
i ; S A U N
& lorfqifon dit , qu’une tapiffitrie eft. compose
de cinq pièces , qui font douze aunes courantes
ou de Cours , cela doit s’entendre, que les, cinq
pièces jointes, enfemble font douze aunes en
longueur.
ô n appelle porte-aune , une efpèce de machine
de b o is, au haut de laquelle l’aune eft attachée
folidement ; ce' qui fert aux marchands à auner
feuls leurs étoffes ; & cela pour ne pas occuper
inutilement deux perfonnes pour une : car lorfque
l’on veut auner fans porte-aune, il faut de nécefmé
être deux 3 l’un pour tenir Y aune & l’autre pour
auner l’étoffe.
A u n e . Il y a deux fortes faunes en Perfe j
l’une qu’on appelle aune royale, q u ia trois pieds
de roi moins un pouce , l’autre , qu’on appelle
aune racourcit , en Perfan gueic-moukeffer, qui
n’a que les deux tiers de Y aune-royale. Ces beaux
tapis de Perfe , que nous voyons en France , fe
raefürent à Yaune carrée , en prenant la largueur
pour le multipliant & la longueur pour le multiplié 3
cè que les Perfans appellent aune à aune.
Rapport de Faune d'Amflerdam avec les me fûtes
des principales villes de l'Europe.
lo o aunes d'Amflerdam font égales à
9 S ~ d’Anvers ou de Brabant ,
4,1 cannes de Barcelonne ,
Vio aunes de Bâle & de Berne,
102 brafîès de Bergame,
n o aunes de Bergue & Norwége,
58 j de Bordeaux ,
107 j brafîès de Bologne ,
80 aunes de Breflaw en Siléfïe,
ro i j aunes de Bruges,
100. ^ aunes, de Bruxelles,
80 barres de Caftille ,
n o aunes de Cologne,
loz aunes ~ pics de Conftantinople ,
114 y aunes, de CopenJiague,
î i z aunes \ de Dantzick ,
75 verges de Dublin ,
75 verges d’Edembourg,
zp f cannes de Florence de 8 pûmes,
iaz„ U braffes. dudit Florence ,
120 aunes de Francfort,
p 3 ^ aunes de G an d / «
39 \ cannes d,e. Gènes de p palmes',
60 aunes de Genè.ve,
n o de Hambourg,
*50 cavidos des Indes Orientales,
J 8 - aune? de la Rochelle,
A U N
n o aunes de Leipfick,
125 aunes de Liège ,
p6 ^ aunes de Lifle,
5 5 aunes de Lyon ,
61 barres de Lifbonne,
zp ~ cannes de Livourne de 8 palmes,
122 ~ brafîès dudit Livourne,
75 verges de Londres,
rzo aunes de Lubeck,
i q o y de Malines,
3 5 cannes de Marfeillc ,
166 aunes de Meinden,
3 9 yj cannes de MefTïne,
118 ^ brafîès de Milan,
3 4 -f cannes de Montpellier,
58 -j aunes de Naples ,
30 j cannes dudit Naples,
100 aunes de Norwége,
120 aunes de Nuremberg ,
58 j aunes d’Qfnabrug,
3 9 Yf cannes de Palerme,
5 8 j aunes de Paris.
114 j ras 4 e Piémont,
3 3 cannes de Rome pour les toiles ,
58 y aunes de Rouen,
112 y *°tolis de Smyrne ,
37 ~ aunes deTouloufe & haut Languedoc ,
114 ~ ras de Turin,
74 \ barres de Valence ,
102 brafïès de Venife.
AUNER. ( Mefurer avec une aune. ) Il faui
auner cette pièce de drap , pour voir combien elle
contient d’aunes. Les marchands ont une adrefîè
particulière pour auner; & il eft facile x ceux qui
ne font pas de bonne f o i, de tromper en aunant•
A u n -e r b o i s a b o i s ou a u n e r p i n c e a p in c e ,
C’eft-à-dire, auner jufte, fans donner ou faire aucune
bonne mefure.
Par l’article 44 du réglement des manufactures
de lainage du mois d’aoùt 1669 , il eft ordonné, que
toutes fortes de marchandifes feront aunées-bois à
bots, juftement , & fans évant 3 & il eft défendu
aux auneurs d’en ufer autrement, à peine de 1001.
d’amende pour chacune contravention.FoyéçpovcEÉV
ANT.
Suivant l’arrêt du confeil du 3 oftobre i 6Sp , il
eft au choix de l’acheteur de faim auner toutes
les piéçes de marchandifès , tant par la lifière,
que par le dos ou faîte, & d’en payer le prix fur
le pied du moindre aunage qu elles contiennent
, foit qu’il ait été fait par le dps ou par la
lifière.
A V o
A Paris l’ufage eft <Yauner les toiles le pouce devant
Y aune* Voye{ ci-dcvant Aunage.
AU NE U R. ( Officie r ou commis prépofé pour
auner ou mefurer les draps, ferges., toiles &c. )
Auneurs de toiles.
