
* 6 den. aufli de la balle, d anciens droits, & 3 f.
» du cent de nouveaux.
« Enfin, les cordes à faire mouveaux, 8 f. d’an-
» cienne taxation, & z f. de la nouvelle réapré-
» ciation, le tout avec les nouveaux lois pour livre. » \
Il fe fait aulfi des cordes de crin mêlé de chanvre ,
& de plufieurs autres fortes de matières , telles que
font les boyaux de mouton ou d’agneau, l’écorce de
tilleul, le fer & le léton pâlies par la filière, &e.
Les Indiens font leurs cordes d’écorce de cocos,
de magnay , ou d’autres arbres.
Cordes de boyau. Sont celles qui fe font de
boyaux de mouton ou d’agneau, deftechés, & mis
en petites lanières ou filets fort étroits, qu’on tortille
un ou plufieurs enfemble.
.. Leur, principal ufage eft pour appliquer fur les
inftrumens de mufique ; tels que font lès luths , les
thuorbes ,- les violes, les violons, les guitarres , les
harpes, les trompettes marines , les vielles, &c.
Il y,en a de colorées de rouge & de bleu: mais
pour 1 ordinaire elles font blanchâtres ou roufïatres,
' qui eft la couleur naturelle du boyau.
Plufieurs ouvriers & artifans fe fervent aulfi de
cordes de boyau ; les horlogers , pour leurs montres
; lespaumiers, pour leurs raquettes, les couteliers
, cordiers, fileurs & fileufes , pour faire
tourner leurs roues & rouets 5 les tourneurs, pour
faire aller leurs tours-, &c.
Les cordes de boyau font partie du négoce des
marchands du corps de la mercerie ; il eft cependant
permis aux faifeurs d’inftrumens , d’en faire venir &
d’en vendre, pourvu qùe ce foit de celles propres
a leurs inftrumens. r
Les lieux oii il s’en fabrique, le p lu s, font
Rome & fes environs, Touloufe, Lyon & Paris. ’
Celles de Rome font les plus eftimées de toutes.
Elles viennent pour l’ordinaire par paquets affortis
de chanterelles & de fécondés ; car il n’en eft envoyé
,d Italie prefque que de ces deux efpèces. '
Les paquets des cordes deftinées pour le luth &
pour laguita rre , font compofés de foixante bottes
ou cordes pliées'en huit plis; & les paquets de
celles propres à la viole & au violon, font de trente
bottes , aufli pliées en huit. plis.
Les cordes qui fe fabriquent aux environs de
Rome, que Io n nomme cordes Forefiières-, font
des parerlles fortes que les Romaines, quoique
tnorns parfaites : on les envoie de même par paquets
alïortis de foixante & de trente bottes ; mais chaque
botte neft que de fept plis, ce quiles diftinguedes
véritables Romaines, n’étant pas permis aux ouvriers
Foreftiers de les faire des mêmes longueurs que-
pelles qui le font dans la ville de Rome. ' *
Les cordes de Touloufe viennent par paquets
alTortis, & les bottes pliées de la même manière
que les Romaines, auxquelles elles font néanmoins
de beaucoup inférieures, n’étanf pas même fi efti-
imees que les Foreftières.
Lyon fourmi une quantité prodigieufe de cordes
de boyau, aflorties pour toutes fortes d’iqftriunens
de mufique, dont il fe fait une très-grande confom-
mation dans tout le royaume, fingulièrement â
Paris , & des envois confîdérables dans les pays
étrangers, particulièrement en Hollande,.en Anglet
e r r e , en Efpagne, en Portugal,'en Allemagne, 8c
dans prefque tout le Nord.
Elles s envoient par paquets , compofés d’un certain
nombre^ de plus petits paquets pliés dans du
papier huilé, pour les mieux conferver ; chaque
petit paquet contenant une certaine quantité de bottes
, ou cordes , fuivant que les marchands les demandent
, qui fe diftinguent par numéros ; chaque
numéro lignifiant le nombre des filets de boyau,
dont les cordes fo n t formées; enforte que celles du
N°. i , ne font faites que d’un feul filet; celles du
N°. z } de deux filets; celles du N°. 3., de trois
filets, •& ainfi des autres cordes , à mefure qu’elles
augmentent de grofteur , y en ayant qui vont juf-
qu au N°. 5 o , qui fervent de fixiémes aux balles de
violes, & de dixiémes aux grands thuorbes.
