
jao C H I tique. Pour être habile chiff'reur, il faut favoir
le livret, c’eft-à-dire , (avoir multiplier fur le champ
& de mémoire toutes fortes de nombres les uns par
les autres.
CHILCHOTES. C’eft le nom que l’on donne à
une des quatre fortes de poivre de Guinée.
CHILE. Les habitans de l’Amérique appellent
ainfi le piment, ou poivre de Guinée , qu’on nomme
encore corail de jardin,
CHILLAS. Toile de coton à carreaux , dont la
pièce a huit aunes de long , -fur trois quarts à cinq
uxde large. Les chillas viennent de Bengale , & de
quelques autres lieux de? Indes d’Orient.
CHILPELAGUA. On donne ce nom à une des !
quatre fortes de poivre de Guinée.
CHILTERPIN. C’eft une des quatre fortes de
poivre de Guinée.
CHINA , en François CHINE. Racine médicinale
qui vient d’Orient. Cette racine eft d’un
rôuge-brun, tirant fur le noir au dehors, & blanche
ou rougeâtre en dedans.- Elle croît dans des
marais , qui font ordinairement couverts de la mer ,
' q u i, en fe retiran ten entraîne quantité fur la grève»
La meilleure eft celle qui eft fraîche & ferme, la
plus rouffe en couleur, & qui n’eft ni vermoulue ,
ni chancie : on la croit excellente pour guérir la
goutte fcyatique , & elle eft aufli eftimee fouve-
raine contre l’hydropifie & l’afthme. Il y a auffi
un china du Ponant qui vient du Pérou & de la
nouvelle Elpagne, dont la racine eft'plus rouffe
en dedans. *
» Le china ou chine eft du nombre dçs drogues-
» & marchandifes venant du Levant, Barbarie , &
» autres terres du grand-feigneur, & du roide Perle,
» qui payent en France les droits d’entrée fur le
» pied de zo pour cent de leur valeur , en confé-
» quence de l’arrêt du cônfeil du 15 août 1685 ».
CHINA-CHINA. C’eft un des noms que l’on
donne au quinquina , cette écorce fi fouveraine pour
la guérifon des fièvres.
• CHINE. Sorte de tapifferie de Berganae , .qu’on
appelle ainfi , parce que fes façons reflemblënt aux
ondes de ces ouvrages de foie '& de laine que loti
fait à l’aiguille fur le cannevas , que l’on nomme
p o in t de la Chine. Voye% Ber game.
CHINE. Toiles indiennes propres à être imprimées.
Il y en a de plufieurs foites , qui fe diftin-
guent par le nom des lieux où elles le fabriquent fif
par les aunages. Les principales font ;
Les chint-feronges, toile blanche de coton, propre
à être imprimée , & mife en couleur , qui le
fabrique aux Indes Orientales 5 les pièces n’ont que
fix aunes- de long fur trois quarts dé large.
Les ûhint-mamodés , qui ont fept aunes & 4?mi
de longueur fur une demi-aune de largeur..
Les chint-broad, m;ême longueur fur trçis quarts
de large.
Les chint-furat, huit aunes de long, même largeur
que la précédente.
t J»es çhint- cadix (mais , fix aunes fur deux tjejrs»
C H I
Les chint-jaffercon, huit aunes fur trois quarts.
Les chint-ramauls. Elles ont fept aunes & demi
fur deux tiers de large ; elles font propres a faire
des mouchoirs.
CH1NTAL. Sorte de poids , dont les Portugais
fe fervent à Goa , ville capitale de ce qu’ils poffe-
dent dans les Indes orientales.
Le chintal ëft de $ mans & 8 rotolis j le mans de
2.4 rotolis î ainfi le chintal eft de iz 8 rotolis ,
chaque rotolis pefant une livre & demi de Venife ;
ce qui réduit en livres , le 'chintal pèfe ip z livres
de Venife , qui font 105 livres de Paris 1 la livre de
Venife étant de 8 onces 6 gros, poids de marc. Voy.
la TABLE DES E-OÏDS ET MESURES.
CHIPPAGE. Apprêt que les tanneurs donnent à
de certaines peaux,
Bafane chippée. C’eft celle qui a reçu de l’ouvrier
un apprêt particulier qui la diftingue des autres
bafane s.
CHIPRE , qu’on nomme aufli fucre rouge. C’eft
le rebut des lucres qu’on affine j ce qui ne peut blanchir
, ni le réduire en pain.
