
«Ion »oit -autrefois aux maîtres. teiûturiej'S du, petit {:
teint, parce qu’il aappar.tenoit qu’à eux.de faire le.
bifage & le réparage. On les appellent aulfi teinturiers
de Georget, -du (nora d’un teinturier des Gobè-
relations d’affez bonne main , mettent le biJU au
nombre des monnoies Courantes d’argent, qui fe
fabriquent en Perfe , & le font valoir un fol quatre
ou fix deniers de France. D’autres , peut-être plus
croyables , & entr’eux le chevalier Chardin , ne
.donnent le bifti que pour une monnoie de compte.
Il eft vrai qu’ils l’appellent dinar*bijli , qu’ils font
valoir dix dinars Amples ; en forte- que fur le pied
de dix mille dinars Amples , qu’il faut pour le
tomair, autre monnoie-de compte, il n’en faut
que mille de ceux qu’on furnomme biffé.
lins, qui s'appliqua le premier 'à faire cette forte
de fécondé teinture , & qui y excelloit. Préfente-
ment il ne peut y avoir dans Payis fes fauxbourgs,
que douze bifeurs & répareurs. Ge font eux qui
compofent la communauté du petit teint.
BISMUTH. Le .bifmuth naturel eft un corps I
minéral & à demi métallique. •.
On lui donne le nom d’étain de glace, parce
qu’étant brifë , i l . fait voir plufieurs. petites parties
brillantes & polies comme une glace.
Les potiers d’étain s’en fervent au lieu de régule
-d antimoine. Par les préparations chymiqües , on en>
tire des fleurs & un magiftère, que, l’on appelle
blanc de perle , dont on ufe pour entretenir ou
pour augmenter la beauté. ,
Le bifmuth artificiel eft tout femblable au naturel,
foit pour la forme, foit pour les propriétés & l’ufage,
'On le‘fait en réduilanç de l’étain en petits morceaux,
ou lames très-minces, & en le cimentant par une
mixtion de tartre blanc , de falpêtre, & d’arfenic
ftratifîé dans un creufet à feu nud. Il en vient beaucoup
d’Angleterre, mais qui a un oeil rougeâtre,
à caufe du cuivre que les Anglois , à ce qu’on dit,
font entrer dans fa compofition. Celui qu’on fait à
Paris eft plus blanc & plus-pur.
Il faut le choifir en belles écailles, larges, blanches
& faciles à cafter.
Le bifmuth, ou, étain de glace , paye en France
de droits d’entrée quatre livres du cent p e fa n t,
avec les fols pour livre•
BISNÀGUE ou VISNAGUE. Liante affez
femblable au fenouil, dont les mouchées , c’eft-à-
■ dire,;'les petites branchçs qui en foutiennent les
fleurs, ou ombelles, fervent de cure-dents. Cette
plante croît en quantité au levant, d’on les marchands
droguiftes & épiciers de Paris ont coutume
de la tirer.
Il s’en trouve néanmoins dans quelques provinces
de France , & l’on en cultive dans le jardin du roi3
mais celle qui eft ainfi tranfplantée , perd non-
feulement une partie de fa bonne odeur, mais encore
la propriété que les Turcs lui croyent de conferver
les dents.
Le bifhague doit fe choifir entier, le plus gros
& le plus blond qu’il fe peut. Ces cure-dents s’appointent
par les deux bouts, & fe vendent au
BISTORTE. Plante médecinale , dont la racine
entre dans la compofition de la thériaque. La
biflorte vient dans les Alpes , dans les Pyrennées
& dans les montagnes d’Auvergne. Ses feuilles font
aflez - femblables à celles de la patience fauvage ,
d’un verd gai au-deffiis , & d’un verd de mer au-
delTous. jSes* fleurs, qui s’épanouiflent au mois de
mai, font d’une belle couleur de chair , très-petites,
'& entaflees en manière d’é p i, comme le font celles
de quelques amarantes. Pour fa racine, qui eft la
feule partie de la plante dont les droguiftes faftênc
commerce, elle eft tortue & roulée en forme de
colonne, torfe , ridée & par anneaux; brune en
dehors, couleur de chair en dedans, accompagnée de
.fibres chevelues, & d’un goût aftringent. O n ia tient
‘bonne pour les cours de ventre & dans'les hernies;
mais Ta principale vertu eft d’être fouveraine pour
les .poifons.
11 faut la choifir bien nourrie , nouvelle, brune
au-deflus, rougeâtre au-dedans, & fur-tout qu’elle
vienne des pays chauds.
