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grand commerce avec les Européens, avec qui ils
les échangent contre des barres de fer.
BARGUIGNER. Marchander quelque chofe fou
à fou ; avoir peine à fe déterminer fur le choix ou
le prix d’une marchàndife.
Chez les Italiens on fe ferc de ce mot, pour
lignifier vendre à terme & à crédit.
En Anglois bar gain, qui vient de l’ancien mot
François oargagner, veut dire une conv ention , un
marché.
BARGUIGNEUR. Celui qui barguigne, qui
eft indéterminé & irréfolu, qui marchande trop.
BAR'GA DE MORE. Sorte de fo i e s que les
Hollandois apportent des Indes orientales fur les
vaifièaux de la compagnie. La meilleure bariga
vaut environ z i f. £ de gros la livre. Elle fe pefe
au poids d’annas. La bariga commune fe vend
1 6 f x de gros. Voyeç l’article d e s s o i e s .
BARIL. V a ife a u ro n d , plus long que large,
fait de bois en forme de petit tonneau, qui fert à
renfermer diverfes efpêces de marchandifès, tant
liquides que féches.
Il y a des b arils de plufieurs fortes de > bois ,
comme de fapin, de chêne, de hêfre ; 8c il s’en
fait de plus ou moins grands , fuivant la quantité
ou la nature des marchandifes que l’on veut mettre
dedans.
Les barils vuides p a y e n t en France de d roits de
f ortie , h u it fo l s du l e th , qui eft de dou\e barils , 6 \ dou\e fo l s de d roits d 'e n tr é e , avec les fo l s
p o u r livre.
B a r i l , en Italien B a r j l e . C’eft la fécondé des
mefures dont on fe fert à Florence pour les liquides«
Il faut trois barils pour faire un ftar«j & vingt
fiafques pour le b a r il. Voye{ la t a b l e d e s m e s
u r e s .
B a r i l . Se dit auflî des marchandifes contenues
dans un b a r il, & fouvent il en dénote la qualité ,
ou en fixe le nombre ou le poids. Ainfi on dit un
b a r il ou.caque de hareng, un b a r il de maquereau,
dont. les douze b a rils font un leth ; chaque ba ril
en contenant plus ou moins, fuivant l’efpècé.
Un b a r il de morue verte, un b a r il de noues ou
n os, autrement tripes de morue ; un b a r il de langues
de morues; un b a r il de rogues, ou oeufs de
morue.
Un baril de thon, d’efturgeon, d’anchois. Voye^
les articles de ces poijfons,
"Six hambourgs de faumon font huit barils, Voye{
HAMBOURG.
Un ba ril ou carteau de favon.
Un b a r il de fer blanc, un b a r il de fer noir.
V o y e i f e r e n f e u i l l e s .
Un b a r il, ou caque de poudre pour les vaifièaux,
eft ordinairement le poids de cent livres.
On dit encore, un baril de chair falée , un b a r il
d’huile d’olive; un b a r il de cafpres, d’olives, de
▼inaigre , de verjus, de moutarde de Dijon, &c.
pour dire, un fiaril rempli de l’une de ces çhofes.
B A R
BARILLAGE. Se dit des petits barils qui tleff-
nent environ la huitième partie d’un muid & ait
defïous. .
En fait de commerce de faline , quand on parle du
barillage, cela doit s’entendre de toutes fortes de
tonneaux ou futailles, comme gonnes, hambourgs,
barils , demi-barils , quarts & demi-quarts , ou
huitièmes de barils , dans lefquels font renfermées
les diverfes fortes de poifïons falés ; comme faumon,
morue , hareng , maquereau , thon , efturgeon ,
anchoix, &c. 11 y a des contrôleurs du barillage
de la faline.
L ordonnance des aides du mois de juin 168 o ,
titre 4 des entrepôts & du barillage ; art. 3 & 6 ,
défend expreflemeiït de faire le barillage, c’eft-à-
dire , de faire arriver du vin en bouteilles, cruches
ou barils, ni vaifièaux moindres que muids, demi-
muids , quarts & huitièmes ; à l’exception des vins
de liqueur, qui viennent en caiffe ; comme aufli
d’en vendre en gros dans des vaifièaux moindres
que demi-muids ou quarts de muids. Il n’eft pas
même permis aux vendans vin en détail , d’avoir
chez eux du vin en bouteilles, cruches & barils.
