
•noyer ; des cabinets verniJfés de la Chine & du
Japon ; des cabinets de pierres de rapport ; d’autres
de marqueterie ; d’autres èïébéne ou autres bois
Tares & précieux.
Les cabinets d’Allemagne étoient autrefois en
-grande réputation en France ; & on les y eftimoit,
a caufe de diverfes raretés &rcuriofités de mécha-
nique , allez ingénieufement imaginées , dont ils
étoient. remplis en dedans. Ils confervent toujours
leurs prix dans les pays étrangers ; & les Hollan-
dois èn portent encore dans l’Orient ; mais l’ufa'ge
-en eft tombé parmi les François ,.auffi-bien que
celui des cabinets d’ébéne ,• qui venoient de
'Venilè.
« Les cabinets de la Chine, de marqueterie , de
» pierres de rapport, de bois d’ébéne ou autre bois
» précieux , enrichis de bronze & cuivre doré ou
» non enrichis , payent en France les droits d’entrée
» & de fortie à l’estimation, à raifon de fix pour
» cent de leur "valeur. » ,
« Les cabinets d’autres qualités & de bois de peu
» de valeur, payent comme mercerie, fçavoir, io 1.
-» d’entrée du cent pelant & 3 liv. de fortie , con-
» formément à l’arrêt du 3 juillet 1692, qui meme
» a réduit les droits de fortie à 2 liv. lorfque cette
» mercerie eft deftinée & déclarée pour les pays
» étrangers , le tout avec les fols pour livre. »
. GABLE, qu’on écrit & qu’on prononce quelquefois
CHABLE. Grofle & longue corde , ordinairement
de chanvre, qui fert a tenir les navires a
l’ancre ou à remonter les foncets & grands bateaux
dans les rivières. IL fe dit auffi des cordages qui
fervent à élever de pefans fardeaux, par le moyen
des grues, des chèvres , des roues à carriers & autres
tels engins.
On ne nomme ordinairement cables , que les
cordes qui ont jufqu’à trois pouces de. circonfé-.
rence 5 au-deffous , on les appelle cordages. &
cordes. .
Chaque Cable , de quelque groffeur qu’il fo it,
eft compofé de trois hanfières ; chaque hanflère de
trois tourons ; le tôuron de trois cordons 3 & le
cordon de plus ou de moins de fils, fuivant que le
cable eft plus ou moins gros. Les termes de han-
siïre*, de touron & de cordon, font expliqués à
leurs articles.
• Pour faire un cable, après que les tourons font
formés de la manière qu’on l’explique à l’article de
la corderie , on fe fert de bâtons, que l’on pafle d’abord
entre Jes tourons dont on fait les .hanfières , &
enfui te entre les hanfières dont fe compofe le cable ,
afin que les uns & les autres tournent mieux &
s’entrelaffènt plus régulièrement enfèmble 3 & pour
empêcher qu’ils ne fef tortillent au f ila g e p n fuf-
pend au bout de chaque hanflère & de chaque touron
, un poids de plomb ou de pierre.
Quand le cable eft.fini & tors comme il faut , on
en détord trois ou quatre tours, afin que le refte
demeure mieux en état.
£,£s cables trop retords , crèvent ajfément : quand
ils font filés mous, c’eft-à-dire, qu’ils ne font pat
allez retords, ils fe rompent.
Le nombre des fils dont chaque efpèce de cable
doit être compofée , eft toujours proportionné à fa
longueur & groffeur j & c’eft auffi par le nombre
des fils qui y entrent & qui font fon diamètre SC
fa circonférence , qu’on peut juger de fa pefanteur
& en faire l’évaluation.
Un cable de trois pouces de circonférence , ce1
qui revient à un pouce de diamètre, eft de quarante
huit fils ordinaires 3 & c’eft fur ce pied-là que
font fupputées les deux tables que le fieur Aubin
a rapportées dans fon Di&ionnaire de Marine ,
pour faire l’une & l’autre opération , & que l’on
a cru nécefîàire d’inférer dans celui-ci avec l’inftruc-
tion pour s’en fervir, afin de ne rien laiffer à défiler,
au lefteur dans une matière qui ne doit point être
ignorée de ceux qui fe mêlent du commerce de
m e r, qui arment'pour eu x , ou qui frottent pour
autrui des vaiffeaux marchands , qui font des policés
d’afïiirance ou donnent leur argent à la grofle
avanture.
Table de la quantité de fils dont les cibles doivent
être compofés par rapport à leur circonférence.,
depuis trois pouces , jufqu'à vingt, & depuis
48 f i l s , jufqu'à 1^43.
P o u c e s. F i l s . .
I
4
5
6
7
8,
9
10
r i
13 -
14 -
15 -
.16 —
17 -
18 -
19 -
•20
48
7 7
121
174
x 3 8
3 11
393
485
5 98
699
. .821
9 5z
I05>3
1244
I 4 ° 4
U 7 4
1 7 1 4
JP 4 3'
• Pour trouver par cette table ,1e poids que. doit
avoir un cable de certaine longueur donnée , par.
exemple de cent dix à fix vingt braffes de long,
il faut mefurer l’épaifleur du cable par fa circonférence
, & voir dans la table , combien , par rapport
à cette circonférence , il doit avoir de fils 3 &
enfuite multiplier par quatre le nombre de fils ,
chaque fil de la longueur qu’il faut pour filer le
cable de l’étendue propofée , devant pefer environ
quatre livres j & le produit de la multiplication,
donnera à peu près le poids du cable. Ainfî un
çable de zo pouces de çircpnférepce, qui fuivanç
la table, doit avoir 1^43 fils, pefera 7 7 I"1 libresy
ce qui doit s’entendre d’un cable neuf & qui n a
pas encore été goudronné.
