
fuite , & dont ils font du filet excellent , & de
très-bonnes cordes. Ce filet eft fi bon & fi dur ,
qu'on s'en fert comme de ficie , pour fcier le fer ,
en le montant fur un archet, & en mettant par-
deïïiis un peu de fable très-fin , à melure que l'ouvrage
s'avance.
CACAO. Efpèce de noifètte ou de noyau, de
la groflèur d'une amande, médiocre , qui eft la fe-
mence du cacaoyer, arbre qui croît dans plufieurs
endroits des Indes occidentales ,• particulièrement
4 ansgles provinces de Guatimala & de Nicaragua,
8c dans les ifles Antilles.
Le cacaoyer, qii’on nomme en Eîpagnol, ca-
cnotai, & en langage Mexiquain, cucuhuaguahuitl,
refiêmble au çerifier. d’Europe , foit pour la hauteur
à laquelle il a coutume de s'élever , foit pour
fes feuilles, qui pourtant font un peu plus grandes
,, & tiennent ‘aùiii quelque chofe de celles de
l ’oranger;-
, Cet-arbre eft. fi .délicat & fi tendre , & le terroir
ou il croît eft fi chaud, que pour le garantir
des ardeurs du foleii ,. on ne le plante qu’à l'ombre
d'autres grands arbres , qui de là font appelles les
mires-Au cacaoyer , parce qu’ils lui en fervent en
quelque forte , en l’élevant dans fa jeunefîè , &
en lui procurant par leurs ombrages une fève abondante
, dont le cacaoyer fembïç avoir plus befoin
qu’aucun autre arbre.___
Le fruit du cacaoyer eft renfermé dans une
efpèce de gouflè de la grôfieur d’un çgnc ombre , &
de même figure 7 excepté qu’elle.commence & finit
en pointe. Le dedans de cette gouflè , qui eft
épailfe d’un demi-doigt , formé un tiflu de fibres
blanches & fort fucculentes ; un peu acides, mais |
propres à appaifer la foif.
Ces fibres contiennent au milieu dix & douze,
& même quelquefois jufqû’à quarante grains de
couleur i violette, qui font environ gros comme le
pouce y & lèc5 comme un gland de chêne. Chaque
; grain-, qui eft couvert d’une petite écorce ,
( lorfqu’il en eft dépouillé, ) fe fépâre en cinq ou
fix petites pièces inégales, au-milieu defquelles eft
un pignon qui a le germe fort tendre , & difficile
■à conferver : & .c’eft dè cette fémence que les
Efpagnols , & à leur exemple, le refte des nations
de l’Europe , font cette-elpèce de conlèrve , ou
de pâte , dans la-compofition de laquelle on fait
entrer aiiffi de la Vanille , & d’autres ingrédiens ,
& dont ôn fe fert , délayée dans de l’eau bien
chaude, à faire la délicieufè boiflbn que l'on appelle
chocolat. Voye? chocolat.
Le commerce que les 'Efpagnols font de cette
précieufe amande , eft fi confîdérable , qu’il y en a
qui tirent plus de vingt mille écus tous lés ans
•d'un feul jardin planté, de cacaoyer.
Il y a deux efpèces de cacao. Le plus commun
, qui eft néanmoins le meilleur , eft d’une
couleur obfcure ,. tirant fur le rouge , rond & piqueté
au bout ; l’autre, appelle p a tla x t, eft blanc
& plus large , plus gros & plus plat , fa qualité
eft deflicative.
Les marchands épiciers & droguiftes de Paris 9
en vendent néanmoins de quatre fortes ; favoir le
gros & petit caraque, & le gros« & petit cacao
, des ifles ; çe qui vraifemblablement peut fe réduire
• aux- deux elpèces dont on vient de parler : car ce
n’eft apparemment que la petitefle ou la groffeuc
qui en multiplient ainfi les noms.
De ces quatre cacaos , le gros caraque , ainfi
nommé de la province de Nicaragua au Mexique,
eft le plus excellent ; le moindre de tous eft le petit
! cacao des ifles.
Le gros caraque doit être choifî nouveau , gros
pefant, noirâtre au-deffus , rouge foncé au dedans,
: d'un bon goût , & qui ne fente point le moifi. Le
| choix du petit caraque doit fe faire à proportion
du gros1: il en eft de même du gros cacao des,
ifles ; car pour le p etit, le plus fur eft de ne s'en
point charger.
