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inimitable aux ouvriers d’Eprope ; mais aufli il s’en
faut bien qu’ils ayent cet ceil '& cet; éclat ,, que les
François fçavent donner à leurs étoffes de-foie. .
Entre les différentes -fortes d'attlas, les plus eon-
fidérables font les cotonis , les cancanias\ les cal-
quiers , les cotonis bouilles & les bouilles chafmay
ou charmay. Les attlas cotonis font ainfi nommés,
parce que le fond eft de coton & le refte de foie.
Les cancanias font des fatins rayés à chaînettes.
On appelle quemkas , ceux des cancanias qui
paroiffent plus foyeux. Les calquiers font des fatins
à la Turque ou point d’Hongrie. Lesbouilles coto-
jiis & bouilles charmay, font des étoffes de foie,
en façon de gros de Tours , couleur d’oeil de
J perdri«x* ■. P . ’ g - , J :
Il y a des attlas de différentes longueurs & largeurs
, depuis 4 aunes | de long fur f de large,
jufqu’à 14 aunes de longûeur , fur de largeur. On
appelle demi - pièces, ceux qui approchent de la
moitié des longueurs ordinaires.
A T T O L E. ( Sorte de teinture rouge. ) Voye{
ABATTE.
A V
AV AL. C’eft une foufeription qu’on met fur une
lettre de change , ou fur une promeffe d’en fournir
quelqu’une ; fur des ordres , ou des acceptations
; fur dès billets de change , ou autres billets;
& fur tous autres a êtes de femblable efpèce , qui
fe font entre marchands & négocians, par laquelle
on s’oblige d’en payer la valeur , ou le contenu,
en cas qu’ils ne foient pas acquittés à leurs échéances
par ceux qui les ont acceptés, où qui les ont
lignés.C’eft proprement une caution pour faire valoir
la lettre , la promeffe, &c.
On appelle ordinairement ces fortes de cautions,
donneurs d'aval, lefquels font tenus de payer fo- i
lidairement avec les tireurs , prometteurs , jendof-
feurs & accepteurs , encore qu’il n’en foit pas fa it.
mention dans Y aval. Ordonnance de 1675 , art. 35
du titre
Suivant l’article premier du titre„7 de la même
ordonnance, les donneurs A'aval peuvent être contraints
par corps.
Ceux qui fouferivent, on donnent leur aval fuites
lettres & billets , ne peuvent prétendre ni réclamer
le bénéfice de difcuflîon & divifion , mais
ils peuvent d’abord être contraints par corps au
paiement ; ce qui a été jugé par arrêt du parlement
de ^aris , inféré au recueil de Laurent Bou-
chel & Joly, chap. 16 ; ce qui eft aufïï conforme
aux décifions de la Rote de Gènes.
Les courtiers de marchandifes ne peuvent figner
aucune lettre de change par aval ; ils peuvent
feulement certifier que la fignature des lettres eft
véritable. A r t. 2 au titre 2 de Vordonnance de
,167?.
11 femble qu’il en devroit être de même à l’égard
des agens de change & banque , d?autant que par
l’article premier du même titre , il leur eft défendu
A V A
de faire le change & la banque pour 1-ur compte
perfonnel. : •
AVALANT. On appelle un bateau avalant,
celui qui fuit le cours d’une rivière en defeendant.
L’ordonnance de la ville de Paris de 1672. , fervant
de réglement aux voituriers par eau , porte : que.
lorfque deux bateaux , l'un montant & Vautre
avalant, fe trouvent en pleine rivière , c'ejl au
montant à fe garer-vers terre > pour laijfer pajfer
l'avalant.
AVALER. ( Terme de 'rivière, ) C’eft conduire
un bateau, ou un train de bois aval de la rivière,
c’eft-à-dire- , en defeendant ; & enfuivantle cours de
l’eau. Les bateaux de Champagne , qui viennent à
Paris, avalent ; ceux qui y arrivant de Normandie,
montent.
A v a l e r une lettre de change , un billet de change,
C’eft y mettre fon aval, le fouferire , en répondre.
Il eft peu d’ufâge. Voye^ a v al .
