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c'eft celui que Ton vend ordinairement pour Y a f-
p a lh th e .
Le plus grand ufage de ces deux fortes d’a fp a -
lathe, qui font trè s-peu connus, & très-rares,
eft pour la compofîtion des' trocliifques d’Hedy-
croum.
Le troifième bois d’a fp a la th e , eft le bois de
rofe , ou de Rhode , qui fignifie la même choie en
G re c , & que quelques - uns confondent aufli avec
le bois de Chypre. Ce bois eft très-commun. Voye{
ROSE , BOIS.
Quelques auteurs ajoutent un quatrième a fp a -
la th e , qui a l'écorce cendrée , & le bois rouge.
L'odeur , qui eft très-forte, frappe l'odorat aufli vite
& auili vivement que le cajîorcum. Il jette des
branches en forme de farment , & il eft quelque
peu épineux.
Il y aufli plufîeurs plantes à qui on donne le même
nom, & qui font des elpèces de celle qu on appelle ■
genifta fpariium.
L 'a fy zh xum p a y e en France les droits d'entrée
f u r le p ie d de tro is livres le cen t p é f a n t , & les
n o u v e a u x fo l s p o u r liv r e . _
ASPHA'LTUM, ou BITUME DE JUDÉE.
.Ce bitume fe tire du lac Afphatique , autrement
mer morte, dans la Judée.
Ce lac, fi' fameux dans l'écriture fainte, & qui
eft encore un terrible monument de la jufte punition
de Sodome & de Gomorre, & des autres villes' con-
fumées par le feu du ciel, ne nourrit aucun poif-
fon , & tue même, par l'extrême puanteur de fes
exhalaifons, les oifeaux qulpaflent par-defFus : mais
fur la fuperficie de fes eaux , nage une .efpèce de
graille noirâtre , que les Arabes recueillent, & qui
fert à goudronner les vailfeaux au lieu du bray, du
goudron & de lapoix , que les Européens emploient.
Cette graillé eft le véritable a fp h a ltum , dont
les juifs fe fervoien: autrefois pour embaumer leurs
morts , & qui eft encore d'uh allez grand ufage en
France, foit dans la médecine, où il entre dans la
eompofition de la thériaque; foit pour faire ces-beaux
vernis noirs, qui imitent fi bien ceux de la Chine.
U a fp h a ltum eft d'un noir luifant, fi femblable
£ la poix noire de Stokolm, qu'il n'y a que la
mauvaifc odeur de cette poix , & la dureté de
X a fp h a ltum , qui puiflfent en faire faire la différence.
On le fofiftique quelquefois, en y mêlant de la
poix ; & c’eft ce qu’on appelle p i f a fp h a ltum a r tific
ie l. C'eft encore par la puanteur de l’odeur ,
& par le vilain noir de cette drogue , que l'on
découvre la tromperie.
L ’alphaltum p a ie en France de d ro its d 1 entrée ,
c in q livres du cent p é fa n t, & les nouveaux fo l s
p o u r livre.
Asphaltum. C’eft aufli une elpèce de pierre ,
ou de m a tilre m in é ra le , qui fe trouve dans la vallée
de-Sydim en Afie, près l’ancienne Babylone ; &
dont depuis le commencement du dix-huitiéme fiécle,
pn a découvert une mine dans le çomtç de Neuf-
çh â te l, en Suifle.
ASP
Cet ajphàltum minéral a diverfes propriétés.
i°. Préparé avec d’autres matières , on en fait
un excellent ciment, incorruptible à l'air, & impénétrable
à l’eau.
z°. On compofe avec l’huile , qu'il eft facile d'en
tirer, une efpèce de bray ou de goudron , propre à
calfater les vaiffeaux & bâtimens de mer & de rivière,
qui les garantit mieux des vers que lès drogues ordinaires
dont on fe fert pour le calfat, &. qui
réfifte davantage aux impreflions de l’eau douce &
de l’eau falée.
3°. E n fi n fo n huile employée toute feule , ou
mêlée dans quelques remèdes topiques', a diverfes
vertus particulières , qui font qu’on s’elr fert heuréù-
femenc dans la médecine & la chirurgie, pour la
guérifon de divers maux , fur-tout pour celle des
ulcères, & de toutes les maladies qui furviennent
| la peau'.'