Les grains du cacao font eftimés par lés médecins
du Mexique , un remède anodin , propre
fur-tout pour tempérer les douleurs d’entrailles, en
le mangeant cru. On en tire encore une elpèce
de beurre , ou huile' , qui eft auffi douce que
celle d’amànde ] & qui fe fait de même'; elle eft'
merveilleufe pour la brûlure. Quelques créoles de
l’Amérique s’en fervent comme d’un fard, pour fe
rendre l e . teint frais & uni.
Il y a quelques endroits de l’Amérique où les-
grains de cacao , fervent de menue monnoie , mais
feulement parmi les Indiens : on . en donne douze
ou quatorze grains pour une réale d’Efpagne.
C acao co n f it . Ils fe font dans les ifles Antilles
, & ils -font excellens & furpaflènt même les
meilleurs confitures d’Europe.
Le cacao qu’on veut confire doit être- cueilli)
quelque temps avant qu’il foit mûr, & la maturité”
de ■ ce Luit le connoît quand les çoffes qui le -renferment
commencent à jaunir ; on les cnoifit quelques
jours avant qu’elles ayent pris le jaune.
Les amandes qui en cet état font tendres & délicates
, fe mettent tremper dans de l’eau douce &
très-claire que l’on change foir & matin pendant
cinq ou fix jours ; enfuité ‘on les larde d’écoflès de
citron & de canelle très-minces ; puis on fait un;
fïrop du plus beau fucre , mais très-clair , où on
les laîflè pendant vingt,-quatre heures , auffi - tôt
qu’il eft hors du feu , & qu’il eft fuffifâmment
clarifié. Après, être retirées de ce premier firop 8c
bien égoutées , on en fait un autre un peu plus
fort de fucre , où ‘elles reftent encore un jour entier
; enfin lorfqu’elles ont paffé ainfi fucceffive-'
ment dans cinq ou fix .firops , on en fait un de
plus grande confiftance, où l’on mêle du mufc &
de l’ambre , ou d’autres parfums , fuivanc qu’on les
aime, où elles reftent pour fervir au befoin.
Pour les mettre au fec on les Ôte du firop ; &:
après les avoir bien fait égouter , on les plonge-
dans une baffine pleine d’un autre firop bien ciatifié
& fort de fucré., & fur. le champ on les met
dans une étuve où elles prennent le candi. ',
« Le cacao paye en F rance de droits, d entree ,
» outre & par-defliis les anciens droits ,^15 fols la
» livre poids de inarc , conformément à .l’arrêt du
v confeil dix roi dû 1 z Mai 169 3. » ^
Il eft néanmoins permis de l’entrepofer à Dunkerque
, Dieppe , Rouen , S. Malo , Nantes , la
Rochelle, Bordeaux & Bayonne, fans payer aucuns,
droits , fi à l’arrivée il eft déclaré 2u commis,
pour être envoyé aux pays étrangers; auquel
c a s, il doit être mis jufqu’au tranfport , dans un
xnagafin à deux ferrures.
Suivant les états communiqués àM. l’Abbé Rainald,
j l fut amené en France pendant le coùrs. de l’année
Ï775 , de Cayenne , i f z quintaux de cacao qui
furent vendus 10,060 liv. : cfe la Martinique 8,6 56
quintaux qui furent vendus 605,000 liv. ; de la Guadeloupe
, 1,02.3 quintaux qui furent vendus 7 ijQ.oo
liv.^ enfin de Saint Domingue , 5,787 quintaux
qui valurent405,000 liv. ; en tout 15,618 quintaux.
CACAS. C’eft ainfi qu’on nomme à la Rochelle
ce qu’on appelle ailleurs cacao.
C A C H A L O T . Sorte de haleine qui a des
dents.; : ' ' : ' :: 1
Corneille le Brun dans fes voyages aux Indes
orientales, imprimés en 1718 , parle de cette ef-
pèce de baleine & des marchandifes qu’on en tire ,
mais certainement fur des mémoires très-peu furs,
particulièrement fur ce qu’il dit de la drogue qu’on
nomme communément- fperma ceti ou blanc de
baleine , qu’il prend pour un fel qui fe trouve
fur le derrière du col de; ce monftruéux poiflon,
dont on peut recueillir fur chacun fept à huit tonneaux
, quoiqu’il foit certain que ce fperme n’eft
autre chofe que la cervelle du cachalot. Peut-être
cet auteur eft-il mieux inftruit, lorfquil donne aux
dents de ce poiffon environ cinq pouçes de long.
