
fuccès qu’ils fouhaitoient, ils formèrent en 1664,
une compagnie du Levant ; & le marquis Durazzo
un des principaux intéreffés de cette nouvelle compagnie
, fut chargé de la négociation avec la Porte,
où il alla incognito avec le comte de Leflé, ambaf-
ladeur extraordinaire de l’empereur.
Le grand vifir , irrité alors contre la France , a
caufe de l’affront que les François lui avoient fait
recevoir au combat de S. Gottard, &. au paflage du
Raab , ayant donné.de bonnes paroles an marquis,
il y retourna bientôt avec deux grands vaiffeaux Génois
, Sç y. parut en public avec le caractère d’ambaf-
fad eur de la république.
Ce fut alors , que foutenu des Pollicitations 8ç j
du crédit des miniftres de l’empereur & d’Angleterre,
mais encore plus du dépit du grand vifir pour l’affaire
de Hongrie , il obtint des capitulations, malgré Fop»
polit ion de M. de la Haye le fils, alors amFafladeur
de France ; & ce fut ainfi que s’acheva de fe former
la compagnie Génoife du Levant.
Tant que les Turcs continuèrent d’être entêtés 1
des pièces de cinq lois, qui ne leur leryoient pas
feulement de monnoie, mais dont les femmes Tur-
ques ou Grecques des ifl.es fe faifoient divers .orne-
mens, foie à leurs coeffures , foie au bas de leurs
veftes ou jupes, qui en étoient prefoue toutes brodées
, les Génois firent allez bien leurs affaires;
mais au décri de cette monnolé , qui arriva en 1670,
la compagnie , fut, pour ainfi dire , décriée avec
elle; & cet établiffement , qui ayoit coûté.tant de
peine & tant d’argent, qu’on avoic diftribué parmi
les officiers du Divan , auroit été entièrement diffïpé
par le rappel du -réfîdent de Gènes à Conftantinople,
& de ion çonful de Smyrne - fi la république n’eût
point craint de découvrir le motif honteux ( c’eft
Texpreflîon du chevalier Chardin) qui l’avoit engagée
à cette démarche , qui l’avoit prefque brouillée
avec la France ; où s’il lui eût été facile, fans fe
brouiller aüffi avec la Porte,, d’en retirer fon miniftre
3c fon eonful,
Depuis ce temps-là la compagnie n’a plus fait
que languir ; & à peine voit-on de temps en temps
quelque vaiffeau Génois dans les échelles du Levant
, y faire un affez miférable commerce.
Compagnie des Grilles. L’on nomme ainfi à
Gènes u'ne affociation de marchand$ pour le né-
go ce des nègres dans P Amérique Efpagnole. Cet
compagnie a été longtemps la feule qui y ait fait j
ce commerce , & c’étoit plie qui fourniffoit tous
ceux qui étoient néceffaires pour le Pérou, où ils
étoient envoyés dePorto-Bello, port célèbre de la mer
du Nord.
Préfèntement les Génois y en portent peu, les
Angloif .& les Hollandois s’étant emparés de la
traittç de ces malheureux efclayes, les uns à Porto-
JBello & Bueqos-Ayres, les antres à Çarthagène, &
dans la Venuezella.
