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aux couteliers ; & ils en font divers beaux ouvrages.
L’ordonnance de la marine du mois d’août
1681, a réglé div erfes chofes touchant les baleines.
Suivant l’art, z du titre 7 ■, du livre 5 , les baleines
& autres poiffon's à lard -, qui font échoues
& trouvés fur les grèves de la nier , doivent être
partagés comme eipàves , & ainfi que les autres
effets échoués.
Et par l’article 3 du même titre , il eft porté :
que les poiffons royaux, & a lard, qui auront été
pris en pleine mer, appartiendront à ceux qui les
auront pêchés , fans que les recèveùrs de fa majefté,
ni les feigne urs particuliers & leurs fermiers , y
puHTent prétendre aucun droit, fous quelque prétexte
que ce foit.
La baleine coupée fi’ apprêtée , paye en France
de droits d*entrée , fuivant le ta r if de i66j> 25
livres du cent pefant ; à la réferve néanmoins de
la baleine provenant de la pêche des Hollandois,
& qu'ils apportent dans le royaume , dont les
droits ont été modérés à 9 livres , par la déclaration
du z9 mai 1699..
Par le même ta r i f de i6 6 j , la. baleine en
fanons , le cent en nombre -, tant grands que
petits , environ du poids de trois cent livres ,
paye 30 liv. & celle des Hollandois, feulement
so liv.
Vh uile ou graijfe de baleine, 6’ <Tautres poif-
fon s , paie ’ pàr les mêmes tarifé s déclaration,
la barque du poids de cinq cent vingt livres ,fe p t
livres dix fo ls parles Hollandois , pour celle de
leur pêche y & dou{e livres par les autres.
’ Les droits de fortie pour la baleine coupée &
apprêtée » fo n t de quin^ fo ls du cent p efant,
autant pour les fanons aujji du cent, & feulement
hujt fo ls pour Vhuile ; le tout avec les nouveaux
fo ls pour livre.
BALENAS. Membre de la baleine , qui fert
à la propagation de l’efpèçe : ce qui eft particulier
à cette forte de poiiïon, qui eft le feul qui engendre
à la manière des animaux terreftrès.
Le balenas Cen aux mêmes ufages que ce qu’on
appelle fanons de baleine, ou baleine coupée ,
qui fe vend chez les marchands merciers.
BALINE. Efpèce de groffe étoffe de laine, d’un
très-bas prix , qui fert a faire des emballages.
Les balines ou emballages de la in e , paient de
droits d'entrée en Frarice, quinze fo ls du cent
pefant y avec, les fo ls pour livre.
BALISE, ( Terme de marine.) Marque ou indice,
qu’on met fur-les côtes de la mer, ou à l ’entrée
des ports, havres & rivières navigables, pour aiïiirer
la navigation , & indiquer la route que les vaifteaux
doivent tenir , pour fe garantir des dangers.
Les balifis font ^ordinairement des pièces: de bois
en forme de mâts, qui fout placées dans des lieux
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apparens. Quelquefois ce font de grands arbres
plantés d’une certaine manière, au nombre de deux
au moins, lefquels il faut prendre en ligne droite,
l’un cachant 1 autre ; en forte que les deux ne pa-
roifïent qu’un à la vue. C’eft cette manière d’entrer
dans les ports, -havres ou rivières, qu’en terme de
marine on nomme travers.
On appelle auffi bali f i , un tonneau vuide, &
bien clos , qui nage fur l’eau , attaché par une
chaîne ou corde, à une groffe pierre, ou à une
pièce de canon de fer rompu, qu'on jette au fond
de la mer, pour marquer les endroits périlleux.
Le véritable nom de cette b a lifi, eft tonne. Voye%
TONNE.
Les maîtres des vaifteaux marchands font obligés
de payer un droit dans les ports & paftages , pour
l’entretien -des bali f i s .
Le droit de balife ou b aliĉge, comme on le
nomme en quelques endroits, n’eft point réputé
avaries’, & doit être acquitté par le maître du vaif*
feau. Ordonnance de marine, août 1681, art. 9
du titre 7 du livre 3.
BALIVAGE , ou BATLLIVAGE. ( Terme
d'exploitation de bois.) C’eft le compte ou la
marque des baliveaux, qu’on doitlaiffer dans chaque
arpent de bois qu’on a coupés , ou qui font à couper.
