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gne , le pliage defdites toiles qui a moins d’une
aune de longueur.
COUSSIN. Oreiller , ou carreau.
CO U ST. Ancienne ortographe qu’on ne fuit plus.
On dit : coût ou prix ; coûtant ou prix coûtant ;
coûter ou valoir un certain prix.
COUSTUME. Voyez COUTUME.
COUTEAU. Uft enfile fervant à la table , fait d’un
fer acéré , & tranchant du côté qui doit fervir à
couper. Il y en a de plufieurs formes ; comme des
couteaux plians , à reflort & fans rèflort, des couteaux
à gaine & quantité d’autres.
On fe fert de couteaux à tant d’ufages, qu’il fe-
?oit trop long de les rapporter tous ici : on va feulement
expliquer les principaux de ceux qui fervent
• dans les manufadtures , ou aux artifans des différais
•arts & métiers , dont ileft parlé dans ce Dictionnaire.
. C’eft du mot de couteau , que la communauté des*
couteliers a pris fon nom.
« Les couteaux, de toutes fortes de façons & pays,
» payent en France les droits d’entrée & de fortie ,
» comme mercerie } fçavoir :
» Pour droits d’entrée , 10T. du cent pefant, fui-
» vantl’arrêt du 3 juillet 1692.
» Et pour droits de fortie , 3 1. conformément
» au tarif de 1664, s’ils ne font pas de fabrique
» Françoife, mais feulement 2 1. s’ils en font, &
» qu’ils, foient déclarés & deftinés pour les pays
» étrangers, à quoi ils ont été réduits par le même
» arrêt du 3. juillet.
» A l’égard dés droits de la douane de Lyon , les
couteaux de Tiers , & autres , payent 17 f. 6 d.
» d’ancienne taxation , & 5 f. de nouvelle réapré-
y> cmtion , de la charge. »
CouTEAUx.On appelle à Conftantinople, premiers
couteaux, les peaux de boeuf, ou de vache, qu’on
leve de deflus ces animaux, ' depuis le mois de juin
jufqu’au mois de novembre. Ce font les meilleurs de
tous y auflî fe vendent-ils communément vingt-cinq
pour cent plus que les paftremens , qui font les
peaux qui le font en novembre *&c en décembre.
Les moindres de toutes ces peaux font celles du
printemps.
COU TELERIE. C’eft l’art de faire des couteaux,
& le lieu où on les vend. Il y a Paris la rue de la
coutelerie, ainfi nommée du grand nombre des
maîtres couteliers qui y ont leurs boutiques.
Ce terme comprend en foi toutes les fortes d’ouvrages
qui fe font par les couteliers 5 comme ci-
-feaux , couteaux, rafoirs , &c. La coutelerie ne
laifle pas d’être un objet allez confidérable dans la
marchandée de mercerie , où elle eft comprife fous
le titre de quincaille.
La plus belle & la plus fine coutelerie fe fait
à Paris , à Moulins ,• à Châtelleraut, à Cône &
à Laugres : celle de Paris eft la plus eftimée} il
en vient aulfi de très-bonne d’Angleterre.
COUTELIER. Celui qui fa it, & qui vend des
couteaux.
Dâos les ftatuts de la communauté des maîtres
C O U
c o u te lie rs de la ville & fauxbourgs de Paris, ils
prennent la qualité de m a ître s fiu .r z s - c o u t e lU r s ,
graveu rs & doreurs fur fer & acier trempé, & non
trempé. r
COUTELIÈRE. E tu i de b o is couvert de cuir,
ou 1 on met les couteaux de table. Ce font' les
maîtres gaîniers qui font ces étuis-, & de qui les
maîtres couteliers les achètent.’Ils'font aulfi partie
di* négoce des quincailliers , qui vendent de la coutelerie
foraine. - ,v i '
COUTELINE. Grojfe to il e blanche , ou bleue ,
faite tout de fil de coton , qui vient des in des Orientales
, particulièrement de. Surate , dont les pièces
contiennent quatorze aunes de long, fur trois quarts
à cinq fix de lafrge.
COUTIER. Celui qui fait , ou qui vend des coutils.