CHIQUET, Petite partie du tout. Ce terme eft
de quelque ufage dans le commerce, ou néanmoins
il ne le dit que dans cette phrafe : Il m’a payé chiquet
à ch iq u et, c’eft-à-dire, petit à petit , & en plu-
fîeurs payemens.
CHIROGRAPHAIRE. Terme oppofé à hypo-
théquaire. On appelle ordinairement dans les directions
des biens de ceux qui ont fait faillite , un
créancier chirographaire, celui qui n’a pour titre
qu’un fimple écrit, billet ou lettre de change de fou
débiteur. Cet écrit n eft cenfé fait que du jour qu’il
a été produit en juftice , & par conféquent n’eft
colloqué qu’après tous les contrats , obligations ,
fençences & autres titres dont la date ne peut être
fulpedte, & qui par leur nature donnent hypothèque.
CHISTIRA. Elpèce de natte de paille, qui fe
fabrique dans la Chine. Il y em a de divers degrés
de finefte. Les plus fines fe confomment dans le
royaume même ; les plus communes font propres
pour le commerce qui le fait de Canton à Pille de
H aynau.
I CH1TES. Toiles de coton des Indes, extrêmement
belles , dont la peinture ne dure pas moins
que les toiles mêmes, fans rien perdre de leur éclat,.
Elles viennent de Mafulipatan , ville du royaume
de Golconde , far la côte de Coromandel , où la
compagnie des Indes de France a un de fes bureaux
ou comptoirs.
Les çhites ont ordinairement quinze cobres de
long fur deux de large, le ^cobre revenant a 17
pouces $c demi de France. Outre le grand nombre
de chites qui viennent en Europe , on en enlève
aufli beaucoup pour le commerce d’Inde en Inde >
que les Angîois & HoIIandois font dans l’Orient j
les premiers fur-tout en envoient quantité aux Manilles
, où elles fe Vendent depuis çenç vingt jufqu’ù
deux cent piaftres la pièce,
Ç h ïT E J P ’A m ADARAT , CHJ.TES PE S e RONGE§.
Toiles
C H O
Toiles peintes qui fe tirent par Surate ; ce font les
plus belles qui fe faffent dans les états du grand-
niogôl.
Ch o c o l a t ou c h o c o l a t é . Pâte compofée
de diverles. drogues, dont la principale , &
comme la bafe , eft l’amande du cacao.
Le chocolat en billes & en tablettes fait partie
du négoce des marchands épiciers - droguiftes ; &
celui en breuvage eft du nombre des boiffons qu’il
eft permis aux maîtres limonadiers de vendre & débiter.
Le débit -s’en fait à Paris dans les caffes.
» Le ch o c o la t paye en France les droits d entrée ,
»conformément au tarif de 1664 , a raifon de 5
» liv. le cent pelant ; & par l’arrêt du 1 z mai 1697, ,
» zo fols la livre , poids de marc , outre les anciens
» droits & les nouveaux fols pour livre ».
CHOIX. En terme de commerce , lignifie l’élite ,
le plus beau , le meilleur d’une marchandife.
C H O L E T ( toiles de ). En Anjou , l’une des j
meilleures fabriques. <
CHOMMAGE. L’état d’une chofe qui eft fans^
agir pendant un certain .temps. Dans les arts &
métiers , on-déduit le h ommage des ouvriers &
compagnons , c’eft-à-dire , qu’on leur rabbat le.
temps qu’ils, ont manqué à le trouver à l’ouvrage &,
à l ’attelie r.
Le droit de ch om m a g e , qui fe paye aux meuniers
dont les moulins font obliges de s arrêter pour
le paflage des trains & bateaux , eft de 40 fois par
24 heures , quelque nombre de roues qu’ils ayent.
CHOMMER. Manquer de pratique ou de travail.
Il ne faut pas laiffer chommeri&s compagnons, ou les
payer à proportion du temps qu’on leur fait perdre.
CHOPINE. Sorte de petite mefure qui fert à
mefurer le vin , l’eau-de-vie , & les autres liqueurs,
même les olives & autres denrées que l’on vend a cette
mefure en détail.
La ch o p in e de Paris, qui eft la moitié d’une
pinte , fe d iv i f e en deux demi-fopiiers j ce qui fait
qu’on l’appelle quelquefois feptiers ' chaque demi-
feptier contient deux poiffons , & le poillon eft de
•fix pouces cubiques.
A L yon, l’on fe fert d’une petite mefure àliqueur ,
qui a du rapport à la c h o p in e de Paris} on lui
donne le nom de f e u i l l e t t e .