Les menues cordes de boyau Lyonnoifes, deftinées
pour les chanterelles'& fécondés, font très-peu efti-
mées, â caufe qu’on ne peut les monter fur les
inftrumens, aufli haut que celles d’Italie & de
Touloufe, n’étant ni fi fortes ni fi bien fabriquées.
Il ne s’en fait â Paris que de très-grofles, qui ne
peuvent tout au plus fervir qu’à certains artifans,
ou à faire des raquettes. On ne laiffe pas cependant
d en faire une allez grande confommation en
France, & même quelques envois dans les, pays
étrangers. • -
On appelle à Paris, maîtres boyaudiers, ceux
qui travaillent à la fabrique des cordes à boyau. Ces
maîtres y compofent une des communautés des arts
& métiers.
«Suivant le tarif de 1664, les cordes de boyau
» paient les droits d’entrée & de fortie du royaume ,
» & des provinces réputées étrangères, fçavoir, pour
» la fortie , fur le pied de 3 liv. du cent pelant,
» & pour l’entrée , à raifon de 10 liv. aufli du cent
» pelant, étant regardées eomme,*mer-ceries , con-
» formément à l’arrêt du 3 juillet 169% ».
« Il faut pourtant remarquer que fi les cordes à
» boyau font deftinées & déclarées pour les pays
» étrangers, elles ne paient que 40 f. de droits de
» fortie, fuivant l’arrêt cité ci-devant».
a A l’égard des droits qui fe paient à la douane de
» Lyon pour cette marchandise, qui eft appellée
» dans le tarif de cette ville, cordes de luth , ils
» font à îaifon de 15 f. la caifle du poids de quinze
» livres , pour l’ancienne taxation , & de 3 o f poux
» la nouvelle réapréciation ».
Corde. C’eft aufli le nom que l’on donne à une
certaine quantité de bûches ou de bois à brûler, qui
f^_mefuroit autrefois avec une corde, & qui à pré-
fènt fe mefure entre deux membrures ou pièces, de
bois de quatre pieds de hauteur , placées à huit
pieds de diftance l’une de l’autre; de forte que la
corde de bois doit avoir huit pieds de lpng fur quatçp
pieds de haut.
Chaque corde de bois contient plus 011 moins de
bûches, fuivant qu’elles font plus ou moins grofles,
ou qu’elles font droites ou tortues , ou bien ou mal
cordées.
^ Dans tous les bois & forêts de France, on ne peut
Elire aucune livraifon de bois à brûler, que c i ne
foit à la corde. Ordonnance fu r les bois & forêts ,
du 13 août 166p.
Sur les ports & dans, les chantiers de Paris, les
marchands, dans la vente & débit qu’ils font des
bois à brûler, que l’on nomme de corde, doivent
fe fe rvir d’une forte de m e fu re q u e l’on appelle
ordinairement membrure, & qui n’eft autre chofe
qu’une demi-corde ; c’eft ce que l’on nomme vulgairement
une voie de bois , ainfi appellée, parce
que la demi-corde, ou la membrure, fait la charge
d’une charettey
La membrure ou demi-corde, doit avoir quatre
pieds de haut fur quatre pieds de large, c’eft-à-dire,
quatre pieds de tous fens. Elle eft compofée de trois
pièces principales de charpente , l’iine qui en fait la
bafe, & les deux autres les côtés qui font arrêtés.
par le bas & en dehors , ■ par deux moyens morceaux
de bois , qui rendent la membrure folide , &
en état de contenir & foutenir le bois.
Les bois à brûler qui n’ont pas au moins dix-fept
pouces de grojïeur, font réputés bois de corde , ou
bois taillis, & comme tels , doivent être vendus &
débités à la dérni-côrde, ou membrure ; au contraire
des autres bois, dont la grofteur eft au-deflùs de
dix-fept pouces, qui fe vendent au compte, & fe
mefurent avec l’anneau. Ordonnance de la ville de
P a r is, du mois de décembre 167 z.
C o r d e . S’entend aufli dans les manufactures de
lamage , des fils qui compofent la tiflure des draps
& autres étoffes de laine. Ainfi on dit : qu’un drap,
qaune ratine montre la corde, pour fignifîer que le
tondeur les a trop découverts en les tondant.
