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dans le tarif de la douane de Lyon* Efpece- de c y -
pcrus , ‘ou de fo u c k e t.
CUEILLETE. ( Terme de commerce de m e r ).
C’oft un amas de diverfes forces de marchandifès
qu’un maître de vaifïèau fait., & qui lui font re-
mifes par plufieurs perfonnes, pour former la car-
gaifon de fon bâtiment. Ainfi on dit : charger un
-vaifïèau à . cueiilete.
Ce terme n’eft en ufage que fur 1 Océan : fur
la Méditerranée l’on dit, charger au quintal.
CUEILLOIR, Vêtit p a n ie r d 'osier, de forme
ovale, dans lequel on vend de menus fruits, particulièrement
des cerifes, des grofeiUes & des prunes.
On emplit les cueilloirs plus que comble, &
les fruits s’y foutiennent avec des branches de châ-
taigners , ou de la plante qu’on appelle fougè re.
Les fruitières,ont coutume de parer le deffus de
leurs c u e illo ir s , de ce qu’elles ont de plus beau
fru it, pour fervir de montre ; à quoi allez fouvent
les acheteurs peu inftruits font trompés, quand ils
achètent les paniers entiers.
CUENCA. L a in e de Cuenca. C’eft une des fortes
de laines que les marchands de Bayonne tirent
d’Efpa'gne ; ainfi nommées de Cuenca petite ville de
Caftiilè où il s’en recueille quantité.
CUIR. C’eft la peau des animaux différemment
préparée, fuivant les divers ufages à quoi elle,peut
être deftinée, comme pour faire des meubles , des
bottes & .bottines , des fouliers & pantoufles, des
harnqis de chevaux , des baudriçrs , ceinturons &
bandoulières i des fceaux pour puifer de l’eau, à
couvrir des livres, des coffres, des malles , des
carrofies, des chaifes roulantes & à porteurs-, & c.
Les marchands forains & autres qui font venir
ou qui amènent à Paris des cuirs tannés , paifés en
m é g i e en huile , en m a r r o q u i n ou autrement, foit
"qu’ils leur f o i e n t envoyés des pays étrangers, ou
qu’ils v i e n n e n t des fabriques ' du royaume , font
obligés de les f a i r e décharger directement dans la
" h a l l e aux c u i r s , ou d a n s l e b u r e a u à ce deftiné ,
pour-y être vendus. & l o t ç i s entre les ouvriers &
' artifans qui les employent, ou qui leur donnent
quelque nouvelle préparation : après néanmoins
avoir été vus , viutés , Contrôlés , & les droits
payés aux officiers prépofés à cet effet, qui y apposent
certaines marques particulièresfuivant les diffé^
rens droits qui leur font attribués. Voyef. marque,
fiV en d ro it où i l efi parlé de celles qui s7im p r im en t
f u r les c u i r s , & des tasçes qu'on a m ife ç de nos
jo u r s f u r cette marque.
Cuir passé en mégie. Voycç mégie,
Cuir de Russie, que Von nomme par corruption
icuiR de roussi. C ’ e f t un c u ir ou peau, dç vache ,
apprête d’une manière particulière, qui n’-eft fçue
que dès feuls Ruftiens, peuple? daine contrée de
Pologne appelléç fUiffîe , d’où il fe tirej
Cuir de poule. C’eft un nom que les gantiers
donnent à une forte de petit c u ir très-mince &
^pçs-leger , quJ|ls çipploiçïiç à fiprç çie$ gaptS d?
c u i
femme pour l’été. On l’appelle plus ordinairtmett
CANEPIN. ; -
Cuir bouilli. C’eft du cuir fort qu’on a fait
bouillir dans de la cire mêlée de quelques gommes
ou réfines*
D e s c u i r s s e c s d e B u e n o s - A y r e s .
Parmi les cuirs Jtes que les marchands François
font obligés de faire venir des pays étrangers ( les
cuirs du dedans ne fuffifant pas a beaucoup près
pour la confommation du royaume ) ceux qui fe
tirent de’Buenos-Ayres ont toujours eu la réputation
d’être les meilleurs ; & l’expérience que nos.ouvrierc
en ont faite tant que la compagnie Françoife de
l’Afliente a fubfifté & en a apporte dire&ement dans
le royaume , les a pour ainfi dire dégoûtés de tous
les autres, meme de ceux des Indes> du Pérou 9c
de Barbarie.
