ouvrages. ) Les fculpteurs & les orfèvres s’en
fervent aufli pour modeler ; & c’eft encore cette
terre qu’emploient les fontainiers pour glaifer les
baflins , où ils veulent faire tenir l’eau.
C’eft ce qu’on appelle ordinairement de la g la ife .
V o y e i g l a i s e & p o t i e r d e t e r r e .
ARGOUDAN. (S o r te de coto n q u i f e recueille
en divers endroits de la Chine• ) Il fait une
partie du négoce des Chinois de Canton , avec les
habitans de rifle de Hainan. V oy ez l ’article d u
COTON.
ARGUE. Sorte de ma ch in e dont les orfèvres &
les-tireurs d’or fe fervent pour dégroffir & rendre
plus menus leurs lingots d’or, d’argent, ou de cuivre,
en les faifant palier de force a travers certaines
grolfes filières dont les pertuits ou trous ronds , vont
toujours, en diminuant de grofleur.
On appelle à Paris argue ro y a le , un lieu ou
bureau public établi pour la confervation des droits
de marque fur les ouvrages -d’or. & cTargent, où
les orfèvres & les tireurs d or font tenus# de porter
leurs lingots d or & d’argent, pour y être tirés &
dégroffis , & les droits de marque payés aux corn- .
mis^ preppfes à cet effet $ n’étant pas permis aux
orfèvres & tireurs d’or , d’avoir en leurs m-aifons
& boutiques aucunes a rg u e s , ni machines propres à
tirer & dégroffir les lingots d’or & d’argent.
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ARIDAS. Efpèce de taffetas \affez coma , f f i
fe fabrique aux Indes Orientales, d une ggUraBg
foie ou fil luftré,qu’on tire de quelques fortes d herbes
& de plantes : aufli les appelle-t-on andas d herbe.
Voye7 TAFFETAS. . » i t •
ARINDRATO. (Arbre qui croit dans plusieurs
cantons de rifle de Madagafcar, dont le bots,
quand il eft po u rri, exhale une odeur tres.agréable,
lorfqu’on le met au feu. ) . r ,
On en apportoit autrefois en France, lorlque la
colonie Françoife y fubfiftoit encore ; & par H
effais qu’on y en fit alors , on ne le trouva pas
moins propre aux parfums, que quantité de bois
fort eftimés , qui viennent des Indes Orientales &
° A R IS T O L O C H f E , ou ARISTOLOCHIE Plante qui entre dans la composition de la thériaque.)
Il y en a de plufieurs efpeces ; dont les anciens
n’en connoilfoient que de trois: la femelle,
le mâle & celle qu’ils nommoient clematitis.
\J arifloloche femelle produit des feuilles femblables
l celles du lierre , qui font moUes, âcres
au gotit & fort odorantes. Ses fleurs font blanches,
de Fa figure d’un chapeau : il s’y trouve au dedans
un peu de rouge qui fenc très-mauvais, a
U arifloloche mâle , autrement appelle t Jarra-
sine longue où daclilis, a fes feuilles plus longues,
fa fleur rouge & de mauvaife odeur , & qui en
flétriffant prend la forme d’une poire.
Varifloloche clematitis produit des branches dé
liées toutes' garnies de feuilles rondes , femblables
à celles de la petite jonbarde. Ses fleurs font comme
les fleurs de la rue , & fes racines longues
minces & couvertes d’une écorce épaiffe & odorante
propre à entrer dans la compofition des parfums.
Les modernes à ces trois efpèces en ajoutent deux
autres nouvelles , à qui ils donnent le nom de phiflo-
lochia & polyrchi{os , qu’ils prétendent avoir encore
plus de Vertu que les anciennes. Bien des j*ens
croyent que ces deux efpèces ne font point differentes
, mais la même fous divers noms.
Toutes ces efpèces d’arifioloches , que Pomet
décrit avec quelque divetfité , quoique peu eflen-
tielle, de la defeription ci-deffus , fe trouvent dans
les prés & dans les vignes de Languedoc.