Il y avoit â Paris une communauté de cinquante
jurés auneurs-visiteurs de toiles , créés en titre
d’offices héréditaires. Ils prêtoient ferment par-
devant le lieutenant-général de police. Les droits
qui leur font attribués, font de douze deniers pour
aune fur toutes fortes de toiles ., tant fines que
groffes, étrangères ou du royaume, canevas , coutils
, treillis , coupons, bougrans , (endettes, mouf-
felines, batiftes , futaines , bafins , toiles de coton
& de lin & autres ouvrages de fil, qui font amenés
& vendus en la ville & fauxbourgs de Paris j même
fur les toiles & autres ouvrages ci-defïus , qui font
fabriqués en ladite ville & fauxbourgs. Ils avoient
deux bureaux établis , où ils faifoient leurs fonctions
& la perception de leurs droits j l’un étoit à
l’hôtel des fermes , & l’autre à la halle aux toiles.
Les cinquante offices de jurés auneurs & visiteurs
de toiles ayant été fuppriméspar édit du mois
d,e feptembre 1719 3 & un certain nombre de commis
ayant été nommés par le lieutenant-général de
police, pour jfaire les aunages & vifîtes des toiles
%en leur place , les droits qu’ils recevoient ont été
modérés. Ces officiers ont été rétablis par l’édit
de juin 1730 , puis fupprimés encore en 1776 ,
mais non leurs droits qui fè lèvent au profit de la
finance , il en eft de même des auneurs de draps.
AVOINE. Efpèce de graine qui fait partie des
petits blés', qu’on appelle mars.
U avoine aime les lieux froids & humides.
Par l’ordonnance du mois d’oéfobre 1669 ,
Y avoine doit être mefurée dans les mêmes mefures
qui fervent au blé 3 avec cette différence néanmoins,
que le feptier d avoine doit avoir vingt - quatre
boifîèaux.
En France /’avoine paye de droits de f ortie du
royaume treize livres six fols du muid mefure de
Paris , contenant dou^e deniers, faifant deux tonneaux
; (j feulement dix fols de droits d*entrée
auffi par muid, lorfqu'elle entre par les provinces
d’Anjou , le Maine & Thouars & les nouveaux
fo ls pour livre.
Réduction de diverfes mefures dont on fe fert en
France , en Flandres & en Allemagne , à
mefurer les avoines , avec le boijfeau de Paris.
La diverfité des mefures qui fervent à mefurer
les avoines étant d’ün très-grand embarras dans le
commerce de cette forte de grain , & les munition-
naires des armées & troupes de garnifon des places
du roi , aum-bien que tous ceux qui fe mêlent de
ce négoce, trouvant fouvent de la difficulté â en
faire la r.éduélion à une mefure fixe & commune ,
on a pris foin de railèmbler ici quantité de ces
A V O 1 j7
niefures & de les réduire toutes au boifîèau de
Paris.
Les trois feptiers , mefure de Saint - Quentin,
compofent 11 boifièaux de Paris j d’autres cependant
les évaluent autrement, & félon eux le feptier ,
de Saint-Quentin contient 4 boiffeaux de Paris. Deux
maucaults font le feptier, ainfi chaque maucault eft
de deux boiffeaux.
13 Septiers de Ham , font 11 boifîèaux moins
JL de la même mefure.
3 Mefures de Beaune font 7 boiffeaux de Paris.
4 Mefures de Juflèy près Langres, font 4 boif-
féaux -- de Paris. Ces 4 mefures font carte.
A Phiiippeville le-fac contient 4 retz ou rays, &
la ray 3 boiffeaux de Paris 3 elle pèfe 128 1. poids
de marc,
A Landrecy , le maucault mefuré comble fait 7
boiffeaux y de Paris ou 11 rations : & mefuré raz,
ou comme dit-on dans le pays, à main tierce, feulement
6 boifîèaux ou 1 o rations. C’eft l’ufage de Landrecy
de mefurer le maucault comble dans les mois
d’ao u t, feptembre, octobre, novembre, décembre,
janvier & février , & raz ou à main tierce , les cinq
autres mois.
A Choifeuil en Comté, l’hémine contient 5 bi-
chets & le bichet 6 boiffeaux de Paris.
A Langres l’hémine contient 8 bichets , & le bichet
3 boifîèaux \ de Paris.
A Port fur Saonne proche Juflèy, la carte contient
4 boiffeaux f de Paris.
A Landeau la maldre contient 11 boifîèaux j de
Paris.
A Chauîny le feptier contient 4 boiffeaux, mefure
de Paris.
A Riblemont près la Fère , le jablois comble
fait 4 boiffeaux de Paris.
A Nancy la carte fait 2 imaux , & les 4 cartes le
réal qui contient 15 boifîèaux de Paris.
ANeuftad , il y a deux fortes de maldre, la
grande & la petite 3 la grande fait 1 z boiffeaux de
Paris, la petite feulement 10
A Strasbourg un réal ^ fait iz boifîèaux de
Paris.
A Bourbonne-les-bains le bichet rend 6 boifîèaux
de Paris.
A La Motte à 4lieues.de Bombonne , de même.
A Antreville en Lorraine , de même.
A Troyes le fèptier contient 16 boifîèaux de la
même ville , qui en font 30 mefures de Paris.
Quelques-uns cependant ne les évaluent qu’à zp
boifîèaux y.
A Briel comme â Troyes.
A Châtillon la mefure rend 2 boifîèaux de Paris.
A Vendeuvre le boifîèau en vaut 2 de Paris.
A Semeur les 4 mefures font 5 boiffeaux de
Paris.
A Vitaux & Montbarts les 3 mefures font 4
boifîèaux de Paris.
A Ligne le bichet contient. 4 boifièaux f de
Paris.