
742 C O T
©u, do cens que les vaflaux doivent au feigneur. On
s*en 1ère néanmoins auflî dans le négoce, pour lignifier
la part, la portion que chacun doit porter dans
’Une fociécé , ou compagnie de commerce.
COTON, ou COTTON. Efpèce de bourre ,
©u laine blanche , propre à être filée.
L’arbre qui pr oduit cette utile marchandée , croît
communément en plufieurs endroits du Levant, &
des Indes orientales & occidentales; fur-tout les
ifles Antilles en produifent en quantité. L’on en
cultive auflî dans la Sicile & dans la Pouille.
Il y a une autre forte de cotonier, qui rampe fur
la terre, a-peu-pr,es comme une vigne qui ne feroit
point foutenue d’échalats. Le coton qu’on en recueille
eft eftimé le plus fin.
11 le Cait un très-grand commerce de coton, qu’on
diftingue, en coton en laine , & en coton filé*
Le coton en laine eft Celui qui eft tel qu’il fort
de la coque , & d’où l’on a feulement tiré les grains.
Il eft propre a différais ufages ; comme à mettre entre
deux étoffes, pour /aire des couvertures piquées,
des robes de chambre , &c.
Pour le coton filé, on entend allez ce que c’eft,
fans avoir befoin d’autre explication : on dira Cependant
que-c’eft de ce dernier coton dont on fe iert ,
pour faire tant de diyers ouvrages, '& dont on fabrique
des toiles, des bas , des camifolles, des couvertures
, des tapifferies & des futaines : bn en fait
même entrer dans la compofition de quantité-d’é-
toffes avec la foie , le fil de lin , & autres matières.
Les toiles, que l’on appelle moujfelines , font auflî
entièrement fabriquées de fil de coton.
Le coton en laine le tire ordinairement de Chypre
, de Saint - Jean d’Acre & de Smyrne. Le meilleur
& plus eftimé , eft celui qui eft blanc , lono-
& doux. Ceux qui l’achetent en balles , doivent pren-
dre# garde qu’elles n’ayent point été mouillées ,
l’humidité étant très-contraire à cette forte de mar-
ehandife.
La récolte du coton en laine eft très-confîdéra-
ble aux environs de Smyrne, & plus qu’en aucun
lieu du Levant. On en feme la graine en juin , &
on la recueille en octobre. Le fol y eft fi propre,
qu’on en peut femer jufqu’a trois fois dans la même
année ; & fi les premières plantes ne viennent pas
bien, on ne fait point de difficulté de les arracher
dans l’efpérance d’une fécondé , ou troifiéme récolte.
, ■ *
Le meilleur coton en laine eft celui de la plaine
de Darnamas, étant le plus beau & le plus blanc
de tous ceux qui fe vendent à Smyrne.-
On en peut .tirer de Smyrne , année commune ,
jufqu’à 10,000 balles , quoiqu’il s’en Emploie pour
le " moins ei^pore autant dans les. manufactures du
pays.
Des cotons filés , ceux de Damas, qu’on appelle
cotons d’Qnce , & ceux de Jérufalem, qu’on nomme
Ba\acs , doivent être préférés à tous les autres
auÆ-bien qu# les cotons des ifles Antilles. 11 les
C O T
faut choifir blancs , fins, unis, très-fecs, & les plus
également filés qu’il fe pourra.
Les autres c o to n s filés font , les demi-Bazacs,
les c o to n s de Rames, les moyens Bâzacs, les c o to n s
de Beledin, de Gondezel ; les Payas de Montafin ,
les c o to n s Jofèph, les Geneguins, les Baquiers,
les Joflelards , dont il y a de deux fortes ; les co-
to n s dé 1 Echelle-neuve, & ceux de Conftantinople ;
mais rarement les marchands de France fe chargent-
ils de ces fortes de c o to n s , qui ne font pas d’ùn
fi bon débit, que ceux dont il eft parlé ci-devant,
£ ^*es c o to n s en laine fe vendent par balles. Il eÀ
d ufàge a Amfterdam, de déduire fur le poids fix
pour cent, pour la tare , ou emballage , & deux
pour cent, pour le bon poids. Outre cela on déduit
ordinairement fur la valeur un pour, cent, pour
le prompt paiement.