VeR. un des noms des marchands, qui com-
pofoient autrefois à Paris la communauté des cour-
tepointiers, réunie à celle des tapilfiers en 1636,
COUTIL, ouCOUTIS. Efpèce de toile très-
forte & tres-ferrée , ordinairement de fil de chanvre
, dont le principal ulàge eft pour enfermer de
la plume , pour faire des lits, des traverlïns & des
oreillers. On s en fert auflî à faire dès tentes pour
1 armee , des jufte-au-corps , & des guêtres pour la
chalfe.
réglement du 7 avril 16^3 , art. 1, veut, que
-les c o u tils foient compofés d’une même nature de
fil , de pareille filure , fans aucune altération ni
mélangé $ & fans que les ouvriers y puifTerrt enr-
ployer au chef ni à la queue., au milieu ni aux
iifières en la chaîne ,'Hi en la tréme'-,'v du fil plus
gros ou gâté , ni de moindre qualité ou valeur.
Les provinces de France où il fe fabrique le plus
de c o u tils , font la Normandie & la Bretagne.
Les c o u tils de Normandie , auxquels l’on donne
communément le nom de c o u t il s de Coutance ,
parce que c’eft la ville de cette province où il s’en
manufacture le plus, & d’où l’on prétend même
qu’ils.ont pris originairement leur nom, font ou en
pièces , ou en demi-pièces ; les pièces contenant
depuis cent vingt-deux jufqu’à cent trente aunes j
& les demi-pièces , depuis foixante - deux jufqu’à
foixante-dix aunes. Il y en a de deux largeurs ; les
uns de deux tiers , & les autres de trois quarts
d’aune. *
Les c o u tils de Bretagne font par pièces de vingt
aunes de long, & leurs largeurs de'deux tiers, de
trois quarts, & d’une aune' moins demi-quart.
Il vient aulfi de Flandre certains c o u t il s plus
fins, .& plus eftimés que les autres , que l’on appelle
c o u t il s de Bruxelles ; étant la ville du pays où il
s en fabrique davantage. Ils font ordinairement en
petites pièces , ou coupons de cinq aunes., dont
les largeurs font de deux aunes, d’une aime trois
quarts, & d’une aune & demie.
On tire encore de Flandre une autre efpèc« de
c o u tils en pièces de dix aunes, fur demi-aune de
large > qui font particuliérement propres à faire des
oreillers. «
COU
• On appelle coutils de brin , ou grains gro[fiersy
Ceux dont on fe fert pour garnir les çkaifes & autres
«meubles.
Les vaifîeaux de la compagnie des Indes Orien*-
taies de France, apportent quelquefois dans leurs
■retours, certaines manières d t coutils > que- l’on
nomme boiras , qui fe tirent ordinairement de Bengale
5 les uns de -fil de coton , blancs & ray*és ; &
d’autres à rayes jaunes , de fil de coton écru , dont
les pièces contiennent pour l’ordinaire huit aunes
de long, fur une aune moins demi-quart de large.
Il faut obferver ,, que- les longueurs & largeurs
des coutils dont il eft parlé en cet endroit, font
toutes réduites fur le pied de l’aune, mefure de
Paris.
ce Les coutils de toutes fortes payent en France
» les droits d’entrée , â raifon de 6 1. la pièce de
» quinze aunes , fuivant l’arrêt du 3 'juillet 169x5
» & ceux de fortie , comme mercerie, c’eft-â-dire ,
» fur le pied de 3 1. le cent pefantconformément
» au tarif de 1664 5 réduits néanmoins â z 1. par
» le même arrêt du 3 juillet, s’ils font de fabrique
n. F r a n ç o i f e& qu’ils ayent été déclarés pour les
» pays étrangers.
» A l’égard des droits , que les coutis payent â
» la douane de Lyon , ils font réglés fuivant leur
» nature & qualité j fçavoir :
■» Les coutils , ou Haines de Normandie , 5 1. de
.» la charge pour l’ancienne taxation , & 10 f. du
» cent pelant pour la nouvelle réapréciarion.
» Les coutils rayés de foie ,1 0 f. la pièce*d’an-
» ciens droits & % fols de nouveaux.
» Les c o u tils fans foie , 4 f. 6 d. aulfi de la
» pièce pour l’ancienne taxation , & z fols 6 d. pour
» la nouvelle. »
• COUTUMAT , que quelques-uns prononcent
contumat. Il fe dit en Guyenne , particulièrement
à Bayonne ', des lieux où le paye le droit de coutume.