> BISTRE. C’eft de la fuie de cheminée, la plus
recuite & la plus brillante, qu’on pulvérife & qu’ori
paffe au tamis, pour en Taire de petits pains, après
l’avoir pétrie dans un peu,d’eau gommée.
ipillier. On les préféré à ceux de plume , parce
qu’ils font moins fujets à piquer la gencive. Ils font
partie du négoce des merciers, quand ils font
taillés.
JB IS Q U A IN S. Peaux de mouton en la in e , J
piéparées & paffees par les mégiffiers. C’eft de ces
peaux que l’on nomme commu nément bouffes, dont
les bourreliers fe fervent pour faire des couvertures
aux colliers des chevaux de harnois.
B 16' T L Petite monnoie de Perfe. Quelques
Les peintres & les ingénieurs s’en fervent pour
laver, les uns leurs deflins , &• les autres leurs
plans. On l’emploie auffi dans plufieurs teintes de
la miniature. Ce jfont les: épiciers, .marchands de
couleurs , qui préparent & vendent 1 & biflre.
BIT CHEM ARE. Sorte de poéffon qui fe fale
& fe feche comme la morue. Il fe pêche ’fur
quelques endroits des côtes de la Cochinchine , &
fait une partie du commerce des Cochinchinois,avec
la Chine. Il paye les droits d’entrée à Canton fur
le pied de quatre mas le. pic , & de fret fept pour
cent- Les Hollandols en fonrniflënt aufli beaucoup
aux Chinois.
BITUME. Matière inflammable , graffe & onc-
tueufe.
Les marchands droguiftes diftinguent trois ef-
pèces de bitume , qu’ils fubdivifent en plufieurs autres
, Xts bitumes durs, les bitumes mois, $c les bitumes
liquides ou huileux. Au nombre des bitumes
* durs ils mettent Tambre jaune ( peut - être y poiar-
roient-ils mettre plus juftement l’ambre gris ) , le
geeft ou jayet, l’afphaltum ou bitume de Judée , le
pifidphaltum, le charbon de terre , la pierre noire 3c
les foufres. Les mois font le malt h a., le bitume de
Calao, de Sir nam , & le bitume Gopal. Enfin le
raphta d’Italie & le pecroleum fe comptent parmi ;
les bitumes liquidas.. ■
De ces bitumes., les uns font foflîles, les autres !
nagent fur la fuperficie des eaux de . quelques lacs ^ ;
étangs , & d’autres fbrtent de terre prefque a. la :
manière des fontaines., • _ '
Il y a des bitumes fi durs , qu on s en fert dans lés
forces,,comme de charbon.;- II. y en a de fi lians ,
qu’ils peuvent tenir lieu de ciment dans les bâtimens.
C’eft de ceux-ci que les fameux murs de Babylone
étoient bâtis ; & il s’en trouve de tellement liquides ,
qu’on en brûle dans les lampes à; la place d huile.
On expliquera toutes les fortes de bitumes a leur
article. . /. G v.‘ ■ ■ ■■ ; ■'
Le bitume d’Auvergne eft une efpèce de poix
d’une allez, mauvaife o d e iirq u e Io n trouve, entre
Clermont, Montferrant & Riom, en un endroit ap-
pcllé le puits de Pege. Il y en a en fi grande quantité,
& il fort de terre en telle abondance, que les
chemins en font quelquefois impraticables..
. G’eft cette drogue féchée & durcie que quelques
colporteurs vendent pour le vrai aiphaîtum , ou bitume
de Judée, aux apothicaires & épiciers-droguiftesi,
qui n’ont pas encore une parfaite connoiflance des
drogues ; mais fa puanteur infupportable fuffit feule ,
pour s’empêcher d’être trompé par ces affronteurs.
B it u m e d e J u d é e . Voye{ a s ph a l tum .
BIZA.ou PIS A. Poids dont on fe fert dans le
royaume de Pegu ; il pèfe quarante onces de V enife,
ou cent tecalis. U n giro fait vingt-cinq tecalis , &
un abucç.o douze & demi.
BIZERERE-RUBERÉ. Nom que les Turcs donnent
à cette efpèce de drogue , propre pour la teinture
, que l’on appelle communément tournefol en
drapeau• B L
BLAFARD , BLAFARDE. Couleur" paflee &
effacée , qui tire fur le blanc.