BARILLE. Efpèce de foude que l’on fait en
Efpagne avec des herbes brûlées ; on la nomme
aufli fourée.
BARILLO. Les Portugais qui font le commerce
des foies dans les Indes Orientales, nomment ainfi
les foies de la moindre qualité : les plus fines
s’appellent cabeça.
BARIQUAULT. Se dit quelquefois de certaines
petites futailles ou tonneaux , dont les grandeurs
ne font point réglées. Ainfi l’on dit , un bariquault
de fucre , bariquault de foufre , &c. pour dire ,
un petit tonneau rempli de l’une de ces fortes de
marchandifes.
BARIQUE. Tonneau ou futaille , qui fert à
mettre diverfes fortes de marchandifes , particulièrement
du vin & de l*eau-de-vie.
Les quatre banques de vin font à Paris trois
muids ; a Bordeaux , un tonneau , ou fix tierçons ;
& en Anjou , deux pipes. La banque contient deux
cent dix pintes de Paris , ou vingt-fix feptiers &
un quart de feptier ; ce qui revient à trois cent
foixante pintes de Hollande.
Quoique les eaux-de-vie fe mettent dans dès
futailles de différentes groflèurs , que l’on nomme
pipes , pièces, bottes , &c. qui contiennent depuis
foixante jufqu’à quatre-vingt-dix verges ou veltes ;
cependant ces diverfes futailles , lors de la vente,
fe rédiiifent toutes en banques i & ces banques
font eftimées contenir plus qu moins de verges,
fuivant les lieux.
A la Rochelle , Cognac , en l’ifle de Rhé & dans
tout le pays d’Aunis , auffi-bien qu’à Embden en
Frife, la borique eft de vingt-fept verges.
A Nantes, & en divers lieux de Bretagne &
d’Anjou , de vingt-neuf verges,
A Bordeaux, & en plufieurs endroits de Guienne ;
à Bayonne aux environs, 4 de trente-deux verges»A
B A R A Amfterdam , & dans toute la Hollande, ainfi
qu’à Hambourg & à Lubeck, de trente verges.
| En Angleterre , la banque de vin , ou d eau-de-
vie , eft de foixante-trois galons , chaque galon
faifant quatre pintes , mefure de Paris ; enforté que
la b a n q u e . de vin ou d’eau-de-vie , doit etre en
Angleterre de deux cent cinquante-deux pintes de
I p l& lÉ ,• .V• raPi$ 1 ■«•>' • ■ V"..
L ’huile de morue fe met én banques , ou pièces ;
& ces banques font ordinairement du poids de
quatre à cinq cent livres, même jufqu’à cinq cent
vingt. «' • ■ ' . ' ■
Les fardines & l’huile qui en provient, fe mettent
aufli eu banques, - L e s ranes, rogues ou coques de maquereau , dont
il fe fait un grand négoce fur les côtes de Bretagne ,
le ’mettent pareillement en banques.
BAROQUE. ( Ferles baroques. ) Ce font les
perles qui ne font pas rondes , mais dune forme
irrégulière. V o y e z p e r l e .
BARQUE. B a tim e n t de mer ou de r ivilre , qui
fert à tranfporter diverfes fortes de- marchandifes.
On appelle à Paris , huîtres de barque , les
huîtres qui y font amenées en bateau, en remontant
la rivière ; ce qui les diftingue des huîtres de chaflè,
qu’apportent les chaflè - marée fur des chevaux.
Celles-ci faifant plus de diligence & reftant nioinsv
de temps en route , font toujours les plus fraîches,
& par eonféquent les plus eftimées & les meilleures.
■ '- ■ .
BARRA , que l’on appelle quelquefois BARRO.
Mefure des longueurs , dont on fe fert e_n Portiigal,
pour mefurer le s corps étendus , comme draps ,
férges, toiles , &c. Les-fix barras font dix cabidos
ou cavidos ; chaque cabidos faifant quatre feptiçmes
d’aunes de Paris. V o y e \ la t a b l e d e s m e s u r e s . _
B a r r a . Eft aufli une mefure des longueurs , qui
fert en quelques endroits d’Efpagne , à mefurer
les étoffes. C’eft là même chofe que la verge de
Seville..
BARRACAN , ou comme on le nomme à L yon,
BARRAGAN. Efpèce d’étoffe à’gros grain , non
croifée. Vùye^ bouracan.
