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Brève. Se dit aufli du nombre des flaons que les
ouvriers monnoieurs font ténus d’aller quérir dans
l’attelier, où ils ont été marqués fur trenche ; dont,
tant lefdits ouvriers, que l’entrepreneur ou marqueur
fur trenche , doivent tenir regiftre par b r e f état. Ce
qui s’appelle, comme on l a dit ’du prévôt des
ouvriers ajufteurs, donner la breve, quand les ouvriers
monnoieurs reçoivent les flaons; & rendre
la bre ve, lorsqu’ils les rapportent.
BRELLE. C’eft le nom que les marchands de
bois quarré donnent à une certaine quantité de pièces
de bois liées enfemble , en forme de petit radeau.
ï l faut quatre brelles pour faire un train complet.
V o y eç t r a i n .
B R E L U C H E , ouBERLUCHE.Dro g u e t fil
& la in e , qui fe fabrique ordinairement a Rouen &
à Dametal, en baflè-Normandie, & fur - tout à Caen.
On appelle aufli b reluches, les tir ta in e s d t P o ito u ,
qui font pareillement fil & laine. Voyeç droguet,
& tirTaine. '
B R E N N E . Sorte d’étoffe légère , dont il eft
parlé dans le tarif de la douane de la ville de Lyon.
Il y en a d’unies, & d’autres qui font rayées de
foie. Ces dernières p a ie n t 5 f . d e là li v lp o u r Pane
l en d ro it y & 2 fo l s p o u r le n o u v e a u , qu'on nomme
autremen t réapprécîarion, avec les fo l s p o u r liv .
BRENTE , en Italien brenta. ( Mefure des liq u ides
dont on fe fert à Rome. ) La brente eft de 96
bocales , ou de treize rubes & demi.
La brente de Veronne eft de feize baffées. Voyeç
la TABLE DES MESURES.
BRESICATE. Efpèce de revêche, dont il fe
fait quelque commerce avec les nègres, qui font .
au-delà de la, rivière de Gambie, jufqu’à celle de
Serre-Lionne. Les meilleures pour ce négoce, font
les bleues & les rouges.
BRESIL. B o is ainfî nommé, à caufè qu’il eft
d’abord venu du B r é s il, province de l’Amérique.
On le fumomme différemment, fuivant les divers
lieux d’011 on le tire. Ainfi il y a le b re s il de
Fern am b o u c, le b resil du Ja p o n , le bresil de
L am o n , le bresil de S a in te -M a r th e , & enfin le
b r e s ille t, qui eft le moindre de tous. Ce dernier
s’apporte des Ifles Antilles.
Le bresil du Ja p o n fe nomme autrement fa p a n .
I l y en a de gros & de petit ; le gros s’appelle
Amplement fa p a n ; & le petit fa p a n bimaës.
U arbre de b resil croît ordinairement dans dès
lieux fecs & arides & au milieu des rochers. Il devient
fort gros & fort grand, & pouffe de longues
branches , dont les rameaux font chargés de quantité
de petites feuilles, à demi rondes , d’un très-
beau verd luifant. Son tronc eft rarement droit,
mais tortu & rabotteux & plein de noeuds , à peu
près comme l’épine blanche. Ses fleurs , qui font
femblables au muguet, & d’un très-beau rouge,
exhalent une odeur agréable , & très-amie du cerveau
, qu’elle fortifie. Son fruit eft plat & renferme
deux efpèces d’amandes pareillement pîattès , de
la forme de la graine des citrouilles de France.
I u Quoique cet arbre foit çrès-gros, il eft couvert
d’un aubier fi épais , que lorfque les fauvages l’oftc
enlevé de deffus le vif du bois , fi le tronc étoit de
la grofTeur d’un homme , à peine refte-t-il une
bûche de bresil de la groffèur de la jambe.
Le bois de b resil eft très-pefant , fort fec &
pétillé beaucoup dans le feu , où, il ne fait pref-
que point de fumée , à caufe de fa grande fé-
cherefTe. &
Toutes ces différentes fortes de b resil n’ont point
de moele, a la réferve de celui du Japon. Le plus
eftimé eft: le bresil de Femambouc.
Pour bien choifir ce dernier , il faut qu’il foit
en bûches lourdes , compatt , bien fain ; c’eft-à-
dire, fans aubier & fans pourriture ; qu’après avoir
été éclaté, de pâle qu’il eft , il devienne rougeâtre ;
& qu’étant mâché , il ait un goût fucré.