Il fe dit particulièrement des étoffes mal teintes
& décolorées. Les étoffes de couleur légère & peu
foncée font fujettes â devenir blafardes , quand
on les garde trop long-temps. dans le magafin, ou
qu’elles font mal enveloppées.
BLAFFART. Petite monnoie qui a cours â Cologne.
Le b la fa r t vaut quatre albus, & l’albus 9
deniers —j- de France. Voyeç d a a ld e r .
BLAIREAU, que quelques-uns écrivent auffi
BLEREAU. Animal fauvage à quatre pieds , un
peu plus grand que le renard , auquel il a quelque
rapport, & qui tient auffi quelque chofe du porc &
du chien.
Quoiqu’il femble que cet animal ne foit pas d’une
grande utilité pour le commerce , on en tire cependant
trois fortes de marehandifes : fa peau, qui eft
du nombre des pelleteries communes, que l’on appelle
fauvagine : fa graifte', que vendent les marchands
épiciers-drog.uiftes, qu’on tient bonne pour
les maux de reins & les gouttes feiatiques : & fon
>ôUy .dont.oti fait des pinceaux( pour les peintre; 3c
es doreurs.
BLANC D’ESPAGNE. Eft une efpèce de blanc,
dont les femmes fe fervent quelquefois pour blanchir
leur vifage & en cacher les , defauts. 11 fe- fait avec'
del’étain de glace , diffous dans l’efprit de nitre, &
Drécipité en une poudre extrêmement blanche , par
e fecours de l’eau falée. . ■ , , t i :
B l a n c , d e p l o m b . C’eft d u plomb diffous avec
du v in a ig r e . Ce blanc fe fait de deux manières d i f fé
re n te s- , qu*on pourroit cependant ne regarder que
c o m m e la même. Quelques-uns réduifent du p lo m b
en lames très-minces & t r è s , - d é lié e s , q u ’ils f o n t
tremper dans de f o r t vinaigre ; tous'les .dix jours
ils enlèvent & raclent une efpèce de craffe , qui fe
forme, fur les lames, & recommencent jufqu’â ce-
qi^e le plomb foit entièrement difparu ,. & transformé
en cette, craffe , qui eft le blanc de plomb , qu’on
broyé, & qu’on faif fécher. Les autres' fe fervent
auffi de plomb battu en feuilles ; mais ils roulent
ces feuilles en forme cylindrique , de la manière
dont on rouleroit u n e- feuille de p a p i e r ; en forte
toutefois que le plomb ne fe touche point*, & qu’il
refte une- diftance entre chacun t o u r que les feuilles
forment. Ces feuilles ainfi roulées f e fufpendent
dans le milieu de certains pots de terre , ail fond
defquels il y a d’excellent vinaigre, que l’on bouche
enfuite exaélement, & que l’on enterre dans du f u m
i e r ; au bout de trente jours, l’opération eft faîte,
& à l’ouverture des pots le plomb fe trouve comme
calciné , & réduit en ce qu’on appelle blanc de>
plomb, qu’on brife en morceaux , & qu’on expofe
â l’air., pour le fécher. - ^ : '
Il n’y a guères que les peintres qui fe fervent de
ce blanc , mit â huile , foit avec l’eau gommée. II
fait une très-belle & bonne couleur; mais il eftdan-
o-ereux de s’en férvir , & fur-tout de le broyer fans
précaution , étant un poifon très-fubtil.
Il faut choifir le blanc de plomb tendre , blanc
deffus &. deffous, en belles écailles ,1e moins*rempli
d’écailles noirâtres, d’ordures & de menu , q ^ il
’ fe pourra.
Le blanc de plomb eft la matière dont on fait la
cérufe , & par copféquent le fard dont les dames
fe fervent, où la cérufe entre.
Le blanc de plomb paye en France des droits
di entrée 1$ fols du cent pefant b les fols pour livre.
B l a n c . Petite monnoie de cuivre'qui avoit autrefois
cours en France fur le pied de cinq deniers
tournois; . , ... , Æ
Les pièces de trois blancs etoient de bilion , c elt-
â-dire , de cuivre allié d’un peu d’argent , & va-
loielit quinze deniers.'; Les vieilles tenoient de fin
fix deniers trois grains, & les nouvelles feulement.
trois deniers'dix-huit grains.
Lés pièces de fix blanc s , de la valeur de trente
deniers, ont aufli été' fabriquées , tantôt prenant
plus de fin, tantôt moins. Il en fut ordonné une
fabrication fous le règne de Louis. XIV j par un
- édit du mois d’août 1657, mais qui fut révoqué par
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