Il n’étoit pas cependant bien facile , depuis Ip
traité d’Utreck , de fe fournir de ces cuirs, les
Ano-lois étant reftés les feuls en poffeffion du commerce
de Buenos-Ayres , â l’exclufion des autres
nations ; & d’ailleurs étant impoflible aux négocians
de France d’en faire venir dire&ement d’Angleterre,
parce que fuivant l’arrêt du 6 fèptembre 170 r , 11
n’eft permis d’apporter en France que les marchan-
difes ratifiées par ledit arrêt, & celles du cru d Angleterre,
d’EcofTe & d’Irlande, autres que celles
prohibées par ledit arrêt. ; .
Pour lever cet obftacle & introduire lefdits cuirs
en France, fans préjudicier aux autres difpôfitions
dudit arrêt de 1701 , fa majefté après avoir vu
l’avis des députés au bureau du commerce , & fait
examiner le mémoire des fermiers generaux fourni
à ce fujeç, par un arrêt de fon çonfeil du 7 mars
17x4, permit à tous négocians François de faire
venir directement d’Angleterre, dans tpus les ports
de France, les çuirs fe c s de Buenos-Ayres, dérogeant
à cet égard feulement a la difpoiitiôn dudit
arrêt du 7 feptémbre, en ce qu il fait defenfe d ap»
porter en France d’autres marchandifès que celles
du crû , ou fabriquées avec des matières du cm
d’Angleterre, EcofTe & Irlande, autres que celles
dont l’entrée eft prohibée'par ledit arrêt. Sa majefte
ordonnant qu’il fera payé pour chacun défaits cuirs
de Buenos-Ayres, vingt-cinq fols pour droits
d’entrée du royaume ; & que le droit de cinquante
fols par chaque peau de boeuf d Angleterre, continuera
d’être perçu, ainfi qu’il l a ete depuis ledit
arrêt du 6 fèptembre 1701 > fu majefte voulant que
les négocians qui feront venir d’Angleterre ew
France des cuirs de Buenosr Ayres, foient^ tenus à
leur arrivée de les déclarer fous cette dénomination,
& même de rapporter un certificat en bonne forme
de$ directeurs' de la compagnie du Su d , portant
que les cuirs font de Buenos- Ayres , & q u ils
proviennent des ventes de ladite compagnie 5 1$
tout à peine de confifcation defriits cuirs. j
ÇyjR d o r é , Ou appelle îûnfi.uue efpèce
GUI
tapijferie fa ite de cu ir , où font repréfentees en
relief diverfes fortes de grotefques relevées d o r ,
d’argent, de vermillon , ou de differentes autres
couleurs. . . ~ .
Cette tapifferie eft compofée de plufieurs peaux
de mouton paffées en bafànnes , coupees en feuilles
qjjarrées , qu’on a coufues les unes avec les autres,
après leur avoir donné une nouvelle préparation,
qui les a difjpofées à recevoir le relief, 1 o r, l’argent,
les couleurs & le vernis, dont les ouvriers les
cnrichifient.
Les lieux de France où il fe Fabrique le plus de
tapifferie de cuir doré, font Paris, Lyon & Avignon;
il en vient aufli beaucoup de Flandre, qui
le manufacturent prefque toutes à Lille, à Bruxelles,
â Anvers & à Malines, dont celles de cette dernière
ville font les plus eftimées de toutes.
Plufieurs prétendent que les premières tapifferies
de cuir doré qui fe font vues en France, venoient
d’Efpagne, & que ce font les Êfpagnols qui en
ont inventé la fabrique : cependant if ne s ’ e n voit
plus en France de leur manufacture -, foit qu’ils
Payent difeontinué, ou qu’ils Payent tranfporté en
Flandre.
« En France -les tapifferies de cuir doré paient
» les droits d’entrée & de fortie, tant du royaume
» que des provinces réputées étrangères, fçavoir ;
» celles de la fabrique de Lille & des provinces de
» France réputées étrangères, fur le pied de 15
» livres du cent pefànt, fuivant le tarif du 18 fep-
» tembre 1664 ; & celles des fabriques de Bruxelles,
» Anvers , Malines, & autres pays étrangers , à
» raifon de 30 livres du cent pefànt, conformément
» au tarif du 18 avril 1667. Quant à la fortie du
» royaume & des provinces réputées étrangères ,
» les unes & les autres ne doivent payer que 6 liv,
» du cent pefànt, conformément au même tarif de
» 1^64.
