
t-affes & vëdaffés ; ce qui.oblige le plus fouvent les
François de s'en retourner a vuide , ou de prendre
parti pour pu autre port.
3°. Les directeurs du beurt{ font fi bien à l’avan-
tao-e de leur nation , que dans l’intervalle dès quinze
jours que le vâifleau François refte en cueillette,
il ne le trouve quafi rien pour lui ; les marchandifes.
à fret qui fe préfentent, fe confervant toujours'
pour le Hollandois qui le doit fuivre.
Un autre inconvénient très-préjudiciable au commerce
, que produit ce beurt[ , c eft que faifant
èinfi charger les navires à tour de rôle , le fret
des marchandifes fe maintient toujours fur un haut
pied. Et en effet on remarque qu’une balle de poivre
ou ..d’autre marchandise , paye d’Amfterdam a
Rouen deux ou trois fois plus que d’Amfterdam à
R a y o n n e& feulement à caufe qu’on charge à tour
de rôle pour Rouen & non pas pour Bayonne ; ce
qjui ne peut pas manquer d’enchérir à proportion
les marchandifes venant de Hollande, qui entrent
dans le royaume par la Picardie & la Normandie.
" ' Cet exemple , rapporte par l’auteur du Dictionnaire
du commerce , auroit du lui faire fentir a
quel point les privilèges, les corporations , les ré-
glemens font préjudiciables à toute efpèce de bien
public. Il en auroit dû conclure que tout cet attirail
e ft aufii préjudiciable en fes effets , qu’injufte dans
fonprincipe.
BEUVANTE. On nomme ainfi dans le commerce
de mer un droit qu’un maître de barque
eu de navire fe réferve , lorfqu’il donné fon vaifîèau
a fret.
Ce droit fe régie fuivant la grandeur & le port
du vaifleau.
Aux maîtres de barque on retient la place pour
mettre deux ou trois bariques de vin , Si aux maîtres
de navires quatre ou cinq bariques.
Au lieu ;de ce droit de réferve , les marchands
chargeurs donnent ordinairement aux maîtres de
barque ou de vaiffeau une demi - barique- ou une
barique entière de vin, pour empêcher que ni lui
ni fes matelots ne boivent de .celui du chargement.
On convient aufii quelquefois pour la beuyante
"depuis 5 f. jufqu’à 8 f. par tonneau.
BEUVETTIER. Celui où l’on fait des beuveites,
-où l’on va boire.
Les maîtres vinaigriers - moutardiers de la ville
de Paris prennent la qualité de beuvettiers , parce
qu’il leur eft permis de donner à boire dans leurs
boutiques des eaux-de-vie qu'ils ont la faculté de dif-
Itiller. Comme cette liqueur chaude & brûlante n’é-
toit pas autrefois à la mode en France , comme elle
y eft préfentement, & qu’on n’en faifoit pas de débauche,
on appelloit beuvette le peu qu’on en
beuvoit le matin ; & beuvettier le vinaigrier chez
qui les beuvettes fe faifoient.
BEZANS. Toiles de coton qui Ce tirent de Bengale.
Il y en a de blanches & de rayées de diverfes
couleurs. Voye{ l’article des t o ïl e s d e coton.
REZESTIN ou BESESTAN. Qn nomme ainfi
a Conftantinople des efpèces de halles couvertes oui
fe vendent les plus riches & les plus. précieufe»
marchandifes.
Il y a deux beçejlins dans cette capitale de l’empire
Ottoman , le vieux & le nouveau.
Le vieux a été bâti en 1461 fous le régne de
Mahomet II. Il y a peu de marchandifes fines : on
y vend des armes & des harnois de chevaux affez
communs, quoiqu’on y en trouve aufii enrichis d’or >
d’argent & de pierreries.
Le beçejlin neuf eft deftiné pour toutes fortes da
marchandifes : on n’y voit guère cependant que les
marchandifes les plus belles & les plus riches, comme
de l’orfèvrerie, des.fourrures, desveftes, des tapis,
'& des étoffes d’o r, d’argent, de foie & de poil de
chèvre : les pierres, précieufes & la porcelaine n’y
manquent pas non plus.
