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un goût piquant, & lui communique beaucoup de
chaleur & ae feu.
ACHIOTL. Nom que les Brefîliens donnent à
la drogue des teinturiers , qu’on appelle plus communément
Rocou,
ACHTELING. ( Mefure des liqueurs dont onfe
fe r t en Allemagne). Il faut trente-deux achtelings
pour un heemer. Quatre fchiltems font \machteling.
Voye7 la table des mesures,
ACHTENDEELEN ou ACTHELING.(jW*/hre
des grains dont on fe fir t en quelques endroits de
la Hollande. ) Deux hoeds de Gormiheng font $
achtendeelens.
Vingt-huit achtendeelens d’Afperen en font 31
de Roterdam, mais il n’en faut que z6 de ceux de
iWorcum.
Vingt-neuf achtendeelens deDelf font 12 viertels
d? Anvers.
Quatre achtendeelens fy. de Delf font le hoed
de Bruges. Voye\ la table des mesures.
ACICOCA. Herbe qui croît dans le Pérou, &
que l’on fübftitue quelquefois à l’herbe du Paraguay,
dont elle a , dit-on, toutes les propriétés.
Il s’en tranlporte tous les ans quantité de Lima,
& des autres ports du Pérou, à la ville d’A vira ,
dont on la conduit au Potofi , fur - tout lorfque le
Paraguay y eft rare, & par eonféquent cher, yoye^
Paragua y .
ACIER. Efpècérde fer rànné & purifié par le
fe u , qui le rend plus blanc, plus folide, & d’un
grain plus menu & plus fin.
Il vient de Yacier d’Allemagne , de Hongrie ,
d’Efpagne, d’Italie, de Piémont, & il s’en fabrique
suffi en quantité dans plufieurs provinces & villes
de France, fur-tout à Vienne & à Rive en Dauphiné ;
à Clamecy en Auvergne ; à Saint-Dizier en Champagne;
a Nevers & à la Charité-fur-Loire, & aux
environs de Dijon, Befançon & Vefbul en Bourgogne.
Le meilleur de tous fe nomme acier de
Carme, du nom de la ville de Kernent en Allemagne
ou il fe travaille : on l’appelle auffi acier à la double
marque, & on ne l’emploie que pour les ouvrages
les plus fins , comme rafoirs , lancettes 8c autres
inftrumens de chirurgie , filières pour les tireurs
d’o r, burins pour les graveurs, &e.
L ’A cier a la rose , ainfî nommé, ou d’une
efpèee de rofe couleur d’oeil de perdrix, qui paroît
au milieu, quand on l’a eaffé, ou de la marque que
l’on met fur les barils dans lefquels qn l’envoie,
eft auffi très-beau, & fert aux mimes ufages que
celui de Carme. Le rebut, qui eft de Yacier extrêmement
moi, fe nomme acier à la Ample marque.
Ces fortes d'aciers, ainfî que tous les autres qui
viennent d’Allemagne, font par petites barres carrées
de 4 , 5 & 6 lignes de large , & depuis un pied
jufqu’à deux & demi de long.
L ’A cier de Piémont eft de deux fortes, le naturel
& l ’artificiel; le naturel eft le meilleur t l ’un & l’autre
fe vendent en carreaux.
L ’A cier, en grain , de motte 011 de rçondragon .
a c o vient d’Efpagne. Il eft en greffes maffes en formé
de grands pains plats, qui ont quelquefois dix-huit
pouces de diamètre, & a , 3 ,4 & 5 pouces d’épaiC*
leur : il eft bon pour les gros ouvrages, & particulièrement
pour les outils dont on fe fert pour
couper le fer à froid.
Enfin le petit acier ou acier commun , qu’on
nomme autrement Soret, Clamecy, & Limoujin ,
ou du nom des autres villes ou provinces de France
où il fe fabrique , eft le moindre de tous , & auffi
celui qui fe vend à plus bas prix. Il fe débite par
carreaux ou billes ; mais plus petites , plus plattey
que celles de Yacier de Piémont. La marque du
lieu de fa fabrique doit être au bout de la bille
du côté qui paroît avoir été le plus applatti. La
bonté de tous ces différens aciers confifte, a fe cafter
facilement , a avoir le grain n e t, menu , ferré ,
blanc argentin, & brillant , fans pailles , furchau-
fures , veines noires & fourures de fer.
