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propres pour le charronage font l’orme, le chêne,
le charme & le frêne ; l'orme eft le plus eftimé.
Bois d e charp.en t e . Se dit des bois quarrés, destinés
pour les bâtimens.
Bois a débiter. On appelle ainfi une forte de
Bois de charronage , qui s'envoie en grume.
Bois d’e b è n e . Voye\ e b è n e . d’é c h a n t il lo n . Ce font des bois a brûler,
«dont les grofieurs & longueurs font réglées par les
ordonnances. Celle de la ville de Pa r is, du mois de
décembre] 167z , art. 1 ,chap. 1 7 dé'fend aux marchands
de bois de faire façonner, pour la provi-
fion de P/tris , aucuns bois qui nefoient des échantillons
réglés•
Bois é c h a p p é s . Se dit des bois flottés, qui s’échappent
dans les terres & prés par les crues d’eau &
inondations. . • -
Bois e n c r o u é . Signifie un arbre q u i, en l’abattant
, eft tombé fur un arbre de réferve, qui ne doit
point être coupé, en forte que leurs branches foient
embarraffées les unes dans les autres. X’ordonnance
des eaux ês fo r e t s , du 13 août 1669 , art. 43 du
t itre de Vaffiette , balivage, martelage, & vente
de bois, défend aux marchands de bois de faire
abbatre les arbres fu r lefquels les autres f e trou-
veront encroués , fans la permifjion du grand*
maître ou des officiers.
Bois d’e n t r é e ,. Se dit dans les eaux & forêts,
du bois entre verd & foc , dont les arbres , ou les'
houppiers , ou quelques branches, font féches, &
d’autres vertes. La coupe en eft défendue auxufagers.
Bois d’é c a r is s a g e , ou b o is q u a r r é . .
Bois en é t a n t . Signifie tout bois debout, & for
pied , vivant , & prenant fon accroiflfement for la
terre.
Bois d e fu s ta y e ou ô e fu t a y e . Se dit en gé^
néral de tous les bois qui ne fo vendent point par
coupes réglées, comme les' taillis , & qu’on laifie.
croître au-delà de quarante ans, jufqû’à deux cent.
Les bois de futaye, dont l’âge excède jufqu’à deux
cen t, fe nomment bois fu r le retour.
Bois g e l if . Eft du bois qui a des fentes que la
gelée a caufées,
Bois g is sa n t . Eft du b'ois coupé, ou abbatu, &
couché for terre dans les forêts.
Bois en g r u m e . Se dit de tous les bois qui s’amènent
fans être équarris , qui font encore avec
leur écorce, & tels qu’iTs étoiént for le pied , comme
font les pilotis , & quelques bois d’ouvrages &
dé charronage. Les charrons ; par corruption , les
nomment bois en gourme.
Bois d e h a u t r e v e n u . Se dit des bois de quarante
ans ju fq u a foixante , qiron nomme ordinairement
dèmi-fuiaye.
Bois m a ir r a in . Ç’eft du bois de chêne refendu
en petites planches, dont on fo fort à faire des douves ;
de tonneaux ; on l’appelle aufli b o is a p ip e s , B e i s !
A BARIL-, BOIS d’eNFONÇURES & EOIS DOUVIN. Il
y- a une autre forte de bois mairrain, que les me- .
sujifiers emploient à faire des panneaux.
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,Bois malandr'eux. Qui a des malandres.
Bois m a rm en t e au x ou bois de to u che. Se dit,
- tant des bois.de haute futaye, que taillis , qui font
plantés autour des châteaux & maifons de campagne,
! pour leur fervir d’ornement, auxquels on ne touche
point. Il n’eft pas' permis aux ufofruitiers de couper
les bois marmenteaux.
> Bois m é p l a t . Eft du bois beaucoup plus large
qu épais , comme les membrures qui s employent
en menuiferie.
Bois m o r t & m o r t - bo is . Les bois morts font
ceux qui ont féché for pied , & qui n’ont plus ni
seve , ni vie ; & les mort-bois-font ceux qui vivent,
mais ne portent pas de fruit. La Chartre Normande,
accordée par Louis X en 1313, admet de neuf
efpèces de mort-bois, qui font les fa u x , marfaux ,
épines , puines , aunes , genets, genièvres , ronces
, & le feur ou fureau.
François J , par fon ordonnance for le fait des
chafles , art. 5 5, déclare que , pour ôter toute difficulté
fur ce qu’on doit appeller bois mort & mort•
bois , il veut qu’on fuive l’interprétation & la ref-
triftion contenues en la chartre aux Normands du
Roi Louis X. Les ordonnances faites depuis font;
conformes à celles de François I.
