
Od appelle ais de Bateau , les bois qui vien-
tient de la démolition des vieux b a te a u x , dont les
mmuifiers fe fervent dans plufieurs de leurs ouvrages
, où il n ell pas befoin de bois neuf. Le commerce
de ces ais eft très-confidérable à Paris. V o y .
A ï s . . '
Les bateaux neufs p a y e n t en "France les droits
d'entrée & de fo r ti e f u r i e p ie d de cinquante fo l s
la p iè ce. v ~
B a t e a u x , ( en termes de fellier~caroJJier, )
fignifie 1*affemblage de bois de menuiferie , qui
fait le corps d’un caroffe , fur lequel on cloue les
garnitures de cuir & d’étoffe , tant par dedans, que
par dehors. Voy ez c a r o s s e .
BATELÉE. Charge d’un bateau , ce qu’il contient
de marchandifes. On dit , une batelée de cinquante
muids de blé , de fix milliers de foin; pour
dire , qu’un bateau de blé , ou de foin , eft chargé
de cette quantité de l’une Ou de l’autre marchandifè.
BATELIER. Celui qui conduit un bateau. On
le dit plus ordinairement des maîtres paffeurs d’eau
de Paris. Les autres b a te lie rs, qui font chargés de
la conduite dès foncets , chalands , coches d’eau &
autres .grands bateaux deftinés au tranfport des mar«-
chandiSs s’appellent communément mariniers ou
compagnons de rivière. Voyeç v o i t u r i e r p a r
i a u . Voyeç atifji c o m p a g n o n s d e r i v i è r e .
Les maîtres bateliers ou pajfeurs d'eau de Paris ,
y ont toujours formé une efpèce de corps & communauté
, qui avoit les officiers , fes ftatuts , fa
confrérie, fes privilèges, & fes apprentifs ; n’étant
pas néanmoins du nombre des grandes communautés
des arts & métiers , & n’ayant point été érigés en
corps de jurande;
Les dépenfes des longues guerres -qui ont duré
prefque autant que le régne de Louis XIV , ayant
obligé à chercher des fonds extraordinaires dans la
création’ de divers offices, -il s’en fit une fu ria fin
du dix-feptiéme fiécle, des maîtres bateliers de Paris,
fous le nom à'officiers pajfeurs , qui furent réduits
au nombre de vingt.
Ces offices font héréditaires; mais les pajfeurs
prennent toujours leurs lettres du prévôt des marchands
; prêtent ferment entre fes mains ; & font
tenus, comme auparavant, d’obferver & exécuter
les ordonnances de la ville.
Deux fyndics ont foin des affaires de ce nouveau
corps, & doivent fe trouver journe 'ement , l’un
au port S. Paul & l ’autre au port S. Nicolas , pour
veiller à ce que le public Toit- bien fervi , & les
ordonnances ou ftatuts, régulièrementobferyés.
Les veuves jouiffent des offices & des privilèges
qui y font attachés , & ont part à la boürfe com-
, jnune, y ayant dans chacun defdits ports , un
maître & un bureau établi., pour faire la recette &
rendre compte chaque’jour dés deniers reçus.
Les principaux ftatuts de cette communauté, ( fi
Ton peut appeller dé la, forte quelques,articles de
réglement,, qui leur ont été donnés par les prévôt
marchands & échçvjns, à la jurifdiâiqn & police
defquels ils font fournis ) font contenus dans les quatre
derniers articles du cinquième chapitre de 1 ordonnance
de la ville de i 6yz } dont , on a parlé
ci-deffus.
Le premier de ces quatre articles , qui eft le
feptiéme du chapitre , ordonne : qu’aucun ne fera
reçu au métier de maître pajfeur a eau, qu’il n’ait
fait apprentifïage chez un maître pendant deux ans
& qu’il n’ait fait expérience devant les maîtres; ce
qui doit être attefté par lefdits maîtres , aux prévôt
des marchands & échevins, lors de la réception de
l’apprèntif a maîtrife.
Le fécond enjoint aux maîtres pajfeurs, d’avoir
des flettes garnies de leurs avirons & crocs en nombre
fuffifant, aux endroits défignés parles prévôt des.
marchands & échevins , pour paffer ceux qui fe
préfentent depuis le foleil levant jufqu’au couchant,
avec défenfes de paflèr la n u it, à peine d’amende,
pour le paiement de laquelle, leurs flettes feront
faifies, & s’il eft ordonné , vendués.
Le troifiéme , régie à cinq le nombre des pafïà-
gers fùffifant, pour que les bateliers les pailent,
fans en attendre davantage; leur.défendant d’exiger
d’autres droits ou falaires, que ceux qui leur font
attribués par les prévôt des marchands & échevins,
à peine de concuffion.
