
marchand; il fe charge de trop d’affaires, il e$
extrêmement chargé de dettes, &c.
Charger son journal , fès livres, fes regiftres.
C’eft parmi les marchands , négocians & banquiers,
y écrire chaque jour en recette & dcpenfe, o u ,
comme ils dirent, en débit & crédit, tout ce qui
fè paye ou fe reçoit journellement, foit en marchan-
dife, foit en efpèce, foit en papier.
Charger quelqu’un des achats de fa marchandifè.
C’eft lui donner la commiflion de la choifir fuivant
les aflortimens , & en la quantité dont on lui envoie
le mémoire. Celui que l’on charge de cet emploi,
fe nomme commiffionnaire, qui en envoyant les
marchandifes à fon commettant, doit y joindre une
facture des efpèces & des prix.
C h a r g e r trop une couleur. C’eft chez les
teinturiers, la faire plus brune & plus obfcure que
l’échantillon quîon leur a donné.
CHARGEUR. Celui cjui charge. On appelle
marchand chargeur, celui à qui appartiennent le»
marchandifes.
Chargeur. C’eft aufli une efpèce de gagne-
denier , ou de ceux qu’on appelle fo r ts fur les ports
de Paris , qui fervent à charger & décharger les
bateaux, d’où ils font aufïi appellés déchargeurs.
Il y a pareillement des chargeurs de bois, qui
rempliffent les membrures des bois qui ont été tirés
des bateaux. Les uns & les autres font des efpèces
: de bas officiers de la ville, dont les charges s’ache-
j tent, & qui répondent au prévôt des marchands.
demi ; qu’il-revient avec une riche charge. , quand I
il rapporte de précieufes marchandées & en quantité
j qu’un marchand a fait toute la charge d’un
navire , ou qu’il n’y a que moitié, qu’un quart,
quand il a fait à fes dépens la cargaiion entière,
ou qu’il n’y a contribué que du quart ou de la
moitié.
L’on compte la charge des vaifTeaux par to n -;
neaux, fur le pied de deux mille livres pefant le
tonneau.
L’on appelle jours de charge, le temps qui eft
accordé aux marchands dans les ports des rivières ,
pour charger leurs marchandifes dans les bateaux ;
jc’eft ordinairement trois fours.
C h a r g e . On appelle à Paris, dans le commerce
-des menus bois dé chaufage, une charge de coterets ,
ou une charge de fa g o ts , un certain nombre des
uns ou des autres , qu’un crocheteur peut porter
fur fon dos, avec des crochets. La charge eft réglée
à dix-huit fagots, ou autant de coterets. Voye{
BOIS A BRUSLER.
C h a r g e . Se dit pareillement à Paris dans le
négoce du charbon, d’un lac plein de charbon qu’un
gagne-denier ou plumet peut porter fur fa tête.
Cette charge eft de deux mines.
C H A R G EM E N T . Se dit également & de la
.charge entière d’un vaifTeaü, & de fa cargaifon, ou
charge des feules marchandifes qu’il contient. On
s’en fert dans toutes les lignifications du mot de
charge. Il y a des liazards de mer , & des occafions
où le maître peut vendre une partie des marchandifes
de fon chargement. Les ordonnances de la marine
règlent ce que les armateurs , ou chargeurs du
vaiffeau font tenus d’y contribuer.
P o l ic e d e c h a r g e m e n t »C’eft unereconnoiflance
par écrit que donne le maître, ou patron d’un vaif-
leau, de toutes les marchandifes dont un ou plufieurs
négocians chargent fon vaiffeau.
CHARGER UN VAISSEAU. C’eft le remplir,
de marchandifes propres pour les lieux où fo cargaifon
doit être déchargée & vendue.
C h a r g e r u n v a i s s e a u a c u e i l l e t t e , C’eft
ramaffcr diverfes marchandifes de différens particuliers
, pour faire l’entière charge d’un navire. Il
n’eft guère en ufage que dans l’Océan, On dit aullî,
charger au tonneau.
C h a r g e r a u q u in t a l . C ’e f t fur la Méditeranée
la même ehofe que charger à cueillette.