Bois de moule ou bo is a b r u s l e r .
B ois d’o u v r a g é . Eft du Bois qui fe travaille aux
environs des forêts, dont ont fait des foeques & des
fàndales pour les religieux , des formes & des talons
pour les cordonniers , des labots pour la chauffore
des payfàns , des pelles , des cuillières , des falières I
des fceaux, des fufeaux, des quenouilles & des rouets
pour filer ; des bois de raquettes , de piques & de
hallebardes ; des baguettes de moufquets -, fufils &
piftolets ; des écliffes ou ferches pour les boifïè-
Hers ; des lattes, tant quarrées__que volices ; des
cercles pu cerceaux pour les tonneliers , &c.
L yordonnance des eaux & forêts , du 13 août
1669 9 art. z i du titre, de la police & confer-
yation des forêts , veut que les ouvriers qui fa*-,
briquent toutes ces fortes de marchandises , ne
puijfent tenir atteliers qu'à demi-lieue des forêts
du roi , à peine de conjifcatfon , & de cent livres
d'amende.
B ois o u v r é . Se dit de tous les bois qui ont été
façonnés; par les mains, des .ouvriers.
B ois non o u v r é s . Signifie ceux qui ne font point
ouvres., mais qui font en,état de le pouvoir être.'
1 Bois p e r d u . Ëft du bois qu’on jette dans les
petites rivières , ruifieaux pu canaux , qui ne fonç
pas foffifamment fournis d’eau pour pouvoir porter
des trains ni des bateaux, & qu’on va recueillir,
&' mettre en trains dans les endroits où ils peuvent
porter.
Chaque marchand qui jette à bois perdu, fait
marquer fon bois.d’üné marque particulière, pour
le pouvoir rççonjioîtré quand il -s’agit de le mettre
en trains.
Les marchands de bois flotté peuvent jetter leur
bois j à Jpois perdu,» fur toutesles rivières^ ou ruifo,
B O î féaux , en avertifiant les feigneurs 8c propriétaires
qui y ont intérêt, par des publications , qui doivent
être faites -dix jours avant que de jetter les bois ,
aux prônes des méfiés des paroiiïes, fititées depuis le
lieu où ils font jettés , jufqu’à celui ou ils doivent
s’arrêter.
Il leur eft aufli permis de faire de nouveaux
canaux , & de fe fervir des eaux des étangs & fofies
des gentilshommes., & autres, pour faire flotter leurs
bois} .le tout en dédommageant les propriétaires ,
des dégradations qui auront pu être faites.. Ordon.
de la ville de Paris , du mois de décembre i 6 j z ,
chap• 1 7 , tit. 5, £ & 8.
Bois q u a r r é , ou bo is d’é q u a r r is s a g e . C’eft
ainfi qu’on appelle les. bois équarris des quatre
faces y qui font deftinés à bâtir , & particulièrement
. ceiix de brin au-defîus de fix pouces; car pour les:
autres au-defious, quoique quarrés, font nommés
f o i s defciage.
' Suivant que les bois quarrés font débités , chaque
groflèur porte fon nom.particulier; on leur donne
aufli en général le nom de bois de charpente, parce
.que ce font les charpentiers qui les emploient ordi--
nairement dans la conftruétipn des bâtimens.
La Lorraine, la Champagne, la Bourgogne,!
la Brie , la Picardie & la Normandie font les j
provinces d’où Paris tire, le plus gros bois quarré.
Dans le négoce du bois de charpente , lorfque
l’on parle d’un cent de bois, cela doit s’entendre
-de cent fois foixante-douze pouces de bois en longueur
, ou. une pièce qui a douze pieds de long ,
for fix pouces d’épaifieur & de largeur ; de manière
qu’une feule poutre eft fouvent comptée pour quinze,
ou vingt pièces.
Tout le bois de charpente fo réduit for, lé pied de;
.cette, me fore, foit pour la. vente, foie pour la voiture
, foit pour le toifé..
■''I l eft taillé en longueur de 6 , 9 , 12 , 15, 18,
z i , zùf9 zq- % 30 pieds , & ainfi en augmentant les
^pièces de trois pieds en trois pieds. Cependant il ne;
s’en fait que rarement au-deflus de quatre toifes ,
de même qu’il n’y en a point quLfoit de longueur
moindre de fix pieds.