Enfin, le dernier de- ces quatre articles , dé cia- '
re les' maîtres bateliers pajfeurs d'eau , refpon-
fables de toutes les pertes & exactions arrivées dans
leurs bateaux , conduits par leurs compagnons 8c
garçons ,. & les condamne folidairement avec eux,
a la reftitution des choies perdues, 8c au paiement
des amendes encourues.
Outre ces réglemens généraux, qui regardent le
fervice du public, le corps des bateliers en a d’au-*
très particuliers > concernant la police qui doit's’ob^*
férver entr’eux , pour l’obfervation defquels, ils ont*
préfentement leurs fyndics. Ils ont auffi une confrérie
, dont le patron eft S. Nicolas, & des maître!
ou adminiftrateurs pour en avoir foin.
Ce font ces bateliers maîtres officiers pajfeurs- d'eau, qui dans les grandes réjouiflances., comme
aux entrées folemnelles des rois & reines dans la ville
de Paris, à leur mariage, à la - naifïànce des dauphins,
& autres pareilles occafions , font fur la.
rivière de Seine, ordinairement devant les galeries,
du château du Louvre , ces joutes ■& ces jeux de
l’oie, qui valent aux vainqueurs quelques privilèges,
que-le ro i, s’il y eft préfent, ou les prévôt des*
marchands & échevins, en fon nom , ont coutume
de leur accorder.
' BATISTE. Nom que l’on donne à une forte
de toile de lin , très-fine & très-blanche y qui fe
fabrique à Valenciennes, Cambrai, Arras, Bapaume,
Vervins, Péroftne, Saint-Quentin, Noyon, & autres
endroits des provinces de HainaultCambrefis ÿ
Artois . & Picardie.
Il .y a trois fortes de bâti fies , lés unes claires »
les autres moins, claires, & les . autres- beaucoup
plqs fpïtçs, qu’on appelle bâti fies Hollandéçs a
{vïfce q u ’elles a p p ro ch en t de la q u a lité des ■ fo ilé s I
d e H o lla n d e , étant comme e lle s , trè s -fe rré e s , &
très-unies.
L e s deux premières, efpèces fe fo n t p o u r l’o rd in
a ire en A r to is , en P ic ard ie , & dans le Cambrefis.
{Leurs la rg e u rs a c coutum ée s fo n t de deux tie r s , &
d e trois qua rts & demi. L e s p lu s claires fe m ettent
o rd in a irem en t p a r demi - pièces d e fix a u n e s , & le s
au tre s p a r d emi - p ièces de fept aunes» •
A l’é g a rd des Ho lia ridées, q u i fe m anufa&urènt
p te fq u e toutes à Valenciennes-, & au x environs ,
e lle s fo n t en p ièces de do u z e à q u in ze 'a u n e s de
• lo n g , fu r deux tiers de l a r g e , le to u t m efu re d e Paris.
I l faut o b fe rv e r, q u e q u o iq u e les ou v rie rs fafient
le s batif.es claires, de d o u z e à q u in z e a u n e s ,
c é anm o in s les co u rtiers , q u i les vendent fu r les
l ie u x , font dans l’u fage de les réd u ire to u te s fuit
e p ie d d e d o u z e aunes ; c’e ft- i- d ir e , q u ’ils coup
e n t de chaque p iè c e , ce q u i p e u t ex c éd e r les
d o u z e a u n e s ; & ces pièc e s d e d o u z e aunes font
e n c o re coupé es le p lu s fouvent en d e u x , p o u r en
f a ire des d em i- p iè c e s de fix aunes.
Quand- les m o rc e au x q u i o n t é té coupés de ces
p iè c e s , fo n t de deux aunes juftes , o n les nomme
■coupons , & fe vendent ainfi p a r mo rc e au x ; mais
lo rfq u ’ils o n t moins de d eu x a u n e s , o n les joint
enfemble b o u t â b o u t avec d u f i l , & en cet é ta t,
Us font vendus fu r le p ie d de l ’au n e courante .
L e s bâti f e s font envoyées des lie u x o ù elle s fe
fa b r iq u e n t, en pe tits p aq u e ts carrés , couverts d’un
p a p ie r b ru n b a ttu , lié s d’une ficelle. C h a cu n de ces
p a q u e ts e f t ," o u d’u n e p ièc e e n tiè r e , o u de deux
demi - p ièc e s jointe» enfemble ; en fo rte néanmoins
q u e c h a q u e demi-pièce ait fon en v e lo p p e p a rticu lière .
