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marchands, pour ce qui s’eft vendu dans leur cara»
van fe ra , moyennant deux pour cent que le vendeur
lui paye. , ..
CARAVANSERAKIER. L’intendant ou gardien
d’un caravanfera.
CARAVELLE. Sorte de petit navire. On nomme
ainfi fur les côtes de France , les bâtimens qui vont
a la pèche du hareng fur les bancs ; ils font ordinairement
de z* à 30 tonneaux. Ceux deftinés pour
la même pêche qui fe fait dans la Manche , s appel-
lest des trinquars S Us font depuis 11 jufques à 15
tonneaux. H H R v
C A R B E Q U I , ou ASPRE DE C U IV R E .'
Mounoie qui a cours dans la Géorgie, particulièrement
à Teflis qui en eft la capitale. 40 carbequis
font Fabagi, & 10 carbequis le chaouri. Voyeq la
TABLE DES MOHNOIES, , ,
CARDAMOME. Plante & graine médicinale,
fort aromatique, qui entre dans la compofîtion de I
la thériaque.
Il y a trois fortes de cardamome, le grand , le
moyen & le p e tit, que les marchands droguiftes
nomment bien ibuvent, quoiqu’en ftançois, cardamome
majus , medium & minus. ®
Le grand cardamome n’eft autre choie que la
maniguette ou graine de paradis , qui eft une
efpèce de poivre, qui vient a Rio S e x t o s au petit
Dieppe, & en d’autres lieux de la côte d Afrique.
Gn s’en eft long-temps fer.vi en France le poivre
des Indes n’étant pas fi commun, à caufe qu’il venoit
par la Méditerranée , & qu’on ne Falloit pas chercher
de la première main par des voyages de .long
.-cours. —
Les médecins qui l’éprouvèrent, dans les com-
mencemens que les Dieppois & les Malouins en
apportèrent, ne le trouvèrent gueres different .de
celui des Indes , linon qu il etoit plus acre &
plus brûlant. Il s’en fait encore un affez grand
commerce.
La plante qui produit le grand cardamome , &
qui a le même nom , a fes «feuilles vertes. Son fruit
eft une efpècê de goulfe, ou de figue, d’un allez
beau rouge ; & la graine qu’elle renferme , qui eft
la maniguette, ou petit poivre, car on lui donne
suffi ce nom, eft d’une-figure triangulaire, rougeâtre
au-deflus , blanche en dedans, d un goût acre &
piquant, & d’une .odeur'agréable, fur-tout lorfqu- elle
eft nouvelle.
Quelques colporteurs la vendent mêlée avec le
poivre. L’ifle de fainte-Marie, Galembouc près
ïa grande iOe de Madagafcar, font très-abondans en
•cette forte de grand cardamome.
Le moyen cardamome a des feuilles dentelées &
pointues, attachées trois à trois, en forme de trefles.
Ses .gouffes font de deux ou trois pouces de longueur
& de figure triangulaire. Sa graine eft auffi
en forme de triangle , un peu cannelée & applatie
par le bout. Cette plante eft rampante & s’élève peu
| terre. On voit affez rarement de ce cardamome
pn Frauce.
C A R
Le petit cardamome fe recueille au royaume
de Cananor, fur une montagne à lix ou fept lieues
de 11 mer; & c’eft le feul endroit du monde où l’on
en trouve. Ses goulfçs triangulaires, & d’une couleur
de blanc grisâtre un peu rayé, fout bien plus petites
que celles du moyen cardamome, & elles couvrent
une matière âpre & rude, qui femble une elpece
de- farine, bien que ce foit véritablement de la
graine.
La terre où croît cette plante eft d’un grand
revenu , n’ayant befoin ni de labour ni de femence :
la feule peine qu’il fe faut donner eft, lorlque les
pluies font ceffees , de brûler les herbes quelles ont
fait naître. Le foleil les féche en peu de temps, &
leur cendre fuftit pour difpofer la terre à produite le
cardamomef
Prefque tout ce Cardamome , qui eft le plus
eftimé & le plus précieux, fé débite & fe confomme
en Orient,' à caufe que les peuples ne trouvent
leur ris bien alfaifonné qu’avec cette forte de djrogue
ou épice. Il en paflç néanmoins quelque peu en
Europe. Nos marchands droguiftes de France le
tirent des Anglois & Hollandois. Ces derniers- en
confomment beaucoup, parce qu’ils fe plaifent à le
mâcher.
