
CALCULATEUR. ( Celui qui calcule ). Il ne
fe dit guères de ceux qui font des calculs mercan-
tilles , mais aflez ordinairement des aftronomes qui
calculent des éphémérides , ou qui font d’autres
fupputations aftronomiques. '
CALCULÉ. Un compte calculé eft un compte,
dont les fommes de tous les articles pafles ou alloués
font mifes & additionnées enfemble , pour en
faire un total.
CALCULER. Compter , fupputer. Les marchands
négocians doivent calculer leurs livres, pour
connoître le fond de leurs affaires.
CALE. On appelle fo n d de cale dans un vailfeau,
là partie la plus profonde du bâtiment. C’eft proprement
le magafin d’un navire marchand , & le lieu-
où l’on ferre & empile les marchandifes du plus
grand volume.
On tient le fo n d de cale plus large pour les
vaifleaux qu on deftine à charger à cueillette, ou
au quintal, que dans les autres , parce que la di-r
verfe manière des paquets, des tonneaux, des cailles,
& de toutes les1 autres choies qu’on y place, fait
qu’il eft plus difficile de les bien arrimer , & qu’on
ne peut empêcher qu’ils ne tiennent beaucoup d’ef-
pace.
Le lieu du fo n d de cale , que l’on deftine aux
marchandifes dans un navire marchand , fe nomme
rum , d’où eft venu le mot d’arrimage , qui lignifie
Y arrangement des marchandifes dans le fo n d de
cale.
CALEBASSE. Vailfeau léger fait d’une courge
vuidée & féchée. Les calebajfes fervent à mettre di-
verfes marchandifes, dont les marchands épiciers-
droguiftes font négoce, entr’autres, de la poix , ou
arcançon.
C’eft aufli dans des calebajfes, que les Indiens de
quelques endroits de l’Amérique , fbit fur la mer
du Nord , foit fur celle du Sud, mettent les perles
qu’ils pêchent, & les N égres de quelques côtés d’Afrique
, leur poudre d’or : les petites calebajfes fer-
Vant le plus fouvent aux uns & aux autres de ces
barbares, de mefures, auxquelles ils détaillent &
vendent aux Européens ces précîeufes marchandifes.
On fe fert pareillement de calebajfes pour mettre
des liqueurs ; & ce font les bouteilles & les flacons
les plus ordinaires des pèlerins & des foldats.
CALEBASSIER. Arbre qui croît dans les ifles
Françoifes de l’Amérique, qui produit des calebaffes.
CALEÇONNIER. Ouvrier qui fait des caleçons;
on le dit plus particulièrement de celui qui fait des
caleçons de chamois ; d’où les maîtres bourlîers fe
•qualifient dans leurs ftatuts, maîtres boursiers, col-
le tie r s, pochettiers, caleçonniers.
Les maîtres peaufliers- teinturiers en cuir prennent
aufli la qualité de caleçonniers , à cavife delà
faculté que leur donnent leurs ftatuts, de paflèr les :
cuirs propres â faire des caleçons, qu’ils peuvent
Æuffi faire fabriquer & vendre dans leurs boutiques. ...
CALEMBAC, ou TEMBAC. B ois précieux ,
ui s’apporte de la Chine. Ç’eft le véritable bois
’aloés. Voy. aloés. ,
CALENDARS. Toiles peintes qui viennent des
Indes de Perfe. Ce font les plus eftimées de toutes
les indiennes ; aufli leur nom lignifie-t-il faites avec
la plume , pour les diftinguer de celles qui 11e font
que Amplement imprimées. Il s’en fait un grand négoce
à Smyrne.
CALFAS, ou CALFAT. Enduit de fu if, de
bray & de goudron , dont on bouche les trous d’un
bâtiment de mer, pour empêcher qu’il ne faffe eau.
On ne met le calfas, qu’après avoir rempli les trous
d’une étoupe faite de vieux cordages , qu’on y pouffe
avec force, aufli-bien qu’entre les planches du navire.
Cette étoupe fe nomme aufli calfas.
Calfas , ou calfat. Se dit aufli des inftrumens
de fer , faits encîfeaux, dont on fe fert pourpouffer
l’étoupe dans les fentes des planches du vailfeau. Il
y en a de larges j de ronds & à rainure.
