
deux marches avec la navette , ainu que les draps,
& autres pareilles étoffes, qui n’ont point de croifure.
■ La buie a une aune de large. Son ufage le plus
ordinaire eft pour habiller les pauvres gens. Il y a
de l’apparence que fon nom dérive du mot de
bourre ; parce que fouvent l’on fait entrer dans le
filage des laines. qui la compofent, une portion de
bourre tontifie , qui eft cette forte de laine très-
courte j qui provient du lainage & de là tonture des
draps, ratines & autres femblables étoffés de laine.
Les lieux du royaume où il fe fabrique le plus
de bures , font Gifors & Thibivilliers dans le Vexiti
Normand. Il s’en faifoit autrefois beaucoup à Dreux
& à S. Lubin, fîmes en rifle de France ; mais cette
manufacture eft tombée. Les Bures de Dreiix fe
nommoient bures loyailes , parce qu’elles étoient
faites tout de bonne mère-laine j & celles de Thibivilliers
étoient appelléçs, bures bourritres , parce
quel’ony faifoit entrer de la bourre tontifie, que l’on
mêloit avec la bonne laine , en la filant. 11 faut que
la bure ait été jugée dé bien peu de cbnfeqùence,
puifqu’il n’en eft aucunement parlé dans les régle-
mens des manufactures.
Parle tarif de 1 6 6 4 , la bure eft auffi appellée
bugle ou beugle ; & les droits en doivent être payés
à rai Ton de 4 liv . du cent pefant pour la Jortie;
& pour Ventrée , fu r le pied de 4 0 f . la pièce de
dou\e aunes, avec les fo ls pour livre»
Quelques - uns donnent le nom de bure , à une
forte de grofle tiretaine fil & laine , qui fe fabrique
a Beaucamps le Viel en Picardie , laquelle n’a
qu’une demi-aune de large. Voyez tiretaine.
BUREAU. Grofie étoffe de laine non eroifée, qui
n’eit autre chofe qu une bure renforcée.
BUREAU. On appelle le bureau de la v ille , la
jurifdiCtion du prévôt des marchands & échevins.
B u r e a u . Se dit àuffi du lieu où les marchands
safîemblent pour traiter & délibérer fur les affaires
qui regardent leur corps. Chacun des fîx corps des
marchands de Paris, a fon bureau particulier. C’eft
dans celui de la draperie , comme le premier corps,
que fe font les aflemblées générales des fîx corps.
Bureau. Se dit aufli d’un endroit établi pour la
vente & le débit de certaines marchandifès de manufacture
particulière. Le bureau des cuirs de Hongrie
: le bureau des maroquins : le bureau des flambeaux
: le bureau des chandelles , &c.
Les marchands, négocians & banquiers , appellent
aufli bureau v une grande table , fur laquelle
ils mettent leurs livres & papiers , pour travailler
à faire leurs écritures.
Bureau. Se dit encore des lieux deftinés pour ,
la perception des droits établis fur les marchandifès,
pour l’entrée & la fortie du royaume, & des provinces
réputées étrangères. Le bureau de. la douane
de Paris : lé bureau des traîtres, d’ingrande : le bureau
de la romaine de Rouen : le bureau de là'
cômptablié de Bordeaux , &c. Tl y a des bureaux
généraux , des bureaux particuliers , des bureaux
de .recette & des bureaux, de confèrve»..
P e t it b u r e a u . C’eft ainfi que parmi les cour*
royeurs, tanneurs , mégiflîers & cordonniers, on
appelle le bureau des vendeurs de cuirs»
B u r e a u d e c om m e r c e . C’eft un bureau com-*'
pofé de îperfonnes choifîes par fa majefté parmi
ceux de fon confeil, qui ont le plus d’expérience au
fait de commerce» Il a été établi par arrêt du zz1
juin 17zz. .
