
crépie pour dire que fane ou Fautre tiennent an
peu du crépon , & qu’ils ne font pas travaillés uniment.
Les étoffes & les draps fe crêpent d’eux-
mêmes, quand la chaîne eft trop torfe , & que la
trême eft filée trop lâchement.
CRESPIN. On nomme ainfi en général tous tes
outils & marchandifes, qui fervent au métier de
cordonnier & favetiejc ; à la réferve néanmoins des
Cuirs qui ne font pas compris fous ce terme générique.,,
CRESPINE. Ouvrage du métier de Paflementier.
C’eft un ouvrage à jour par le haut, & pendaut par
en bas en grands filets, ou franges , qui fe travaille
avec l’aiguille, le crochet* la brochette , les pin-
_ çes , & Te fufeau à lifter.
Il fe fait des crépines de différentes couleurs,
muances 8c façons j de grandes, de petites, de doubles
8c de (impies.
Les matières les plus ordinaires qu’on y emploie
font l’or, l’argent, la foie , le fleuret, la laine, le
lin & le chanvre filé : pn y fait auffi entrer du fil
-de fejr, ou de leçon.
Leur ufage eft pour enrichir les ornemens d’é-
glife, les meubles , les caroffes, les chaifes roulantes
8c à porteurs , &c.
On les cloue , ou on les coud fur les étoffes, de
manière que les filets ou franges tombent toujours
perpendiculairement en en bas.
A Paris ce font les maîtres paflèmentiers-bouton-
niers , qui font en droit de fabriquer toutes fortes,
de crépines : il eft néanmoins permis aux marchands
merciers d’en vendre, & d’en faire négoce.
CRESP0M. Etoffe crêpée , non croifée, toute
de laine, dont celle de la chaîne eft filée plus torfe
que celle de la trêmej ce qui en fait la crêpure.
Le C refpon fe fabrique fiir un métier à deux marches,
ainfi que les étamines , & autres pareilles
étoffes , -qui n’ont ni façons , ni croifures.
Il fe tire d*s Crejpons de divers endroits, tant
de France, q te des pays étrangers ; & leurs longueurs
& largeurs font différentes, fuivant les lieux
où ils ont été fabriqués.
Ceux de Zurich en Suiffe , qui font les plus forts
de tous , & dont il fe faifoit autrefois un négoce &
une confonimation allez êonfîdérablë en France , ont
trois huitièmes, c’eft-à-dirë, demi-aune moins demi-
quart de large, fur environ vingt-fîx aunes de longueur,
mefure dé Paris. Ils viennent prefque tous , ou en
blanc , ou en noir , ordinairement bon teint.
Les blancs , qui fe teignent en diverfes couleurs,
comme rouge , couleur de feu, violet, bleu, &c. j
s’emploient a faire plufîeurs vêtemens pour les cardi- '
nau**, les évêques, les gens de palais, & les femmes :
les noirs fervent à faire des habits pour les gens
d’égiife , des robes dç palais, habits de veuves, &c.
Les uns & les autres fe tirent prefque tous de
Lyon j quelques marchands Suiffes , ' qui y font établis
, les faifànt venir en gros de Zurich , & en fai-
fa« c des -magafeis, pour les revendre enfuitë aux|
tiégocians, fort de Lyon même , foit des autres prd*
vinces, ou des pays étrangers.
Il fe fait à Amiens des crtfpons blancs, de laine
rayée de f il, dont la chaîne doit être de trente-cinq
portées de douze fils ou buhots chacune, de demi-
aune un pouce de largeur , & de vingt-deux aunes
de longueur, conformément à l’article 9 de l’arrêt
du confeil d’état du 17 mars 1717, portant réglement
pour les manufactures d’Amiens , dont les fa-
briq uans n’ont point de ftatuts particuliers. '
Lë Langue dp c , & particulièrement la ville de
Caftres , fournit certains petits crtfpons fort légers,
8c peu crêpés , qui font de demi-aune jufte, où
de demi-aune moins un vingt-quatrième de large ,
mefure de Paris, dont les femmes fe font cfes habits
pour l’été. Ces forces de crejpons, qui fe teignent
en différentes couleurs, étoient autrefois en
vogue, & il s’en confommoit beaucoup à Paris ,
& dans le relie du royaume ; mais à préfent la mode
en eft prefque perdue.
Il fe fabrique en Flandres, & fur-tout, à Tur-
comg & a Lifte , quantité de petits crejpons fort
légers , de différentes couleurs, les tins pleins ou
unis , & les autres rayés, qui font prefque tous
deftinés pour l’Efpagne.