Il fè dit pareillement de l’ouvrier qui emploie
le calfqs, & de l’ouvrage qu’il fait.
CALFATER U N NAVIRE. Le radouber , en
boucher les voyes d’eau avec du calfas & du bray.
CALFATEUR. ( Celui qui donne le calfas à un
vaiflèau ).
CALFATIN. ( Le moujfe qui .fert de valet au
calfateur ).
CALIBRE. Les marins appellent calibre, le modèle
que l’on fait pour la conftruôtion d’un vaif-
feau , & fur lequel on prend fa longueur , fa largeur
, & toutes fes proportions. C’eft la même chofe
que GABARIT.
CALICE. ( Vafe d’étain, de cuivre, d’argent, ou
d’o r, dont fe fervent les prêtres pour célébrer la
mefle). Cela fait patrie du commerce des potiers
d’étain & des orfèvres.
CALIN. Efpèce dt m é ta l plus beau que le plomb,
mais inférieur â l’étain. Il eft fort commun dans là
Chine , la Cochinchine, le Japon , à Siam , &c. On
s’en fert communément dans les Indes pour couvrir
les maifbns, de même qu’on fait en France , de
plomb. Les boetes à thé , qui viennent de la Chine ,
font faites de c â l i n .
C’eft un mélange d’étain & de plomb, plutôt qu’un
métal d’une efjdèce nouvelle.
CALLÉE. Cuirs de callée, font des cuirs de Barbarie
, qui s’achètent à Bonne. Il font excellens ;
mais il eft difficile d’en avoir, parce que les Ta-
grains & les Andaloux les achètent , & les accommodent
pour l’ufage du pays.
CALLOTS. On nomme ainfi les maffes de
pierre que l’on tire brutes des ardoifières , pour les
fendre , & tailler en ardoifes.
CALMANDE , CALAMANDE , ou CALA-
MANDRE. Etoffe qui a du rapport à ce qu’on ap-
pelloit autrefois ras dUtrecht, qui fe fabrique dans
le Brabant & dans la Flandre , particulièrement a
Anveis, à Liflé, Tournay, Turcoin , Roubais &
Lannay. Il fe fait des calmandes de differentes largeurs,
les unes de fept feize , les autres de deux
tiers , les autres de fept douze, les autres de cinq
huit , & d’autres de cinq douze , le tout aunage
de Paris. Pour ce qui eft de la longueur des pièces,
- il n’y a rien de réglé ; les ouvriers les faifant plus
ou moins longues , fuivant qu’ils le jugent a propos ,
ou qu’elles leur font ordonnées par les marchands.
Cette étoffe eft très-luftrée , & croifee en chaîne ;
ce qui fait que la croifure ne paroît que d’un côté,
qui eft celui de l’endroit ; elle fe fabrique ordinairement
tout de laine. Il s’en fait néannioins quelques
unes dont la chaîne eft mêlée de foie, & d’autres
où il entre du poil de chèvre. Il y en a de
toutes les couleurs & façons ; les unes pleines &
unies r les autres à bandes chargées de fleurs, d’autres
à bandes fans fleurs , d’autres rayées , & d’autres
ondées. On en confomme beaucoup dans toute la
Flandre & le Brabant , même en France , & il s’én
envoie quantité dans les pays étrangers, particulièrement
en Efpagne. La calmande eft propre â
faire des habits , des robes de chambre, des jupons,
des meubles, &c.
CALMï . Sortes de toiles peintes qui fe fabriquent
dans les états du grand-mogol 5 le commerce
en eft interdit en France.
CALOTTE. Petite coeffiire de tricot, de feutre ,
de cuir, de fatin, ou d’autré étoffe, qui ne couvre
que le haut de la tê te, dont fe fervent les gens
aéglife pour fe garantir du froid , ou même pour
s’en faire une efpèce de parure. La calotte rouge
eft une -marque de dignité ; & il n’y a que cèux
qui font élevés.au cardinalat, qui aient droit delà
porter.
Les calottes de cuir noir , qui font prefque les
feules dont on fe ferve préfentement dans le clergé
féculier de France (leclergé régulier s’étant comme
réfervé les calottes tricotées , ou celles de feutre
& d’étoffe) , furent inventées en l’année 1649 par
N . le Maître , qui les fît d’abord de cuir de vieilles
bottes de maroquin, qui étoient alors fort à la mode
à Paris.
