
Xès cuivres, qu’on appelle monnaies de Suède,
font^cle petites planches ,. ou pièces quarrées &
tpaifles de trois ecus blancs, & du poids de cinq
livres & demie, aux quatre coins defquels eft gravée
une couronne.
Ce cuivre eft le meilleur, le plus doux & le
plus maléable de tous les cuivres rouges, auflî s'en
lcrt-on ordinairement dans les ouvrages de chaude-
rônnerie qu’il faut emboutir.
• Il vient encore de Suède une efpèce de cuivre '
rouge , qu’on appelle rofette , quoiqu'affez improprement
, puifqu’il n’a reçu d’autre façon que celle
de la première tonte au fortir de la mine.
Ce cuivre qui eft en grands pains ronds, d’environ
UjU pouce, & demi d epaifleur,. s’emploie communément
dans les monnoies pour les alliages des autres
métaux, & poiir en fabriquer des liards & deniers,
fl s’en^confomme aufti beaucoup dans les arfenaux;
& les fondeurs en font pareillement entrer dans
divers de leurs ouvrages. Toutes ces fortes de
cuivre rouge fe vendent au poids.
. La rofette de Norwège étant plus dure que les
autres cuivres, eft au plus propre pouf la fonte
des pièces d artillerie : elle ne tient pourtant que le
milieu pour la bonté parmi les cuivres d’Europe j
entre lefquels ceux de Hongrie & de Suède font
les meilleurs , & ceux d’Italie & de Lorraine les
moindres. .
On peut mettre ceux de France, de Savoye & du
T iro l, au même rang que les cuivres de Norvège
pour les ouvrages ordinaires.
Il y a du cuivre en Perle, même en allez grande
quantité ; mais il eft moins eftimé que celui de
Suède & du Japon, ne s’employant qu’aux ouvrages
les plus grofliers dans le pays, -8c ne s’en fâiiant
aucun commerce avec les étrangers.
L Afrique a auflî quelques mines de cuivre, &
il en vient de Salé en pains plats du poids environ
de dix livres. Ils fe tiennent ordinairement deux à
deux, a peu près comme ce que dans l’artillerie
marine on appelle des boulets à deux têtes.
Le bon cuivre rouge doit être battu & non en
rofette, quand on 1 emploie à faire des ftatues ; il
fe forge également à chaud & à froid. Pour le
cuivre ja u n e , il ne fe bat que chaud, & fe calTe
ià froid.
• On appelle cuivre en mitraille ou mitraille de
cuivre , toutes fortes de vieux chauderons, chaudières,
poêlons, fontaines, cuvettes, marmittes ,
platines., chandeliers, & autres pièces de batterie ou
uftenfiles de cuifine , rouges ou jaunes , rompus,
•brifés, coupés par morceaux, même les rognures
provenant des ouvragées de chauderonnerie. . x
Le cuivre en mitraille n eft propre qu’a refondre,
ou à faire de la foudure pour brafer ou fonder plusieurs
ouvrages.
Les lieux de France d’où il vient le plus de cuivre
.en mitraille , font Abbeville , Amiens , Reims ,
Troyes & Beauvais j il le transporte ordinairement
dans de vieilles futailles : ainli l’on dit, un tonneau.
ou un baril Aè m itr a il le , pour dire un tonneau ou
un baril rempli de cette efpèce de marchand!!e.
Toutes fortes de cuivre , foie rouge ou jaune,
» ouvre, non ouvré ou en mitraille , paient au
» poids les droits d’entrée & de fortie du royaume,
» & des provinces réputées étrangères; & ces droits
•» font plus ou moins forts , fùivanc leurs différentes
» efpèces & qualités.
» Les droits d’entrée réglés par le tarif de 1664,
i» font de 5* livres le cent pelant du cuivre en chauderons,
chandeliers , landiers , platines & autres
» batteries.
» Deux liv. i o fols du cuivre & airain non ouvré,
» foit en rofette, foit èn plaque.
» Et une livre du cuivre rompu en pots & mor-
» eeau-x ou mitrailles.
» Le cuivre ou laton tiré en or , ou or & argent1
» faux, trait ou filé, 20 liv. du cent pefant.
» Celui-ci paye 6 fols la livre d la fortie , & le
» cuivre de toutes fortes non ouvré, 3 liv. le cent
» pefant.
