
» pefant, conformément nu tarif de î êc pal*
» le tarif de la douane de L y o n , 3 liv. 11 lois
» 6 deniers du quintal, poüï l'ancien droit , & 27
» fols 7 deniers pour la nouvelle réapréciation ;
» outre 6 liv. pour les anciens 4 pour cent, & 40
» fols pour leur réapréciation».
„« Le même tarif de Lyon parle aufli d’une fe-
» conde canelle , qu’il appelle candie courte, qui
» paye’' pareillement du quintal 47 fols 6 deniers ,
» anciennement taxés z fols 6 deniers de réapré-
» ciation ; & encore 3 liv. pour lefdits 4 pour cent,
» & 2,0 fols pour leur augmentation, avec les fols
» pour livre ».
C a n e l l e b l a n c h e , que quelques-uns nomment
cofius blave , cofius corticus,- ou corticofus , ou
écorce Wintherus, du nom de celui qui en a le
premier apporté en Angleterre. C’eft l’écorçe d’un
arbre de la grandeur d’un olivier , & qui croît en
abondance à faint-Domingue , dans la Guadeloupe,
& fur-tout dans l’ifle de Madagafcar, où les Infulai-
res l’appellent fimpi.
Cet arbre a des-branches menues , hautes, droites,
& fort garnies de feuilles délicates , fouples, d’un
verd naifîànt, & d’une odeur agréable 3 fon fruit eft
rond , & d’un très-beau rouge 3 l’écorce de cet
arbre , qui fe fèche comme celle de la canelle, eft
d’abord grisâtre , d’un goût aufli piquant que le
poivre1, d’une odeur de mufe, & qui blanchit én
léchant 5 le bois - en eft très-blanc , très-dur 3 &
brûlé , eft très-odoriférant.
De cet arbre , coule une gomme, que les marchands
droguiftes & épiciers nomment alouchi,
ou bedelium , & les habitans de Chalemboule ,
une des provinces de Madagafcar, litemanghifie.
Cette gomme eft noire par - deffùs , mais blanche
& grife en dedans 3 c’eft une efpèce de parfum qui
n’eft pas défkgréable.
La canelle blanche étoit autrefois fort rare â
Paris, & par conféquent fort chères prefentement
elle y eft très-commune, mais pëuSeftimée :.quelques
colporteurs la mêlent dans les quatre épicés , â
la place de la mufeade, dont elle a affez le goût.
C a n e l l e g i r o f l é e . C’eft a u f li l’écorce d’un arbre
qui croît au Brefil, & dans l’ifle de Madagafcar,
où il eft connu fous le nom de ravendfara. Les
Portugais l’appellent cravo de Marenhan, & il
s’en fait un allez grand commerce à Lifbonne,. d’où
les marchands épiciers & droguiftes de Paris tirent _
le plus ordinairement cette efpece d’épicerie.
Les feuilles de l’arbre d’où l’on enlèvç cette écorce .
aromatique font femblables à celles du laurier 3 fes
fruits font ronds, de la groffeur d’une noix de galle,
le de la couleur d’uné châtaigne, & ils renferment
un pépin qui a l’odeur & le goût du girofle.
L’écorce de la canelle giroflée, battue & pulvé-
rifée, eft fou vent fubftituée par les colporteurs au
véritable girofle, dont cependant elle n’approche
ni^par les qualités ni par le prix.
Pour la bien choifir, il faut qu’elle foit mondée
de fa première écorce^ mince, d un goût piquant &
aromatique, & le plus approchant qu’il fe peut de
celui de girofle aufli-bienque de fon'odeur.
Il y a une forte de bois que l’on nomme bois
de canelle y autrement, fafiafias , faxafras, ou
pervame.
CANEPIN. Cuir très-mince.& très-léger, qui fe
leve de deffus la peau du chevreau où du mouton,
après qu’elle a été paffée en mégie, ou en blanc 3
c’eft proprement ce que' les anatomiftes appellent
dans l’homme , Vépiderme.,
Paris, après Rome , eft l’endroit où l’on fçaic
mieux lever le canepin ; ce travail fe fait par les
peaufliers. Ceux de Rouen ont tenté plufîeurs fois
de le faire 3 mais ils n’ont pû jufqu’à préfent y bien
réuflir.
Les gantiers nomment ordinairement le canepin ,
du cuir de poule ; & c’eft de ce cuir dont ils fabriquent
la plus grande partie des gants de femmes ,
deftinés pour 1 été. Il s’en employé aufli beaucoup
à faire des éventails. Le canepin de chevreau eft le
plus eftimé pour la ganterie , particulièrement celui
de Rome.