Ceux de Turcoing font fort fins, & ont pour
l’ordinaire trois huit d’aune de large , fer environ
quarante-huit aunes de longueur , mefure de Paris':
& ceux de Lifte, qui font beaucoup plus communs ,
ont, les uns trois huit, & les autres fept fei2e de
large-., fer la même longûeur que ceux de Turcoing.
On appelle crefpon d'Angleterre, ou étamines
j a f 'pées , certaines elpèces d’étamines un peu crêpées
, foie & laine , qui fe manufacturent pour l’ordinaire
à Alençon, à Angers & à Amiens.
L’on donne encore le nom de crefpon a une
forte de petite étoffe crêpée, très-légère, toute de
foie torfe , tant en chaîne qtren tfème;, teinte fur
le c ru , dont les ' meilleurs viennent de Naples en
Italie. Ceux du pays l’appellent ritort/. Il ne s’en
voit guères en France de cette elpèce, la confem-
mation en étant peu considérable. Quelques-uns lui
donnent auffi les divers noms de crefpodaille 8c
de crapaudaille.
Il vient aufli des Indes orientales , par les v<ûC-
feaux de là compagnie, quelques crefpons de foie,
qui ne font pas beaucoup eftimés, & dont il ne fe
fait qu’un très-médiocre débit. Les crefpons de la
Chine font plus beaux , & de meilleure qualité : il
y en a de blancs, & d’autres rayés de bleu : les
rayés de bleu fe nomment fouche.
L’article 38 du réglement général du mois d’août
1669 , fait pour les maîtres teinturiers en foie , laine
& fil, des villes & bourgs du royaume , permet déteindre
fur le cru , les foies deftinées pour Ta fabrique
des erefpes , on crefpons i & autres fembla-
bles étoffes de fo ie, qui fe font en plufîeurs lieux.
CRETONNE. Sorte de toile blanche , qui fe fabrique
en Normandie, du côté de Lizieux. Les cretonnes
>
tonnes, ainfi appellées du nom de celui qui ên a
fabriqué, le premier , ont la chaîne de chanvre , 8c j
la treille de lin.
Leurs, largeurs ordinaires font de deux tiers , de
trois quarts & demi, d’une aune, d’une aune, demi-
quart, de ci'jaq quarts, & d’une aune 8c demie. La
longueur des pièces eft depuis foixânt#-diçS jufqu’à
■ quat-re-vingt-quatre aunes , mefure de. Paris.
Il s’en fait de fines,; de moyennes de .gro.lfes ,
qui s’emploient en draps- * ferviewes 8c nappes &
■ ■ en chemifes pour hojnmes & pour femmes. Elles, fe
’Confomment prefque toutes en France, mais particulièrement
à Paris.
CREUSET. Vaifféau de terre ou de f e r , dont
les monnoyeurs , les fondeurs , les vitriers, lps clifi
«liftes, &' plufîeurs autres artiftes , ^ouvriers ., : où
artifans , fe fervent pour mettre en fu.fî pu les diffét
rens métaux & lés âiverfe ; matières fur lefquels
ils travaillent.
« Les creuf&ts de terre, que le tarif de Lyon
» appelle crofets pour les orfèvres, paient les droits
» à la douane de cette ville, à raifon de .quatre fols
» de la chargé pour l’ancienne taxation, & un fol :
» pour la nouvelle réaprédation ».
CREUSON. On nomme ainfi à Milan Vécu ou ;
piaftre du pays. Voye-p l a . t a b l e d e s m o n n o i e s .
CREUX. Terme de manufacture de lainage ,
qui fe dit particulièrement des draps mai fabriqués.,
& qui font trop lâches..
Ce défaut peut provenir de différente* caufes :
premièrement, de ce que les draps n’ont pas été j
Ijaffifamment remplis de trème : en fecond lieu, de !
ce que le tifferand ne les a pas affez frappés fur le ;
métier. : troifiémement, de, ce qu’ils ont été fabrir- ’
q u é s de différentes qualités dé laines , l’une ayant
mieux foulé que l’autre : enfin, pour avoir été trop
effondrés , foit fur la perche par le chardon, foit par
le tirage, en les arramant.
CREUXER, ou KREUX. C’eft en Allemagne
tout enfemble une monnaie courante , 8c une ;/zo/z-
noie de compte. Voye? l a t a b l e d e s m q n n o i e s .
