
les autres villes du royaume où. il y a jurande.,
lignifie un ouvrage ou expérience particulière, que
ceux qui afpirent à la maîtrife de certains états ou
profsftions, étoient obligés de faire en préfence des
maîtres & gardes des corps des marchands, ou des
jurés des communautés dans lefquelles ils vouloient
fe faire recevoir en qualité de marchands ou de maîtres.
On convient généralement aujourd’hui, que
les épreuves étoient inutiles , & on les a fupprimées.
CHEGOS. Poids dont les Portugais fe fervent
aux Indes pour péfer les perles ; il faut quatre che-
gQS pour faire uh carat, Voye\ la table des
POIDS $ MESURES.
.CHEGROS, ou CHIGROS. Gros filet de chanvre
ccompcfé de plufieurs fils, & enduit de poix,
arec lequel les cordonniers , favetiers, bourreliers,
lelliers , & autres ouvriers qui travaillent en cuir ,
coufent & attachent leurs ouvrages. C’eft au bout du
chegros que l’on met lés aiguilles de poil de fanglier
ou de porc , avec lefquelles on fait les coutures ,
enpailant les deux bouts, du filet par les trous qu’on
a faits avec l’alêne. Quelques ouvriers appellent li-
gncul, ce que les autres nomment chegros.
CHEIT-A-BUND. Sorte de Joie qui fe fait dans
les états du mogol ; elle tient le fécond rang parmi
les fix efpèces qui s’y recueillent.
CHELLES. Toiles de coton à carreaux de différentes
couleurs, qui viennent des Indes orientales,
particulièrement de Surate. La pièce contient 1 3 ou
14 aunes^de long fur trois quarts de large.
CHEMBALIS. Sortes de cuirs qui viennent du
Levant1, par la voie de Marfeille. Ils font fujets au
droit de vingt pour cent, & le paient aux bureaux
de cette ville & de Beauvoifin, conformément au
tarif de 1706,
CHEMIN. L’on nomme ainfi fur les ports de la
ville de Paris , les pièces de bois fur lefquelles les
maîtres tonneliers-déchargeurs de vins, roulent les
muids,.queues & autres tonneaux, en les déchargeant
des bateaux où ils on: été amenés.
Il eft défendu aux déchargeurs de vins, par les
ordonnances de la V ille, de décharger & labourer les
vins, cidres, & autres boilfons, fur les planches
pôfées par les officiers plancheyeurs, mais feulement
par les chemins qu’ils ont eux-mêmés établis, & d’y
en rouler plus d’une pièce à la fois.
CHEMISE. Vêtement ordinairement de toile, que
l’on met fur la chair.
« Les chemifes de toile de-lin, de toile de chanvre
» de toile d etoupe, paient en France les droits
» d entree & de fortie, fur le pied des toiles dont elles
» font faites , a raifon de tant du cent pelant avec
» les fols pour livre. »
C h em is e Ç Terme d emballage, ) dont-on ne le
fert pas en France , mais qui eft fort en ufage dans
le .commerce que les Pro vençaux font à Smyrne, &
dans les autres échelles du Levant.
,On appelle la chemife d’une balle de foie, une
toile qui l’enveloppe immédiatement. La toile de •
dehors fe nomme le cannevas ; c’eft entre çes deux j
toiles qu’on met du coton, pour conferver les fore$
qui font au-dedans.
CHEMISETTE. Vêtement qui fe met fur la che-
niife, & qui ne va guères plus bas que la ceinture.
On en fait de diverfes étoffes, & particulièrement
d ouvrages de bonneterie, de fil,. de coton & de foie,
mêlées d’or & d’argent.
« Par le- tarif de la douane de Lyon , les chemin »fet tes de foie avec or , paient 5 6 f. de la livre pe-
»lant, pour 1 ancien droit, &4 f. pour la nouvelle
» reappreciation, avec les nouveaux fols pour livre.
3 CHENEVIS. Petite graine que produit la plante
d’où l’on tire le chanvre.
Outre l’ufage de cette graine pour la nourriture
de quantité d’oifeaux de diverfes efpèces , que la
douceur de leur chant, ou la beauté de leur plu-
mage font élever & tenir dans des cages $ 011 tire
auffi une huile du chenevis, utile pour brûler, &
pour plufieurs ouvrages j en forte qu’il s’en fait un
négoce allez confidérable dans les provinces où il
le fait une grande culture de chanvre.