A Saint-Denis en France , la ch o p in e eft à-peu
près le double de celle de Paris , n’y ayant prelque
que la moitié d’un, verre de différence.
C h o p in e . Se dit aufli de la chofe mefurée : Une
c h o p in e de vin , une ch o p in e d’olives.
CHOUÂN. Petite graine légère , d’unverd jaunâtre
, d’un goût aigrelet & fale, & affez femblable
à la barborine, ou femen-eontra , hors qu’elle eft
plus greffe. Le ch ou an doit, être clioifi verdâtre,,
gros & bien n'et. U fert à faire le carmin , & les
marchands plumafliers s’en fervent pour teindreleurs
plumes. Cette graine vient du Levant.
CHOU-FLEUR. Les marchands épicier? & les
grainetiers font un grand commerce de la graine de
cette plante qu’ils tirent de Marfeille, où elle eft
Commerce, Tome L Part> I L
C H U 5:2,1
portée de l’Ifle de Chypre , que l’on prétend être
le feul lieu où elle en produit. Il en vient cependant
de Gènes ; mais elle lève fi difficilement, qu’il
eft plus à propos de ne s’en pas charger.
Ce qui augmente encore le prix de cette graine ,
c’eft qu’il la faut renouveller tous les ans , n’y ayant
ordinairement que celle de l’année qui foie bonne :
aufli y a-t-il bien des gens qui veulent que les
marchands leur donnent des certificats, que celle
qu’ils leur vendent eft nouvelle , vraie Chypre, &
non mélangée.
La graine de choux-fleur reffembfe affez à celle
du navet ; hors qu’elle eft un peu plus groffe.
» Elle paye en France l’entrée comme femence
» & graine de jardin , lavoir, 1 z, fols du cent pefant,
» fuivant le tarif de 1664-, & encore zo pour cent
» de fa . valeur , en conféquence de l’arrêt du 15
» août 1685 , avec les fols pour livre ».
CHRISTINE. Monnoie de Suède, d’argent de
très-bas alloi, qui vaut environ 15 fols de France.
Il y a des demi-chriflines-, qui valent zo roufti-
ques. Ce font, avec les carolines , prefque les feules
monnoies d’argent qui fe fabriquent en Suède. Voy.
l a TA B L E D E S M O N N O IE S .
CHRYSOBER LE. Pierre précieufe, qui n’eft autre
chofe qu’une forte de beril pâle, un peu couleur
d’or. Voyez beril.
CHRYSOCOLLE. Minéral qui fert à fonder
l’or , dont les anciens lui ont donné le nom. Il s’en
trouve dans les mines d’or , d’argent, de cuivre &
de plomb , qui, félon la diverfité de celles d’où on
les tire , eft de différentes couleurs 5. jaune , fi c’eft
d’or j blancheâtre, fi c’eft d’argent ; verd, fi ç’eft
de cuivre ; & noirâtre , fi c’eft de plomb. Les Arabes
& les habitans de Guzarate l’appellent tincar ou
tincal. En Europe , où il s’en trouve auffi en divers
endroits, 011 le confond avec le borax ordinaire.
CHRYSOLITE. Pierre précieufe , de couleur
jaune j c’eft la topaze des modernes. Voy. topaze.
Chrysolite. EftjRuffi un nom générique que les
anciens donnoient à toutes fortes de pierres de
couleur, où le jaune, ou couleur d?or dominoit.
Quand la pierre étoit verte-, on la nommoit ehryfo-
prafe ; les rouges , les bleues avoient auffi leur dénomination
, qui marquoit leur couleur ; & leur
or , par le mot çhryfo , c|ui commençoit leur nom.
On ■ ne connoît plus gueres toutes ces fortes de
chryfolites, ou plutôt elles font renvoyées aux e£-
pèces de pierres defquelles elles approchent davantage
; les vertes à l’émeraude , les rouges ajix rubis ,
& ainfi. des autres.
CHRYSOPRASIN. Sorte de pierre précieufe , de
couleur verdâtre, qui eft une efpèce de beril.
CHUQUELAS. Etoffe foie 5c coton , fabriquée
aux Indes Orientales. Elles font toutes rayées , & ne
différent entr’elles, que parce qu’il y en a à grandes
& à petites rayes. Elles ont depuis fept aunes de
lo n g u eu r, fur cinq huit de largeur, jufqu’a feize
aunes de lo n g , fur cinq , fix, On les appelle aulii çlwrcoléts & ckerconnées.