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des marchands, banquiers, agens de change , &
autres, pour en marquer le nombre, & empêcher
qu’on n’en enlevé aucune feuille, ou cahier.
Cotte. Eft encore Tà part & portion que cha-,
cun doit porter dans une dépenfe commune. On
récrit aum cotte & quote 3 mais fouvenc dans différentes
lignifications.
. COTTË. On le dit des livres & regiftres, dont
les pages, ou feuillets ont été diifrés. Ce regiftre ,
ce journal, font cottés par premier & dernier.
COTTER. Se dit des chiffres que l'on met au
haut & fur le coin de chaque feuillet d’un livre,
en commençant par le premier , &- Unifiant par le
dernier. Il faut cotter toutes les feuilles du grand
livre , pour trouver avec facilité les endroits où les
comptes de chacun font portés.
Les livres des négocians & marchands tant en
gros qu’en détail, doivent être fignés fur les premier
& dernier feuillets , par l’un des confuls, dans
les villes où il y a jùrifdiftion confulaire ; 8c dans
les autres , par le maire, ou l’un des échevins, (ans
frais, ni droits , & les feuillets paraphés & cottés
par premier & dernier, de la main de ceux qui
auront été commis par les confuls, ou maire &
échevins., dont doit être fait mention au premier
feuillet.
Les livres des agens de change &. de banque ,
doivent auflî être cottés, fignés & paraphés par
l’un des confuls fur chaque feuillet. Ordonnance du
mois de mars 1673, art, 3 & 4 du titre 5.
COTTER!E. Se -dit parmi les artifans, d’un juré
ou d’un maître de la confrérie d’une communauté , à
^ l’égard de ceux qui font en même-temps en charge. U n juré ne peut aller en vifite tout feul, il faut
qu’il attende fa cotterie, c’eft-â-dire, celui qui eft
juré avec lui.
Cotterie. Se dit auflî entre les apprentifs, compagnons
& garçons d u n même métier & profeffion,
comme pour fe diftinguer & fe reconnoître. C’eft
ma cotterie. Ma cotterie , avez-vous de l’ouvrage ?
COTTIMO. Terme de comm&ce de mer, en
ufage dans les échelles du Levant.
C’eft une impofition que les confuls, par ordre
de la cour , ou du contentement des marchands ,
impotent a tant pour cent fur les vaifieaux, foit
pour le paiement de quelques avanies , foit pour
é d’autres affàiies communes de la nation.
L’arrêt du confeil de 1684, ordonne qu’il fera
établi un cottimo , à raifon de deux pour*cent,
fur les premières voiles de retour de l’échelle d’Alexandrie
, pour une indemnité adjugée à la compagnie
du Levant.
COTTINUS. C’eft le coggyna deThéophrafte ,
& le bois de Fuflet des botaniftes François. Ce
bois eft propre aux teinturiers, & aux ébéniftes
ou menuîfiers de placage.
COUCHER, en termes de tondeurs de draps.
Signifie, ranger le p o il fur la faperfîcie de l’étofte,
après quelle a été tondue à fin 3 ce qui fe fait, fo it,
avec ce qu’on nomme le c a r d in a l, foit avec la
brofle , ou enfin avec ce qu’on, appelle la tuile.
L’article 18 du réglement du 2,0 novembre 1708,
concernant les draps deftinés pour le Levant, qui
fe fabriquent dans les provinces de Lang rie do c„,
Dauphiné , Provence & autres , porte : que les
tondeurs & pareurs ne pourront fe: fervir de cardes
de fer , pour coucher & parer les draps 3 & né pourront
les garnir de long , à peine de 30 1. d’amende.
Coucher. ( Terme de compte.) C’eft employer,
comprendre dans un compte, un article d’achat ou.
de vente, de recette ou de dépenfe. Il fignifie auflï
écrire f u r u n regiftre le détail journalier de font
commerce. Un négociant exaét ne doit jamais omettre
de coucher fur fon journal tout ce • qui regarde
fon négoce ," pour le porter enfuite fur le grand
livre. *
COUCHON , ou COCON. C’eft la coque de
vers à foie. Voyer cocon.
COUDEE. Mefure prife depuis le coude jufqu’à.
l’extrémité de la main.