CREZEAU. Voyeç c r e s e a u .
CRI PUBLIC. Proclamation , ou publication
qui fe fait par des officiers de police, pour annoncer
au peuple la vente de quelque marchandife. Tel
étôic autrefois le cri qui fe faifoit par les crieurs
de vin dans les places publiques, & fe long des rues
de Paris, pour enfeigner ou les vins du cru des bourf
eois fe vendoient, & à quel prix. Cette coutume
e vendre le vin bourgeois au cri d’un homme
qui l’annonce, fubfifte encore en partie, mais ce ne
font plus des officiers qui 1e font.
C eft auffi au cri public que l’on annonce Fou-
ver ture de la plupart des foires ; 1e rétabliffement
ou la liberté du commence entre des nations aupa-
vant ennemies, & réunies par un traité de paix ; la
défenfe d’enlever & de faire des magafîns de certains
grains & denrées ,cpmme de vins, de blés, &c.
dans les temps de difette : l’interdiétio.n de quelques
pmrehandifes ; telles, p:.r exemple , que fes toiles
Commerce. Tome L Part• IL
peintes & étoffes des Indes , & plufîeurs chofes.fem-
blables, 011 fe public a intérêt, particulièrement
en fait de commerce : mais alors le crieur , qui eft
toujours un officier de ville , eft accompagné de
trompettes .. ou de tambours fuivant l’ufage des
lieux.
CBi-.-Se dit aoifi de toutfee qüi fe crie à haute voir
par la ville deParis,foit pour l’achat, fpît p,our la vente,
■par les maîtres, delà communauté des crieurs de vieux
fers & vieux drapeaux ; ’ ou par .certaines pauvres
femmes, qu’on appelle erïeùfes de vieux chapeaux i
ou enfin , par toutes autres' p.erfonnes qui vendent
des menues denrées , légumes , fruits', 8cc. qu’elles
portent dans des hottes , qu’elles étalent- fur des inventaires/;
qu’elle so n t fevaut elles, ■ ou qu’elles con-
duifent - chargées fur des boûriques f ou, de petits
bidets qu’elles ehaffent devant; elfes. •
CRIARD, ^CRIARDE. On appelle dettes criardes
, les petites fommes que l’on doit â plufîeurs
créanciers artifàns , marchands , ou autres , qui
n’étant pas, en état 4e feire long-temps crédit., viennent
fouyent eu demander le paiement. On les nomme
criardes, parce que 1e refus ffe -fes payer , ou
la remife du paienîeiit , - engage ordinairement ces
créanciers a crier après feursi. cfebiceurs-,
< Cri R des. On appelle auffi, de la forte , des
toiles extrêmement gommées , dont les femmes font
des elpèces de jupons , pour foutenir , 8c ; comme
enfler leurs jupes, de deffus. Çe.nom leur vient d’un
b ru it, ou forte de cri que ees toiles font , .lorfque
celles qui en portent font obligées de faire quelque
mouvement.
CRIBLE. Infiniment â nettoyer 8c vanner; fes
grains & les légumes fecs. Il y à des cri ides de. fil
de fer, qu’on appelle cribles à pied, qui font des
efpèces de trémies..
CRIC. Infïrument très-utile & d’un grand ufage,
pour lever toutes fortes de fardeaux.
CRIEE. Pùbîication des meubles, hardes, tableaux,
marchandifes 8c autres chofes , dont la vente a été
ordonnée en juftice. Il fe fait auffi des criées volontaires
, pour fe défaire des effets d’une fucceffion ,
ou de fes propres meubles & hardes, pour lesquelles
néanmoins il faut'obtenir auparavant permit-
fîon du juge.
C’eft à ces. fortes de criées 8c de ventes,, que les
brocanteurs & revend eufes fe trouvent ;. en grand
nombre ,. & où ils profitent fouvent d’heureux ha-
fards fur lefquels ils font de grands profits.
C r i é e . S’entend encore de la vente qui fe fait à
jour préfîx , au plus offrant & dernier enchériffeur,
des marchandifes arrivées par fes vaifiêaux des compagnies
de commerce : & parce que ces ventes , ou
criées > fe font ordinairement , foit en France., foit
dans les pays étrangers ,, dans fes villes 8c ports de
mèr , où les: navires ont abordé, & où ils ont été
déchargés, on en publie 1e jour par des affiches
dans fes capitales, 8c dans les plus importantes villes
de commerce.
C r ie r a sotî de trom pe . C’eft rendre publiques
Ccccc