Les coupons & les m o rc e au x fo n t auffi emp aq u e t
é s , de mêm e q u e les pièc e s & demi - pièc e s ; & ce s
p aq u e ts ainfi d ifp o fé s, fo n t renfermés dans des efpèces
d e caiflès de bois b la n c , faites e x p rè s , d o n t les
p lan c h e s fo n t réunies enfemble , p a r le m o y en de
p e tite s chevilles de b o is , a u lie u d e clous.
L e s bâti fe s fervent a faire des fic h u s, o u m o u c
h o irs de c o l , des g a rn itu re s d e tê t e , & d’autres
chofe s femblables p o u r les femmes. O n e n fait auffi
des f u rp lis , des ro ch e ts, des r a b a ts , des m an ch e tte s,
des cravattes , &c. à l’u fag e des eccléfiaftiques, &
des gens d u monde.
I l y a u n e a u tre fo rte de to ile de batife écrue,
d la q u e lle o n d onne le n om de toile d'ortie. Voyey ■
t o i l e , à Vendroit où i l eji parlé de celle de
Picardie.
Les toiles de b a tif te , ou façon de b a tif te , de
Gand, Cambrai, 6r autres femblables, paient en
France, la pièce de quinze aunes, huit livres de
droits. d'entrée , Juivant l'arrêt du 22 mars 1692,
& les nouveaux fo ls pour livre , & ne peuvent
entrer par mer que par le port de Rouen, & par
4erre , que par la ville de Lyon.
B A T M A N , ou B A T T E M A N T . ( Poids
de Turquie.) !?«•■-, ••
I l y a d euxfo&cs de batmansi l j y i ®ft nom p o fé
| de fix ocquos, chaque ocquo pefant trois livres trois
quarts de Paris , où la livre eft de feize onces ; en
forte que ce premier' batman pèfe vingt-deux livres
& deriiie.
L’autre eft pareillement compofé de fix ocquos ,
mais chaque de ces ocquos ne pèfe que quinze
onces, qui eft trois quarts moins que le premier;
de maniéré que ce dernier batman ne fait que cinq
livrés dix- onces.- ■ ‘ ■
Le quintal, qui eft auffi un poids de Turquie ,
pèfe trente batntans. Voye{ q u i n t a l Ér o c q u o .
Vous trouverez au dernier de "ces articles, la
manière de fa ire la réduction de ces poids en
livres de Paris•
B a t m a n . Eft auffi uïi poids de Perfe. Il y en a
de deux fortes, ainfi qu’en Turquie: l’un, qui eft
le poids de r o i, fe nomine batman de Chahi, ou
Cheray ; & l’autre s’appelle batman de Tauris >
du nom d’une des. principales villes de Perfe.
Celui de Chahi fert àpefer, tant les'chofes n é -
ceffaires à la vie, que les charges . des bêtes de
fomme. Il pèfe douze livres* & demie de Paris , où
la livre eft de feize oncès ; enforte que deux de ces
batmans , font vingt-cinq livres ’ de Paris.
Celui de Tauris, qu’on ne met en ufage que
pour les marchandifes de négoce, pèfe fix livres un
quart, qui eft moitié moins que-celui de Chahi ; de
manière qu’il en faut quatre pour faire vingt - cinq
livres de Paris.
Pour réduire les batmans de Tauris en livrés de
Paris, il faut fefervir de la régie de trois, 8c dire r
fi quatre batmans de Tauris font vingt-cinq livres
de Paris, combien tant de batmans feront-ils de
livres? ; : ’
Et au contraire, pour réduire les livres de Paris
en batmans de T auris, -il faut, en fe fervant de
la même régie, dire : fi vingt-cinq livres font quatre
batmans 9 combien tant de livres feront-elles dç
batmans ?
La même régie peut fervir pour la réduction deS
batmans de Chahi , en livres de Paris, & des livres
de Paris en batmans de Chahi.
Il faut obferver, que - la proportion qui fe reifc
contre entre les batmans de Perfe & la livre de
Paris, doit être regardée de même à l’égard de la
livre d’Amfterdam, de Strafbourg & de Befançon,
y ayant de l’égalité, entre la livre de Paris, 3c
celle' de ces villes.
. Le chevalier Chardin ne fait pas les deux batmans
de Perfe auffi forts, que le fieur Tavernier, des
relations duquel on a tiré une partie de ce qu’oa
en vient de dire. Selon le premier , le batman du.
poids ,, ou de Tauris, ne pèfe que cinq livres qua*
torze onces de Paris; & le Chahi ou Çheray,
c’eft-à-dire, le batman de roi , feulement douze
livres douze onces.
Les divifions du batman de Ta u ris, en ne 1«
prenant qu’a cinq livres quatorze onces, comme
fait le chevalier Chardin, font le ratel, qui en eft
la fixiéaae partie, qui revient un peu moins qq*£ £s>j