Ç’eft par cette hifloire des grandes compagnies
de commerce qu’on ( peut juger de leur utilité;,
plies exigent de privilèges excluijfs 8c de facrifïces
pécuniaires, moins elles réuffiflent ' Tefprit de domination , de cupidité, de; pmaorcneo pqoulee &de fdferu éptéiocnu.lat qui en fait la bafe , accéléré leur
C o m p a g n i e feaux marchandsd e, nquaiv fiornet se. nCfeem foblnet upnluef ieefuprèsc ve adief
c&h acroten dpitaiortnise ,t enpdaar ntleasq uàe llale fufroeutsé pcloumfiemuursn' ec la, ufielss sré’ecnipgraogqeunet mà ennte p efen efpaonitn ut nq vuoiyttaegre, .& à fe défendre Ces fortes d’àüoeiations s’appellent c’o n frv e sla mer du Levant, dans fonLt e; s ip°r.i nQciupea letes lsc o8nditions de ces chartes-parties! camiral,.vice-ahiiral, o ute lcs onfetrreo-natm irreaclo npneunsd apnot uler voiy°a.g eQ. ue l’es navires qui n’ont point de canon , pvaayleeuror,n tp oteullre l Ta odmémpeen pfea r &ch afrqauise dceen lt’ alimvriersa ld, ev ilceeu-*r am3i°r.a lQ, u&’i la unt’rye sa uvraaif fqeauuex l ’qamuii rpaol r&te nCto dnutr ec-aanmonir.al, àn uqiut,i idlo fnoti el ’upner mfeirsa dàe l ’apvoarntetr -d ed etso ufesu lxe sp veanidffaenatu xla, & 4l’°a.u trQeu àe ll’easr rvièarifef.eaux en péril feront tels & tels fài glan ahuuxn e, ppeonudr aênttr el ef ejcoouurr u, s8 ; comme d’une bonnetè cnuit, avec une amende réglé et rpooisu rf ecuexu xp eqnudia nn’ta ula
ront pQasu eé tCé euaxu qfueci oreucrso.nnoîtront foit de nuit,: foit "ddeo jnonuerr,o nqtu aevliqsu ed ev ajioffuera,u. eéntr ahniigfearn tp a&r mami lean falonttt et,r oeins fois la mifene ; & de nuit, en élevant un-feu, 6°.rade , Sl’ia mlai rfalol t,t e duay aCnotn mfeiol u&ill éa iv’iasn cdrees epnr inqcuieplaquuxe cà alpai tavionielse ,& i lm ena îtarvees rt,i rat rpoaurv ed eàu xp rcoopuopss ddee cmaneottnre; p&o fiin tc ’se’affb odred enr uleits, uncsh alecsu na umtreetst,ra un feu , pour ne.
tqouue7s ° *cl eeSsui xvl a’eiqfnfuneiea munxi’ e, nve taonnnotit t pcàoe ufienx tm,q uêfliee rp toiderantnedsnr otl anc t afflneoortrntée ,s, p&o upre rrtéefsi fqteur’ o; n& f ofuefrfornirta toduanss leles cformaisb,a td, ofomitm paagre lse, bcaonuorfné sd pesa re tnonuetme lias , foit autrement, payés & rem* I tien8t° a. Lboorrfdq u, ei ll ’mametitrcraaol m dupénaleigr ebnraiane q dueerneo llgeeês nà m elraaaî itd.reusn veiteten -, 8efe rotinrte rato uusn ocboluigpé sd ed ec asn’yo nr e; ndaurex q, ueàl s pefiignnea udx’u niles amende contre les défaill ans.
po9rt° ., Nouu l vaiffeau ne mourra entrer dans aucun qvuicee -lea mvairifafCle,e a luree fnqledu reepl slàu sn uenà pel o’aurrarrrdioèern e,t dnaevo annr otp uluTtesa rllaaei rfaflaoi itrt8eec nene trfeori.t affez avancé, & n’aic affez de jour pour y penfdoa°n. t Elan fninu i, t, fio uq udeulqrauj’iut nu ndeé bcrouunviree , riuln efe rate lrerse fignaujf
c o M
fignaux convenus, foit en montrant des feux, foit
autrement.
COMPAGNONAGE. Ce terme eft en ufage
dans quelques communautés des arts & métiers , pour
fignifier le temps que les apprentifs fo n t obligés
de firvir lès maîtres en qualité de compagnons,
avant que de pouvoir afpirer à la maîtrife. C’eft
une efpèce de fervitude impofee à la jeaneffe induf-
trieufe. .
COMPAGNONS, C’eft parmi les artifàns , les
apprentifs , qui ayant appris leurs métiers fous les
maîtres , mais n’ayant pas le moyen de parvenir à'
la maîtrife , ou de lever boutique, travaillent dans
celles des autres. Les compagnons travaillent ordinairement
ou à leurs pièces , 'ou au mois , & à
l’année.
Travailler à leurs pièces; c’eft entreprendre certains
ouvrages , & les rendre parfaits à un prix
convenu.
Travailler au mois , ou à Tannée ; c’eft s’engager
chez un maître à raifon de tant par mois , ou
par an.
De quelque manière que les compagnons travaillent
, ils ne peuvent quitter les boutiques &'
atteliers,; où ils ont pris engagement, qu’ils n’ayent
fini leurs ouvtages, ou achevé leur temps, fous peine
d’amende pécuniaire.
On appelle aulfi compagnons , dans les communautés
des arts 8c métiers , ceux quifortent d’appren-
tiffagè , & qui avant que d’être reçus à la maîtrife
doivent encore fervir chez les maîtres le temps porté
par les ftatuts.