L ’acier non, ouvré paie les droits d’entrée & de
fortie du royaume & des provinces réputées étran-
gères 9 à raifon de tant du cent p éfant} Jçavoir «
une livre deux fo ls de fortie , en conféquence du.
ta r if de 1664, & de fix livres d’entrée par l’arrêt
du çonfeildu 25 novembre 1687, & les nouveau»
fo ls pour livre.
L’on fe fert de la limaille d’acier dans la méde«
I cine , la meilleure , & la plus naturelle eft celle
des aiguilles : l’épreuve eft de la mettre fur la lumière
d’une chandelle, celle qui ne brûle qu a moitié , 8c
qui fouille la chandelle eft mélangée de limaille de
fer.L
’acier de Damas capitale de Syrie, étoit autrefois
d’une grande réputation , 8c 1 on en voit encore
des fabres & des épées dans des cabinets de curieux r
le grain en eft fi fin & fi ferré, qu’on prétend qu’il
peut couper le fer fans être trempé ; ce qui paroiç
plus véritable que ce qu’on lit dans quelques rela-t
tions , que toute la trempe de ces fabres ne vient
que de la forte impreffion de l’air , lorfqu un Cavalier
courant d toute bride & le tenant nud a la
main en fait le moulinet autour de lui ; ou et que
d’autres affûrent , qu’ils ne fe trempent • qu en le s
paflant fur un chamois mouillé , le tranchant tourne
comme fi on vouloit couper le chamois. - .
L’acier fe vend à Amjlerdam, ou en barils ou a
la botte, fuivant les lieux d’où on le tire. L acier
de Dant{ick eft en baril du poids environ de cent
deux livres. Cette marchandife ne donne point I; de
tare ni de déduction pour bon poids. La deduôtion,
pour prompt paiement eft d’un pour cent.
L’acier de Suèpe eft auffi enbaril du même poids
que celui de Dantzick. La déduaion pour prompt
paiement eft dJ un pour cent.
L’acier de Stiermarck eft en botte, La botte
contenant 9 billes ou pièces de 6 i 7 pieds de lo n g ,
péfant enfemble depuis 116 jufqu’à 117 livres.
ACORI, ou CORAIL BLEU. Le véritable acori
eft très-rare : on en pêche néanmoins fur . quelque?
côtes d’Afrique , particulièrement depuis Rip-rçleJfR®
jufqu a
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iuW a ia rm è re a « Camarones. Ce cotail fait pâme
— que les HoUandois ttauent aux
Camarones : celui du royaume de Bemn eft auffi
aflez eftimé, il croît en forme d arbre fur un fond
pl ACORUS-VERUS. (Plante. ) Efpêce de flambe
bâtarde , que les apothicaires appellent calamité
nÆaratus . quoiqu improprement. Ses feuilles , &
fes racines font aUra fembiables à la véritable flambe
ou iris , mais plus étroites & plus longues : elles
font odorantes piquantes au goût.
Il y a de deux fortes d’acorus, le vrai &le faux :
çe dernier eft proprement la racine du glayeul aquatique
, dont les fleurs font jaunes, il eft très-commun
dans ce pays. I A
Uacorus vrai une eft racine noueufe, rougeâtre
en deflus, & blanche en dedans , garnie de longs
filamens , d’une fubftance légère , qui pouffe des
feuilles vertes , longues & étroites , & des fruits
d’environ trois pouces de long , de la groffeur &
figure du poivre long. La racine de Yacorus eft
pour l’ordinaire de la groffeur du petit doigt & de
près de demi-pied de long ; elle vient de Pologne , de
Tartarie, & même de l’ifle de Java , où on 1 appelle
diringo. Elle eft de quelqu’ufage dans la medecine
étant un dés ingrédiens qui entrent dans la compo-
, fîtion de la thériaque. Les parfumeurs en emploient
nufli beaucoup.
Il faut choifir Yacorus . nouveau, bien nourri^,
mondé de fes filamens, difficile à rompre, d’un goût
âcre accompagné d’une amertume agréable, & d une
odeur douce & aromatique.
On met encore au nombre des acorus le grand
& petit galanga, quoique peut-être mal-à-propos,
étant des efpèces fort différentes de Yacorus.
Le grand galanga a les feuilles comme celles
de l’iris * & le petit eft une racine rougeâtre
tant dedans que dehors , d’un goût fort piquant
fort aromatique. Ces deux galanga viennent des
Indes & de la Chine , fur-tout de ï’ifle de Java. Les
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par les commis , receveurs & contrôleurs des bureaux
des cinq groffes fermes , établis aux entrées &
forties du royaume de France & des provinces
réputées étrangères.