« En France , le cardamome paye les droits
» d’entrée fur le pied de 5 livrés du cent pelant,
» fuivant le tarif de 1664 ; & par celui de la douane
» de Lyon , où il eft appelle cardamome , il paye
» 3 liv. 3 fols 6 den. d’anciens droits du quintal ,
» & 4 liv. pour les quatre pour cent d’ancienne
» taxation ; ce qui s’entend du cardamome mondé,
» le tarif de 1664 ne parlant que du. cardamome
» brut, avec les fols pour livre, ».
Commerce du cardamome à Am f e r dam*
On tare les caillés au poids ; la déduétion pour le
bon poids eft de deux pour cent, & celle pour le
prompt paiement d’un pour cent.
CARDASSE. C’eft une forte de peigne, ou plutôt
i une efpèce de carde, propre à tirer la bourre de la
foie, pour en faire du capiton,
. C a rd as se . On appelle auffi cardajfe, la bourre
de foie qu’on a tirée de de (Tu s le Coton avec cette
forte de carde. Son véritable nom eft capiton ; on
le nomme quelquefois lajjis»
« Les cardaffes-à faire capiton payent en France
» les droits de fortie fur le pied de bourre de foje,
» 5 livres du cent pefant, & les nouveaux fols pour
» livre ».
C a r d a s s e s . . C ’ e f t auffi le nom qvre l’on donne
dans les manufactures de draperie du Languedoc ,
à de certaines groflès cardes, don; on fe fert pour
ouvrir & peigner les laines teintes, deftinees pour
la fabrique des draps mélangés.
Dans quelques manufactures les çardaffs font
nommées éearajfes. Voyeq f eu tr e . Voytq aujji
DROUSSEUR. / s
CARDE, Efpèce d’inftrument, ou plutôt dg
peigne. ■ Les
C A R
Les cardes font d’un très-grand ufage ^ dans les
manufactures, où elles fervent à tirer ou demeler la
laine , & autres femblables matières , pour les
difpofer â être filées| afin d’en faire des étoffes , des
bas, &c. ou à être employées, fans être filées , a
divers autres ufages, comme les laines &des poils,
dont les chapeliers fe fervent dans la fabrique de
leurs chapeaux.
Le négoce des cardes eft très-confiderable en
France, particulièrement de celles qui fe font dans
le royaume. On en tire auffi en allez grande quantité
& d’alïèz bonnes, des pays étrangers , fur-tout
de Hollande, qui font plus petites que les cardes
françoifes, mais, fort eftimées.
Les meilleures cardes qui fe falfent en France,
font celles de Paris , où néanmoins les cardiers ne
font que les monter : les fufts ou bois, fur quoi
on les monte, y étant envoyés de Troyes en Champagne.
1
Après celles de Paris, on eftime davantage les
cardes de Rouen & de Dreux. Les autres lieux ou
il s’en fait font Romorantin , Bourges, Aubigny en
Richemont, Yvoye-les-prez en Berry , Orléans ,
Troyes, Elbeuf, Châteauroux, Beauvais, Tours,
Poitiers & faint-Maixant.,
« Les cardes neuves payent d’entrée en France
» 30 fols le cent pelant , & les vieilles feulement
» zo fols. Elles payent auffi zo fols neuves &
» vieilles pour la fortie, & les fols pour livre ».
CARDÉ, CARDÉE. Coton cardé, poil cardé,
laine cardée, &c. .
CARDEUR. Ouvrier qui carde les laines, le
p o il, le coton, la bourre, &c.
Les Cardeurs de Paris forment une communauté
particulière d’artifans , dont les anciens ftatuts ou
réglemens qui fe trouvent inferits au trentième
feuillet du livre , ou tegiftre en parchemin , des
ordonnances & ftatuts , appelles le petit cahier,
qui eft dépofé en la chambre du procureur du roi
au châtelet, ont été confirmés par lettres patentes
de Louis XI , du z4 juin 1467 , & depuis confirmés
& augmentés par autres lettres patentes de Louis
X IV , du mois de feptembre 1688 , regiftrées en
parlement le zz juin 165)1.