Le bois de bresil eft propre pour les ouvrages
de to u r, & prend bien le poli ; mais fon principal
ufage eft pour la teinture , où il fert à teindre en
rouge.
Il eft cependant défendu par les réglemens , aux
teinturiers du grand teint de s’en fervir, parce que
c eft une fauffe couleur qui s’évapore aifément, &
qu on ne peut employer fans l’alun & le tartre. On
fouflxe pourtant que les teinturiers du petit teint
s en fervent quoiqu’il y ait auffi de grands incon-
véniens à craindre.
Du bois de b resil de Fe rnambouc, on tire une
efpece de carmin, par le moyen des acides ; on
en fait aufli de la lacque liquide pour la miniature.
Et avec une teinture de ce bois plufîeurs fois réitérée
, on en compofe cette craye rougeâtre, qu’on
appelle ro fe tte , qui n’eft autre chofe que du blanc
de Rouen, à qui le bresil donne une couleur d’amarante.
Les d ro its Centrée que le brefil, ou gros bois
de Lamon & de Fernambouc p a y e en France , f o n t
de i o fo l s le cent p e fa n t ; & les autres brefils,
comme ce u x de Java! & Campêche ^ fe u lem e n t 12,
f o l s .
Les d ro its de fo r t i e p o u r tous ces bois f o n t
de 13 fo l s du c e n t , avec les fo l s p o u r livre.
BRESILLER. ( Terme de te in tu re , qui veut
dire, teindre avec du bois de bresil.) On ne doit
b resiller aucunes toiles, ni fils à marquer, qu’ils
ne foient teints en bonne cuve.
BRESILLET. B o is de bresil qui vient des Ifles
Antilles , dans les Indes Occidentales. C’eft: le
moindre de tous les bois qu’on appelle bois de
bresil.
L e brefillet p a y e en France 12 fo l s Centrée &
1 3 de fo r t i e au cent p e f a n t , avec les fo l s p o u r
liv re .
BRETAGNES. On nomme ainfi des toiles qui
Le fabriquent dans cette province de France. Elles
font differentes des crés ou crues, qui fe font à Morlaix,
& dans d’autres endroits de B retagne. Elles
font bonnes pour le commerce des Ifles Canaries.
BRETAUDER. Ancien terme en ufage chez les
B R E
tondeurs de draps , & autres étoffes de la ine, qui
fignifioit, tondre inégalement. Voye% t o n d r e &
TONDEUR.
BRETELLES. Deux bandes de ruban de cuir
ou de fangle , jointes enfemble par le moyen de
deux traverfes, à une diftance raifonnable pour pafler
par deffus la tête; en forte quelles portent fur les
épaules. Ces bandes font, pendantes par-devant &
par derrière , au bout defquelles on accroche la
ceinture de la culotte pour la foutenir. Les porteurs
de chaife appellent ainfî les bandes de cuir
dont ils fe fervent pour foutenir la chaife & foulager
leurs bras.
B r e t e l l e s . Signifient encore , dans le tarif de
la douane de Lyon , ce qu’on nomme à Paris , des
charges ou panier de verre. La bretelle de verre,
si elle éft médiocre, paye par ce ta r if 3 fo l s 6
deniers pour Vancien droit & ^ fo ls pour le nouveau
; & si elle eft grande, 7 fo ls pour Tune &
4 fo ls pour P autre. Voyeç p a n ie r d e v e r r e .
Br e t e l l e s . S’entend aufli, dans' quelques provinces
, de la charge des verres à boire & autres
verreries que portent fur leurs dos, dans de grandes
hottes ou paniers à claire-voie , les marchands verriers
qui courent la Campagne.
BREVE ou ÈREFVE? Terme en ufage dans
les monnoies, pour lignifier le poifts ou le nombre
des fa o n s qui font délivrés aux ouvriers ajuf-
teiirs ou aux ouvriers monnoyeurs , par le maître
de la monnoie. Voye{ b r e f v e . Voye\ auJJi mon-
n o y a g e .
BREVET. Se dit de plufîeurs aétes qui Jfè paffent
par-devant notaires , ou qui s’expédient par les commis
des douanes ou les maîtres & gardes .& jurés
des corps & communautés.