» Il faut remarquer que les cuirs dorés en
» quarré , ou feuilles non,.jointes enfemble, font
» fujettes aux mêmes droits que les tapifferies de
» cuir doré ».
ÇUIRASSE. Arme défenfîve, faite d’un fer fort
battu , qui couvre le corps depuis le cou jufqu’à la
ceinture, tant pardevant que parderrière. Ce font
les armuriers-heaumiers qui fout à Paris les corps
de cuirajfes.
« Les cuirajfes font du nombre des marchandifès
» dont la fortie eft défendue par toute l’étendue
» du royaume, terres & pays de Pobéiflànce,du
» ro i, à peine de confifcation, fuivant l’ordonnance
» de 1687, tit. 8 , art. 3 , & tous les traités de
» paix V
CUIT. Qui a paffé par le feu, & qui y a reçu
le degré de cuijfon convenable à fa nature & à
l’ufage qu’on en veut faire.
S o i e s c u i t e s . Ce font des foies qui ont été
mifes dans l’eau bouillante encore en cocons , pour
les devider plus facilement. On le dit auffi des foies
qui 001 été décreufées , c’éft-à-dire, qui ont été
C U I 7*3 •bouillies dans l’eau & le favon blanc, lavées &
paffées â l’alun pour être teintes.
On les appelle ainfi par oppoficion aux foies
crues, qui font telles qu’elles ont été levées d&
deffus les cocons, fans avoir fouffert le feu.
F i l c u i t . C’eft le fil qui a paffé par des leffives
chaudes, faites de cendres, foit qu’on lui ait donné
çette façon avant de le blanchir fur le p ré , foit
qu’il l’ait reçue pour être décrué, pour le préparer
à le mettre à la teinture.
On appelle f i l cru ou écru , celui qui n’a reçu
aucun de ces apprêts, & qui eft tel c[u’il eft forti
de la main de la fileufe.
CUIVRE. Le cuivre qui n’a eu que la première
fonte , eft le Cuivre commun & ordinaire. -
Lorfqu’il a foutenu plufieurs fois le feu, & qu’on
en a feparé les parties les plus groffières , on
l’appelle rofette , & c’eft le cuivre le plus pur &
le plus net.
On appelle cuivre vierge, celui qui* fort de la
mine fans avoir fouffert le feu.
Le cuivre naturel eft rouge ; & ce qu’on nomme"
cuivre jaune ou leçon, eft du cuivre jauni avec
la calamine.
Il fe trouve des mines de cuivre dans l’Afie &
dans L’Amérique.
L’Europe a quantité de mines de cuivre : la Suède
fur-tout , la Norwége , la Hongrie , & plufieurs
endroits d’Allemagne en ont de très-abondantes : il
s’en trouve auffi en Italie , en Savoye, en Lorraine,
dans le T iro l, & même dans plufieurs provinces de
Francer
Le plus grand commerce & la plus grande-confommation
de cuivre qui fe fàftè en France , eft
celui de Suède. Il y entre ordinairement prefque
tout par Rouen, auifi-bien que celui qui vient de
Hambourg. •
Le cuivre qui vient de cette ville anféatique ,
eft préparé'& à demi façonné pour divers ouvrages.
Il y en a en chauderons non bordés, qu’on appelle
cuivre en fourure, parce qu’ils font fôurés les uns
dans les autres , depuis la plus grande forte jufqu’à
la plus petite. Les affortimens font depuis une livre
jufqu’à vingt livres : ils viennent dans des bannes
qui font des efpèces de grandes mânes quarrées ,
longues & profondes, faites de menus morceaux de
bois . entrelàffés. .Ces chauderons s’employent en
marmites, fontaines & cuvettes.
Les cuivres en fonds , affortis depuis une livre
jufqu’à cinquante livres, font propres à faire des
cafîeroles, des couvercles de marmites , & autres
femblables uftenfiles de cuifine.
Les cuivres en plaques ouv/z planches , font de
trois piéds & demi de large > fur quatre pieds de
long. On en fait des chaudières pour les teinturiers
& braffeurs dé bière , des baignoires & des planches
pour graver des tailles-douces. Leurs affortimens
font depuis douze, quinze, vingt, trente, quarante
, cinquante , foixante , fôixante-dix, jufqu a
quatre-vingt livres.