Cette cir confiance, & l’attentat des Anglois
qui cette même année firent mourir leur r o i, donnèrent
cours à une faufle centurie, qu’on attribue
encore aujourd’hui à Noftradamus, quoiqu’elle ne
fe trouve dans aucun de fes Recueils ; & qui n’eft
pas certainement une de celles qui donnant le moins
de réputation à ce ramas informe de prédirions
a 011 fait toujours dire ce que l’on veut.
Voici le quatrain qu’on a cru devoir rapporter
ic i , pour defabufer ceux qui auroient pu fe laifler
furprendre par la certitude de l’événement tragique
& fameux qui y eft prédit.
Lorfque Galoifc nation, de botte aurd tête
chauffée,
Par infulaire trahifon , fe to haute tête
abbaiffée.
CALOTTIER. Celui qui fait, ou qui vend des
calottes.
Les maîtres calottiers de la ville & fauxbour
de Paris, ne font point encore érigés en corps de
jurande, quoiqu’on ait déjà tenté plufieurs fois de'
le faire ; & jufqu’ici la fabrique des calottes revendiquée
par trois corps & communautés, leur eft
eftée en commun. Les maîtres calottiers fe font
comme volontairement partagés entr’elies trois ; les
uns étant marchands merciers, les autres, marchands
bonnetiers, & quelques-uns marchands peaufliers.
CALQUIERS. Les attlas calquiers font des latins
des Indes. Il y a aufli des taffetas des Indes-qui
portent ce nom.
CAMAÏEU. Pierre , où par un jeu de la nature,
il fe trouve quelques figures repréfentées. Pline
parle d’une agate, où fe voyoit Apollon la lyrela
main au milieu des neuf Mufes, fans que la
nature eût été aidée de la main de l’ouvrier.
C a m a ï e u . Se dit aufli de toutes efpèces de pierres
précieufes, comme onix, fardoines, agates, fur
. efquelles ont peùfgraver des figures , ou en relief,
ou en creux. Les maîtres lapidaires de Paris font
appellés dans leurs ftatuts, tailleurs de camaieux,
graveurs, & criftalliers ouyraiis.
CAMBAYES. Toiles de co to n , qui fe font a
Bengale, à Madras & en quelques autres lieux1 de
la côte de Coromandel.
La largeur & la longueur des unes & des autres ,
particulièrement des communes, eft de quinze cobres
fur deux, le cobre évalué à dix-fept pouces & demi
de roi. Elles font propres pour le commence des-
Manilles, où les Anglois de Madras en envoyent
beaucoup.
CAMBIO. ( Terme Italien, qui lignifie change.)
On s’en fert aflez communément en Provence ÿ
& quelques nations, entr’autres la Hollandoife ,
fe le font aufli approprié. Voyeç c h a n g e .
CAMBISTE. Nom que l’on donne â ceux qui
fe mêlent du négoce des lettres & billets de change ;
qui vont régulièrement fur la place ou fur la bourfe ,
pour s’iriftruire du cours de l’argent, & fur quel
pied il e ft, par rapport au change des differentes
places étrangères, afin de pouvoir faire â propos
des traittes & remifès , ou des négociations d’argent,
ou de lettres & billets de change.
Le mot de cambijle, quoique vieux, ne laifle
pas d’être de quelqu’ufage jparmi les marchands ,
négocians & banquiers. Quelques-uns le font dériver
du mot Latin cambium, qui fîgnifîe le change ,
ou la place publique où fe fait le commerce du
change : d’autres le tirent de cambio , qui eft aufli
un mot Italien , qui veut dire , j e change ; & dont
on fe fert quelquefois dans le négoce, pour lignifier
change.
CAMBRASINES. Toiles fines d’Egypte, dont il
fe fait un aflez grand commerce au Caire , â Alexandrie
& à Rofette. Leur prix eft de cinq piaftres la
pièce. Elles font nommées • cambrasims , par leur
refleniblance avec les toiles de Cambrai.
Il y a aufli des cambresines que nos Provençaux
tirent de Smyrne ; elles font de deux fortes , celles
qui viennent de Perfe, 8c celles qu’on apporte de la
Vv ij