Compagnons , ( en terme de marine. ) Sont les
matelots de l’équipage d’un vaiffeau , d’une frégate,
d’une barque, &c. qui aident à la manoeuvre, &'
qui exécutent les ordres des capitaines , des pilotes ,
ou des maîtres. Les ordonnances de marine en
France fixent l’âge des compagnons au deffus de dix-
' fept ans , 8c au-deflous de cinquante : les mêmes
ordonnances font défenfes à toutes perfonnes d’acheter,
des matelots 8c compagnons, des cordages , fe-
railles & autres uftenfiles de navires , à peine de
punition corporelle.
Compagnons de rivière. On appelle ainfi
ceux qui travaillent fu r les ports, à charger &
décharger les marchandifes , ,à les manier, les rouler
, les ferrer. On les nomme plus communément
fo r ts : ils y ont été établis par lettres-patentes du roi, '
8c y ont des droits fixés par des arrêts.
COMPAN. Monnoie d’argent, qui a cours dans,
quelques endroits des Indes Orientales, particulièrement
a Patane. Le compan vaut environ neuf fols
monnoie de France, hâuffant néanmoins & diminuant
avec le change : il eft à-peu-près au même
titre, & de la même valeur que le mamide ou ma-
moudi de Cambaye. Voye% l à T a b l e .
? COMPENSATION. Paiement, ou extinction
d’une dette par une autre dette; d’égale valeur ou
équivalente. Cette manière de s’acquitter eft très-
commune dans le commerce; & Ton ne voit que
Commerce• Tome L Paru IL
C O M 701
compenfations entre marchands, de dettes actives
contre des dettes paflives, ou au contraire.
COMPENSER. Donner en paiement à un créancier
une fomme qu’il doit, pareille à celle qu’il demande.
Quand les fommes ne font pas égales , on
appelle alors cela déduire, c’eft- à-dire, diminuer
de la plus grande dette, ce à quoi monte la plus
petite.
COMPLIMENT AIRE. On a p p e lle q u e lq u e fo is
le complimeniaire d’u n e fo c ié té , ce lui des a ffo cié s,
fous le nom d u q u e l fe fa it to u t le com m e rc e de la
foc ié té. Voyer s o c ié t é .
COMPOSER. Affemblér plufieurs parties, pour
en faire un corps; plufieurs fommes, pour en faire
un total.
On dit dans le ftyle mercannl, ' compofer une
cargaifon de vaiffeau, compofer le fonds d’une bou-
rique, compofer une faCture ; pour fignifier Xajfem-
b la g e , ou Yajfortiment des divérfes marchandifes.
dont on charge un vaiffeau, dont on fait le fondÿ
d’une boutique ; & de même les marchandifes que
Ton comprend dans un-état ou mémoire, que les
marchands appellent une facture» -■
^ Composer dé Ces dettes avec ‘fes créanciers ;
c’eft paffèr avec eux un contrât, faire un accommodement,
en obtenir une remife, ou du temps
pour-pâyér.’ ' , . : „
Composer une fomme totale , foie de la recette
foit de la dépènfe , foit du finit© d’un compte ; c’eft
ajouter enfemble les fommes qui font toutes ces parties
d’un compte, les calculer ; & par diyerfes opérations
arithmétiques , voir à quoi'toutes ces chofes
fe montent.
C o m p o s it e u r am ia b l e . On nomme ainfi celui
qui efl choisi pour accommoder une affaire, ou
décider une conteftation entre marchands & né-
gocians, qui veulent en fortir amiable ment. Il y
a cette différence entre des arbitres établis par un
compromis, & & amiables compositeurs ; que les
arbitres font obligés de juger fuivant les loix & les
ufages conftans du commerce ; au lieu que les compositeurs
amiables peuvent fe relâcher par des con-
fidérations d’équité, & paffer par-defliis certaines
formalités, qui peuvent avoir été ignorées ou omi-.
fes par l’unè des , parties , pourvu néanmoins qu’il
leur apparoiffe qu’on a agi de bonne-foi.
C O M P O S IT IO N . Faire bonne composition
d’une chofe, d’une marchandife ; c’eft: la donner à
un prix honnête , à bon marche. Prenez mon refte •
je vous en ferai bonne composition. Si vous vou--
lez me faire bonne composition de vos toiles, je
les prendrai toutes.
COMPROMETTRE, Së rapporter de la déci-'
fion d’une conteftation au jugement de quelqu’un :.
Prendre des arbitres pour régler fes dîfferénds. Cette>
manière de finir les affaires eft affez ordinaire en-r.
tre marchands. Il y a même dans le réglement pour
les affûteurs & les polices, d’affurance, .un article
. exprès, qui oblige à compromettre, & de s’enrap