« L’huile de chenevis paie io f. le. cent pefanC
» pour les droits de fortie, par le tarif de 1664,
» avec les fois pour livre ».
CHENEVOTTE. C’eft le tuyau de la. plante qui
produit le chanvre', lorfque le chanvre en a été fe-
paré. On fait des allumettes de chenevotte, plus
féches & plus faciles à prendre feu que les allumettes
faites de bois.
On fait du charbon de chenevotte , qui n’eft pas
mauvais pour la fabrique de la poudre a canon. On
ne s’en fert pourtant guères que dans les lieux où
l’on ne peut avoir de celui de Bordeaux, comme
du côté de la Provence, où ce bois eft très-rare. L a
qualité du charbon de chenevotte, eft d’être très-
léger, & même plus que le charbon de Bourdaine ;■
mais comme il-eft extrêmement humide , ce défaut
fait donner la préférence à l’autre. ^ .
CHEPULES, Efpèces de myrabolans, que les
Indiens appellent arec a,
CHEQUE C’eft un des quatre poids dont on fe
fert dans les échelles du Levant, particulièrement
a Smyrne. Il pèle deux ocos ou ocquas; l’ocqua
revenant à trois livres deux onces , poids de Marfeille
: ainfi le chequi rend fix livres un quart du
même poids. L?on pèle le teftic ou poil de chevron ,
au chequi. Voyei la table des poids et mesures.
CHER. Ce qu; on achette ou qu’on vend au-deflus
du prix moyen ordinaire, ou du prix commun aétuel.
la valeur des marchandifes- en argent fe régie, i°. fur
l’abondance ou la rareté 5 z°. fur le defir ou le befoin
que les vendeurs ont de s’en défaire j 30. fur l’envie
& les moyens qu’ont les acheteurs de fe les procurer.
La •variété des cirçonftances déterminantes, fait
éprouver au prix des marchandifes , des alternatives
plus ou moins fréquentes 5 tantôt elles coûtent plus,
tantôt elles coûtent moins d’argent ; le prix moyen
eft entre la plus haute valeur & le meilleur marché.
Quand les marchandifes fe vendent, foit par de$
faifons juftes & naturelles, foît par des caufes faoti- .
çes & illégitimes, beaucoup plus que le prix moyen,
c’eft cherté générale.
Mais un marchand particulier, une compagnie de
trafic, fur-tout fi elle eft douée d’un privilège ex-
clufif autorifé , peuvent dans un lieu , dans plufieurs
cas, vendre au-dëffus de la valeur aétuèlle
en argent qui exifte ailleurs, & qui exifteroit fans i
eux dans le lieu même où ils introduifent le prix
exceflif : c’eft cherté particulière.
Ces idées étoient reliées jufqu’à nos jours, dans
une grande obfçurité, qnoique pourtant bienlumi-
neufe.s.
CHERAFIS, qu’on nomme autrement TELA.
Efpèces de médailles ou de jettons d’o r , qui fé
fabriquent en Perlé..
Cherafis fignifie noble, en langue Perfane , &
c’eft la nobleffe du métail dont ces médailles font!
fabriquées, qui leur a fait donner le nom de cherafis•
Quelques voyageurs ont cru que le cherafis étoitj
une monnoîe courante ; mais il eft certain qu’il ne fe
frappe aucune efpèce d’or en Perfe.
CHER AFS. Ce'font des changeurs Banianes établis
en Pèrfe, particulièrement à Scamachi, fur la'
mer Cafpienne. Ils font eftimés fi fubtils dans le
négoce, qu’ils l’emportent même fur les juifs.
CHERÀY ou CHAHY. L’on nomme ainfi en
Perfè, un des poids dont , on fe fert dans le commerce.
C’eft ce qu’on nomme autrement le poids
c iv il, ou commun , qui eft le double de ce qu’on
appelle poids légal,
CHERCOLEE. Etoffe des Indes , foie & coton.
Voyez crtuQUELAS.
CHFRCONNÉE. Efpèce de chuquelas, ou étoffe
des Indes, foie & coton. La feule différence qu’il
y a, & qui eft peu confidérable , c’eft que les vrais
chuquelas font rayés, & qu’il y a des cherconnées
à carreaux.
CHERIF- Monnoie d’or, qui fe fabrique & qui
a courc en Egypte. Voye{ la t a b l e d e s m o n n c i e s .
CHÊNE. Objets de commerce provenant de cet
arbre.
