
d e s I n d e s orientales , particulièrement dans les états
■du grand mogol.
Il fe pêche auffi des coris aux Philippines, où
les Espagnols les appellent sigueïes. Les Siamois
les nomment bia*
Les coris des Maldives fervent auffi au commerce
que les Européens font fur les côtes de Guinée , od
les nègres qui les eftiment beaucoup, les appellent
des bouges,
Les co r i s fe mefurent fur les côtes d? Afrique, j
dans une forte de grand boiffeau de cuivre jaune ,
femblable à un grand baffin, ou chaudron, qui en
contient, environ le poids de cent huit livres.
Non - f e u l e m e n t les nègres fe fervent de~ coris
pour monnoie, mais ils en font encore des colliers
& des brafïèlets pour f e parer, les enfilant de la
même manière quils font les grains de raffades,
quelquefois un a un , & quelquefois deux coris
accolés enfemble ; ce qui fait u n allez bifàre , mais
pas defàgré.able effet, par le contrafte de la peau
noire du nègre, & de la blancheur extrême de la
coquille. Ils en b o r d e n t auffi leurs bonnets & leurs
pagnes.
ÇORMETI. Nom que les Turcs donnent a la
cochenille.
CORMIER. Grand arbre qui produit les cormes.
Le bois de cormier eft très-dur & tres-ferré ; il
s’employe ordinairement à faire des chevilles & des
fufeaux f pour les rouets & lanternes des nfbulins ;
les menuifîers s’en fervent auffi pour leurs outils.
Celui deftiné pour les chevilles &" fufeaux doit fe
débiter par morceaux de trois à quatre pouces en
quarré, fur feize ou dix-huit pouces de largeur ; &
celui pour les outils de menuîfiers doit êtjp mis en
poteaux de trois ou quatre pouces en quarré , & en
kiembrures de deux ou quatre pouces d’égaiflèur
fur fîx pouces de largeur , & fix, neuf & douze
pieds de longueur. Ce bois ainfi débité , fe vend
très-bien en France , particulièrement à Paris , où
il s’en fait une confômmation allez confidérable.
Quelques-uns prétendent que le bois de cormier mis
dans un tas de bled, eft capable d’en chafler toutes
fortes d’infeftes.
CORN ADOS. Petite monnoie de compte dont
on fe fert en Efpagne. C’eft la quatrième partie
du maravedis ; a peu près comme en France les
pites & les demi-pités font les diminutions du denier.
V oye^ la table des monnoies.
CORNALINE, autrement SARDOTNE. Pierre
précieufè ordinairement rouge, tirant fur l’orangé.
Elle eft très-peu tranfparente. La cornaline eft facile
à graver, & les plus belles gravures de l ’antiquité
font fur cette pierre.
CORNE. Partie dure-, que quelques animaux
pnt a la tête '& aux p i e d s . ' "
Bêtes a corne en général. On nomme ainfi.
to u s les a n im a u x q u i o n t des co rnes; mais en
terme de commerce de b eftiaux , il s’entend feulement
de troupeaux de boeufs, de vaches & de chèvres.
Q ç r n e , en terme de manège & de commerce de
chevaux. Se dit d’un ongle dur & épais environ d’un
doigt, qui régne autour du fabot du cheval, & qui
environne la foie & le petit pied.
Les marchands de chçvaux, les maquignons , &
ceux qui fe piquent d’être connoifleurs , prétendent
qu’on peut tirer de la corne des chevaux quelque
connoiflance fur leurs mauvaifes ou bonnes qualités,
La corne liffée , par exemple , & bien unie,
promet un excellent cheval ; la corne blanche cer-r
clée & raboteufe dénote le contraire. On peut voir
ailleurs le refte de ces obfervations.
« Les cornes paient en France les .droits d’entrée
» & de fortie fuivant leurs différentes qualités, &
» conformément à divers tarifs.
» Les droits d’entrée réglés par le tarif de 1664 ,
» font;
» Pour la corne de licorne *,o f, de la livre pefanr.
» Pour les cornes de boeufs & de vaches 10 fols
» le millier en nombre.
» Pour les cornes de cerfs ? fols le cent pefant.