Les anciens en a voient de trois fortes î la grande
coudée, qui revenoit à huit pieds de roi deux pouces :
la moyenne , qui étoit d’un pied dix pouces : & la
petite, qui avoit un pouce & demi moins que le
pied & demi de roi. C’eft proprement celle-ci qu’on
doit appeller coudée , & dont on entend parler ,
quand préfentement on veut mefurer quelque chdfe
a cette mefure.
La coudée ne fert proprement que pour mefurer
les hauteurs. Ainfi l’on dit , que quelque chofe a
deux, quatre, dix , vingt coudées de haut 3 & jamais*,
ou du moins prefque jamais^ quand on parle de la
profondeur , ou de la longueur & largeur.
COUDRAN. Composition de certaines herbes-
mêlées de divers autres ingrédiens , dans laquelle les
bateliers de Paris font tremper leurs cordages , pour
empêcher qu’ils ne fe pourriflent.
COUENE. Groffe peau que l’on lève de deflus le
lard du pourceau.
Il y a à Paris des regrattières , qui ont leurs boutiques
ou échopes , auprès de la halle couverte de
la marée -, qui ne font que le négoce des couenes
de lardfalé & de la graille de viandes rôties , qu’elles
achètent , pour ainfi dire , en gros des cuifiniers
traiteurs &rôtiflèurs, & quelles revendent en détail
au petit peuple. Ce font elles aufiï qui en carême
font commerce des épinars , pois, fèves , lentilles &
autres légumes cuits.
C O U E T T E , qu’on écrit auflî cotte. Signifie ,
en termes de tapijfiers & fr ip ie r s de meubles , ce
qu’on nomme plus communément l i t de p lumes.
COUFLES. C’eft ainfi qu’on nomme les balles,
dans lefquelles on apporte le fené du Levant. Voyeç
Sen£.
COUIS. Efpèce de febiles dont on fe fert dans les
ides Françoifes de l’Amérique à la place des febiles
de bois ordinaires, qui font en ufage en France, elles
fe font avec le fruit du callebaflîer.
COU1T , qu’on nomme aufli Guz. Sorte à’aunç
dont on fe fert à Mocha pour mefurer les toiles & les
étoffes de foies, elle porte 14 pouces de long#
COULAGE. Il fe dit dans le commerce des -vins,
dès bières, des cidres, des huiles & autres liqueurs, de
la perte & diminution qui s’en fait par leur écoulement
, ou imperceptible, ou fubit, hors de leurs
futailles & tonneaux.
On appelle marchandifes fujettes au coulage,
celles où il peut arriver du déchet, en s’écoulant hors
des vaifieaux où elles font contenues.
■ COULER. Se dit de toutes les chofes naturellement
liquides , comme de l’eau , du vin , de l’huile 5
ou de celles qu’on liquifie par l’art, comme les métaux,
quelques minéraux , le fucre, & autres chofes
femblàbles.
Couler. Se dit encore des mauvaifes marchandifes,
qu’on fait pafier .a la faveur de bonnes. Ce
marchand m’a trompé ,■ il a coulé quelques pièces
de drap médiocres parmi celles qu’il m’a livrées.
COULEUR. Dans le commerce , le mot de couleur
fe prend Amplement 3 & l’on nomme couleurs,
les drogues , dont les peintres & teinturiers fe fervent,
auflî-bien que les teintes que produifent ces
drogues diverfement mêlées & employées, foit pour
colorer des étoffes , foit pour peindre des tableaux.
Les épiciers, qui les vendent toutes préparées,
débitent à la livre celles qui font propres aux imprimeurs
a huile ”, & celles qui conviennent aux
peintres , enfermées dans des veflies de différens
poids.
Les couleurs pour la détrempe fe vendent ordinairement
comme les marchands lesr reçoivent, en
pierre , en pain, ou en poudre 3 & ce font les peintres
qui les préparent eux-mêmes.