B r e v e t d e c o n tro l l e . C’eft une refpèce de
recepijfé ou d'atteftation , que donnent les commis
des bureaux des douanes , traittes foraines , &c,
à la fortie du royaume, à la place de l’acquit de
paiement des droits, que les conducteurs & voitu-
. riers des marchandises leur remettent entre, les
mains*
Ce brevet , qui eft fur du papier timbré, & imprimé,
fe donne ^ fàiis frais ; étant défendu aux
commis , fous peine de concuflion , d’en prendre
aucune chofe , non pas même le prix du timbre.
Il fert de certificat, que les marchandifes contenues
dans les acquits ont été vifîtées & re'cenfées ; & que
ce font les mêmes & en même quantité , que celles
pour lefquelles les droits exprimés dans les acquits
ont été payés.
Quoique ce foit ordinairement au dernier bureau
que fe doivent délivrer , par les commis , ces brevets
de contrôle , il eft néanmoins loifibleaux com«
mis des bureaux qui fe trouvent fur la route des
voitur ers, de fe faire repréfenter l’acquit de paiement;
même de le retenir, fi bon leur femble, en
. donnant en la place un de ces brevets. Foyer
a c q u i t d e p a i e m e n t , ou P article 1 8 du titre 1
B R I 507
de P ordonnance des cin q grojfes fe rm e s , du mois
de fé v r ie r 1687. , '
B r e v e t d’a p p r e n t is sa g e . A lire qui fe délivre à un apprenrif après qu’il a fervi le temps porté
par les ftatuts de fa communauté, ou celui dont il
eft convenu par-devant notaires , avec un maître ,
qui pourtant ne peut être moindre que celui réglé
par les ftatuts. On appelle aufli brevet , Yohligé
de P a p p r e n tif, qui doit être enregiftré par les
jurés, & qu’il doit rapporter , aufli-bien que j,es
certificats de fon apprentiffage , & de fon fervice en.
qualité de compagnon , avant de pouvoir être reçu
à la màîtrife & admis au chef-d’oeuvre. Voyez a p p
r e n t i f & apprentissage.
B r e v e t . On nomme aufli quelquefois brevet de
màîtrife, l’acte de réception a la màîtrife ; mais
e’eft improprement: on dit, lettres.
B r e v e t , en terme d t marine. Eft ce qu’on appelle
connoiffement, fur l’Océan ; & police de chargement
, fur la Méditerranée , c’eft - à - dire, un écrit
fous feing-privé, par lequel le maître d’un vaiffeau
reconnoît avoir chargé telles & telles marchandifes
dans fon bord | lefquelles il s’oblige de porter au
lieu , & pour le prix dont on eft convenu, fauf les
rifques delà mer. V o y e \ c o n n o is sem en t 6* p o l ic e
d e c h a r g em e n t .
BREUILLES. Ce font les entrailles du hareng,
que les pêcheurs arrachent avant que de le faler,
& de l’encaquer. Voyeç h a r e n g .
B R ID E a c h ev a l . Affortimens de. bandes de
cuir & pièces de fer jointes enfemble , propres ; à tenir la tête du cheval fujette & obéifîante. La
bride eft compofée de deux rênes , d’une têtiere
& d’un mords. Ce font les marchands éperonnierc
qui les vendent.
BRIEFS. ( Terme de commerce de m e r ) , ea
ufage dans toute la Bretagne. Il figriifîe la même
chofe que b r ieu x •
BR1EUX. Terme dont on fe fert en Bretagne,
pour lignifier les congés de l'a m i r a l , ou de Va-
mira u té. On les appelle aufli brefs. Voyeq b r e f .
B r ie u x q u ife p a y e n t à N a n te s & dans f a prévôté*
Suivant la pancarte de cette prévôté., chaque
^vaiffeau portant charge de fix tonneaux , & au-
deffous , paye b rieux d’année , c’e ft-à-d ire , fept
fols fix deniers.
Chaque vaiffeau depuis fix tonneaux jufqu’à dix,
dix-fept fols fix deniers.
Chaque vaiffeau depuis dix tonneaux jufqu’à dix-
neuf, doit b rieu x de conduite & viéhiailles , qui
montent à cinquante-cinq fols.
Tout navire , barque ou vaiffeau allant à la
mer , de dix-neuf tonneaux & au -, defifous , dok
lçs trois b rieu x \ favoir, de fauveté , de conduite
& de viétuailles, montant enfemble à cent dix fols ,
faùf les vaiffeaux chargés de bled & autres marchandifes
qui ne peuvent fe'fauver à la mer , qui
ne doivent aucun brieux de fauvete.
Pareillement les- barques & vaiffeaux qui char-
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