» Pour les cornes de moutons z fols auffi du cène
» pefant. •
» Et pour les cornes plates à faire peignes 1? f.
» pareillement du cent pefant.
» Les droits de fortie fixés par le même tarif, font ;
» Pour les cornes de cerfs 10 f. du cent pefant,
» Pour celles de moutons 3 fols.
» Pour celles de boeufs & vaches, le millier en
» nombre 14 fols*
» Et pour les cornes de lanternes le cent pefàiif,
» comme mercerie 3 . livres , réduites pourtant a
» z liv. par l’arrêt du 3. juillet 16px, fi elles fpn£
» déclarées pour être envoyées à l’étranger.
'» A l’égard des droits de la douane de Lyon.
» Les corfies de cerfs étrangères paient 4 fols
» 3 den. pour l’ancienne taxation, & 1 fol pour la
» nouvelle.
» Les cornes de cerfs de France 3 f. d’ancien^
» droits, & 1 f. 6 d. de nouveaux.
» Les cornes d'Angleterre pour faire lanternes,
» 3 liv. 5 fols de la balle d’ancienne taxation, &
» 1 f fols pour la nouvelle réapréciation , le tout
» avec les nouveaux fols pour livre ».
Corne ou crudité du. cuir. Se dit chez les
tanneurs, & autres qui font négoce ou qui employenc
des cuirs forts , d’une certaine raie blanche, qui
paroît dans les gros cuirs tannés, en les fendant
par le milieu ; ce qui fait connoître qu’ils n’ont
p^s été fuffifamment nourris dans le plain & dans
le tan. C’eft un grand.défaut dans les cuirs que d’y
appercevoir de la corne ou de la crudité.
Cornet d’écritoire! C’eft la partie del’écritoire
où l’on met l’encre. Il y en a d?o r , d’argent, de
cuivre, de,corne , de plomb & de verre. Les
cornets de plomb font partie du négoce des maîtres
papetiers; les autres aufli-bien que ceux de plomb
fe vendent par les merciers : mais, ce font les
orfèvres qui font ceux d’or & d’argent.
C o r n e t d’é p i c e. C’eft un morceau de gros
papier tourné en rond avec line pointe par Je bas *
«ont les marchands épiciers fe fervent, pour mettre
la plupart des marchandifes qu’ils vendent, fur-
tout les drogues & épiceries. Il y a des marchandifes
qui fe pefent avec le cornet•
Les confituriers fe fervent auffi de grands cornets
de papier , pour mettre les dragées &•' confitures
lèches qu’ils vendent en détail.
Cornet de pourpre. Eft une forte de coquillag
e, ou plutôt de poiflon à coquille, dont les
teinturiers tirent une teinture, qui eft trèsreftimée.
On lui donne auffi le nom de porcelaine.
CORNICHONS. Petits concombres avortés &
racornis, qu’on confit au vinaigre & au fel, pour
en faire des fàlades.
j CORNIER. Terme de commerce, & $ exploitation
de bois.
■ On appelle Pieds-corniers , les chênes, ou autres
gros arbres que les officiers des eaux & forêts choi-
fifïent & marquent dans les forêts, pour marquer les
bornes des ventes & des coupes des bois , tant taillis
que de haute futaye.
CORO. Droit qui fe paie au roi d’Efpagne pour
l ’or & l’argent, qui fe tirent des mines du Chilly &
du Pérou. Celui de l’or eft du vingtième , & celui
de I’ argent du cinquième.
COROURE. Efpèce de monnoie de compte,
dont çn fe fert dans plufieurs endroits de l’Orient,
particulièrement dans les états du Mogol, pour calculer
les grandes fommes, comme on fait en France
de millions & de milliars. Un coùroure de roupies
contient dix millions de roupies. Voyeç la table.
CORPS. Se dit en général de plufieurs perfonnes
qui compofènt, ou qui forment une jurifdic-
tion, ou une compagnie. Ainfi on dit : le corps de
ville , les s ix corps des marchands, les corps &
communautés des arts & métiers , pour lignifier le
concours & l'affemblée de toutes les perfonnes, qui
par leurs charges ., leurs privilèges, ou leurs maîtri-
fes, ont droit d’entrer, & d’être a p p elles dans ces
compagnies.