C h a r g e r e n g r e n i e r C’eft mettre dans le fond
de cale des marchandifes en maffes ou monceaux,
comme du fel, du plomb, & autres femblables qui
peuvent le conferver fans être enfermées dans des
futailles & des ballots.
C h a r g e r . Se dit aufll dans le négoce en plufieurs
fignifications. On dit qu’il ne faut pas fe charger
de marchandifes de mauvais'débit, de marchandifes
hors de mode , de trop de marchandifes , pour dire
qu’il ne faut point avoiî ces marchandifes, ou en
trop avoir dans fon magafîn ou dans fa boutique.
Qa djr presque dans le même fens en parlant d’un ]
La plupart de ces chargçs ont été fupprimées eu
1715» & 17 z o , & réduites en commiflions j dont
ceux qui ont été pourvus dévoient faire les mêmes
fonctions que les officiers en titre ? mais avec attri-?
bution de moindres droits.
Ces officiers ont été rétablis par l’édit de juin
I 73°* ' _ ■
CHARIAGE. Tranfport de marchandifes , ou
autres chofes, qui fe fait avec un eharriot ou charrette.
Il fe dit aufli de la peine & falaire qui fe paye
au voiturier. Le chariage de mes ballots m’a beau-?
coup coûté, le çhariage eft cher cette année,
CHARIER. Voiturer avec une charrette , un
eharriot ou un char.
CHARIOT, Yoiture toute de bois, ou efpèce
de charrette à quatre roues, qui fert à tranfporter des
marchandifes.
Chariot. C’eft une mefure, ou eftimation , à
laquelle on vend a Paris la pierre de taille ordinaire.
Le _chariot contient deux voies, & chaque voie
cinq carreaux , c’eft-à-dire , environ quinze pieds
cubes de pierre.
Chariot. Efpèce de poids en ufage à Anvers.
Yoyer w age & la table,
CHARNIER. Efchalas de bois de chêne, dont
on fe fert aux environs de Paris , & dans quelques
provinces de France , pour ficher & appuyer les
vignes. Les bons charniers doivent être faits de
coeur de chêne & fans aubier. Voye^ e soja*, as.
I Voye1 aujfi chesne.
CHARPENTE. Gros bois propre aux grandes
conftruélions, telles que font les églifes, palais ,
miaifons, navires, bateaux, &c. *
Les bois que l’on tire de ces fortes d’arbres, lorf-
qu’on les débite pour les ouvrages des charpentiers ,
fe réduifent à deux efpèces; fçavoir, le bois d equar-
riffage & le bois de feiagé. Celui-ci comprend tout
ce qui fe débite de longueur avec la feie ; l’autre,
tout ce qui s’équarrit avec la coignée. Les bois
d’équarriifage font les poutres, poutrelles, poinçons,
randes fabiières., groffes folives, &c. Parmi ceux
e feiage, on met lés planches, les contre-lattes,
les membrures, les chevrons, les poteaux , les
petites folives, les limons, les battans, les gouttières
& les efchênes, &c.
C h a r p e n t e , Signifie aufli les ouvrages de
charpentiers , qui font faits de l’affem b iage des
divers bois d’équarriffage & de feiage, rapportés
dans l’article précédent.
C H A R P E N T IE R . Ouvrier qui taille & qui
àffemble la charpente.
Il n’appartient qu’aux jurés du ro i, de faire toute
vifitation, toifés, eftimations , rapports , &c. dé-
fenfes font faites aux Amples maîtres charpentiers ,
& non reçus auxdites charges, de s’immifeer dans
ces opérations, à peine de faux & d’amende : c’eft
pareillement aux jurés du ro i, à vifiter tous les bois
â bâtir, ouvrés & non ouvrés, qui arrivent fur les
ports & quais de la ville.
- Aucun ne peut être reçu à la charge de juré
du roi , qu’il n’ait fait connoître de la capacité
aux ouvrages de charpenterie , qu’il n’ait fubi
toutes les formalités ordonnées pour les afpirans à
la maîtrife , & qu’il n’ait été reçu maître cinq ans
auparavant.