L’ordonnance des eaux & forêts de F rance , régie
le balivage à feize baliveaux par arpent de bois
taillis , de l’âge' du bois qu’on coupe, outre les
anciens & modernes. ~
BALIVEAUX, ou BATLLIVEAUX: ( Terme
de commerce de bois.) Ce font certains pieds d’arbres
, dont le nombre eft réglé par les ordonnances
des eaux & forêts , que les marchands qui achètent
les bois fur pied „doivent laiffer par chaque arpent.
On appelle ordinairement baliveaux , les chênes,
hêtres & châtaigniers , qui font au-deflous de quarante
ans..
Les ordonnances des eaux & forêts, de François I ,
de 1515 & de 1518; de Henri I I , de 1 f 5 4 , &
de Louis X IV , de 1669-, enjoignent dé réferver
feize baliveaux par arpent, lors de l’exploitation
des taillis; lefquels baliveaux doivent avoir au
moins l’âge de dix ans ,. outre ceux des coupes précédentes
, & ne peuvent être coupés qu’ils n’aient
au moins quarante ans. Tout le monde convient aujourd’hui
que ces réglemens font contraires aux
réglés de la bonne phyfique , & par conféquent de
la faine politique fur l’amélioration des bois. Pourquoi
donc fe font - ils établis ? Pourquoi donc fe
font-ils maintenus avec tant d’empire, & quoiqu’avec
tant d’effets défaftrueux î
BALLE. Se dit des marchandifes enveloppées ou
empaquetées dans de la toile , avec plufieurs tours
de corde bien ferrés par-deflus , après les avoir bien
: garnies de paille, pour empêcher qu’elles ne fe
brifent, ou ne fe gâtent par les injures du temps.
La plupart des marchandifes qui vont aux foires,
& toutes celles qui font deftinées pour être tranf-
portées & envoyées dans les pays, éloignés., doivent
être en balles i car l’on ne peut prendre trop de
foin de leur emballage, pour en éviter le dépé-
riflèment.
On met toujours des marques & des numéros fur
les balles y afin que les marchands à qui elles appartiennent
, les puiffent plus facilement connoître.
Quand on d it, vendre des marchandifes fous cordes
en balles ou en balles fous cordes, c’eft-i-dire,
les vendre en gros fur la montre, ou échantillon,
fans les déballer, ni en Ôter les cordes.
On nomme porte-balles, les petits merciers qui
vont par la campagne , & qui portent fur leur dos
des balles de menue mercerie.
Une balle- mife de champs, eft celle qui eft
chargée, ou pofée fur fon côté le plus étroit.
On appelle marchandifes de balles , certaines
quincailleries, & autres efpèces de marchandifes qui
viennent de différens pays , particulièrement du Forez,
qui font ordinairement fabriquées par de met
chans ouvriers , & avec de mauvaifes matières. On
les appelle ainfi, pour les diftinguer de celles qu:
font de commande, oc faites de main de bons
ouvriers.
Une balle dé papier fe dit de plufieurs rames
mifes enfemble dans une efpèce de ballot. Il y a des
balles de plus ou moins de rames. Celles deftinées
pour Conftantinople, n’en contiennent ordinairement
que douze. Il n’y a guères que le papier aux
trois croiftans qu’on transporte en cette ville , &
qu’on fabrique à Marfeille , qui fe vende à la balle
celui à la couronne , & à la croifette, qu’on envoya
auffi au Levant, fe vend au ballon.
Une balle de de{, eft un petit paquet en papier
où il y a Une ou plufieurs douzaines de dez à jouer.
B a l l e , {en terme de paumier.) C*eft un petit
globe ou boule faite & couverte de drap, -pour jouer
à la paume. Son peloton doit être bien rond & bien
ficelé : le drap dont o n ia couvre doit être neuf , &
toute faite & couverte, elle doit être du poids de
dix-neuf eftelins ; le tout conformément aux ftatuts
des maîtres paumiers, qui y font appellés faifiurs
d'efleufs , pelotes & balles.
B alle de nï.oufquet, de piftolet, d’arquebufe
& autres petites aimes à canon.
Les balles de plombée de f e r y font marchandi-
' fes de contrebande, pour la fortie du royaume de
France, fuivant l’ordonnance de 1687 y titre 8 ,
art. 3 & tous les traités de paix , & en conféquence
fujettes â coiifîfcation ; & ceux qui en favorjfent la
fortie , aux amendes & autres peines portées par
lefdices ordonnances , qui n’ont jamais empêché les
étrangers de tirer autant de coups d’armes à feu
qu’ils ont voulu ; mais peut-être les François de leur
vendre , même en temps de paix, du plomb en
balles. Exemple femblable à mille autres, pour
caraélérifer l’efprit qui préfidoit à cette immenfité
de réglemens , dont le commercé eft enmaillotté
flans notre Europe „ fi juftement accufée par les
Commerce. Tome J.