Il y a encore diverfes autres compagnies , ou jurif-
diftions, à qui on donne auffi le nom de corps : mais
comme elles ont peu ou point du tout de rapport
au commerce, on ne parlera ici que de ces trois,
& encore très-fommairement.
Le corps de ville de paris eft compofé d’un gouverneur,
d’un lieutenant de ro i, d’un prévôt des
marchands , de quatre échevins , d’un procureur du
r o i, de vingt-fix confeillers , d’un greffier, d’un receveur
, dé feize quarteniers, d’un premier huiftïer-
audiencier, & de dix commiftaires-huiffiers.
^ C’eft le prévôt des marchands, aflîfté des éche-
vins & du procureur du r o i, qui entre en connoif-
fance de toutes les conteftations qui furviennent entre
les marchands , fil r le fait des marchandifes qui arrivent
par eau fur les ports.
Il y a a Paris fix corps de marchands, qui font
regardés comme les principaux canaux, par oùpaffe
tout le commerce de cette grande ville.
Le premier, eft celui de la draperie.
Le fécond, eft celui de l’épicerie.
Le troifiéme, eft celui de la mercerie.*
Le quatrième, eft celui de la pelleterie.
Le cinquième , eft’celui de la bonneterie.
Et le fixiéme , eft celui de l’orfèvrerie.
La communauté des marchands de vins de Paris a
fait en divers temps des tentatives , pour fie faire ériger
en feptiéme & dernier corps : mais les fix corps
s’y font toujours oppofés ; enforte que l’on ne doit,
regarder les. marchands de vins, que comme une
communauté de marchands, qui ne fe diftingue des
autres communautés, que parce qu’elle a des maîtres
& gardes, qui ont la faculté de porter la robe
de drap noir parementée de velours , ainfi que ceux
des fix corps.
CORPS. Se dit auffi des communautés des arts &
métiers, c’eft-à-dire, de toutes ces fortes d’artifans &
d ouvriers, qui ont été réunis en divers corps de jurant
de. On dit plus ordinairement communauté.
Corps.Terme ufite dans la jurifdi&ion confulaire,
pour exprimer détendue des condamnations qu’on y
prononce contre les négociais : Nous avons condamné
le défendeur à payer au demandeur lafomme
de tant; au paiement de laquelle i l fera contraint
même par corps , c’eft-à-dire, par emprisonnement
de fa perfonne.
Corps de navire. C’eft tout le bâtiment, tout
le vaiffeau , fans y comprendre les voiles, cordages,
agreits & apparaux. On peut faire affurér les corps
& quille du navire/
Corps. Signifie auffi quelquefois les habits ou les
armes, qui fervent à couvrir cette partie du corps
humain , qui va du cou jufqu a la ceinture. Ainfi les
tailleurs difent, un corps de pourpoint, un corps
de jupe ; & les armuriers, un corps de cuiraffe, qu’on
appelle auffi un corfelet, quand il eft léger.
« Les corps de cuiraffe, ou corfelet s , font du
» nombre des armes, comme munitions, inftrumens.,
» & autres aflortimens de guerre, dont la fortie eft dé-
» fendue par toute l’étendue du royaume , terres &
» pays de l’obéiffance du ro i, fuivant l’ordonnance
» de 1687, tic. 8 , art. 3 , auffi-bien que par tous
» les traités de paix ».
Corps. Se dit encore de la matière qui compofe
une étoffe , ou quelqu’autre ouvrage de manufacture.
Le corps d'un drap ; le corps d'une ferge ;
le corps du papier; le corps d'un velours. Dans
ce fens, on dit de toutes ces ehofès ; le corps de
ce papier eft trop foible , eft mal collé; le corps
de ce drap, de cette ferge , eft bon , eft bien ferré :
le corps de ce velours eft trop lâche , eft trop
mince»
CORREAUX. On nomme ainfi à Bordeaux une
efpèce de bateaux, dont on fefert pour décharger
les barques & autres bâtimens de fel qui fe mettent
en coutume pour être taillés au large.
CORRESPONDANCE. Relation, commerce
réciproque, que deux perfonnes ont enfemble.
Il fe dit, en termes de commerce , de la relation
qu’un marchand entretient avec un astre marchand,