Table pour évaluer le poids d'un cable par fa
circonférence.
P o u c e s . P o id s ou l iv r e s .
3
; 4
6
7
8
9
10
11
12-
r 3
14
15
U n i ‘
18
i
0
Ipz
3 p 8
4S4
696
l9 .5 *
1244
15.7 2.
}9 4 P
2 3 P 2
1 7 96
3284
3808
4 3 7 a
4 9 7 ^
5 <0 6
6Z96
7016
7772
Par les deux tables précédentes, on peut auffi
connoître combien il faut de fils pour chaque
touron, fuivant l’épaiffeur qu’on lui veut donner.
Par exemple , pour ' un cable compofé de trois
tourons , à qui l’on veut donner dix-huit pouces, de
circonférence , on mettra cinq cent cinquante fils
pour chaque touron, & ainfi des autres , en remarquant
néanmoins que fi l’on veut faire le cable
nn peu plus ferré qu’à l’ordinaire , il fera plus
court & plus miïlce j & que fi au contraire oa le
veut faite plus lâche , il fera plus long & plus
g ^ s . < •
11 n’y a point de vaiffèau marchand , fi foihle
qu’il foit, qui n’ait au moins trois cables \ favoir ,
le maître cable , ou cable de la maitrzjfe ancre ;
le cable ordinaire 3 & le cable d'affourché, qu’on
nomme auffi greslin, qui eft le plus petit. La longueur
de. ces cables la plus ordinaire eft de 11 o ,
ou de n o brades.
« Les cables payent en France les droits d’ea-
» trée & de fortie , fur le pied de cordages 3
» favoir , pour ceux de fortie , 2 liv. du cent pe-
» f in i t , & pour ceux d’entrée , feulement 15 fols,
>> & les nouveaux fols pour livre. » *
Cable. Se prend auffi, en terme de marine ,
pour une mefure de 120 braffes , à caufe que c’eft
la longueur ordinaire de toutes fortes de cables :
ainfi lorfqu’oo dit , qu’on eft mouillé à deux ou
trois cables de terre , on doit entendre qu’on en
eft à deux cent quarante , ou à trois cent foixante
braffes.
CABLEAU. Petit cable dont on fe fert ordinab-
iemènt à marrer l i chajoupç d’ua YAÜfeau. Qu
Commerce» Tome I.
appelle auffi câbleau ou cincenelle, cette longue
corde dont les bateliers fe fervent à tirer leurs
bateaux en remontant les rivières.
CABLEUR , qu’on prononce , & qù’on écrit
plus ordinairement CHABLEUR. Officier établi
fur les rivières , pour faire paffer les bateaux par
les permis , fous les ponts , & autres endroits difficiles.
Voytl CHABLEUR.
CABOCHE. ( Terme de cloutier. ) On nomme
ainfi les clous qu’on appelle vulgairement clous à
fouliers / parce que le peuple , & les gens de
peine ont coutume d’en clouer deffbus leurs fbulfers ,
pour en conférver plus long-tems les femelles &
les bouts. Il y 'a deux fortes de caboches 3 les unes
qu’011 nomme caboches à deux têtes 3 & les autres,.
caboches à.tête de diamant.
C aboche. Se dit.auffi des ,vieux clous , particu?
fièrement de ceux que l’on tire des bateaux que
l’on dépèce., Ils font une partie du négoce des marchands
de vieille fëraille , qui les vendent à la livre ,
aux maçons , & autres artifans.
« 'Lts caboches & vieux clous payent en France
» 5 fols le cent pefant, pour droits de fortie, & 6
» fols pour droits d’entrée , 8c les fols pour livre. »
CABOCHON. (. Terme de joyaillerie. ) C’eft-
en générai toute pierre précieufe qui a feulement
reçu le poliment, & à laquelle l’on n’a donné par
la taille / aucune forme régulière , ni fait aucune»
facettes, lui ayant cbnfervé la figure qu’elle avoir
naturellement, & au fortir de la mine. Il y a des
cabochons de diverfes formes 5 entr’autres d*
ronds, d’ovales & de boffus. Ce terme eft plus en
; ufage pour les rubis , que pour toutes les autre®
pierres précieufes.
CABOTAGE. C’èft proprement la connoiflance
des mouillages /auerages ,'bans , 'courans , marées 3
enfin de la fituation de toutes les parties des côtes
d’une • mer.
Il fe dit auffi du commerce qui fe fait de prer*
che en proche & de port en port. '
CABOTER. ( Terme de marine & de commerce
de mer, ) C’eft naviger de pórt en p o t t , &
feulement le long des côtes 3 e’eft auffi faire le
négoce de proche en proche.
CABOTTÎERE. Bateau, plat, long & étroit, d’err-
viron trois pieds de profondeur, avec un gouvernail
très-Lon?- fait en formé de rame. Cette forte
de bateau ne fert guères qu’au commerce qui fe
fait par la rivière d’Eure , qui vient du côté de
Chartres , paffe à Dreux , & fe jette dans la Seine,
à un quart de lieue au-defflis du pont de l’arche.
CABU1A. Efpèce de chanvre , qui croît aux
Indes Occidentales , dans là province de Panama.
La plante qui lé produit, a des feuilles fembla-
bles à celles au chardon , ou de l ’iris, quoique
plus larges , plus épaïfies & plus vertes. Lorfqu’elle
eft mure , on la fait rouir comme le chanvre d’Eu*
ropé j après l’avoir fait fécher, 011 la bat avec des
efpèce^ de maillets de bois y jufqu’à ^ ce qu’il n y
xçfte plus que la filaffe, que les Indiens filent en