» A 1 égard des droits- de la douane de Lyon ,
» le cuivre tiré d’or paie 4 fols J e la livre d’an-
» cienne taxation, & 2 fols pour la nouvelle réa-
» préeiation.
» Le cuivre tiré en verges 12 fols du quintal
» d anciens droits , & 18 fols de nouveaux.
- » Le cuivre d’Allemagne, ou ro fe tte , 9 fols du
» quintal d’ancienne taxation, & 21 fols pour la
» nouvelle.
» Les autres cuivres de toutes fortes ancienne-
» ment t a x é s& 22 fols de nouvelle impofition.
» Enfin, le cuivre ou lé to n vieux,ou rompu,
» 5 fols d’ancienne taxation, & 12 fols de nouvelle
» réapréciation ».
L on peut mettre parmi les ouvrages de cuivre ,
tous ceux qui font faits de fonte, de bronze ou de
potin ; puifque tous ces métaux ne font que des
compofitions où le 'c u iv r e domine. On peut avoir
recours a leurs propres articles, où feront expliqués
la manière de les compofer , & les proportions
des métaux qu’on y fait .entrer»
Les chymiftes , gens qui aiment les beaux noms,
ont donné au cuivre celui de Venus•
Ils appellent fa f fr a n de V e n u s , celui qui Ce fait
de lames de cuivre ftratifiées avec du fel décrépité
en poudre dans un qreufet, quand on les a éteintes
dans l’eau, & ratifiées avec des brofles de fer.
L’efprit de Venus autre préparation chymique;
qui fe fait avec le cuivre , a pafle long-temps pouf
un véritable alkaeft ; mais l’on eft délabufe de fes
vertus, & il eft quantité d’autres diflolvans qui ne
lui cèdent en rien.
La chaux d’airain, que les marchands droguiftes
vendent fous le nom à 'cef- uflum , n’eft autre
chofe que du cuivre rouge calciné en un feu très-
violant.
Le verd de g ris, ou verdet, eft proprement la
rouille du cuivre.
^ C uivre tiré d’or ou d’argent, ou tiré en or 8c en
argent faux, comme d’autres difent. C’eft ce
qu’on appelle plus communément du cuivre pafie
a la filière, & réduit eu un fil de létoa très-aélié.
Il y en a de trait & de filé.
C u i v r e t i r é e n v e r g e s . C’eft du cuivre paflè
groflîèrement par les premières filières. Il y en a
de divers numéros ou échantillons. On l ’appelle
vulgairement f i l de léton,
CULÉE. ( Terme de commerce de cuirs. )
On nomme ainfi la partie du c u ir , qui eft la
plus près de l’endroit où était la queue de l’animal.
Les gros cuirs fe marquent for la culée par les i
commis des vendeurs de cuirs, & les jurés du marteau
de la halle aux cuirs, La marque des petits ,
cuirs Ce met à la tête vers la joue. Quelques-uns ■
difent , au lieu de culée.
CULOT. Chez les orfèvres, fondeurs & mon-i
«oyeurs , fignifie le morceau de métal qu’on trouve
au fond ^ du creufet, après que la matière qui y
avoit été mife a été fondue & refroidie. Les
culots font pour l’ordinaire de forme cylindrique,
un peu en pointe par le-bas, qui eft la figure que
le creufet leur a donné.
Il vient des Indes & d’Efpagne, de l’argent en
Culot j de différens poids & titres.
|sl Les plombiers appellent du plomb en c u lo t , le
vieux plomb qu’ils ont misJ en maffe ronde d’un
côte, & platte de l’autre,.en le faifant refondre dans
une poêle de fer, dont.il a pris la forme.
Culot. Eft auflî le nom que l’on donne à. une
forte de creufet, dans lequel on-fond de l’or ou de j
1 argent.
CUMIN. C’eft la graine d’une plante du même
nom, a l l e z femblable à celle du fenouil, laquelle
croit en abondance dans l’ifle de Malte, où elle eft
femee & cultivée, à-peu-près comme le bled.
