
poiffon fa lé & fiché* MM. du Caugfi & Ménage
Entendent au contraire , par le terme de bdcon,
I\m , du porc engraijfé ôc fa lé ; ôc l’autre, du lard
fa l é & fumé. L’un & l’autre croyent que c’eft de
bacon , que vient le inot boucaner. Voye{ b o u c
a n e r
BAETAS. Les Efpagnols & Portugais appellent
ainfi cette efpè:e d'étoffe de laine non croifée ,
qui fe nomme en France baguette ou bayette , &
qui fait une partie du commerce des François en
Êfpagne & en Portugal.
BÂFFETAS. ( Toile toute de f i l de coton blanc,
très-grofle ., qui vient des Indes Orientales. ) Les
meilleures font celles de Surate.Elles ont treize aunes
trois quarts à quatorze aunes de long , fur fept
huitièmes de large. Il y en a auffi qui n’ont que cinq
fixiémes de largeur, ôc même qu une demi - aune.
Ces baffetas étroits fe nomment des Orgagis , des
Nojfaris, des Gaudivis, des Nerindes & des Da-
bouis, du nom des lieux ou ces toiles fe fabriquent.
Il y a encore des baffetas Narou-vhit qui ont
13 aunes ~ de long fur une demi-aune de large :
Des baffetas Broad-vhit qui portent quatorze
aunes fur trois quarts :
Des baffetas Broad-brou & d’autres Naroubrou.
Ces deux efpèces font des toiles écrues , les premières
larges & les autres plus étroites : les étroites
ont 14 aunes de long fur demi - aune de large 3 &
les larges , même longueur fur trois quarts de largeur.
Depuis que fous M. Bertin, miniftre, ami de la
liberté du commerce, les manufactures de toiles peintes
ont été permifes, nous avons beaucoup d’ateliers
où l’on imprime joliment les baffetas des Indes.
B a f f e t a s . Eli aufli une étoffe des mêmes Indes
, qufon nomme autrement fhaub. Voye{ s h a u b .
BAGUE. {Joyau enrichi de quelques pierreries.)
Il fe dit particulièrement des anneaux qiie l’on porte
aux doigts. Une bague d’oreille eft un petit cercle
d 'o r, foit uni , foît orné de quelques pierres pré-
cieufes, que les dames portent aux oreilles, qu’elles
fe font percer pour cela. On l’appelle plus ordinairement
boucle d'oreille ; & lorfqu’il n’y a
qu’une pierre fans pendeloque , boucle de chien.
Ce font les orfèvres & joyailliers , qui fo n t, qui
montent & qui vendent les bagues, en concurrence
avec les marchands merciers.
Par le ta r if de France de 16 64, les bagues d'or
payent les droits de fortie à Veftimation , à
raifon de six pour cent de leur valeur, & les fo ls
pour livre,
BAGUET TE, qu’on nomme plus ordinairement
b a y e t t e . Etoffe de laine non croifée , qui fe fabrique
dans piufleurs provinces de France , & qui
eft propre pour le commerce d’Efpagne & de
Portugal.
BAGUIER. Petit coffre ou écrain doublé de
velours , & divifé en différentes parties de diverfes .
forait? 82 grandeur , où les dames ferrent leurs
bagues & bijoux ; & les marchands orfèvres &
joyailliers, leurs pierreries, foit qu’elles foient montées
, foit qu’elles ne le foient pas.
BAHAIRE, que les Portugais appellent BARRE,
& que l’on nomme plus ordinairement BAHAR.
Poids dont on fe fert dans plufieurs lieux de
1 Orient , particulièrement aux Indes , ôc d la
Chine.
BAHAR, BAHAIRE ou BARRE. Poids dont 011
fe fert d Ternate , à Maiaca , à Achem., ôc en plufieurs
lieux des Indes Orientales.,
Il y en a de deux fortes 3 l’un , que l’on appelle
grand bakar s & l’autre, que l’on nomme petit
bahar.
On péfe au grand bahar, le poivré, le girofle *
la mufcade -, le gingembre , la canelie ôc autres
épiceries. Il eft compofé de zoo catis ; le caris de
z 6 taëls ou 38 onces Ôc demie , poids de Portugal 3
chaque taël étant eftimé une once & demie, de ce
poids : enforte que ce bahar eft de 550 livres de
Portugal, qui reviennent à 481 livres 4 onces de.
