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mais ducre que les orfèvres & joyailllers ont auffi le
droit d’en foire d’or & d’argent, & que ce font eux
qui font feuls, & qui montent ce qu’on appelle des
c h a în e s de d i a m a n s , & autres pierreries , la communauté
des chaînettiers eft tellement tombée que
le peu de maîtres qui la foutiennent encore , ont
peiné à fubfifter de leur métier , a cauie de la
quantité de chamberlans qui y travaillent! V o y e ^
-CHAISNETTIERS. | . , t. J T
Dans le négoce qui fe fait de cette marchandile,
les erofïes cfiàînes de fer fe vendent à la piece ;
les médiocres de fer , & les chaînes de cuivre de
toutes eroffeurs , fe vendent au pied ; & quelquefois
celles de cuivre , aulfi au poids , quand elles font
fines. C’cfl: pareillement au poids que fe vendent
celles d’or & d’argent ; mais pour ces deux dernières
fortes, les façons s’en payent à part. : _
C h a is n e . Efpèce de melure nommee amii, parce
quelle confifte dans une petite chaîne de- fe r, ou
de léton, de longueur convenable aux choies qui
doivent fe mefurer. -, , . L
Dans le commerce des bois a brûler , il y » des
chaînes pour le bois de compte, pour le bois de
corde , pour les fegots , pour les ebtterets , & pour
les falourdes. On en fait auffi pour la mefure des
oerbes de toutes fortes de grains, particulièrement par
rapport à là redevance des dixmes : il y en a pour
les bottes de foin -, & d’autres encore pour melurer
la hauteur des chevaux. . . ,
• Tomes ces chaînes font cjivifees par pieds , par
pouces , ou par paumes, fuivant leur ufoge ; & ces
• divifions fe marquent le long de la chaîne, par de
petits fils de léton ou de fer , de quelques lignes de
longueur, qui y font attachés.
On ne parlera ici que de la chaîne qui fert à
Paris pour me&rer les bois à brûler, comme étant
d’un ufage plus commun. On ajoutera feulement
que c’eft au greffe du châtelet que fe gardent tous
Jes différens modèles des mçfures appellees chaînes
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qui font en ufage dans la ville, fauxbourgs, 8c •
prévôté de Paris 5 & que c’eft fur ces modèles que
les chaînettiers font obligés de mefurer les chaînes
qu’ils fabriquent, qui y doivent,.être étalonnées»
pour être employées dans le commerce.
Ce font les jurés mouleurs de bois qui mefurenC
fur les ports de Paris , les diverfes efpèces de bois
à briller qui y arrivent, & qui font fujets. à la mefure
de la chaîne.
Celle dont les officiers fe fervent, eft une menue
chaînette de fil de fer, longue de quatre pieds. A
l’un des bouts , eft un petit anneau à paffer le doigt »
& à l’autre, un petit crochet. Depuis l’anneau , juf-
qu’au crochet, font marquées par de petites eflès ,
auffi de fil de fer , les différentes groffeurs des trois
fortes de bois de compte, & autres femblabiés bois,
qui ne fe mefurent pas dans la membrure, & qui fe
vendent au compte.
Pour fe fervir de la chaîne , on entoure la pièce
de bois qu’on veut mefurer avec la partie de cette
même chaîne qui lui convient, en forte que le
crochet puiffe entrer ‘dans la bouclette, ou anneau
de l’effe qui défigne fa groffeur, Si la chaîne refte
lâche, la pièce n’eft pas fuffifamment groffe , & eft
rejettée ; fi au contraire le crochet ne peut
entrer dans la bouclette , elle l’eft trop,’ & eft refera
*vée pour un plus gros compte. En un mot, il faut
que la çhpînç fe trouve jufte.
Les mouleurs de bois ne font pas reftreints â la
-longueur de quatre pieds qu’ils donnent â leur
chaîne, & ils peuvent la.prendre auffi longue qu’il
leur plaît. Mais comme les membrures où fe mefure
çe qu’on.appelle bois de corde, foit .neuf, foit flotte j
foit demi-flotté, doit porter quatre pieds en quarré ,
ces officiers réduifent leur chaîne à cette mefure
afin qu’elle puiffe leur fervir â vérifier ces membrures
, au lieu de la canne, auffi de quatre pieds, donc
quelques-uns aiment mieux fe fervir»
CHAISNETTE»
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C h a i s n e t t e . l es frangiers appellent ainfi 1
une efpèce de petit tijfu de Joie , qu’ils font courir
fur toute la tête de la frange.
C h a is n e t t e . C’eft encore une forte de broderie
de fil ou de foie, dont on fait des liferages à l’aiguille
fur des mouffelines, ou des étoffes légères.
C h a is n e t t e . C’eft auffi un long filet, qui régne
tout le long de la lifîère d’une étoffe de foie, pour
en faire connoître la qualité. Elle eft de couleur
différente de celle de la chaîne de l’étoffe , ordinairement
de foie, mais quelquefois d’or ou a’argent fin.
CHAISNETTIER. (Ouvrier qui fait des chaînes,
ou le marchand qui les vend).