C’eft à ce bureau que font difeutées & examinées
toutes les propofîcions, & mémoires qui y font pré-
fentés 5 enfemble les affaires & difficultés qui fur-
viennent concernant le commerce tant de terre que.
de mer , au dedans & aü dehors du royaume , &
ce quf regarde les fabriques & manufactures. Voyeç,
CONSEIL DE COMMERCE.
B u r ea u d e s co n g é s. Voyez c o n g é .
B u r ea u d e sc h a r t r o n s . Voye\ ç h a r t r o n s .
BURGALÈSES. Laines b u r g a l ï f e s . Ce font des
laines d’Efpagne, qui fe tirent de la ville de Burgos-
& de fès environs. Il s’en fait un grand négoce à.
Bayonne. ‘ • r
. BURGAN DE TEINTURE. On nomme ainfî
dans les Jfles Antilles Françoifes, un poiffon t e (lacé.
qui produit une efpèce d’écarlate ou de ^pourpre..
Voye{ p o u r p r e ..
BURIN. Outil d acier à quatre carres.., donc;
la pointe eft ordinairement taillée en lozange. Il al-
au bout, par où on le tient, un petit manche de.
bouis ou d’autre bois , tourné au..tour , qui fe cache
entièrement dans la main de l’ouvrier, quand il
s’en fert. Le burin eft propre à graver fur les métaux
j particulièrement fur les, planches de cuivre ,
pour faire ce qu’on appelle des tailles-douces»
Les ferruriersfe fervent pareillement de divers.
burins pour leurs ouvrages : de plats", pour fendre
les pannetons des clefs : de coülans , de carrés. & en
lozange , pour graver divers ornemens.
Les tailleurs des monnoies , les graveurs fur métaux
, les orfèvres, ' les arquebufîers, fourbifleurs
armuriers, éperonniers &•autres ouvriers qui tra-,
vaillent' en cifelure & damafquinerie , en ont aufli!
pour tailler, réparer , rechercher leur gravure , foie
en creux, foit en relief. Enfin, les tailleurs de limés ;
en ont pour piquer les râpes;
Ce font les maîtres-aigüilliers qui font & vendent',
les burins'y d:’où ils ont entr’autres Qualités, celles dej
maîtres aiguilliers, alefniers, faifeurs de-burins. •
BUSCHE. Gros morceau de bois, propre à fe
chauffer , dont plufîenrs mis • enfemble- compofent
la corde de bois à brûler. Il y a des b û c h e s de*
divers échantillons ,- c’eft-à-dire-, dé differentes longueurs
, depuis trois pieds fîx pouces , jufqiTa qua-1
tre pieds deux pouces, & quelquefois jufqu x quatre
pieds quatre pouces, qui eft une longueur extra-i
ordinaire. :
Les huches., fuivant leur grofleur ,» fe cordent:
ou fe vendent aù compte. Voyen vois de corde'ô“-
dé c om p t e . •..v " . .
B usche. On appelle controleurs de la bûche,
de petits officiers établis fur les ports de la ville
de Pâtis, pour veiller à ce que les bois foient de
la longueur & grofleur réglées par les ordonnances,
fuivant leur forte & qualité.
EUSCHER. Abbatre du bois dans les forêts
pour en faire des bûches. v
BUSSARDou BUSSE. C’eft une des neuf efpe-
ces de vaiffeaux ou futailles regulieres, dont on
fé fert en France particulièrement en Anjou ,
& en Poitou, pour mettre les vins & autres liqueurs.
*
Le hufard eft la moitié d’une pipe & eft égal
à une demi-queue d’Orléans, de Blois , de Nuys r
de Dijon & de Mâcon ; ce qui revient aux trois
quarts du riruid de Paris, qui font vingt - fept fep-
tiers , chaque feptier de huit pintçs ; enforte que
le_ bujfard eft compofé de deux cens feize pintes
de Paris.
B U S T E S. Boétes de fa p in , légères & à demi
rondes , dans lèfq u elles on apporte les raifins de
Damas.