Il y a bien de l’apparence que ïe bitume, dont
Hérodote | & après lui tous les anciens, difent qu'on
avoir fait la liaifon des pierres des célèbres murs de
Babylone, qu’pn mettoit au nombre des fept merveilles
du monde , n'étoit autre chofc que Y afphaltum
de Sydim, qu'on appelloit Amplement bitume 9
à caufe de la nature bitumineufe & oléagineufe du
ciment qti'o'n en; compofoit.
Cet afphaltum Àfîatique , ou Babylonien , eft
allez rare en Europe, & particulièrement en France
| où celui qui y entre , paye les droits fur le pied
A'afphaltum de Syrie, autrement, de bitume de
Judée , dont on a parlé ci-deffus. Voyeç Varticle
précédent.
ASPIC. ( Plante qui croît* en abondance dans
le Languedoc & dans la Provence ,■ fur-tout fur la
montagne de la Sainte-Baume. )
C’eft une efpèce de lavande, allez femblable à la
lavande de nos jardins, tant pour la fleur qui eft
bleue, que pour la figure & le verd de là feuille.
Les botaniftes l’appellent lavande mâle , enLatin,
lavendula - mas. Ils lui donnent encore d'autres
noms, comme fpica-nardi , nardus italica , ou
pfeudo-nardus.
L’huile à’afp ic, dont les peintres , les maréchaux,
& autres ouvriers fe fervent, & qui eft de quelque
ufage en médecine, où elle entre dans plufieurs
compofitiohs galéniques, eft tirée des fleurs, & des
petites feuilles de cette plante. Cette hüîle eft fort
inflammable, & quand elle eft en feu , il eft pref-
qu'impoflïble de l’éteindre.
La véritable huile A'afpic eft blanche , d’une
odeur aromatique ; & il, n'y a qu'elle feule qui puifle
diffoudre le fandarac ; ce qui la fait aifément recon-
noître d’avec celle qui eft contrefaite, & qui n'eft
que de l’huile de thérébentine mêlée avec un peu
d’huile de pétrolle.
ASPINY, ou ESPINES ANGLIERES. ( Drogue
qui fert à la médecine. )
Par le ta r if de la douane de L y on , Vafpiny
paye trois livres dou^e fo ls f ix deniers le quintal
pour Vancien droit i lé doute foU pour les quatre
A S P AS S
pour cent, aufli anciennement impofés & actuel-
lement les nouveaux fo ls pour livre.
ASPIRANT. ( Celui qui afpire à quelque chofe,
qui veut y parvenir ). Il fe dit particulièrement des
apprentifs, qui veulent devenir maîtres , foit dans
les fu. corps des marchands de Paris , foie dans les
communautés d’arts & métiers.
A s p ir a n t a la m a ît r is e dans les fix corps des
marchands de Paris, étoit celui qui ayant l’âge requis,
avoit fait fon teins d’apprentiiïage, fervi chez les
maîtres, 8c afpiroit à fe faire recevoir maître lui-même.
Perfonne ne pouvoir afpirer à -être reçu marchand,
qu’il n’eut -vingt ans accomplis , & ne rapportât le
brevet & les certificats de fon apprentiffage, & du
fervice qu’il avoit fait depuis chez les maîtres. Si le
contenu aux certificats ne fe trouvoit pas véritable.,
Vafpirant fer oit déchu de la maîtrife ; le maître
d'apprentiflàge, qui auroit donné fon certificat,
condamné en cinq cent livres d’amende; & les
autres certificateurs , chacun en trois cent livres.
Uafpiretnt à la maîtrife devoit être interrogé fur
les livres & regiftres à parties doubles & à parties
Amples, fur les lettres & billets de change, fur
les régies d’arithmétique, fur les parties de l’aune,
fur la livre & poids de marc, -fur lès mefures & les
poids, & fur les qualités des marchandifes , autant
qu’il doit convenir pour le commerce dont il entendoit
fe mêler.
Il étoit défendu aux particuliers & aux communautés
, de prendre ni recevoir des afpirans, aucuns
préfens pour leur réception, ni autres droits, que
ceux qui font portés par les ftatuts , fous quelque
prétexte que ce puifle être, à peine d'amende, qui
ne peut être moindre de cent livres. Défendu a
l’afpirant de faire, aucun feftin, d peine de nullité
de fa réception.