O n fe fert de ces dents dans lés ouvrages de tour
& de tableterie.
CACHATIN. Gomme lacque cachatin ; c’eft
•une des fortes de lac‘ques que les marchands chrétiens
portent à Smyrne. Elle y paye les droits d’entrée
à la douane fur le pied de 4 afpres l'ocque.
CACHE , qu’on nomme à la Chine , cayas,
& en plufieurs endroits des Indes, cas, cajfe, casie,
& cajfie. Menue monnoîë de cuivre, qui vaut-un
peu plus qu’un denier de France. Voÿei la t a b l e .
DES MONNOIES.
CACHERON. Efpèce de ficelle groffière qui
fe tire d’Abbeville.
CACHOU. Drogue médicinale & aromatique,
que l’on met au nombre des parfums.
Quoique le cachou, eut -été d’un très- grand
ufage en France avant celui dû café & du thé ,
& que bien des gens s’en ferviflènt encore aflèz
communément, la nature de cette drogue n’y étbit
pas pour cela plus connue , même parmi les plus
habiles médecins , & les plus expérimentés droguiftes.
Quelques - uns, parce' qu’on l’appelle en
la tin, terra J aponie à , la mettoient au nqmbre
dès terrés médicinales , & prétendoient que cette
terre fe trouve fur les plus hautes montagnes, 8c
y eft couverte des racines des cèdres à qui elle
fèrt de nourriture : qu’après en avoir été tirée,
lavée en eau de rivière , 8c féchée au fo le ii, on en
forme une efpèce de pâte ; & que ç’eft cette pâte
qu’on apporte en Europe , où elle fert de bafe
aces fortes de paftilles, ou petits grains noirâtres,
qu’on nomme cachou.
D’autres , un peu plus vraifemblablement, la.
rangeoient parmi les gommes , & difoient quelle
fe tire de la décoétion épaifïre d’un arbre nommé
caious , qui croît aux Indes orientales , fur-tout
dans le royaume de Cochin ; que cèt arbre eft de
la grandeur d’un grenadier ; que fa' feuille , aflèz
épaifle , eft d’un verd clair , fa fleur blanche
comme celle de l’oranger, & fon fruit de la grof-
feur d’une pomme , d un beau jaune au dehors ,
fpongieüx en dedans , & plein d’un fuc doucereux
& aftringent. ' .
On fçait maintenant que le cachou eft une drogue
compofée de plufieurs autres , & particulièrement
de fuc d’areca , d’extrait de regliflè & de
calanius aromaticus , de graine de bangue, 8c
de l’écorce de l’arbre que les Indiens appellent
catechu, qui pourroit_bieii être le même dont oh
vient de parler, & qui apparemment a donné fon
nom au cachou , bien qu’un peu altéré.
II faut ehoifit le cachou d’un rouge tanné àii-
deflus, d’un rouge clair au dedans, point brûlé ,
& très-luifant.
« Le cachou payé en France les droits d’entrée
» fur le pied de 3 liv. le cent pefant , & les fols
» pour livre. »
CADASTRE. Les marchands de quelques provinces
donnent quelquefois le nom de cadafire au
journal, ou regiftre fur lequel ils écrivent chaque
jour les' affaires concernant leur commerce, & le
détail de la dépenfe de leur maifon. ’
C A D E N A S. Serrure - mobile 8c portative ,
propre à fermer des malles , des mânes, & coffres
de campagne , des valifes , & des porte-manteaux.
On fe fert auffi de gros cadenas aux portes des
chambres, des caves , & autrès lieux qu’on veut
qui foient plus fürement fermés;; auffi-Bien qu’aux
coffres forts dont fe fervent les marchands & banquiers
pour ferrer leur argent comptant, & leurs
autres plus précieux 'effets. ! l<
« Les cadenas dé toutes façons ,. payent en
» France les droits d’entrée & de fortie , comme
» quincaillerie de. Fer ; fçavoir, pour la fortie,
» zo fols du cent pefant, & pour l’entrée, 1 liv.
» n fols, & les nbuveânx fols pour livre. »
CADENE. C’eft Une des fbrtes de tapis que les
Européens tirent du Levant, par la voie de Smyrne.
Ils font les moindres de tous.
CADICÉE ou CADISÉ. Sorte de droguet qui
fe fabrique en -Poitou.
CADIS. Sorte de petfie. étoffe de laine croifçe ,
Ss ij