Outre le pouvoir attribué aux maîtres cardeurs
de Paris , par leurs ftatuts , de carder , peigner &
arçonner la laine & le coton , de couper toutes
fortes de p o il, de faire des draps , de .filer les lumignons,
& de faire des cardes, ils ont encore la
faculté , fuivant les mêmes ftatuts, de teindre ou
faire teindre en leurs maifons, toutes fortes de laines
en noir , mufe & brun : mais il leur .eft défendu
par arrêt du confeil d’état du roi, du, 10 août 170°>
d’arracher, couper & carder aucun poil de lièvre,
même d’en avoir des peaux dans leurs maifons ,
n’étant pas permis aux maîtres chapeliers d’employer
de cette forte de poil dans la fabrique de leurs
chapeaux.*
CARDIER. Ouvrier qui fait & vend des cardes,
pour carder du coton, de la laine, &c.
Commerce. Tome I.
C A R 3<*i
Les ftatuts des maîtres cardeurs de Paris leur
donnent entr’autres qualités celle de cardiers, à
caufe qu’il leur eft permis de faire & monter des
cardes. Ils fe fervent néanmoins rarement de cette
faculté , s’en fournilfant ordinairement chez les
cardiers de Paris, ou en tirant des provinces dn
royaume & des pays étrangers, particulièrement de
Hollande. Quels foins l quels details ! & pourquoi ?
CARDINAL. Les tondeurs de draps appellent
ainfi une carde à carder là laine, garnie ou remplie
de bourre tontifle jufqu’à l’extrémité des pointes,
dont ils fe -fervent pour coucher le poil ou la laine ,
fur la fuperfîcie des étoffes , apres qu’ils les ont
tondues à fin , c’eft-à-dire, *en dernier, ou pour
la dernière, fois*
Quoique par le réglement général des manufa&u-
res du mois d’août i6 6 p , il foit défendu aux tondeurs
de fe fervir de cardes de fe r, pour le couchage
des étoffes, ne leur étant permis que d’employer
des chardons ;.néanmoins on prétend que l’expérience
a fait connoître , que l’on peut fe fervir du cardinal
avec fuccès, c’eft-à-dire , de cardes, lorfqu’elles on t
été remplies de bourre, ainfi qu’il a ete dit ci-
defîiis.
Cette réflexion naïve du bonSavari,prouve, comme
cent mille autres exemples , que la plupart des prohibitions
& réglemens font faits à contre-fens , & ne
peuvent que nuire aux manufactures.
CARDOUZILLE. Petite étoffe de laine fans
foie.
« Elle paye en France les droits de fortie fur le
» pied de mercerie, 3 liv. le cent pefant; & ceux
» d’entrée à raifon de 40 fols la pièce de dix aunes ,
» avec les fols pour livre ».
CARET, qui s’écrit auffi CARRET. Elpèce de
tnrfiip.: dont l’écaille eft la plus précieufe de toutes
caille même levée de delïùs la tortue. •
CARGADORS. On nomme ainfi à Amfterdam,
des efpèces de courtiers, qui ne fe melent que de
chercher du fret pour les navires qui font en chargement,
ou d’avertir les marchands qui ont de*
marchandifes à voiturer par me r, des vailïeaux qui
font prêts à partir , & pour quels lieux ils font
•deftines. v . _ A ,,
Si le cargador à qui le maître du n vaiileau
s’adrelfe , trouve à le fretter tout entier, il convient
du prix avec le marchand qui en a befoin ; fi au
contraire il ne trouve à le charger qu’à cueillette ,
il diftribue des billets à la bourfe , & y fait afficher
des placards conformes au modèle fuivant, qu on
fuppofe par exemple être pour la cargaifon d’un
vailfeau deftiné pour Konilberg.
P o u r J C o n i s b e r g . ^
« Le vaiffeau eft devant le Oude-hads-lierberg
» ou la vieille auberge de la ville.
» Le capitaine Teunis Alopfe de \ lie^nd, par-
» tira ( avec l’aide de Dieu) avec- fa flûte, extraor-
» dinaireiuent bonne voilière, nommée le Berger y
Zz