Les bonnes arifioloches doivent etre féches, &
bien nourries , péfantes , jaunes dedans , grifes^ &
unies par-deffus , point ridées ni arides. On s en
fert très - utilement pour les obftruètions , étant
fort purgatives j & on en fait aufli des déco Étions,.
injections , lotions & portions déterfives •& vul-
nérairês ; fur-tout elles font admirables pour, la
gangrené.
Les arifioloches payent en France des droits
d ’entrée vingt fo ls du cent p èfant, ês les fo ls pour
livre. *•? „
ARLET. Efpèce de cumin dont il fe fait un allez
grand négoce aux Indes Orientales, particulièrement
à Surate.
_____ n. .
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qui Ce vend huit mamoudis, le ctimitl noir qui ne
fe vend que trois mamoudis, & le petit arlet qui
eft au même prix que le noir. Voye{ l ’article du
cumin. „ , irA , . .
ARMADILLE. On nomme ainfi dans 1 Améri-
que Espagnole , une efeadre de. vaiffeaux dt
guerre, ordinairement de fix ou h u it, depuis vingt-
quatre jufquà cinquante pièces de canon , que le
roi d’Efpagne entretient pour empecher que les
étrangers tFaillent négocier avec les Efpagnols Sc
les'Indiens , foit en temps. de paix foit en temps
de guerre. Elle a même pouvoir & ordre de prendre
tous les vaiffeaux marchands Efpagnols qu elle
rencontre à la côte fans permiflion du rdi d’Efpagne.
La mer du fud a fon armadille aufli-bien que la
mer du nord. Celle-ci! réfide ordinairement à Car-
thavène , & l’autre à Calao qui eft le port de Lima.
ARMATEURl(| Terme de marine,f C’eft celui
qui commande un vaiffeau arme , ou équipé en
guerre , pour courre & faire des prifes fur Tes enne-,
mis de l’état. On lui donne aufli le nom de câpre ;
avec cetre différence, que câpre ne fe dit que de
celui qui commande un très-petit, batiment j & quCU
quefois ( mais par un mauvais ufage ) celui de
corfaire ou pirate. On dit en ce fens : c eft un brave
armateur • cet armateur eft heureux, il fait fouvent
des prifes : cet armateur eft habile , il entend bien
la courfe. Armateur. On appelle tricote armateurs , les
marchands * négocians & autres , qui font des arméniens
ou qui s’y intéreflent, quoiqu’ils ne montent
point les bâtimens , & qu’ils en commettent le foiQ
à des capitaines , dont ils font le choix. Ainfi I on
dit : ce font meflieurs N. N. négocians de Saint-
Malo , qui font les armateurs du vaiffeau le Ponc-
chartrâin. .
On ne peut armer un vaiffeau en guerre ians
commiffion . de M. l’amiral. Celui qui a obtenu
cette commiffion eft tenu de la faire enregiftrer au
greffe de l’amirauté du lieu où il fait fon armement
, & doit donner caution de la fomme de
1500 H laquelle doit être reçue par le lieutenant
de l’amirauté , en préfence du procureur de fa
majefté. A r t, 7 & 2 9 du titre 9 du livre 3 de
l ’ordonnance de la marine du mois daout 100 /•
Armateur. Se dit aufli dumarchand qui équipe
un vaiffeau pour aller en marchandifes , particulièrement
fi c’eft pour les voyages de long cours.
ARMELINE. C’eft un des noms que Ton donne
à la marte zibeline, cet animal qui fournit aux
pelletiers une fourure fi précieufe. VoyeJ marte.
A R M EM E N T . Se dit de F équipement d'un
vai/Teau de guerre , de l’embarquement des troupes
qui le doivent monter. Il fe prend aufli en
-certaines occafions pour les gens de 1 équipage.
Tout l‘armement fe foulève contre le capitaine.
L’état S-armement eft la lifte ou le mémoire des
officiers, tant majors que mariniers , qui doivent
■I m «r rmantité des asreits ».