Chinois., d e n’avoir en c o re e n fcience d’admin if-
ratio n , q u ’u n oe il p a rfa item en t o u v e rt.
Balle. S’entend auffi de c e rta in s paniers ou.
corbeilles, q u i fervent à emballer les m a rc h a n d ife s,
& à les m e ttre en balle. O n les n om m e p lu s o rd i-
a irèmen t bannes. Voyeç banne.
Les balles , paniers & corbeilles , paient en
France les droits d'entrée f u r le pied de s ix fo ls
la douzaine ; & pour ceux de fo rtie ■> feulement
deux fo ls , avec les fo ls pour livre.
Balle. E ft auffi u n e petite paille o u gouffe,
q u i fe rt de lég è re e n v e lo p p e au b le d , à l’a v o in e ,
8c autres g r a in s , & q u i s’en fé p a r e , e n les b a tta n t .
8c les van n an t. O u tr e l’u fage q u e l’o n fait de l a
balle des grains , p o u r la n o u rritu re des b e ftia u x ,
o n en a p p o rte auffi u n e affez g ran d e q u an tité a
Pa ris , p a rticu liè rem e n t de c e lle d’a v o in e , d o n t le s
p a u v re s gens fo n t des matelas & des traverfins. O n
.’a p p e lle o rd in a irem en t paille d'avoine , mais im p
ro p rem e n t,
B A L L ÏN . O n n om m e ainfi à Borde aux, à B ay o n n e ,
& dans le s autres villes de comm e rc e de la G u y e n n e ,
ce q u ’o n a p p e lle à Pa ris & a ille u rs , emballage. ^
A B a y o n n e , dans le n é g o c e des la in e s , o n d é d
uit le b a II in fu r c h a q u e balle ; ce q u i va d e p u is
on z e jufqu’â q u a to rz e liv r e s , fuivant q u e la to ile
du ballin eft p lu s o u moins groffe , o u la b a lle
plus g ran d e o u p lu s p e tite.
B A L L O N , qu’o n n om me auffi B A L L O T ,
C ’e ft dans le com m e rc e d u v e rre de L o rra in e , u n e
c e rta in e q u a n tité de tables de v e r r e , plus o u m o in s
g ra n d e s , fuivant / a q u a lité. L e ballon de verre
blanc co n tien t v in g t-c in q lie n s , à raifo n de fix
tables au lie n ; & le ballon de verre de couleur,
feulement d ouze liens & d em i, & trois tables au lie n .
Ballon. Ç ’eft auffi u n te rn ie de com m e rc e d e
p ap e te rie .. x
L e p a p ie r d e M a rfe ille , q u e l’o n n om me à la
crofieite , d o n t il fe fait u n g ran d déb it à C o n ftan tin
o p le , fe v end au ballon , c omp o fé de .v in g t-
q u a tre ram e s. L e ballon du p a p ie r a la co u ro n n e ,
q u i fe fab riq u e e n q u e lq u e s endroits d e P ro v e n c e ,
& q u i eft auffi trè s -p ro p re p o u r le n é g o c e d u L e van
t , où il fe vend p o u r p a p ie r de V en ife , n ’e ft
, q u e de q u a to rz e ram e s. '
B À L L O T . ( Petite balle o u paquet de mar-,
chandifi. ) O n le dit auffi qu e lq u e fo is des groffes
balles.
L e s ballots de q u e lq u e s efpèces de m archandifes
fo n t o rd in a irem en t compofés d’un c e rta in n om b re
de p a q u e ts , d’échevaux o u de p ièc e s. L e s ballots
de .fil de faye tte fo n t de q u in ze à dix -h u it p aq u e ts ;
ch aq u e p a q u e t de tro is o u q u a tre livres. I l e n eft
de m ême du ballot de y e rre , comm e o n l a dit c i-
devant a u m o t ballon , q u i eft le n om le plus ordin
aire q u e le s vitriers lu i d o n n en t.
B A L SA M U M . T e rm e la tin , qui fignlfie tou?
enfemble , & Y arbre qui produit le baume du
Levant 8c cette précieufe * gomme. L e s é p ic ie rsdroguiftes
fe ferv en t q u e lq u e fo is de ce m o t latin
’ F ' -T , ; ‘ £ 3