Ce dernier, qu’on nomme aufii le grand he^e(Un%
eft bâti en rond tout de pierres de taille. Il y a
quatre portes qui ne font ouvertes que pendant le
jour. On y enferme pendant la nuit des gardes poufe
la' fureté des boutiques. Chaque corps ae métier a
fa place aflîgnée , hors de laqiielfe perfonne ne
peut vendre ni même expofer en vente lés mêmes
fortes de marchandifes. Ç’eft dans ce beçejlin que
les marchands François, Anglois & Hollandois,
ont leurs boutiques de draperie.
Les marchandifes font en grande fureté dans ces
lieux, & les portes en font fermées de bonne heure.
Les marchands Turcs qui y ont des boutiques vont
coucher chez eux dans la ville. Pour les marchands1
chrétiens ou juifs , ils fe retirent au-delà de l’eaui
& reviennent le lendemain matin.
BEZOARD ou BEZQUARD. ( Pierre médicinale.
)
Il y a plufieurs fortes de berodrds, entr’autres
l’oriental, l’occidental & celui d’Allemagne.
Il-faut choifir le bezoard oriental luifant, d’un©
odeur tirant fur celle de l’ambre gris , doux à la
main, & en gros & beaux morceaux, Pour la figure,'
elle eft indifférente , aufll-bien que la couleur; mai?
la plûs ordinaire de couleur d’olive.
Il eft facile de fophiftiquer le bezoard ; il ne l’eft
pas moins de découvrir la tromperie. Voici plufieurf
manières de l’éprouver.
1*. Le laiffer tremper trois ou quatre heures dans
de l’eau tiède : fi l’eau ne change point de couleur,
& que la pierre ne perde point de fon poids, le
bezoard eft fans mélange.
z°. Le fonder avee un fer pointu & chaud : lorsque
le fer entre, & que fa chaleur fait riffoler le
bezoard, il eft faétice Sc compofé.
3?. Enfin , fi en le paffant fur un papier frotté de
cerufe, il le fait devenir jaune, on doit être afluré
de fa bonté.
Le bezoard occidental, ou du Pérou, eft fort
différent de ce premier. Il fe trouve dans le ventre
de plufieurs animaux , qui font particuliers à cette
partie de l’Amérique. Dans les uns , le bezoard eft
de la groffeur d’une nojfette ; dans les autres, de
9 . -celle
«elle cfufte noix : il y en a même de la groffeur
■d’un oeuf de poule. „ '
Il n’y a pas moins de différence dans leur figure
que dans leur grpfïeux;- les uns font ovales, d autres
ronds , & d’autres prefqùe plats. Pour leu r’couleur,
elle eft ou cendrée ou obfcure.
Ce bezoard eft formé par écailles comme l’orien-.
tal, mais beaucoup plus épaiffes. Etant cafle , Ion
diroit qu’il a été fublimé, à caufe .de quantité de .
petites aiguilles luifantes , dont il parole compofé :
il eft d’aillêurs fort doux & fort uni pàr-deffus.
Le bezoard (TAllemagne, que quelques-uns
appellent OEufs de vache, fe trouvé dans le ventricule
de quelques vaches, mais plus fiïrement dans
celui des chamois ou ifards. Il y a de ces pierres
qui pèfent jufqu’à dix-huit onces. Ce bezoard eft
peu eftimé.
Outre ces trois fortes de bezoards, qui ne font
pas très-xares en France, & que l’on trouve chez
prefque tous les droguiftes & apothicaires de Paris,
les curieux en ont encore dans leurs cabinets, de
trois autres efpèces , que la difficulté d’en avoir a
’ mis a un prix exceflif.
: Ces be\oards font la pierre de p o rc , la pierre
de malaca, ou de porc-épic, & la pierre de finge.
Elle fe vend à Amfterdam 14 fols de gros la livre
d’Anvers. Voyc{ l’article des so ie s .
BICHET. Quantité ou mefure de grains qui eft
différente , fuivant les lieux où elle eft en ufage.
Le bichtt n’eft pas une mefure de bois, telle que.,
peut être le minora Paris; c’eft un compofé de
plufieurs aütres certaines mefures.
A Tornus , le bichet eft de feize mefures, ou
boiffeaux du pays ,, qui font dix-neuf boiffeaux dp
Paris , un peu plus.
Le bichet de Beaune*, aufli-bien que celui de
Tornus, fe divife en feize mefures ou boiffeaux ;
mais, ces feize mefures ne rendent à Paris que dix-
huit 'boiffeaux.
A Verdun, le bichet eft compofé de huit mefures,
ou boiffeaux du p a y s q u i font à Paris quinze
: boiffeaux.