Lorfqu’une pièce de bois quarré a.deux grpfièurs
.différentes, c’eft-à-dire, quelle eft plus groflepar
un bout que par l’autre, on dit qu’elle aun redent.; &
ce redent provient de ce que l’arbre , dont la pièce
a été formée ,,av.oit -plufieursbrançhes au haut de;
. fa tige, dont la plus convenable a étélaifîeè ; en forte
que la pièce ayant été équarrie , elle fe trouve de
deux grofieurs, la branche qui eft reftée. étant plus:
mepüè que la tige de l’arbre. C’eft à. celui• qui toife
les bpisquarrés,à bien prendre garde aux redents, afin
que ni l’acheteur,nile vendeur nepuifientêtre trompés.!
Quand on dit que des bois quarrés font hialandreux,
,cela, doit s’entendre, qu’ils ont des, endroits •gâçés. 8c,
pourris, que l’ôn nomnie ordinairemeni; malandres9\
lefquels ne peuvent fervir à aucuns ouvragés. Dans;
les comptes ou toifés qui fe font dés bois quarrés ,|
les malandres doivent être rabattues.
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Du bois quarré flacheux, eft celui qui a desfla-
ches , & ces flaches font des endroits mal équarris ,
y ayant de l’aubier le long -.des quarrés, ou arrêtes,
qu’on auroit dû ôter en l’équarrifiant. Lorfque
Io n mefure les bois quarrés , on doit diminuer de
leur groffèur à'proportion des flaches qui s’y rencontrent.
Un brin de bois, ou du bois de brin , fo dit des
morceaux de bois de belle venue , longs & droits ,
qui n’ont d’autre façon que celle de l’équarrillage, 8c
qui font de toute la grofieur des arbres.
Bois d e r e f e n d * que quelques-uns• appellent
bois de refente, ou bois de fente. C’eft du bois
de fil refendu par éclats. Il fe dit plus particulièrement
du mairrain 9 des lattes , des échalas.
B o is su r le r e t o u r . Se dit des bois de haute
futaie, dont l’âge eft au-delà de deux" cens ans.
Bois r o u l é , ( en termes d’ eaux & fo r ê ts , & de
marchands de bois.) Se dit des bois qui ont été
extraordinairement battus & fatigués des vents , dans
le temps de leur .fève ; de manière que les crues
de chaque année n’ont pu faire corps l’une avec
l’autre , étant refté de leur épaiffèur fans aucune
liaifon. Ces fortes de bois ne font propres tout au
plus que pour les petits ouvrages ; ne pouvant être
débites, ni en fente, ni en autre marchandife.
Bois r u s t iq u e & n o u a il l e u x , que l’on appelle
aufli B o is m a d r é . Eft du bois qui a cru dans une
terre graveleufe , & expofée au foleil du midi. Cette
nature dé bois eft difficile à fendre , fi ce n’eft vers
le tronc. Il fe dit aufli des racines de noyer, d’olivier,
& d’autres pareils b o is , rempli de veines,
dont fe fervent les tourneurs, les ébéniftes, & autres
ouvriers..
Bo is sa in e t n e t . Se dit des bois qui n’ont ni
gale, ni fiftules, ni noeuds vicieux, ni autres fem-
blables défauts.
Bo is d e sa in t e - L q c ie . Efpèce de bois qui vient
de Lorraine. Son odeur agréable , & la facilité1 de
l’employer à plufieurs ouvrages de fculpture., de
tour , de marqueterie, dont les curieux , & fur-
tout les dames , ornent leurs cabinets & leurs toilettes
rendent ce bois d’un allez grand débit. Il eft
d’un gris un peu rougeâtre, dur, moyennement
lourd , couvert d’une écorce mince & brune , fem-
blable à celle du xerifier ; & a cela de fingulier,
qu’il n a jamais d’aubier ; & que plus il vieillit, &
plus fon odeur augmente* -11 faut le choifir bien
Gompaéle, & fans nçeuds.
Bois .d e s c ia g e . Se. dit de tous les bois coupés
en . longueur avec la foie, & foivant la manière dont
ils font débités« Chaque pièce a fon nom particulier ,
commefolive, çôntrelate, membrure, poteau,limon,
battan,’ gouttière, &c. Ces termes .font expliqués
çhaçun a leur article.
Lés longuéiirs .ordinaires des bois de foiâge, défti-
nés poiir ja menuiferie, font de fix, neùf & douze
pieds1 r il s’en "-foit néanmoins de quinze pieds , niais
très-rarement. .
I l fautfèmàrquer quetofis lês ^oV‘5 quarrés, dont