AVANCE. ( Anticipation de temps. ) Payer un
billet', une promeffe d'avance, c’eft en compter la'
valeur avant le temps de fon échéance ; ce qui fe
fait ordinairement en efcomptanc*
A va nc e . Signifie aufli prêt d'argent ou fourni-*
lure de marchandifes. Je fuis en avance avec un
tel ; je lui ai prêté des fournies confidérables ; je lui
ai fourni beaucoup^ de .marchandifes ; je ne fçai
quand j’en pourrai être rembourfé.,
A va nc e . On dit en termes de lettres" de change ,
avance pour le tireur , lorfque d’une lettre-négociée
, celui qui la négocie , en reçoit plus que le
pair, c’eft-à-dire , plus que la fomme portée par
la lettre. On appelle au contraire , avance pour le
donneur & perte pour le tireur, lorfque par la
négociation, celui à qui appartient la lettre , n’en
reçoit pas l’entière valeur, Voye{ négocier une
lettre de change.
I AVANCER. ( Faire les frais d'une entreprife ,
avant que le temps fo it venu de s'enrembourfer.')
Il faut beaucoup avancer d’argent dans les arméniens
avant que d’en rien retirer. Il a avancé tous
les frais de cette manufacture»
A v a n c e r . Signifie aufli, prêter de Vargent 9
fournir des marchandifes à quelqu'un. J’ai beaucoup
avancé d’argent ; j’ai beaucoup fourni de mar-
çhandifes à ce négociant , pour le foutenir dans
fon commerce.
On d it, avancer les paiemens , pour dire, .payer
avant les échéances des temps. Quand on avance
le paiement d’un billet, d’une promeffe , il ne faut
pas oublier d’en tirer l’efcompte.
AVANCES. Les avances, font les fournies qu’il
faut débourfer en toute entreprife d’exploitation,
de manufacture , de commerce ou d’ouvrages quel-
! conques,, avant d’en retirer les profits. Il faut payer
[ les denrées & marchandifes , les ouvriers ou do*
meftiques, les voituriers , les loyers de magafîns,
les taxes , impôts, &c. &c. "Les avances font prêt
cifément le mobile univerfel de la culture , des
arfs & du commerce, Il eft étonnant qu’on n’y al?
pas fait plus d’attention dans les ouvrages d économie
politique. Ces avances fans lefquelles rien
ne peut marcher dans les fociétés policées , exigent
des capitaux, du crédit & la- liberté de vendre au
prix le plus avantageux. Toutes les operations publiques
dont l’effet eft de diffiper lés.. capitaux ,
d’aftoiblir le crédit , de diminuer 1 avantage & la
liberté des ventes , font périr les avances & ruinent
ainfi les états. C’eft par rindifpenfable néceflîté de
retirer avant tout fes avances , qu’on eft obligé de
partager le prix qu’on obtient de chaque vente en
deux portions , dont l’une s’appelle reprife , c’eft
le total des avances 8c l’intérêt de la fomme à la-
quelles elles fe montent , l’autre s’appelle produit
net ou net produit , c’eft le bénéfice pour les
avances prélevées. On a perfiflé pendant quelque
temps cette diftinêtion fi naturelle & fi néceffaire ;
les bonnes gens n’en ont pas moins continué de calculer
fur trois données , i°. produit total ou recette
entière , z ° . reprifes ou frais & avances à prélever,
30. produit net ou bénéfice clair & liquide.
AVANIE. ( Ihfulte , affront, mauvais traitement
, querelle que Von fa i t à dejfein & fans
raifon. )
Ce terme eft particulièrement en ufage dans le
Levant & dans tous les- états du grand-feigneur,
pour lignifier , les préfens ou les amendes, > que les
bachas & les douaniers Turcs exigent des marchands
chrétiens , ou leur font payer injuftement & fous de
faux prétextes de contravention.
Quand les avanies regardent toute une nation,
ce font les ambafiadeurs ou les confuls , “qui les
règlent, & qui enfuite en ordonnent la levée fur les
marchands & particuliers de la nation : niais ordinairement
de l’avis & avec la participation des principaux
d’entre eux.