Bezoard de boeuf , qu’on nomme autrement
pierre de fielt C’eft une pierre jaunâtre , qui
fe trouve dans la vefficule du fiel de cet animal,
dont les médecins fe fervent dans quelques-uns de
leurs remèdes , & que les peintres en miniature
employent dans plufieurs teintes du jaune. Voyeç
boeuf. V o y e f aujfi fiel.
Les droits d'entrée de tous les bezoards ne fo n t
réglés en France, que f u r le pied de bezoards de
levant & de ponant : fç a v o ir , quinte livres la
livre de poids du bezoard de levant, & trois livres"
feulement pour celui du ponant ; les autres paffant
pour l'une ou l'autre efplce , à caufe de leur
rejfemb lance-, avec les fo ls pour livre•
b 1
E l A., Les Siamois nomment ainfi ceé petits
coquillages blancs , qui viennent des Maldives, que
l’on nomme coris prefque par toutes les Indes orientales,
& qui. y fervent de menue monnoie. A Siam
l’on donne huit cent bias. pour un fouang, qui eft
le huitième d’un tical ; en forte que huit b ia s, ou
coris, n’y valent pas tout-à-fait un denier. On
parle ailleurs amplement de cette menue monnoie
des Indes, qui a aufii un grand cours fur plufieurs
potes d’Afrique. Voyer coris.
BÏAMBONNÉES. Sortes d’étoffes des Indes qui
font toutes d’écorce. Voyeç écorce.
BIÀRIS. ( Efplce de baleiné qui a des dents« )
On la nomme aufii cachalot. C’eft- de la cervelle
de ce poiffon que fe fait cette drogue, que l’on
vend fous lé nom de blanc de baleine, autrement
fpermd-ceti.
BIASSE. On appelle fo ie de biaffe, une forte
de yb/’e crue que les Hollandois tirent du levant,
Commerce» Tome I*
L e bichtt de Châlons-fur-Saône contient huit
mefures, qui font quatorze boiffeaux de Paris,
égaux au quartàl de BrefTe.
En quelques autres, endroits de France, & particulièrement.
à L yon, le boiffeau fe nomme bichet,
quoique bien différent des autres bichets , dont il
a été parlé.
On fe fert aufii du bichet en quelques lieux de
l’Alface & des trois-Evêchés.’
A Sarre.bourg’.,*- le bichet de froment pèfe z#
livres , poids de marc, de méteil zz , Sc de feigle-
z i : celui d’avoine y pèfe 14.6 livres même poids.
A T o u l, le bichet de froment pèfe aufii poids
de marc 134, de méteil izp , de feigle 115», &.
d’avoine feulement 80 livres.
A Void, 11 bichet de froment pèfe 67 livres, dp
méteil 66 ,. de feigle 65 livres, ‘
A Chaumont, le bichet de froment pèfe 71.
■ livres' , de méteil 70 f , de feigle 74 , d’avoine 41«
A Bourbonne , l’on fe fert du bichet de.Choifeuil,
qui pèfe pour le froment 8z livres, pour le méteil
8 z, pour le feigie 78 , & pour l’avoine éy. On fp
s fert aufii à Bourbonne du penal. Voyef ett article,
f A Vaucouleurs, le bichet de froment pèfe 88,
livres, de méteil 83 , de feigle 80 , & d’avoine 58.
Toutes ces pefées font réduites au poids de marc,
Bic h e t . S’entend aufii d’une certaine mefure de
ferre, qui s’eftime par celle d’un bichet de grain ,
qu’on y peut femer. Voyeç a r p en t , „ --2
BIDAUCT. Nom que les teinturiers donnent a
h. fu ie de cheminée, dont ils fe fervent pour les
couleurs brunes, mufques & autres femblables.
Les teinturiers ne peuvent faire imprimer, de
bidaucl aucunes toiles neuves ou vieilles , ni de fil de
lin, chanvre ou coton , qu’ils ne les ayent auparavant
engallé de bonne galle. Statuts des marchand
maîtres teinturiers en f o i e , laine & f i l , dû mois
d'août 1664, art, 74. Voyçç s u ie .
Bd D E T . Cheval de petite taille. On dit un
double bidet, lorfque ia taille du cheval eft medio*
cre, & un peu au-deffus de celle du bidet, Voyeç
ch ev a l.
B ID O N , Mefure des liquides, q u i tien t en v iro n
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