Outre les’ gros., échantillons , comme poutres ,
fommiers , arbres à preffoirs , p o u t r e l l e s , & autres
femblables , qui font les principaux des bois de
chêne, qu’on appelle bois de charpente ; il s’en
débite encore dans les forêts de plufieurs autres
manières ; fçavoir , en fente, en fciage, en bois de
c h a r r o n n a g e & rouage, & en bois a brûler.
La fente confîfte en lattes quarrées, lattes volices,
échalas, mairrain, édifies , ou ferches. Voye\ ces
termes ; ils font expliqués chacun à leur article.
Le fciage renferme les contrelattes, les planches,
les membrures, les chevrons, les poteaux, les foli-
ves, les limons, les b a t t a n s & les gouttières.
Les contie-lattes fervent à la couverture des bâ-
timens : elles s’attachent de hauteur entre les chevrons;
par-deffous les lattes volices , fur lefquelles on attache
les ardoifes. Leur largeur ordinaire eft de quatre
à cinq pouces, &leur épaiffeur de fix lignes.
Les planches ont des largeurs & des épaiffeurs d ifférentes
, fuivant l’ufage à quoi elles font deftinêes.
Les premières , que l’on appelle planches d’en-
trevoux, parce qu’elles fervent a couvrir les entre-
voux des folives des planchers, doivent avoir neuf
pouces de large , & neuf lignes d’épaifieur. On les
emploie auffi quelquefois à faire des’ auvens.
Les fécondés , qui font nommés planches ordinaires
à caufe que l’on s’en fert très - .communément
dans les ouvrages de menuiferie, ont un pied
-de large , & treize lignes franc-fciées d’épaiffeur.
Les troifiémes , qui s’employent pour l’ordinaire
à la eonftruébion des cuves , doivent avoir onze pouces
de largeur , & dix-huit lignes d’épaiffeur.
Enfin, celles qui fervent à faire dès tfapes de
cave, doivent être de deux pouces d’épaiffeur , & dé
douze à feize pouces de largeur.
Les membrures font de deux fortes j Les'unes dé
deux pouces d’épaifleur, & de fix pouces de largeur
, & les autres de trois pouces d’épaifleur, & de
fix pouces de largeur. Elles font propres à la menui-
ferie , & doivent? être dé bons échantillons, d’un bois
bien doux 8ç fans roulures.
Les chevrons font pareillement de deux fortes.
Les premiers, qui fervent à mettre fur les pannes
des couvertures des maifons, pour foutenir les lattes
far lefquelles font attachées les aruoifes ou les tuiles-,
doivent avoir .trois ou quatre pouces de gros , e’eft-
à-dire , trois pouces fur une face ,. & quatre fur l’autre.
Il faut, s’il fe peut., qu’ils foient fans noeuds ni
aubier. Les féconds s’emploient, non-feulement à
la couverture des bâtimens , mais encore à divers
autres ouvrages de charpente, mqjme en menuiferrie 5
& lorfqu’ils fe trouvent bien doux & bien quarrés ,
on en fait auffi des baluftres tournés pour les efca-
liers. Cette fécondé efpèce de chevrons doit avoir
quatre pouces en quarré.
Les poteaux fervent dans les bâtimens , ‘a faire des
cloifons , des pans de bois, & autres femblables ouvrages.
Leur groffeur ordinaire eft de quatre à fix
pouces.
Les folives s’emploient à faire des planchers, en les
faifant foutenir par des poutres & des fablières. Leur
groffeur accoutumée eft de cinq & fept pouces. Le
bois le plus fort & le plus ruftique, eft le meilleur
pour mettre en folives.
Il faut remarquer que lorfqu’il fe rencontre dans
les forêts, des bois de chêne de brin bien droits ,
qui portent depuis fept jufqu’à neuf pouces de grof-
feur, fur la longueur , depuis quinze pieds jufqu’à
quatre toifes, même davantage , ils ne doivent pas
être débités en fciage-, d’autant qu’il fe conftruit a
préfent beaucoup de bâtimens, où l’on fe fert de
folives de brin pour faire les planchers, afin d éviter
les poutres. ; ( ^
Les limons font des morceaux, de. charpente, qui
fervent à porter les marches des efcaliers , & qui
forment la rampe fur laquelle font pofes les baluftres.
On les fait- ordinairement de quatre pouces , fur
huit, neuf & dix pouces d’épaiffeur, ou de cinq