Pour les avanies particulières , chacun s’en tire
au meilleur marché qu’il lui eft poflîble , en employant
néanmoins toujours le crédit & l’entremife
des ambafiadeurs & des confuls, dont le principal
emploi à Conftanünople & dans les échelles de la
Méditerranée , eft de protéger le commerce & les
négocians, & de prévenir ou faire cefîer les avanies.
AVARIES. ( Terme de commerce de mer. ) Ce
font les accidens & mauvaifes avantures qui arrivent
aux vaiffeaux & aux marchandifes de leurs cargai-
fons, depuis leur chargement & départ, jufqu’à leur
retour & déchargement.
Il y a trois fortes d'avaries, de fimples ou particulières
, de grofles ou communes, & des menues.
Les fimples avaries confiftent dans lesdépenfes^
extraordinaires , qui 'font faites pour le bâtiment
îeul ou pour les marchandifes feulement ; & alors
le dommage qui leur arrive en particulier , doit être
fupporté & payé par la chofe qui a fouffert le dom-
mage, ou caufé la dépenfe. ,
C n met au nombre des fimples avaries, la perte
des cables , des ancres , des voiles , des mâts & des
cordages, arrivée par tempête ©u autre fortune de
mer : & encore le dommage des marchandifes caufé,
foit par la faute du maître du vaiffeau , ou de
l’équipage , foit pour n avoir pas bien fermé les
écoutilles ou bien ancré le bâtiment , foit pour
n’avoirpas fourni de bons guindages & cordagès, &c«
Toutes ces avaries doivent tomber fur le maître, le
navire & le fret.
Les dommages arrivés aux marchandifes par leui?
vice propre , par tempête , prife , naufrage , ou
échouement ; les frais faits pour les fauver & leÿ
droits, impofitions & coutumes , doivent tomber fur
le compte des propriétaires.
Quand ort d it, le vice propre des marchandifes ,
cela doit s’entendre, i’empirance, pourriture , dégât,
mouillure d’eau , coulure, & c.
La nourriture. & les loyers des matelots, lorfqud
le navire eft arrêté en voy age par ordre d’un fouve-*
rain , font aufli réputés fimples avaries , lorfque le
vailfeau eft loué au voyage , & non au mois ; & c’eft
le vaiffeaii feul qui les doit porter.
Les grofles ou communes avaries , font les dé-
penfes extraordinaires faites , & le dommage fouffert
pour le bien & le falut commun des marchandifes
&.du vaiffeau. De ce nombre fonf :
Les chofes données par compofition aux pirates
pour le rachat du navire & des marchandifes , celles
jettées en nier , les- .cables 8f mâts rompus ou coupés
, les ancres SC autres effets abandonnés pour le
bien commun du bâtiment & des marchandifés.
Le dommage fait aux marchandifes reftées dans
le navire en faifant le jet en mer, les panfémerîs &
nourritures des matelots bleflés en défendant le bâtiment
, & les fiais,de la décharge pour entrer dans
un havre ou dans une rivière, ou pour remettre à flot
le vaiffeau.
La nourriture & les loyers des matelots d’un
navire arrêté en voyage par l’ordre d’un fouverain,
lorfque le bâtiment eft loué au mois, & non pour
le voyage- ■
Toutes ces avaries, grofles & communes, doivent
j tomber, tant fur le vaiffeau, que fur les marchandises'
, pour être régalées- fur le tout au fol la
livre..
Lesmenues avaries font les lamanages, touages y
pilotages pour entrer dans- les havres &- rivières ou
pour en fortir : elles doivent être {apportées , un
tiers par le navire 8c les deux autres tiers par les
marchandifes.
L’on ne réputé point pour avaries, les droits de
congé , vifite, raport, tonnes, balifes , & ancrages-^
cela doit être fupporté & acquitté par le maître du
vaiffeau.
Le dommage caufë par les abordages des vaifi*-
feaux , les uns fur les autres , doit être payé &
■ fupporté par égale portion pat les maîtres des navires
; cela n’entrant point, & ne faifant point partie
: dès autres avaries ; cependant lorfque l’abordage
. eft arrivé-par la faute d’un des maîtres du-vaiffeau,