CANESSE DE MORE. .Sorte de fo ie que les
Hollandois apportent des Indes Orientales. Il y en
a de deux fortes , la meilleure & la commune. La
meilleure fe vend â Amfterdam a i fols de gros ,
& la commune 18 fols 7. La bariga de more en eft
aufli une efpèce.
^ CANETILLE. C’eft un morceau de- fil d’or ou
d’argent tra it, fin ou faux , plus ou moins gros,,
qu on a tourné fur une longue aiguille de fer , par
le moyen d’un rouet 3 enforte que le morceau de
fil fe trouve formé comme une efpèce de long tire-
bourre très-ferré & très-menu. -
La canetille s’employe dans les broderies , crépines
& autres femblables ouvrages. Les bouquetières
s’en fervent aufli à lier leurs bouquets.
Quoique la canetille faffe une portion du métier des paffemenders-bout-onniers , ce font cependant les
tireurs d’or qui en fabriquent le plus. Lorfque la
canetille eft platte & luifante, ayant été applat^e
entre deux roues d’acier , on l’appelle du bouillon ;
& ce bouillon entre aufli dans la çompofition des
crépines & des broderies.
« Les canetilles payent en France, par le tarif
»de 1664, les droits de fortie fur différens pieds 3
» feavoir, les canetilles d’or» & d’argent,. 3 liv. 4
» fols de la livre pelant 3 & les canetilles aflifes
» fur draps & étoffes de fo ie , 4 6 fols aufli de la
» livre. »
» Les droits des canetilles d’o r, fixés par le tarif
» de la douane de Lyon , font de 3 liv. pour l’an-
» cien droit, & de 5 fols pour la réapréciation, avec
» les fols pour livre. »
CANETTE ou CAVETTE. Vêtit p o t , qui ferc
à mettre des liqueurs. Il y en a de /terre , qui viennent
de Hollande , & qui fervent à boire de la
bière 3 d’autres , qui font d’étain, qu’on fabrique
en France. Les unes & les autrés entrent dans les
cargaifons que l’on fait pour les çôtes d Afrique ^
ailles Européens vont faire la traitte des Nègres.
♦CANEVAS. Toile écrue très-claire , de chanvre
où de lin, tiffue régulièrement en petits carreaux.
On s’en fert pour les ouvrages de' tapifîèrie a 1 aiguille
, en paflànt par les intervalles ou carres, des
fils d’or.,~ d’a r g o t , de foie & de laine» ^
Prefque tous lès canevas à tapijfefie , que l’on
voit à Paris, fe fabriquent aux environs de Mont-
fort-l’Amâury, particulièrement en un endroit que
l ’on nomme, le DÆefnil.
Il s’en fait de gros, de moyens & de fins 3 les plus
fins , pour l’ordinaire , font de lin & les autres de
chanvre. Il y a de l’uniformité dans la longueur des
pièces de canevas -, étant toutes' de quarante-cinq
aunes de long , mefure de Paris. Il n’en eft pas de
même de leurs largeurs, qui font bien différentes
les unes des autres , s’en faifant d’un quart , d’un
quart & demi, d’une demi-aune , d’une demi-aune
Un feize , d’une demi-aune demi-quart, de deux
tiers , de trois quarts, de trois quarts & demi, d’une
aune & de cinq quarts d’aune, aufli1 mefure de Paris.
Il s’en fabrique cependant quelques-uns de trente
à quarante-cinq aunes de long., fur deux aunes de
large , mefure de Paris 5 mais les ouvriers n’en font
point de cette efpèce , qu’ils ne leur foient commandés
par les marchands. .
Quoique les canevas à tapi fie rie ne paroiftent1
pas un objet èonfîdérable dans le commerce , on ne
laiffe pas néanmoins , outre la confommation qui
s’en fait â Paris & dans les autres bonnes villes du'
royaume , d’en faire quelques envois dans les pays
étrangers, particulièrement en Angleterre , en Allemagne
, en Pologne & dans quelques endroits du
Nord.
« Les canevas à tapijferies payent en France dé
» droits d’entrée , 4-liv. du cent pefant & de droits
» de fortie, comme toile de chanvre , 3 liv. ïo f.
» aufli du cent 5 feavoir , pour l’ancien droit, 3c f.
