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dans la Méditerranée , depuis le commencement
d’avril jufqu’à la fin de juillet.
Au baftion de France , il s’en pêche une afîèz
grande quantité fous la direction d’une compagnie
établie à Marfèille.
Il n’y a proprement que trois fortes de corail,
le rouge, le blanc, & le noir 3 car pour le couleur
de rofe, ou de chair , il paffe pour la même efpèce
que le rouge.
Le corail blanc eft le plus rare , & le- plus
cher 3 mais c’eft le rouge que l’on employé ordinairement
en médecine. Il faut le choifir gros , uni j
i&c luifant, en belles branches, d’un beau rouge ;
& fur-tout qui ne foit couvert d’aucune matière,
. tartareufe.
Il y a une efpèce de corailhhnç. , qui eft percé
de différens trous 3 & un corail noir , qu’on nomme
ahtipathes , qui ne paroiffent pas de la même
nature des autres ; mais ils ne font d’aucun ufage. '
On tire du corail rouge, une teinture de magif
tère j & un fel 3 & en le broyant fur un marbre ,
on en fait de petits trochifques, qui eft ce qu’on appelle
corail préparé.
Mais il n’y a plus guères que ceux qui font encore
entêtés des remèdes , où l’on fait entrer les
perles , qui fè fervent de cette préparation de
corail.
Quelques-uns lui attribuent des vertus particulières
, comme d’arrêter fiibitement le fang, de défendre
les maifons de la foudre, & d’en éloigner les
mauvais génies : mais pour ajouter foiâ toutes ces
qualités fabuleufès, il faudroit être plus que crédule,
pour ne rien dire de plus fort,
Ce qui eft certain, c’eft qu’on en employé beau^ j
coup à faire dès colliers , des chapelets , 8e d’autres
ouvrages précieux, propres à orner les cabinets des
curieux ; & que plufieurs nations en font une eftime
toute particulière, fîngulièrement les Japonois qui
le mettent au-defïùs de toutes les pierres les plus pré-
çieufès,
« Le corail blan'c & rouge , qui ne vient ni de
» Barbarie , ni du Levant, paye en France les droits
» d’entrée , conformément au tarif de 1^64, 5 1.
>> du cent pefant : Et lorfqu’il vient du Levant & de
» Barbarie, il eft du nombre des marchandifes fur lef-
» quelles, fuivant l’arrêt du i? août 1Û8? , il doit,
» être levé vingt pour cent de leur valeur.»
« Les' droits que paye le corail à la douane de
» Lyon, font différens , fui van t fa qualité ; fçavoir : »
w, ^ ef i ora^blanc & rouge, non ouvré, 13 f. 3 d.
P d ancienne taxation du quintal Se 40 fi pour les
» quatre pour cent. »
« Le corail taillé ôHMfcoeuvré , paye * liv. du'
y> quintal. »
Le corail fait une partie du commerce des Mar-
feillojs.^ Il n y a même préfèntement qu’à Marfeille
& à Gènes qu’on en faite des bracelets & des colliers
, qui fe débitent afîèz bien dans tout le Levant.
Outre le corail rouge & le corail blanc, qui font
les plus ordinaires, il y en a encore de cojfteur de
COR
rofè , de couleur de chair, de moitié rouge & moitié
blanc , de feuille morte, & de gris de lin frifé 5 mais
ce dernier vient de l’Amérique , les autres étant ordinairement
pêchés dans la Méditerranée, le long des
côtes, de Barbarie.
Corail. Il y a une efpèce de bois,, auquel on
a donné en Europe le nom de bois de corail, à
caufe de la vivacité de fa couleur , fort approchante
de celle du corail, plante maritime fi eftimée.
Ce bois croit dans les ifles de l’Amérique , fur-
tout dans celles que l’on appelle U s ifle s d u V e n u
Quelques marchands droguiftes le mbftituent au
bois de Santal 3 mais il n’a aucune de fes propriétés ,
que fa couleur. Le bois de c o r a i l eft propre aux
ouvrages de tour & de marqueterie.
Il y a encore aux ifles deux efpèces d’arbres ?
qui ont ce même*nom, qu’on leur a donné , à caufe
de leurs fruits qui font rouges comme du corail 9
a la réferve d’une petite tache noire à l’endroit où
eft le germe.
Ce font ces fruits que l’on appelle chez les marchands
épiciers & droguiftes , pois rouges , ou
pois de VAmérique, qui font extrêmement amers,
& que quelques-uns prétendent qui ont la propriété,
trempes dans le citron , de fouder l’or & l’argent »
comme le borax.