Pour celles en miniatures , qui font toujours les
plus belles & les plus fines de toutes les efpècês,
elles (e débitent au gros ou à l’once , (uivant qu’elles
font précieufes 3 les unes comme les blancs,Me n o ir,
linde , les maflïcots , la terre d’ombre , &c. broyées
avec un peu d’eau gommée , & rééuites en petits
morceaux de la groffeur d’un pois ou d’une lentille
j les autres, comme le carmin , le vermillon,
1 outremer , &c. en poudre impalpable. D’autres
encore fe vendent telles que la nature les produit,
comme le verâ de veflïe , & la pierre de fiel 3 auflî
bien que la gomme, qui fert à préparer l’eau des
peintres en miniatures.
Les marchands épiciers , qui font ce négoce , ont
coutume de vendre avec ces couleurs, non-feulement
les huiles de noix , ou de lin , qui font les
meilleures pour la peinture 3 mais encore tout l’af-
fortiment des peintres : telles que font les palettes,
les brofiès, les pinceaux , les hantes , pour mettre,,
au bout 3 les’ vernis , même les toiles toutes imprimées.
COULEVRÉE. Plante allez commune, que l’on I
nomme autrement brionne. Les marchands épiciers
- droguiftes font un afîez grand négoce de fa
racine.
COULT. Efpèce de bois, qui fert à la médecine
&à la marqueterie.il croît dans la nouvelle Efpagne.
COUODO. M efu re de P o r tu g a l, qui contient
deux aunes & un quart de Hollande 3 l’aune de
Hollande faifant quatre feptièmes d’aune de-Paris.
On s en fert à Goa & dans les autres places des
Indes , qui appartiennent afix Portugais , pour mc-
furer les étoffés , les toiles , & autres femblàbles
marchandifes envoyées d’Europe : a l’égard de celles
des manufactures du pays, elles fe vendent par pièces,
& demi-pièces d’une certaine longueur déterminée.
Voyeç la table.
-COUPANT. Pièce d’or ou d’argent du Japon.
Les coupa ns , foit qu’ils foient d’or ou d’argent,
ont la forme ovale. Il y en a d’or du poids d’une
once fix gros. Ces pièces (ont extrêmement longues
& larges , leur grand diamètre étant de plus
de quatre pouces , & le petit de deux pouces &
demi.
Il y a d’autres coupans d’or environ du tiers des
grands , tant pour leur forme , que pour leur poids.
Les cou p a n s d’argent pèfent quatre grains moins
que la pièce de trente fols de France, & paflènt
pourtant pour la même valeur. Ces pièces ne font
pas proprement des monnoies, mais elles fe prennent
au poids , & fervent comme de monnoie.
Coupant. C’eft auflî un petit poids dont on fe
fert dans 1 ifle de Bornéo, pour pefèr les diamans.
Dix coupans pèfent entre 30 & 40 carats. Voyeç la
table des poids & mesures.
COUPARA. Efpèce de lacque.
COUPEROSE. Minéral qui fe trouve dans les
mines de cuivre, & qui proprement eft une efpèce
de vitriol.
Il .y a de la couperofe de P ife, d’Anpdeterre ,
d’Allemagne , de Chypre , de Hongrie & ^ ’Italie ,
qui ne diffèrent que par la couleur & la bonté-,
étant toutes un même minéral.
La couperofe blanche eft la couperofe d’Allemagne
calcinée & mife enfuite dans de l’eau , puis
filtrée & réduite en fel3 & dont, lorfqu’elle commence
à fe coaguler, on forme des pains de quarante
ou cinquante livres , tels qu’on les apporte de
Goflelar en Saxe. Cette couperofe de Saxe avant
que d’être blanchie, eft d’un verd bleuâtre, xlaire
& tranfparente.
La couperofe de Pife eft verdâtre & en petits
morceaux 3 celle d’Angleterre d’un beau verd clair 3
-celle de Chypre & de Hongrie, d’un bleu célefte,
en morceaux taillés en pointe de diamant 5 & celle
d Italie d’un verd céladon, auflî tranfparente que
le verre. .
La couperofe eft d’un ufage très-commun dans la
préparation de plufîeufs marchandifes 3 mais fur-tout
elle eft abfolument néceffaire â la teinture, où on
la met parmi les drogues communes aux teinturiers
dn grand & du petit teint, qui ne peuvent s’en
pafler dans les noirs. ,
Les chapeliers s’en fervent , particulièrement
pour la teinture de leurs chapeaux 3 & c’eft auflî
avec la couperofe & la noix de gale que les mar