CHALAND. Bateau p la t, dont 011 fe fert fur
la rivière de Marne, pour apporter à Paris les mar-
chandifes de Champagne, 8c des autres provinces
voifînes. Ceux qui fe fabriquent fur cette rivière,
s’appellent de fon nom, des Marnois. On les remonte
en traits de 50 8c 60 chalands , attachés
deux à deux, qu’on fait tirer par quelques attelages
de chevaux.
Les chalands plus proprement dits , font les
bateaux qui pavigent fur la Loire, particulièrement
ceux qui font deftinés pour le canal de Briarè. Ils
ont douze toifes de long, dix pieds en large, &
quatre de hauteur de bord. Ils font très-légers , &
allez mal conftruits: auffi ne remontent-ils jamais
en Loire. Les mariniers qui les ont conduits, les
vendent à Paris, où. ils font dépécés , & remportent
leurs cordages, leurs bannes, & autres uftenfiles
propres â cette navigation, par les rouliers d’Orléans,
qu i, après avoir déchargé leurs vins â Paris, s’en retournent
le plus fouvent_à vuide.
C haland. Celui qui a coutume d’acheter dans la
boutique d’un marchand. C’eft mon chaland, je
•lui vends ordinairement.
Il fignifie quelquefois fimplement un acheteur.
Attirer les chalands, rebuter lés chalands•
Dans la plupart des ftatuts des communautés des
arts & métiers , il y a des articles qui défendent aux
ifoaîtrès d’appeller les chalands qui font aux boutiques
de leurs voifins. Ceux des pâti fil ers ordonnent,
que les maîtres qui étaient aux pardons des faints ,
peur y vendre des gaufres , feront au moins â deux
toifes les uns des autres , pour ne pas s’ôter les chalands*
Ceux des rôtifïêurs .veulent, que les maîtres
laiftènt les chalands fe retirer d’eux - mêmes dès
fenetres des autres, avant que de leur faire fîo-ne, 8c
les convier de venir acheter chez eux.
CHALANDISE. Concours’de chalands, qui vont
acheter dans une même boutique. En ce fenson dit
qu’un marchand a' beaucoup de chalandife, quand
grand nombre d’acheteurs va chez lui ; qu’il a perdu
Commerce* Tome J. Part» 11%
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fa chalandife , quand les acheteurs n’y vont plus
que rarement.
C h a la n d is e . Se dit auffi c(e l’habitude qu’on a
d’acheter chez un marchand, ou .même du dèflèin
qu’on forme d’y acheter â l’avenir. Il y a long-temps
'que ce drapier- a ma chalandife : vous aurez déformais
nia chalandife•
CHALCÉDOINE , ou CALCIDOINE. Pierre
précieufe ,. qu’on met au nombre des agates.
AGATHE.
CHALCEDOINEUX. Terme de joyaillier-, qui
fe dit d’un défaut qui fe trouve en plufîeurs pierres
précieufeS, quand en les tournant, on appereok
quelques marques , ou taches blanches , femblables à
celles de la chalcedoine. Le défaut d’être eheilee-
doineux fe rencontre particulièrement aux rubis &
aux grenats, que l’on chève , pour en ôter la chai-'
cedoine.
CHALCITE. Sorte de vitriol naturel , qu’011
nomme plus ordinairement CHALC1TIS , quelquefois
COLCOTAR. C’éftune efpèce de vitriol rouge,
naturel, en forme de pierre rougeâtre. Les'anciens
confondoient la chalcitis avec le mi s i , le mêlante-
r ia , & le fo r i : ou plutôt ils difoient, qu’il fe faifoit
une tranfmutation fucceffive de ces quatre minéraux,
qui commençoit par la cha lcitis, qui devenoic
misi 9 énfuite mêlanteria , & qui enfin demeuroit
fo r i• Les marchands drogtiiftes de Paris né conrioif-
fent & ne vendent que la chalcitis ; & à peine quelques
habiles d’entr’eux fàvent-ilslenom des trois autres.'
Cette drogue eft àpporîéè d’Allemagne ou de
Suède : elle fe trouve ordinairement dans les mines
de cuivre. Il faut la choifir en beaux morceaux, d’un
; rouge-brun , de goût du vitriol, qui fe-fonde facile-
j ment à l’eau , & qu’étant caffée, elle foit un peu
brillante, & de. couleur de cuivre. Son plus grand
■ ufage eft pour la thériaque. On lui fubftitue quelque-*
fois le calcanthiim , du vitriol rubéfié , la couperofè
blanche calcinée, ou la pierre calaminaire.
, CHALOUPE. Petit bâtiment qu’unvaiflcàu prend
ordinairement avec lu i, pour s’en fervir en cas d’accident
: quelquefois il ia fait fiiivre lorfque la mer
eft médiocrement agitée $ mais fi-tôt qu’il furvient
quelque tempête , il la tiré dans fon bord par le
moyen des moufles. Les grands vaiffea'ux ont quelquefois
deux ou trois chaloupes dont ils fàvenc fe
fervir à propos.
CHAMBERLAN ou CHAMBRELAN. Artifan,
ouvrier qui travaille en chambre.
Il y a de deux fortes de chamberlans. Les uns ,
qui fortt maîtres dé quelque communauté , & qui
n’ayant pas moyen dé tenir boutique , fe retirent
dans des chambres , pour faire les ouvrages de leur
Çcc