
leur corps. Ainfî jugé par fentence de police du 6
février 1671.
ARRIÈRE-CHANGE. (Y eft. Y intérêt des in té rêts',
Ce terme rapporté dans Furetiere , n’eft
guères d’ufage dans le commerce. -
ARRIÉRÉ. On dit d’un marchand qu'il eft arriéré
, lorfqu il ne paye pas régulièrement fes lettres-
de-change, billets, promeffes, obligations, & autres
dettes ; & que pour ainfî dire, il les laiffe en arrière.
M. Savary donne pour maxime, dans fon Parfait
Négociant, que depuis qu’un marchand eft une fois
a r r ié r é , il eft ‘prefqu’abfolument perdu ; & qu’il
rétablit rarement fon crédit, à moins d’un grand
hafard, & d’un bonheur extraordinaire.
ARRIÉRER. UN PAIEMENT. C’eft ne le pas
faire à fon échéance , le différer, le remettre.
A R R IV A G E . ( A b o rd des marchandife s dans
u n p o r t ). L’ordonnance de la ville de Paris
de 1 67z , veut , qu’il y ait un échevin prépofé^
pour recevoir les déclarations des arrivages des
. marchandifes fur le port. Voyeç p o r t .
ARROBE, que l’on écrit, & que l’on prononce
plus ordinairement AROBE. ( Po id s d’Efpagne & de
Portugal, dont on fe fert aufli dans l’Amérique
Efpagnole, dans le Brefil & à Goa. ) Voyeç arobe.
ARRUMAGE , on ARRIMAGE. ( Terme de
m a r in e , qui a du rapport au négoce ). Il fignifie
la d is p o s itio n , Vordre & l'arrangement des march
a n d ife s , ou de la ca rg a ifo n d 'u n vaijfeau.
A r r im a g e eft le plus en ufage. On fe fert aufli
du mot arrumage , qui fignifie la même chofe. Par
une ordonnance de 1671, il eft défendu de défoncer
les futailles vuides, & de les mettre en fagots 3
& il eft ordonné qu’elles feront remplies d’eau
falée , pour fervir a Y arrimage des vaifleaux. Voyeç
ENCOMBREMENT.
ARRUMER, ARRIMER, ARRUNER. ( Placer
avec f o i n la ca rg a ifo n d 'u n vaijfeau ). On dit
qu’un vaiffeau n’eft pas bien a r rum é , lotfque fà
charge eft mal difpofée , mal arrangée ; ce qui fait
qu’il eft trop fur l’avant, ou trop fur l’arrière , &
qu’il a peine à gouverner 3 ce qui s’appelle fur la
mer du levant, être m a l m is en eflime. On dit encore
qu’un vaifleau eft mal a r rum é , lorfqu’en voguant
, les poinçons dont il eft chargé , fe dérangent
' de leur place 3 & qu’en roulant, ils fe heurtent
rudement les uns contre les autres 3 ce qui les enfonce
, & caufe de grands coulages.
A R R U M E U R S , ou ARRIMEURS. P e tits
officiers établis fur les ports de mer , particulièrement
en Guienne, & dans le pays d’Aunis, que
les marchands chargeurs payent, pour avoir foin de
placer & de ranger leurs marchandifes dans les vaifleaux
, & fur-tout celles qui font en tonneaux, &
qui craignent le coulage.
ARSCHIN. ( M e fu re étendue , d o n t on f e f e r t
à la Chine p o u r me fu re r les étoffes ) . Elle eft de
la même longueur que l ’aune de Hollande , qui
contient z pieds 1 ï lignes de ro i, ce qui revient
1 1 d’aune de France 3 en forte que 7 arfchirts de
la Chine , font 4 aunes de France.
Pour réduire par régie d’arithmétique, les a r f-
ch in s de la Chine en aunes de France , il faut dire :
fi 7 a r fch in s de la Chine font 4 aunes de France,
combien tant d’arfchins de la Chine ? Et pour réduire
les aunes de France en arfchins de la Chine, il
faut dire au contraire : fi 4 aunes de France font
7 a rfch in s de la Chine, combien tant d’aunes de
France?
ARSEN. L’on nomme ainfî d Caffa , principale
échelle de la mer noire $ le p ic ou mefure d'étendue
qui fert a mefurer les draperies & les foieries.
Celle pour les toiles fe nomme Amplement p ic V o y e £
l a TABLE DES MESURES.