Les c o to n s files des Indes , connus fous les noms
de T u tu c o r in y J a v a , B en g a le & S u r a te , fe divi-
lent en quatre ou cinq fortes, qui fe diftinguent par
les lettres A , B , C , &c. Ils fe vendent dans des,
i ^ cs > pour chacun defquels on déduit f u r le poids
ime livre & demie fur les c o to n s filés' de Tutucorin
, qui font les plus chers; & deux livres fur le
poids des autres fortes.
A l’égard des c o to n s, filés*de Fielebas , Smyrne,
Alep & Jerufalem^ on déduit à Amfterdam fur.
le poids , huit pour cent pour la tarre , & deux
pour cent pour, le bon poids ; & far la valeur ,
un pour cent pour le prompt paiement.
Il y à deux fortes de c o to n s en- Perfe , Tune qui
eft une efpèce de ouate,. & l’autre qui reflemble
aüez au c o to n des ifles Antilles.
Coton de Siam. On nomme ainfî aux ifles An-
tilles une forte de c o to n f o y e i î x , dont la graine y
a été apportée de Siam. Ce c o to n eft d’une, finefle
extraordinaire; en forte qu’ilfurpafle même la foie
par fa douceur ,,ce qui en. rend le filage plus beau
& plus facile. Sa couleur naturelle eft de couleur
de café clair; on .en fait aux ifles des bas qui font
préférables aux bas de foie par leur éclat & leur
beauté ; ils Vy vendent jufqu’à dix où douze & quinze
ecus la paire. Il s’en fabrique pourtant très-peu à
caufe que cet ouvrage confommè beaucoup dé
temps ; de forte que ce qu’on en fait eft plus par
curiofité que pour en faire un objet de commerce.
« Les droits, d’entrée & de fortie de tous ces di-
» vers c o t o n s tant en laine , qu’en graine 8c que
» filés , à la réferve de ceux du Levant & des Im-
» des, fe paient en France, conformément au tarif
» de 1664 ; fçavoir, les droits d’entrée des c o to n s
» en laine & en graine , fur le pied de 3 liv. le
»cent pefant, & les c o to n s filés, f u r celui de
'» 10 liv.
» A l’égard des droits de fortie , ils font de 2 liv.
v» 10 f . pour les c o to n s en- graine ; de 4 liv. pou*r
» les c o to n s,zn laine ; de 6 liv. pour les c o to n s
» filés,, auflî le cent pefant.
» Les c o ton s de Limoges paient les droits de la
» douane de Lyon fur le pied de 3 ? f. 6 den, le
C G T
».quintal d’ancienne taxation ; Sc de cinq f. de noa-
» velle réapréciation.
» Les cotons du Levant font du nombre des mar-
» chandîfes venant du Levant, Barbarie, & autres
» terres du grand-feigneur & du roi de Perfe , fur
»» lefquelles il eft ordonné être levé vingt pour cent
» de leur valeur , fuivant l’arrêt du 15 août 168 f ».
COTONNÉES ou COTONNADES. Petites
étoffes de coton.
COTONNER. Mettre du coton dans quelque
chofe , pour la rendre plus" douce , plus mollette
& plus chaude. On cotonne les courte-pointës &
les robes" de chambre. Le coton, dont on fe fert
a cet ufage, doit être cardé avec des cardes fines.
On dit, en termes de manufactures , qu’un drap , ‘
qu une ratine, fe cotonnent, lorfqu’à l’ufer il fe
forme par-deflus une efpèce .dé bourré ; ce qui provient
d’avoir été mal tondus, où que la laine n’ait
pas été bien couchée. -
COTONNEUX. Ce qui approche delà qualité
du coton, ou qui jette une efpèce de coton.
If fe prend, en termes de manufactures , en-bonne
& mauvaife part. Une étoffe cotonneufe eft quelquefois
une étoffe mal tondue, & qui par l’ufage.
jette^ de la bourre : quelquefois, au' contraire , il
fe dit d une étoffé , qui eft mollette & chaude!
COTONNINE. Grofîe to i le , dont la chaîne
eft de coton, & la trème de chanvre. On en fait
quelquefois des voilespour les vaifleaux & galères
du roi.
« Les totonnines paient les droits de la douane
» de Lyon , a raifon de 2 f. la pièce d’ancienne
» taxation ; & de 6 den. pour la nouvelle réapré-
» dation».
COTONNIS. Les attlas cotonnis font des fa-
tins qui viennent dés Indes Orientales. -
Les couvertures cotonnis , font des couvertures
de fatin, auflî des Indes, d’environ deux aunes &
un quart de large , fur deux aunes & demie de
long.