Cette graine, que l’on appelle auflî unis aigre.,
& dont les marchands épiciers-droguiftes font quelque
négoce, eft d’ufage en médecine, où elle eft
employée avec foccès dans le vertige, dans les
coliques venteufos & dans les enflures de bas-ventre,
que 1 on nomme, hydropisie tympanique. On l’efi-
time encore très-bonne pour rappel,1er la chaleur
naturelle dans les chevaux , les boeufs & autres fem-
biables animaux domeftiques.
Les pigeons en font très-friands, ce qui fait que
plufieurs s’en fervent pour peupler leurs colombiers,
en 1 incorporant dans une force de terre naturelle-
>ment Calée , ou dans quelqu’autre teire que l’on
a imbibée d’urine ou de faumure.
H y a bien des endroits où le débit ^ du cumin
eft défendu, à caufe du mauvais ufàge qu’on en peut
faire.
^On tire par expreflîon de cette femence , de
même que de l’anis ordinaire, une forte d’huile
«ftimée fouveraine pour les rhumatiCmes, pourvu
■quelle-ire fort employée qu’avec précaution, Si en
petite; quîmcjcé.
Le cumin doit être choifi nouveau, verdâtre,
bien nourri , d’une o d e u r forte, un peu défavréa-
Cojfimerçe. Tome J. Partie^ II»
ble , fur-tout qu’il ne foit point piqué ou vermoulu,
à quoi il C e trouve très-fujet.
« Le c um in auquel le tarif de la douane de
» Lyon a confervé le nom Latin cum ium , y paie
»quatre fortes de droits; fçavoir, 3 f. 9 den. du
»» quintal, d’ancienne taxation» 1 C 3 den,. pour la
» nouvelle réapréciation , 4 C . pour les anciens qua-
» tre pour cent 9 & C f. pour leur réapréciation.
« A l’égard des droits qu’il paie aux bureaux des
» cinq grofles fermes, conformément au tarif de
» 1664, ils font de 20 f. du cent pefant».
CUSCUTE. P la n t e qui croît attachée fur celle
du lin, & qui produit des fîiamens longs & déliés
comme des .cheveux. C’eft une efpèce S é p ith ym e .
CUVE. Grand vaijfe.au de b o is , capable de
contenir les liqueurs.
a Les cuves de bois paient en France les droits
» de fortie, à raîfon de 3 liv. la piécp, contenant
» 10 muids, & les autres plus au moins grandes , â
» proportion ».
CUVÉE. La quantité de vin, ou d’une autre
liqueur, que peut contenir une cuve. Une cuvée
de vin : une cuvée de bière.
CUVETTE. ( Terme de plomberie. ) C’eft une
efpèce de baflin qui reçoit l’eau des chêneaux qui
font autour des couvertures , & d’où elle tombe
enfuite dans les tuyaux ou canaux de plomb. Il y
a des cuvettes quarrées Sc d’autres en entonnoir.
Les cu vettes Te paient à tant le cent pefant mifes
eij oeuvre & en place. Voyeç l’article de la plomberie.
CUVIER. Médiocre vaiffeau r o n d à-trois pieds,
.dans lequel les lavandières & blanchifiëufes favonnent
& blanchiflènt les dentelles & le menu linge. C Y
C Y. ( Terme de terreur de livres. ) On Ce fert de
cet adverbe dans les comptes & livres'des marchands,
pour marquer qu’on tire en ligne, en chiffres communs
, la femme qu’on a mile tout au long dans
un article.
E x e m p l e .
Payé à l’acquit de Pierre de la Mothe , cent livres,
cy ............................................. I L i o o l
Reçu de M. Jean-André , banquier de Lyon ,
en deux lettres - de * change , deux mille fix cent livres,
c y . . ■ . . • . . . . , X 2600 1.
Les gens d'affaires & de finances fe fervent auflî
du c y , dans leürs comptes , avec cette feule différence
, qu’ils répètent & tirent les fouîmes en chiffres
de finance. Voye{ c h i f f r e .
CYGNE. O yjeau a q u a tiq u e , dont la forme a
beaucoup de rapport à celle de l’oye domeftique ,
quoique beaucoup plus grand, plus gros & plus
fort.
Etant j’eune, fon plumage eft de couleur grisâtre
; & ce u’eft qu’en .vieiliiflant .qu’il devient d’ijjie
blancheur éblouiffànte a qui eft même paffée comme
en proverbe.
Quoiqu’il femble d’une première vue, que le
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