ARSENIC. ( M in é ra l très-cauftique, & poifon
très-violent. )
Il y a trois fortes Y a r fe n ic ; le rouge, le jaune,
& le blanc.
L ’a r s en ic r o u g e fe confond ordinairement avec
le réagal j & on les prend prefque toujours l’un
pour l’autre , quoique quelques auteurs veulent que
; cefoit deux drogues très-différentes 3 eftimantle réagal
un minéral naturel, mais qui ne diffère â la
vérité de Yarfenic blanc naturel, que par la couleur
3 & croyant au contraire Ya rfen ic rouge feulement
de l’orpiment jaune, tel qu’il fort de la
mine , mais rougi au feu par le moyen des huiles
de ehenevis , d’olive ou de noix.
Il faut choifir cet a r fen ic ou orp im en t rouge ,
en gros morceaux, péfans, luifans, & très-hauts en
couleur. Il n’eft guères d’ufage qu’en peinture. V o y .
ORPIMENT & RJÉAGA1.
L ’a r s en ic ja u n e n’eft autre chofe que Y orp im
en t o u o rpin, V o y e \ o r p im e n t .
L ’a r s en ic x lanc eft proprement le feul que les
marchands épiciers - droguiftes vendent pour vrai
arfen ic . Les auteurs néanmoins ne conviennent pas
davantage fur là' nature de cet a r fe n i c , que fur
celle de Y arfenic rouge 3 & l’on eft encore a
fçavoirbien fûrement, s’il y en a de naturel, ou fi
feulement il eft fattice.
Suivant la première opinion , cet a rfen ic eft un
minéral blanc & écailleux, qui fe trouve dans les
mines de cuivre 3 & dans le fécond fentiment, c’eft
feulement une fublimation d’orpiment & de fel
commun.
La plus grande partie de Y a rfen ic b la n c , qui
fe vend en France, & fur-tout à Paris, vient de
Hollande. Il y en a de deux fortes, de matte, &
de tranfparent, qu’on nomme arfen ic crijta lin . On
ne peut guères décider fur la préférence que l’on
doit donner à l’un ou à l’autre pour la bonté 3 y
ayant des ouvriers & des artiftes, qui eftiment davantage
le matte, & d’autres au contraire qui ne
veulent fe fervir que du criftalin. Tous deux ,
comme on l’a dit d’abord, font de violens poifons 3
& les marchands ne doivent les vendre, qu’avec les
précautions portées dans les ordonnances.
Les teinturiers mettent Yarfenic au nombre des
drogues non-colorantes, & ils en font une confom-
mation confidérable pour leurs teintures. Les maréchaux
, entr’autres ouvriers, en confomment aufli
beaucoup j Ôc c’eft ce poifon qui entre dans la com-
pofition de ce qu’on nomme de la mort aux rats ou
aux fouris : drogue à la vérité très-utile pour fe
délivrer de ces incommodes animaux 3 mais fouvent
très-dangereufe, par les accidens qui en arrivent, <
par le peu de précaution avec laquelle on fe fert
ordinairement de cet appas empoifonné.
Le régule d*arfenic, le fourre Y a rfen ic , Yarfe-
n ie cauftique, le beurre ou huile Y a rfen ic . aufli
bien que l’aimant arfenical, font toutes préparations
chimiques où entre Yarfenic , qu’on pèût voir
dans les pharmacopées, & dans les traités de chimie 3
mais dont il ne faut fe fervir, fur-tout intérieurement
, quelque dulcifiés qu’ils foient, que par l’avis
d’habiles médecins, à caufe de la malignité qu’on
ne peut jamais ôter à' ce minéral.
U arfenic paye en France de droits d*entrée,
vingt - cinq fo ls du cent péfant & les nouveaux
fo ls pour livre.
ARTICLE. (Petite partie ou division d’un compte,
d’un mémoire, d’une facture; d’un inventaire, d’un
livre journal. ) On dit : ce compte eft compofe de
tant Y articles en débit, & de tant d*articles en
.crédit. Le mémoire, la fa&ure des mairchandifes,
que je vous ai fournies , contient tant Y articles y
dont le montant eft de tant. Dans mon inventaire,
Y article des ferges d’Aumale monte à tant.
Un bon teneur de livres doit être exaét à porter
fur le grand livre, au compte de chacun, foit en
débit, foit en crédit, tous les articles qui ont été
écrits fur le livre journal, & ainfî du refte.