Corail de jardin. C’eft le nom que l’on donne
au piment, ou poivre de Guinée.
CORALINE, ou MOUSSE MARINE, en latin
mufius mari nus. Eft une efpèce de plante, qu’on
trouve attachée aux rochers , aux coquilles, & même
au corail. Elle n’a point de tige ; mais fes branches
forçent immédiatement de la racine. Il n’y a que
celle qu’on pêche au baftion de France, qui ait quelque
ufage dans la médecine 3 encore n’y en a-t-elle
guères : on lui croit pourtant la propriété de faire
mourir les vers des enfans , étant prifè en poudre :
elle fèrt auffi pour l’ornement des ouvrages de
rocaille.
Coraline. On nomme auffi de la forte , en quelques
endroits du Levant ,. une chaloupe légère ,
dont fe fervent les corailleurs pour la pêche du
çoraiL C’eft ce qu’on appelle un fa t t eau au baftion
de France.
CORDA. Efpèce de grofTè fèrge croifée & drapée,
toute.de laine , qui n eft propre qu’à vêtit les
perfonnes de baffe condition. Quelques - uns lui
donnent le nom de pinchina , quoiqu’elle n’aie
qu’un rapport fort éloigné à l’étoffe qui porte ce
nom.
L’article XIII de l’arrêt du confeil d’état du
r o i, du 27 avril 1706, fervant de réglement pour
la manufacture des draperies de Romorentin, porte :
que les ferges croifées & les cordas gris de fer, &
.autres couleurs, feront compofé,es de cinquante-fix
portées de trente-deux fils c h a c u n e , & trente-deux
aunes d’attache de long, & feront fabriquées dans
des lames & rots d’une aune & demi-quart, les libères
comprifes, pour être au retour du fçmjon, d’une7
fiunç
COR
aune de large, & de vingt à ' vingt-deux auncS de
long.
CORDAGE. Signifie en général toutes fortes de
cordes. -
Cordage étuvé.'Eft celui qui ayant été mis dans*
une étuve, ou lieu bien chaud, a reffuyé & jetté
toute fon humeur aqueufe.
Cordage' blanc. Eft du cordage qui n’a point
encore paffé par le goudron.
Cordage goudronné en fil. Eft du cordage fait
de fil de carret, qui a voit déjà été goudronné.
■ Cordage goudronné en étuve. Eft du cordage
qui a paffé par le goudron chaud, en fortant de
l’étuve. Chaque quintal de cordage peut prendre
^environ vingt livres de goudron.
Cordage refait. Eft du cordage fait avec des ;
cordes dont on’s’eft déjà fervi. Le cordage tout-à-
fait vieux , eft propre à faire de fétoupe , pour
calfater les coutures des yaiflèaux.
Cordage de rechange; Eft du cordage qu’on
met en réferve dans les navires , pour s’en fervir au
défaut de celui qui eft en place.
Quand on dit, qu’un cordage eft de fix- pouces,
cela doit s’entendre , que le cordage a fix pouces de
circonférence ou de tour. Un cordage de foixante
fils, eft un cordage dont la grofïèur. eft formée de
foixante fils de carret:.
Le cordage e ft’compofé pour l’ordinaire, de
filafïe de-chanvre : il s’en fait un commerce confi-
dérahje à Amfterdam. Ceux qui font compofés de
chanvre de Conifberg, font eftimés environ vingt
pour cent de plus , que ceux qui font faits de chanvre
do Mofcôvie. Il y a des infpe&eurs établis à
Amfterdam ; pour-les cables & cordages, de même
-que pour les chanvres. Ils fe vendent àu poids, &
l’on déduit un pour cent pour le bon poids 3 &
de-plus, un pour cent de la valeur pour le prompt
paiement.
« Suivant le tarif de 1664, les droits d’entrée Se
» de fortie du royaume, & des provinces réputées
» étrangères, en doivent être payés3- fçavoir , pour
» l’entrée, à raifon'dè 1? fols du cent pefant, &
» pour la fortie, fur le pied de 4 0 fols auffi du cent
» pefant ».
C’eft une chofe prefqu’inconcevableque la quantité
de cordages qu’il faut pour agréer un vaiffeau.
Chaque cordage a fon nom & fon ufage particulier.