Paris , de Strafbourg , d’Amfterdàm, Befançon, &c,
C’eft au petit bahar que l’on péfe le vif-argent,
le vermillon , l’yvoire , la foie , le mufc, & autres
marchandifès précieufes. Ce bahar contient auffi
200 caris j mais chaque catis n’eft.que zz ta’èls ,
ou 3 z onces un huitième de Portugal 3 de manière
qu’il ne fait que 458 livres 13 onces de Portugal a
qui rendent environ 401 livres 7 onces de Paris.
Le bahar de la Chine eft de 300 catis , mais qui
n’en font que zoo de Maiaca 3 chaque caris de la
Chine ne contenant que 16 taëls. Le taël péfant une
réale ôc demie de h u it, eft de dix mas ou mafes ■*
& chaque mas de dix condorins. Voye{ la t a b l e
d e s p o i d s & m e s u r e s .
Le bahar de Mocha ville d’Arabie eft de 420
livres. Il faut quinze traflells pour faire le bahar;
e’eft à ce poids qu’on vend le café.
BAHUT. Coffre couvert de cuir , dont le couvercle
eft arrondi.
BAHUTIER. ( Ouvrier qui fa i t des bahuts. )
Ces ouvriers compofent à Paris une communauté 3
mais qui eft établie , & plus connue fous le nom
de maîtres, coffretiers-mallctiers.
BAI, qu’on écrit plus ordinairement BAY. Ne
fe dit que de la couleur du poil des chevaux, qui
rire fur le roux.
BAIGNEUR. Celui qui fait profeffion de baigner
les autres , & qui tient chez lui des bains pour la
commodité publique. Les baigneurs font à Paris du
corps Ôc communauté des perruquiers-barbiers-étu-
viftes , qui fabriquent & vendent les perruques.
BAIGNOIRE. ( Le vaijfeau ou la cuve dans
laquelle on Ce baigne,) Les baignoires de cuivre fe
font par lés chaudronniers, & celles de bois par les
tonneliers.
B A IGU , ou BEGU. Cheval qui marque toujours
naturellement , & qui jùfquà fa vieillefle conferve
dans les dents, qu’on appelle les coins , cette marque
noire , à qui, en terme de manège , on a donné
le non» de germe de fiüve. On croit que ce qui
BAI
fait qiie les chevaux bai gus ne ceflent point de marquer
, eft la nature de leurs dents , qui étant plus
dures & plus fortes qu’aux autres ne font pas fi
fujettes d s’ufer, & par conféquent a rafer. On con-
noît l’âge des chevaux b ni gu s , lorfquils ont les
dents longues , jaunes , crafleufes , & decharnees :
les jeunes chevaux les ayant ordinairement courtes,
néttes & blanches.
BAIL. Convention qu’on fait pour donner a ferme
, â loyer ou à rente , une maifon, une terre ,
un héritage , un droit , pour toujours , ou pour
un certain nombre d’années. Ce mot ■ vient de- •
bailler, • - , ' .
Le bail à ferme ou à loyer, fo fait ordinairement
pouf trois , fix ou neuf années. Le bail d héritage
ou à rente*, eft à perpétuité , foit que la
rente foit rachetable , foit qu’elle ne le foit pas.^
Le bail emphitéotique eft à longues années,
fouvent pour 99 années 3 après quoi 1 héritage aliéné
revient à fon propriétaire naturel, ou a fes heritiers
du ayans-caufé. '
Enfin, le bail judiciaire eft celui qui fe fait par
ordonnance de juftice , & dont le produit fe porte
aux confiirnations , pour le conserver aux créanciers
de celui fur qui les biens font faifis réellement.
B a i l . Signifie aufli Xacie p a f l e par-devant notaires,
, ou libellé fous feing privé , par lequel le bailleur &
le preneur font convenus des claules de leur marché.
Ou donne aufli ce nom aux expéditions de ces
actes. :
B AILE. O11 nomme ainfi à Conftantinople ,
l ’ambaïïadeur de la république de -Venife , réfidant
à la Porte.-
Outre les affaires de politique & d’é ta t, dont ce
miniftre eft chargé , il fait aufli les fondions de
conful de la nation dans' cette capitale de l’Empire
Ottoman 3 & c’eft proprement de lui que dépendent
/les autres confuls établis dans les échelles du Levant
, qui pour la plupart ne font que des vice-
c o n f i i l s . (.'C f i L » -,4 C j*. , ' f i , BAILLER â ferme, à loyer , à cens , à rente.