On le dit pareillement des étoffes qui font ufées ,
qui ont perdu tout leur lainage , enforte qu’il n’y
paroît plus que la toile , c’eft-a-dire, les fils de la
chaîne & de la tréme.
C o r d e . On nomme ainfi les chapelets ou comptes
^de veroterie , qui entrent dans le commerce du
..Sénégal & de quelques autres côtes d’Afrique.
CORDEAU. Corde de médiocre grofteur, dont
divers artifans fe fervent à différens ufages.
De cordeau des charpentiers 11’a guères qu’une
ligne de diamètre : il leur fert à aligner leur bois.
Le cordeau des jardiniers eft à-peu-près de même
grofteur : c eft avec quoi ils drefîent les. planches
de leurs potagers , & font les aligmemens de leurs
plans.
Le cordeau des bateliers & pêcheurs, qu’on
appeUe aufli cincenelle, eft du double plus gros,
Ils s’en fervent pour remonter les rivières contre
leurs courans , en l’attachant d’un bout- à un mât
élevé à l’avant de leur bateau , & en defeendant à
terre pour le tirer de l’autre a\tec une .efpèee. de
bretelle faite du cordeau mêiue,
L'ordonnance de la ville de Paris , de 1671 ,
article 6 du chapitre z , porte : qu’en cas de ren •
contre en rivicre dç bateaux montans & defeendans ,
les bateaux montans, pour faciliter le pa(Tage des
bateaux defeendans, doivent faire voler par-dèflus
les defeendans, la corde appellée cincenelle ; & au
contraire , les defeendans lâcher la leu r, enforte
qu elle pafle par-deftbus le montant.
Cordeaux. C’efi: encore ainfi que dans le négoce
des toiles;, on appelle certaines petites cordelettes
de fil d epinay, qui ont des noeuds de diftance
en diftance; chaque noeud ayant une valeur particulière
, fuivant que les marchands le jugent à propos.
Les cordeaux , qui font ordinairement attachés
aux bouts des pièces de batifte & linons , que l’on
envoie dans les blanchifleries , fervent â faire refto.u-
venir ceux à qui elles appartiennent, de ce que
chaque pièce leur a coûté en écru , afin d’en pouvoir
fixer le prix , lorfqu’elles leur font rapportées
en blanc.
Cordeaux. Ce -font aufli des efpèces de lifière»
que l ’on .fait à certaines étoffes. On les nomme
cordeaux, parce qu elles font cordées en forme de
çorde, & que les lifières font plates. On fe fert
des gros & moyens p lis , & pignons , c’eft-à-dire,
des laines de la plus bafle qualité, pour faire les
cordeaux.
CORDELAT. Etoffe de laine qui fe fabrique à
Alb.i, & auy environs de' cette ville de Languedoc,
dont le prix eft: fort médiocre, fa largeur n’étant
que de deux pans , deux quarts , .mefure du pays ”
qui reviennent à une demi-aune moins un feize
mefure de Paris;
Cette petite largeur de demi-aune moins un feize ,
a été autorifée par un arrêt du confeil du j? juillet
1673 , nonobftant l’article XXX du réglement
général des manufactures , du mois d’août 1669
qui porte qu’on ne pourra faire aucunes étoffes de
fi petit prix qu’ellespuiftént être, qu’elles n’aieut
au moins une demi-aune de large , mefure de
Paris.
CORDELIÈRE. Efppce de ferge raze qui fe
fabrique. dans quelques endroits de Champagne ,
particulièrement à Reims ; elles font partie faine
d’Efpague. & partie laine Françpifè.
} COkDERIE. Efpèce d’attelier ou lieu difpofé
dune certaine manière, propre & commode poar
fabriquer des cables ou cordes.
CORDES. Les relieurs de livres appellent cordes
des ficelles de diverfes groflèurs, dont ils fe fervent
pour fair.e la nervure des livres qu’ils relient.
On défigne la grofteur des cordes par le nom do.
format des livres. Ainfi il y a des cordes d’in-folio ^
d’in-quarto , d’in-oCtavo, &ç. Voye^ relieure.
CORDIER. Artifan , qui fabrique & qui vend
toutes fortes de cordes de chanvre , d’écorce - de
tilleul, ou de chanvre mêlé de poil ou de crin.
Les cordiers de Paris forment une communauté
particulière,
CORJDÏLLATS» Sortes d’étoffes de laine très*
Zzsz ij