B ARR AC ANIER. Ouvrier qui travaille en bouracan.
Voye^ BOURÀCANIER.
BARRAGAN. Vo y e{ ci-dejfus b a r r a c a n .
BARRAGE» Sorte de linge ouvré, qui fe ma-
nufaéture à Caen & aux environs de cette capitale
de là Baffe-Normandie. Il y a du grand barrage fin,
du grand barrage commun 8c du petit barrage. V o y .
l i n g e .
B a r r a g e . Droit établi pour la réfection des
ponts & paffagés „ particulièrement du pavé. Ce
droit s’appelle ainfi , à caufe des barres • 6ii barrières
, qui traverfent le chemin, aux entrées des
villes , & autres lieux , où ce droit eft établi. Il ne
fe paye guères que par les voituriers pour leurs
chariots , charrettes & chevaux de domine. Il y a
cependant des lieux , où toutes les voitures en général
, même les gens de p ied , ont coutume de le
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payer. Il eft illégal & plus ou moins fort', fuivant
les lieux. Les voituriers qui fe chargent du tranf-
port.des perfonnes , hardes & marchandifes, fe
chargent ordinairement de ces menus frais, fans
augmentation de prix.
. Les barrages appartenans au roi , entr’autres
celui de Paris >, conïpofoient autrefois une ferme
particulière : elle eft £réfentement unie à celle des
aides.
Lès droits de barrage fe payent à Paris fur tout
ce qui y entre & arrive , foit par te rre, foit par
eau. Avant l’arrêt du confeil du roi , du. premier
février 1 6 4 0 , on diftinguoit ces droits en nouveaux
& anciens barrages, qui avoient été fixés par un
arrêt précédent du z i août 1638. .
L’exécution de celui-ci ayant fouffert de la difficulté
, tant à caufe de cette-diverfité de droits , que
parce qu’ils n’avoient pas été , aflèz clairement expliqués
dans le tarif , qui en avoit été dreffé , on
crut plus convenable à l’intérêt du roi & du public
de fupprimer tous les droits de barrages tant anciens
que nouveaux, & d’en rétablir d’autres qui
feront payés fur un feul tarif plus clairement & plus;
exactement exprimé.
En confequence de cette réfolution , le roi en
fon confeil, fans s’arrêter aux taxes portées par les
premiers tarifs, ni à la manière de les percevoir,
& ayant néanmoins aucunement égard audit arrêt
du z i août 1638 ; ordonne que tous lefdits droits
;de barrage qui fe levoieiit aiix portes:de la ville
& fauxbourgs de Paris, &fur les chauflèes & grands
chemins de Châtre fous Montlhery, Linois , Lon-
jumeau , Bourg-la-Reine , faint Cloud, le Roulle,
Chaunevannes , pont de Chatou, faint Marcel &
Goupeaux , Charenton , faint Maur , Ville-Juifve,
Juvifi, Eflonne, Corbeil, Ville-neuve faint George,
le Tillo i, Verberie , Louvres , Vaudrelan & Beau-)
mont fur Oyfe , enfemble les droits dé chauflees
dont jouiflbient les prévôt des marchands .& éche-
vins de Paris aux portes de ladite ville, & furies
chemins de la Chapelle, faint Denis , & du Bour-
jet, feroient & demeureroient unis 8c incorporés
aux dits nouveaux droits de barrages que ladite ma-
jefté avoit ordonné être levés tant fur les.marchan-
, difes,; denrées & autres chofes fujettes auxdits droits,
entrant par les. portes de ladite ville & faux bourgs
de Paris , qu’arrivant fur fes ports & quais , tant
en montant qu’en avalant , & ce fuivant l’état 8c
tarif dreffé au confeil les même jour &-an ; auxquels
droits dûs par les marchands , à caufe défi-
dites marchandifes , les conducteurs & voituriers
feroient contraints comme pour les affaires de fa
majëfté : lefquels à cet effet fe chargeront par leurs
lettre’S'de voitures , du paiement defdits droits , pour
s’en faire payer & rembourfer par lefdits maiv
chands , &c.. . . pour être les deniers d’iceux droits
employés ; fçavoir , à ce qui conviendra pour l’entretien
des pavés de ladite ville & fauxbourgs , 8c
banlieue , enfemble des chauffées étant aux avenue s
de ladite ville ; & le furplus, fi aucun y a , ^au nçx