Outre ces réglemens généraux, extraits des articles
; , 4 & 5 , du titre premier de l’ordonnance 1
de 1673, chacun dés fix corps des marchands en!
avoit en particulier, foit pour le tems d el’appren-
tiiïage, foit pour celui du fervice chez les maîtres,
foit enfin pour le chef-d’oeuvre, auquel il n’y en
avoit que quelques-uns qui fufîent fournis.
Quoiqu’on ait rétabli les corps & communautés
de marchands & d’ouvriers, fupprimés en 177 5 >
on n’a pas remis en vigueur cette foule de ftatuts
bifares, que chacun s’éioit donnés f avant la fantaifie
des rédacteurs. On a promis d’en faire de nouveaux,
que le progrès des lumières doit rendre nrès-difliciles à
rédiger. On a réduit par provifion tout l’ancien
appareil, au paiement d’un brevet & d’une réception.
L’étendue & les limites des privilèges exclufifs
de chacune des corporations font demeurés au pouvoir
de l’adminiftration. Par la confiance avec laquelle
on s’en tient à maintenir cet é ta t, il paroîtroit qu’on
n’aurpit eu d’autre bu t, en faifant revenir le légiflateur
fur fes p as, q
& des frais de réc
d’afliirer le paiement du brevet
>tion.
ASPRE. ( Petite monnoie d'argent , qui fe
fabrique & qui a cours qui dans tous les états du grandfeigneur.
) Elle vaut un peu plus que huit deniers
tournois. Quand elle eft de bon a llo i, on n’en
donne que quatre-vingt pour l’écu de France de
foixante fols ; mais comme il y en a quantité de
faufles, que les bachas & les juifs font faire dans
les provinces éloignées, on ne les reçoit le plus
fouvent, que fur- le pied de fix deniers; & alors il
en faut fix vingt pour l’écu.
Evaluation de diverfes monnoies qui ont cours
dans les états du grand feigneur, fu r ie pied de
Vafpre, à prendre l'afpre pour n eu f deniers de
France.
Trente-cinq afpres valent vingt-fept fols de
France.
Un fequin de . Venife , cent foixante afpres, ou
fix livres tournois.
Une réale d’Efpagne, quatre-vingt-fix afpres 9
ou trois livres tournois.
La réale de l’Empire , quatre-vingt-deux afpres.
La richedale de Hollande , foixante-dix afpres.
Un fequin de Turquie, cent foixante afpres, ou
fix livres de France.
Un fequin commun de Turquie , cent cinquante
afpres, ou cinq livres quinze fols de France.
Un hongre , comme le fequin commun de Turquie.
A sp r e . Eft aufli une monnoie de compte, & les
livres fe tiennent à Conftantinople, & dans les
échelles du levant, en piaftres au bouquet, en
medins & en afpres.
ASSA DOUX. L’on nomme ainfi quelquefois
le benjoin. Voyez benjoin.
A S S A F O E T I D A , ou AS A FOETIDA*
( Gomme qui fe tire d’une plante , qu'on appelle
en Latin laferpitium, dont la tige refïèmble à la
■ feruîe, & les feuilles à l'ache, & qui porte une
graine large. )
Cette gomme-, que les apothicaires, pour abrég
er, appellent Amplement Xafer, fe trouve rarement
pure , & fans être fophiftiquée.
Pline , Théophrafte , & les autres anciens ,
qui en ont parlé, témoignent tous également ,
qu’elle étoit en grande eftime de leur tems-, qu’eUe
s y vendoit au poids de l’argent , & que les empereurs
même la mettoient au nombre des chofes les plus
précieufes , dont ils remplifloient leurs tréfors.
Il ne paroît pas que cette defeription, que
M. Furetiere a pris du chapitre 3 du 15?e. livre
de l’Hiftoire naturelle de Pline , mais qu’il a fort
embellie, convienne à Yajfa foetida , que vendent
préfentement nos droguiftes, on du moins il faut qu’il
y ait quelques-unes de fes vertus que Ton ne con-
noifle plus.
V ajfa foetida d’aujourd’h u i, qui n'a plus guère
d’ufage que pour les maréchaux, qui en confom-
ment beaucoup , eft une gomme qui coule pendant
les grandes chaleurs, d’un petit arbriflèau, qui a les