» & 4 f. pour la traite domaniale, avec les fols pour
» livre. »
C a n e v a s . Eft aufli une groffe toile de chanvre
écrue , un peu claire, qui fe fabrique dans le pays
du Perche, dont on fe fert à faire des piqueures de
corps de jupes , & d’autres hardes à 1 ufage des
femmes. Ces fortes de toiles ou canevas , ont deux
tiers & demi de large, & les pièces contiennent depuis
foixante, jufqu’â foixante-dix aunes de long ,
mefure de Paris 3 ils fe vendent â l’aune courante.
Il fe fait à Vimoutiers en Normandie, une forte
de toile , à laquelle on donne pareillement le nom
de canevas.
C a n e v a s . Eft encore'le nom que l’on donne à
une efpece de très-groffe toile de chanvre , écrue ,
qui s emploie à faire' des torchons. Cette forte de
toile, qui fe fabrique en Normandie , aux environs
-d Alençon , & dans le Perche , vers Mortagne , contient
ordinairement foixante aunes la pièce , & fa
largeur eft d’une demi-aune & un douze , mefure de
Paris,
jToutes ces fortes de canevas payent les droits
de fortie fu r le pied de toiles de chanvre.
C a n e v a s , ou c a n e f a s . C’eft ainfi que les Hollandois
nomment certaines grojfes toiles de chanvre
très - fortes & très - ferrées , qui fe fabriquent chez
eux , & dont ils fe fervent à faire des toiles de navire.
Ces efpèces de toiles fe vendent par rouleaux , ou
pièces d’environ vingt-huit aunes de long , fur près
de deux tiers de large , mefure de Paris. Les Fran-
çois n’en tirent que rarement, pour ne pas dire point
du tout.
Il faut remarquer qu’en Hollande on y appelle
fouvent canevas , ou canefas , les toiles â voiles
qu’on y envoie de France.
CANEVASSIÈRE. C’eft une des qualités ou titres
qui eft donnéap&ux marchandes lingères de Ra-
' ris , par leurs ftarats & lettres de maîtrife. A Lyon
\ on nomme marchands canehaffiers , ou canevafi
fiers , ceux qui font négoce de greffes toiles. Voy*
LINGER*
* CAN GETTEo Sorte de petite ferge qui fe fabrique
dans quelques endroits delà baffe Normandie, particulièrement
à Caen , d’où cette, étoffe a pris fon nom*
Elle fert â faire des habits au petit peuple, étant
honnête, d’un bon ufage , & d’un prix très-modique.
La manufacture de cette étoffe étoit autrefois très-
confidérable à Caen , & il s’y en fabriquoit jufqu’à
dix-huit mille pièces par an. En 1669 cette'fabrique
fe trou voit réduite à moins de fix mille pièces, à
caufe des différentes augmentations de droits qui y
avoient été mifes par divers tarifs arrêtés au confeil*
Sur la repréfentation des maires & échevins de Caen,
avant de faire droit fur la nomination defdites im-
pofitions , il fut ordonné par arrêt du mois d’avril
de la même année , qu’il feroit*dreffé procès-verbal
de la caufe du déperiffement de cette manufacture
pour y pourvoir : ce qui ayant été fait, une partie
des droits a été fupprimée , & la manufacture des
cangettes en quelque forte rétablie & renouvellée
dans la ville de Caen & fes fauxbourgs , où il continue
toujours de s’en faire un grand commerce.
CAN ICA. Sorte d’épicerie qui Croît dans l’ifle de
Cuba. C’eft une efpèce de canelle fauvage, mais
dont le goût approche plus du clou de girofle , que
de la vraie canelle. On s’en fert aufli dans la médecine
, où on la fubftitue à la cafte. Elle eft d’un afîèz
bon débit dans les ifles Efpagnoles.
CANIF , ou CANIVET. Petit couteau d’acier,
très tranchant, dont on fe fert pour tailler les plumes
j ceux de Paris & deTouloufe font les plus
eftimés..-
« Les canifs & canivets payent en France les
» droits d’entrée & de fortie comme mercerie 3 fa-
» voir , 1 0 liyres du cent pefant à l’entrée , & 3 liv.
» à la fortie 3 même feulement 1 livres , s’ils font
» deftinés pour les pays étrangers, conformément
,»( à l’arrêt du 3 juillet 169% ». 1 CANIFICE. Quelques droguiftes de province appellent
canifice, ce qu’on nomme plus ordinairement
çaffe en bâton, c’eft-à-dire, qui n’eft pas mondée.