Si.les marchands , négocians & autres , qui fe
trouvent dans les occafions d’armer ou d’équiper dès
navires pour aller en marçhandife ou en courfe ,
foit pour leur compte, foit pour celui d’autrui ,
ont befoin de plus grandes lumières fur cette matière,
ils pourront avoir recours au Dictionnaire de Mariné!
Cordage. Se dit auffi de la manière ou dè l*&rt.
de fabriquer les cordes. Ainfi I’pn dit : cç cordage
eft bienfait, il eft boii, pour faire entendre qu’il eft
bien travaillé., qu’il eft uni & retors comme il faut.
Lé cordage ne le fjit qu’à force de bras, de roues;
fk. de machines, •
■ Quoique ce foit polir l’ordinaire les maîtres ecf-
Cominerce. Tome J . Paru I L
G O R 73T
diers, qui faffent le négoce des cordes , cordage:. Se
ficelles ; néanmoins les marchands merciers de Paris
font en droit d’en pouvoir vendre, fuivant l’article t 2
de leurs ftatuts du mois de janvier 16 13. Il eft: auffi
permis aux marchands épiciers , de vendre de ha
ficelle.
Cordage, en fait de marçhandife de b© 'étriller
, fe dit du mefuragé des bois de Corde.
A P a r is, il y a des officiers de p o lic e de v ille ',
q u e l’o n n om m e j u r é s m o u l e u r s d e b o i s , q u i fon* p.répofés p o u r être p réfens dans las chantiers & fur les p o r ts, lo rfq u e l’on -y fait le c o r d a g e , o u mefiir* rage des. b ois , afin de tenir la m ain à ce q u e les?
m archands le faffent fid èlem g e o is n e p u iffen t être trom p ése.n t, & q u e le s bou rC
o r d a g e . Se dit encore parmi les emballeurs,
de la corde qu’ils, ont liée • ou garotée autour des
balles, balocs , caifles & paquets de marchandifes.
.Ce terme fe joint ordinairement au mot d "emballage.
Ainfi l’on dit : il y a tant pour le cordage & emballage
de ce:te marçhandife , pour faire entendre qu’il
faut tant ou qu’il a Coûté tant, pour la corde, la
toile , la paille & la peine de l’emballeur.
Le c o r d a g e ' Se e m b a l l a g e des marchandifes eft
un article, que les marchands & les commifnonnairc-s
ne doivent point omettre dans les factures, ou mémoires
de Irais qu’ils envoient à leurs correfpondans
ou çommettans'3 car ce font des débourfes qui doivent
être confondus avec le prix de l’achat des ma»?
çhandifes, lorfqu’on en fart la vente ou le débit.
- C O R D E . S e dit ordinairem ent de p lu fîea rs fils fdeem cbhlaen, vpraer, leq um’uony ecno drd’uienre rao ucaeb. les .011 to rtillés e a -
Lorfque la corde eft d’une groffeur extraordinaire,
on la nomme cable ; & quand elle eft exîrêr
Hiement menue , on l’appelle ficelle.
On fait des fangîes de corde , dont les tapiffiers ,
bourreliers & felliers, font une ttès-gbinde confonv
inacion. E n E fp agn e & en C a ta lo g n e, o n en fab riq ue des efp èces de fouliersf, dont il fe fait un' très - o-rand
ufage dans le pays , &■ dès ep v o îs confid érables dans le s In d e s, jufqu’à en ch arger des navires.entiers. L es
E fp agn ols le s n o m m en t a l p a r g a t e s , & le s C atalan s,
e f p a r d i l i e s . d«r oLitess dc’eonrtdraeég efus i■S lee f ipc ieeldl e ds e p a ’ern. t en F ra n ce le s & ceu x de fortie à raifon de 4 0 hu cen t pefant', r. « L e ta rif de là dou ane de L y o n co n d e nt auifi divers droits, que les co rd es y p.aient;, fu iv ant leu r ql’ta liié ,. Fc;ivoir : d«’: L es c o rc.l e s étra n g èfes’, 3 fi ê' f en. du qu intal ancien ne taxation , & 4 fois de n o iiv e Ile réap
t éciation.''
Lès c o n t e s du royau m e , 2.1.. d’an cien s d ro its,
b 8ç 3 f. de nou veau x.
, « L es cordes- a p p ellees carrajfes, 7 f* 6 den. T- » b a lle 3 'd V u cien n é taxation , & 2 f. dè là n o u v elle
« L e s cordes {im p lem en t aiiifi n o m in ees -, 7 1.
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