C’eft donner & abandonner d quelqu’un la jouiflance
d’une terre , d’une maifon ou autre héritage, moyennant
certaines conventions & à certain prix , rente
& redevance^ Voyeç ci-devant b a il .
B a il l e r ou d o nn er a la g r o s s e . ( Terme de
commerce de mer. ) Voye^ g ro sse a v en t u r e .
Voye\ auffi a ssuranc e.
BAILLEUR DE TABLE. Petit officier établi
dans les halles de la ville d’Amiens , pour livrer
ôc fournir aux marchands Ôc fabriquants , tant de la
feyetterie , que de. dehors , les tables dont ils ont
' befoin pour placer leurs marchandifès. Leur droit
eft d’un fol par chaque marchand.
PAILLIARGE. Efpèce de grain^dont il eft parlé
dans le tarif de \66/\. C’eft un mélange d’orge, de
feigle & d’autres grains.
I l paye les droits de fortie du royaume fu r le
pied de Verge ? c'eff-à-dire , 13 liv. le muid ?
BAL
fea v o ir , pour Vancien droit 20 f . &pourlatraitte
domaniale 12 liv. avec les fo ls pour livre.
BAILLOQUE. Plumes d'autruche mêlées naturellement
de brun obfcur & de blanc. -Cts fortes de
plumes pour l’ordinaire ne fo teignent pas, mais font
employées par les plumafliers , telles qu’elles ont
été tirées de defliis l’oifean , après cependant les
avoir iavonnées , pour les rendre un peu vives , &
leur donner de l’éclat. La plume bailloque eft
une des moins e f t im é e s . Voye\ a u t r u c h e .
BAIOQUE. En Italien baioco. Monnoie toute
de cuivre, qui fo fabrique & qui a cours à Rome,
& dans l’état eçcléfiaftique. Le baioque vaut environ
netpf deniers de France. îl en raut dix pour
un jule. Il y a auffi des demi-baioques, ou pièces
de quatre deniers & demi. Voye% la t a b l e d e s
MONNCIES.
BAIQUE. Les Flamands donnent ce nom â
cette efpèce d’étofte ce laine , que les François
appellent bayette ou baguette. Vcyeç b a y e t t e .
BAISSIÈRE. Se dit des liqueurs, lorfqu’à force
d’en tirer du tonneau , il ne refte prefque plus que
la lie ; ou du moins qu’il ne refte qu’une liqueur
trouble, qui n’eft plus potable. Une baiffière de
vin, de cidre , de bière, &c. On le dit aufli des
huiles..
L’ordonnance des aides de 1680 , titre z , article
14 de la vente des vins en détail, veut : que les
baiflîèrcs du vin qui aura été vendu & démarqué
, foient furvuidées les unes fu r les autres ;
& qu'à me f are qu'un tonneau en fera plein , i l
f o i t inceffamment tiré de la cave, & tranfporté
cher les vinaigriers , à peine de cent livres d'amende,
en cas de contravention. C’eft porter bien
loin les précautions pour empêcher qu’on 11e tire des
baiffières clarifiées quelques verres de vin très-médiocre
qui n’auroit pas payé l’impôt.
BALAI. Foye{BALAY.
BALAIS. O n appelle rubis-balais, les rubis qui
font d’un rouge- de rofe vermeule. Voyeç r u b i s .
! BALANCE. Infiniment qui fert à connôître l’égalité
, ou la différence de la pefanteur des corps
graves, ôc avec lequel on pefe les marchandifès
qui fe vendent au poids.
Il y a deux fortes de balances : l’une, eft la romaine
ou l’ancienne, autrement appellée pefon &
crochet : l’autre , eft la commune ou l’ordinaire,
que l’on appelle balance à plateaux, à baffins ou
aplats.
L a r o m a i n e eft compofée, i° . D’une verge,
ou branche de cuivre , de fer ou de bois, que quelques
uns appellent , quoiqu improprement, fléau
ou flayau, fur laquelle font marqués les points de
divifion, tant du côté du fort , que du côté du
foible, pour connoître le poids des marchandifès que
l’on veut pefer.
20. D’un crochet qui eft attaché par lin touret ou
Iboulon , d une garde ou membrure placée à l’ex- trémité de la verge, du côté gauche , d’une manière
à pouvoir toujours tomber en bas , foit qu’on tourne
X ij