A r t i c l e . Se dit aufli des claufes, conditions , &
conventions portées dans les fociétés, dans les marchés
, dans les traités, & des chofes jugées par des
ARTS ET MÉTIERS. On appelle ainfî à Paris
les communautés d’artifans établies en corps de jurande
arbitres.
Dans ce fens, on dit-: il eft porté par un tel
article de notre fociété,, que les loyers de notre
maifon feront payés en commun. Dans le marché
que nous avons fait enfemble, il y a un article qui
vous oblige à telle chofe : cela eft conforme à un des
articles de notre traité : nos arbitres ont jugé cet
article en ma faveur.
A r t i c l e . Se prend encore pour les différens
chefs portés & réglés par les ordonnances & les
réglemens, particulièrement quand on les cite. Ainfî
on dit : cela eft conforme à tel article de l ’ordonnance
de 1673 , ou à tel article des réglemens pour
les teintures j & de même des autres.
ARTISAN. Ouvrier qui gagne fa vie en travaillant
aux arts méchaniques, tels que font les chapeliers
, menuifîers, bahutiers, &c. Voye\ Part, f i i v .
L’article 6 du titre premier de l’ordonnance de
1673, porte: que tous les artij,ans 9 maçons,
charpentiers , couvreurs , ferruriers , vitriers ,
plombiers, paveurs , & autres de pareille qualité,
feront tenus de demander paiement dans Pan
après la délivrance•
, & où il y a apprentiflage, maîtrife & jurés.
Ils font différens de ce qu’on nomme les six corps
des marchands. Voyez communauté.
A S
AS. C’eft à Amfterdam une des divifions de la
livre , poids de marc 3 3 z as font un engel 3 dix
engels font un loot3 & 31 loots font la livre. Voyeç
ce dernier article.
ASCLEPIAS, ou CONTRA-YERVA BLANC.
C’eft la plante ^ue les botaniftes appellent hirundi-
naria , qui eft très-commune en France. La racine
de cette plante, à qui l’on attribue les mêmes vertus
du contra-yerva de la nouvelle Efpagne, eft fort
déliée, blanchâtre, & afl'ea femblable à celle de
Ya^arum.
Il faut la choifir nouvelle , bien nourrie , & d’un
goût un peu piquant, & un peu aromatique. Voyeç
CONTRA-YERVA.
ASLANI, qu’on nomme aufli, mais un peu improprement
, ASSELANI. Eft le dalle ou pi offre
de Hollande, qui a grand cours dans toutes les
échelles du levant. Les Turcs, qui nomment un
lio n , ajlanz, lui ont donné ce nom, â caufe de
ceux dont la figure eft empreinte des deux côtés de
la pièce.
Il y a deux fortes Yajlani; celui de Hollande,
& celui qui fe frappe à Infpruck. Non-feulement la
piaftre Hollandoife eft à plus bas titre que celle
d’Infpruk j mais fi l’on en croit le chevalier Chardin,
fi célèbre par fes voyages , & par les agréables &
exactes relations qu’il en a données au public , l’argent
que les Hollandois portent au levant, eft très-
mêlé de pièces faillies 3 & fur-tou t les quarts de piaf-
très fo n t, ou tout - à - fait faux , ou n’ont au plus
que la moitié de fin. Les Arabes, qui prennent le
lion pour un chien, les appellent albukesb. L*af
lani vaut jufqu’à cent quinze ou cent vingt afpres.
ASPALATHE, ASPALATH, ou ASPALA-
TUM. C’eft le bois d’un arbre, que l’on emploie
dans la pharmacie , & dont il eft difficile
de faire une exaéte defeription, les auteurs ayant
de la peine à convenir du vrai afpalathe.
En effet, l’on voit de trois fortes de bois , à qui
l’on donne ce nom.'Le premier, eft un bois noirâtre
, & que bien des gens croient allez vraifembla-
blement n’être autre chofe que le bois d’aigle, dont
l’odeur eft forte.
Le fécond , eft le bois d’un petit arbre épineux,
péfant & maflif, oléagineux , âcre & amer au goût,
de couleur purpurine & marquetée, aifez odorant.
Il approche des vertus, du g o û t, de l’odeur, de
la péfanteur, & de la figure du bois d’aloës 3 & on les
fubftitue fouvent l’un a l’autre dans la compofîtion
des médicamens.
Les parfumeurs en ufent dans leurs parfums.
Pomet, qui n’ofè décider que cette efpèce foit le
véritable afpalathe , bien que d’habiles pharmaciens
foient de ce fentiment, fe contente de dire , que