’ Le c o u tum a t de Bayonne contient jufqu’à dix-
jhuit bureaux ; fçavoir :
Bayonne, •
S. Jean de Luz ,
Siboure,
Hendaye ,
Anihos ,
Itfatlon,
Behobie ,
Bardes,
Hapar
Guiche,
U rt,
Biarits,
Maindronde ,
(I rogne ,-
Bidart & Quetary,
Vieux Boucaut,
Uftaretz,
Afcain.
COUTUMES DE LA MER. V o y e z US ET
COUTUMES DE LA MER.
Coutumes. Ce font les droits qui fe payent fur
les côtes de Guinée , particulièrement dans les rivières
de Gambie & de Sénégal , pour obtenir des
rois nègres la permiflïon de faire commerce fur
leurs terres.
Ces cou tume s ne font pas par-tout uniformes,
les unes étant plus fortes , & les autres moins. Il y
en a qui vont jufqu’à 2000 liv. monnoie de France ,
paais qui ne fe payent qu’erç roaiçhapdifes propres
C O U . 7ÏI au pays J cômme du fer , de l’eau-de-vie, des toiles,
de la verroterie , des couteaux, &c.
Coutumes. Se dit aulfi de certains droits qui le
payent a Bayonne , pour I3 fortie ou entrée des mar-
chandifes. On dit : coutumes de Bayonne, comme on.
dit : convoi & comptablie de Bordeaux.
C outumes. Signifient encore un droit , que les
paftagers & voituriers payent à l’entrée de quelques,
villes , bailliages & vicomtés de France , pour
l’entretien des ponts, paffages , chauffées & grands
chemins.
Ces péages font ordinairement indiqués par un
morceau de bois pendu à une perche , que l’on
appelle billot ou billette , auprès duquel eft élevé,
un poteau , où eft affichée la pancarte, ou taijif dit,
droit.
Les voituriers, par les marchés qu’ils font ave©
les marchands , pour la voiture & le tranlporf de
leurs balots & marchandifes, fe chargent du paiement
.de ces fortes de coutumes , qui ne font pas égales
par-tout.
Coutumes, Grande & petite coutume. Droits
qui compofent la recette de la comptablie de Bor*
deaux 5 ils montent .enfemble à quatorze deniers
maille pour livre de l’appréciation des marçhandifes, -
outre les deux fols pour livre de ,contrôle.
S e mettre en coutume. Il le dit à Bordeaux-
des barques & au tres bâtimens chargés de f e l, qui •
font leur dé.claration aux bureaux de la comptable
& du convoi, pour être vifités., & leur fel mefuré.
COUTURE. Art de coudre. En ce fens , on dit:
mettre une fille chez une maître fie couturière , pour,
apprendre la couture.
Couture , en termes de marine , & de calfia•*
teur. Signifie la défiance qui fe trouve entre deux
bordages d’un vaineau -, qu’on remplit d’étoupe, de
moufle & de calfat. On appelle couture ouverte ,
celle dont le calfat eft for ri.
COUTURIÈRE. Ouvrière en couture.
La communauté des maîtrefles couturières de la
ville, fauxbourgs & banlieue de Paris , n’eft pas fort
ancienne.
COUVERT , en terme de teinturier. Se dit des
teintures fortes & foncées , qui tirent fur l’obfcur.
On dit : ce bleu eft un peu trop couvert ; pour
dire , qu’il n’eft pas aflez clair.
Couvert , en terme de manufacture de lainerie,
Se dit des étoffes qui n’ont pas été tondues d’aiïez
près. Un drap trop couvert de laine, fîgnifîe un drap
qui n’a pas été tondu comme il faut,
Cou vert. Terme de mùrchand de vin ; on appelle
un vin couvert lorfqu’il eft fort rouge tirant
fur le brun : l’Auvergnat eft ordinairement fort
couvert.
Cou vert. Veut dire aulfi Yenvelope d’un paquet
de lettres, 11 eft peu d’ufage.
Couvert. On dit d’un négociant qui a fait banqueroute
, qu’il a mis fes effets à c o u v e r tlorfqu’il
les a détournés, qu’il les a cachés , pour en fruftrei
fes créanciers,
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