CHARRÉES. Ce font les cendres qui reftent fur
le cuvier, après qu’on a coulé la leflïve. L’on
employé quantité de charrées dans les verreries ,
pour y faire du verre commun , & particulièrement
de celui qu’on nomme verre en table, ou verre de
Lorraine.
CHARRETTE. Voiture montée fur deux roues,
avec des limons & des ridelles, qui fert à voiturer
les marchandifes & autres chofes pelantes. On le dit
aufli des chofes qui font voiturées dans la charrette;
une charrzte de fo in , une charrette de charbon i
pour dire , plein une charrette de ces marchandifes.
CHARRETÉE Ce que peut contenir , ou ce que
peut porter une charrette.
CHARRON. Artifan qui fait des carroffes, des
coches, des charriots , foürgons , littières, brançars,
calèches , berlines, caillons, trains d’artillerie, ha-
quets , traîneaux , & autres voitures femblables, ou
attirails qui y fervent.
La communauté des maîtres charrons- carro(fiers
de la ville & fauxbourgs de Paris, eft très-nom-
breufe. Ses derniers réglemens obtenus fous ie régne
de Louis X IV , furent enregiftrés en Parlement le
zo novembre 1668, & contiennent, comme tous
les autres, cent dérogations arbitraires â la liberté
des Confommateurs, qui n’ont point été confultés.
CHARRON AGE. Il fe dit également de la pro-
feffion du chafron, & des ouvrages qu’il fait.
Bois de charronage. C^ft le bois qu’emploient
les charrons. Ce bois eft de deux fortes , particulièrement
pour le bois d’orme , dont fe font les principaux
ouvrages de charronage ; fçavoir , le bois en
grume & le bois de feiage.
Le bois en grume eft celui qui eft , ou en tronçons
ou en billes , comme on dit en quelques endroits,
c’eft-à-dire, qui n’eft ni équatri ni débité
avec la feie , & qui a encore fon écorce ; mais qui
pourtant eft coupé de certaines longueurs convenables
aux ouvrages que les charrons en veulent
foire.
Le bois de feiage eft celui qui eft débité avec
la feie , & réduit à des épaiffeurs propres à d’autres
ouvrages de charronage.
Des bois en grume, on foit les moyeux , les
eflieux, les empanons, les flèches, les jantes & les
• armons : les bois de feiage fervent à foire les liffoirs ,
les moutons & les timons.
Echantillons du bois d'orme en grume.
Les grumes des moyeux doivent être longues
: de fix pieds & demi, & de dix pouces de diamè-
! tre au moins , par le bout le plus menu. Celles
dont les diamètres fe trouvent depuis douze juf-
qu’à feize pouces, font les plus eftlmées, parce
qu’on s’en peut fervir pour les plus groffes roues
de charrettes.
Les effieux en grume doivent être de fix pieds de
longueur, & de fept à huit pouces de ^diamètre.
La longueur des emparions eft la même que celle
des eflieux, & le diamètre prefque femblable , s’ils
ne font pas chantournés ; mais s’ils le font, l’échantillon
en peut être plus foible,
Les grumes pour les flèches doivent être de deux
fortes , félon qu’elles doivent fervir, ou aux caroffes,
ou aux autres harnois. Celles des carroffes fe tirent
depuis dix jnfqu’à douze pieds de long, & celles des,
autres depuis douze jufqu’à quinze pieds, fans
noeuds & bien courbées.
Pour les jantes, qu’en Bourgogne on nomme
chantres, les grumes doivent être coupées de deux:
pieds huit à dix pouces, & même de trois pieds, fi
leur champtourné eft confîdérable.
Enfin, les grumes des armons doivent être de deux
fortes, fuivant les différentes .efpèces d’arraons ; fça-*
voir , de fix pieds de long & de huit à neuf pouces
de diamètre pour les armons (impies , & feulement
de quatre pieds & demi de long , mais de neuf à
dix pouces de groffeur pour ceux qu’on appelle
armons d'arcade.
Echantillons des bois de fe ia g e , qui fervent au£
charrofis.
Les pièces pour les liffoirs doivent fe débiter d$
fix pieds & demi de lo n g , & de fix à fept pouces d?§
large, fur quatre à cinq pouces d’épaiflèur.