Il y a de quatre fortes d’acquits qui font, Y acquit
de paiement, Y acquit à caution ou de précaution ,
Yacquit à caution de tranjit, & Yacquit ou certificat
de franchife.
L’acquit de paiement , fait mention de la qualité
, quantité, poids, ou valeur des marchandées ,
du nombre des caiffes , balles , & ballots où elles
font renfermées ; de leurs marques & numéros; des
plombs qui y ont été appofés ; de la fournie qui a
été payee pour les droits d’entrée ou de fortie ; du
nom du marchand pour le compte duquel les mar-
chandifes font envoyées ; du lieu où elles doivent
être déchargées , & de la route que les voituriers
doivent tenir. Cet acquit de paiement doit fuivre la
marchandife & doit relier au dernier bureau où
elles doivent être recencées , & examinées par les
commis des fermes , pour connoître fi les droits
ont été bien ou mal reçus ; & s’ils ont .été mal reçus,
en faire payer le fupplément par les marchands à
qui elles appartiennent.
Outre toutes ces circonftances obfervées dans les
acquits de paiement, on y marque auffi le temps
que les marchandifes doivent palier au dernier bureau
; après lequel ils relient nuis & ne peuvent être
reçus par les commis , à moins qu’il n’y ait eu
quelque empêchement légitime qui doit'être juftifié
par un proces-verbal en bonne forme. Il eft de plus
défendu aux voituriers de pafTêr par d’autres bureaux
, que par ceux marqués dans les acquits ; 8c
ils font tenus de conduire dire&ement les marchaa-
difes à tous les bureaux de leur route , & d’y repré-
fenter leurs acquits pour y faire mettre un viî ; &
enfin de les laifler au dernier bureau , où après que1
les ballots , caiffes , ou balles ont été ouvertes &
vifitées, les commis leur délivrent fans frais un brevet
de contrôle. Les voituriers font encore tenus de re-
préfenter leurs acquits fur la première réquifition
qui leur en eft faite par les commis ou gardes qu’ ls
trouvent fur leur route , à qui même il eft libre de
les retenir en leur délivrant pareillement un brevet
de contrôle , fans néanmoins que l’ouverture & vifite
des balles fe puiïfent faire autre part que d^ns les
bureaux , & encore feulement des marehandifes qui n’o n t pas été vifitées ; étant défendu , pour celles
qui l’ont déjà été , de les ouvrir ailleurs qu’au dernier
bureau. Le tout conformément à Vordonnance
des cinq großes Jermes du mois de février 168y ,
titre 2 , articles 1 6 , 1 7 , 1 8 , 1 9 & zo.
L’acquit a caution ou de précaution , eft
délivré par les commis des traites à un particulier,
qui fe conftitue pour caution, qu’une balle de man-
chandife fera vue & vifitée par les commis du bureau
u lieu pour lequel elle eft deftinee & que
les droits y feront payés, fi aucuns font dus ; & a
n r-'~ ficelée , & plombée
vinaigriers s’en fervent pour faire le vinaigre ,
mais beaucoup plus du petit, qui eft auffi de quelque
ufagé en médecine.
Vacorus paie en France des droits d’entrée,
deux livres dix fo ls du cent péfant , conformé- |
ment au ta r if de 1664, & les nouvçapx fol$ pour !
livre.
ACQUIESCEMENT. Confentement qu’un négociant
, ou autre perfonne donne à l’exécution d une
fèntenee arbitrale, d’une fentence des confuls, ou
autre a&e fait en Juftice. On ne peut revenir contre
un jugement après un acquiefcernent. L’exécution
d’un jugement p^SYepoMt acqüiefcement.
ACQUIE SCER. ( Demeurer d'accord d’une
chofe , en convenir.') Ce marchand a été obligé
â'acquiefeer à la fentence arbitrale rendue contre
lui.A
CQUIT. Efpèce de quittance ou billet imprimé . . , .... . * . ,
fur du papier timbré , qui eft expédié & délivré | cet effet la balle eft eordee , ficelee , & plombei
<Lux marchands commiffionnaires 3 ou yoituners, J au bureau où Yacquit eft délivre., pour quelle n
Çommefce, Tome 1 ®