COTRET, <m COTTERET, Nom què l’on
donne a une forte de boisa brûler, qui n’eft autre
chofe, que plufieurs menus morceaux , ou bâtons
courts, qui font reliés enfemblepar les deux bouts
avec des hares.
On a donné ce nom à cette efpèce de bois, à
caufe qu il en a été envoyé en premier lieu de la
forêt de Villiers-Cofterets. 1 • '
Quoiqu il femble que les cotrets ne foient pas
un objet de conféquence pour le commerce on
dira cependant qu ils ne laiflent pas de tenir un rang
aflez confiderable dans le négoce des bois â brûler,
s en confommant une quantité prodigieufe en divers
endroits, mais particulièrement à Paris.
• Les cotrets fe diftinguent en cotrets de taillis,
^ qui'font la plupart faits de menus morceaux, ou
bâtons de bois rond ; ou en cotrets de quartiers, qui
font fabriqués de g-cos morceaux , ou rondins de bols ,
refendus en plufieurs’autres plus" menus.' Les meilleurs
& les plus eftimé s , ■ font ceux de quartier,
c o T 743
étant ordinairement de h ê tre , fans mélange d’autres
bois.
Toutes fortes de cotrets doivent avoir deux pieds'
de longueur, far dix-fept à dix-huit pouces de cil- '
conférence, ou de tour. Ou les mefure avec >une
petite chainétté.
Les marchands de bois , avant que de mettre en
vente leurs cotrets , font obligés d en faire porter
au bureau de la ville, une montre, 'ou échantillon,
pour fur le rapport des jurés mouleurs de bois
qui les ont vifités , en faire régler le prix par les
prévôt des marchands & échevins, qui en tiennent
regiftfe.
Les cotrets fe Vendent par cent , avec quatre
cotrets par-delïiis, c’eft-à-dire, que les marchands
en délivrent aux bourgeois cent quatre pour cent.
« Ordonnance de la ville de Paris, du mol-, de dé-
» cembre 167V , chap. 17, art. 1, 21 8c 27 : 8c
» Ordonnance du 13 août 1669 , art, 15 du titre
» de la police & confervation des forêts».
Les cotrets arrivent ordinairement à Paris par
de grands batèaux. Ceux qui viennent de Normandie,
en remontant par la rivière'de Seine , fe vendent
aux ports de l’Ecole & Malaquais ; & ceux
qui font envoyés par les rivières d’Yonne & de
Marne, entrantes dans la Seine, au-deflus de Paris,
fe débitent au port de la Grève.
On dit châtrer un cotret ; pour dire en ôter
quelques bâtons. Il n’y a guères que les regratiers
qui fe mêlent de châtrer les cotrets ; ce qui eft,une
friponnerie, qui ne peut être fonfferre en bonne
police,
Il eft défendu aux- crocheteurs & à tous autres
de faire des amas 'de cotrets fur les ports de la ville
de Paris, pour les revendre ; & aux chandeliers ,
fruitiers & regrattiers, d’en avoir chez eux plus
d’un millier à la fois, pour les revendre à la pièce,
& non en gros, & feulement au-deflous d’un demi-
quarteron; avec défenfes de les vendre au-deflus
du prix fixé à l’hôtel-de-ville pour le détail, donc
ils doivent avoir la pencarte attachée dan; leurs,
boutiques ; comme auflî d’en expofer aucun qui
foit altéré, &,. comme on a dit ci-deïïùs, châtré,
à peine de confïfcation, & dans ce dernier cas
de punition corporelle.
COTTA. Efpèce de mefure de continence dont
°,n ^e x^ert aux Maldives pour mefurer les cauris ,
c’eft-4 -dire , cette forte de petites coquilles qui fervent
de monnoie en quelques endroits de l’Afîe &
prefque fur toutes les côtes de l’Afrique. Le cotta
contient douze mille cauris.
COTTE DE MAILLE , qu’on nomme autrement
JACQUE D E MAILLE. Armure faite en
forme de chemife, tiflue de plufieurs petits anneaux
de fer. C’étoit autrefois un des plus imppf-
tans ouvrages Hè la -communauté des maîtres chaî-
netiers de Paris, & qui ecoit prepofé pour 'chef-
d’oeuvre.
Cotte. Sc '.lit de-; chiffres que l ’on met au haut
de chaque page d’uti regiftre public , ou de; livres.
Aaaaa ij