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»ombre de ceux qui auront jeté gardesv; & que pendant
dix ans feulement les quatre jeunes gardes
feront choifîs.; favoir.deux, d’entre les jeunes marchands
o rig in a ire s& deux entre les anciens fabriquons
réunis.. .
• Le cinquième 'traite des dettes des -deux corps &
Communautés ordonne que les fab ri quans réunis
feront pour leurs part & portion des dettes, du corps
des marchands bonnetiers 3 & réciproquement les
marchands bonnetiers, des dettes de la communauté
des-maîtres fabriquans dont les effets adifs appartiendront
au corps des marchands bonnetiers*
Le fixié.me ordonne que tous les meubles., argenterie
& ornemens de la confrérie de ladite communauté
, feront remis par. inventaire entre les
mains du garde comptable du corps des marchands
bonnetiers.
Le feptiéme., au moyen de cette union , abroge
les ftatuts des maîtres fabriquans, mais quant à la
légie feulement, qui fera exercée à l’avenir fuivant
ceux des marchands Bonnetiers en ce qui concerne
la fabrication de toutes fortes d’ouvrages de
bonneterie au métier , lefdits ftatuts & autres ^ré-
glemens continueront d’être obfervés .& exécutés;
fuivant leur forme & teneur , jufqu’à ce qu’il plaife
à fa majefté d’accorder de nouveaux ftatuts, qui
renferment dans un feul & même réglement les loix
.ùu négoce & de la fabrique,.
Enfin par le huitième & dernier article , tous les
procès d^ntre‘lé .corps' des marchands & la communauté
des fabriquans demeurent. éteints & af-
foupis , fans qu’ils puiftent être, pourfuiyis ou re-
nouvellés en quelque manière & fous quelque prétexte
que ce foit.
On voit par cet article de Savari, qui fe qùalinoit
alors d’injpecleur des ouvrages de bonneterie, combien
le fyftême réglementaire occupoic & dégradoit
çn quelque forte la majefté fou v erain een prodiguant
les formes les plus refpedables de la légiilation
a des tracafïeries toujours renaifïàntes , & aux détails
puérils des métiers les plus fimples.
. B o n n e t i e r . On appelle chardon à bonnetier, j
ou à drapier -, une forte de chardon , propre à tirer !
le poil , ou la laine de defîiis les bonnets , les bas !
& autres ouvrages de bonneterie qu’on veut draper.
I l eft défendu de fe fervir de chardon pour les ouvrages
d’eftame. Voy. c h a r d o n .
Les chardons â drapier font; du nombre des
marchandises de contrebande, qu’i l eji défendu
âe faire fo r tir du royaume , fans pajfeport du
r o i , fuivant Varrêt du premier mars i6%? ; &
en cas de pajfeport, ils payent les droits defortie
fu r i e pied de io liv? par balles du poids de cent
cinquante livrés.?
Les droits d’ entrée fon t de zo fo ls la balle du
même p o id s, avec les fo ls pour livré.
BONTANS. Sorte étoffes ou de couvertures de
coton rayées de rouge , qui fe fabriquent à C antor,
royaume fîtué fur le haut de la riviere de Gambie.
jLçs François , les Anglois Sç les Hollandois en en-
Bï Q R lèvenf quantité, qui leur fervent dans. le négoca
qu’ils font avec d’autres peuples des côtes d’Afrique.
BOQÜELLE. C’eft ainîi que le peuple nomme
en Egypte Vécu, ou daller de Hollande , que dans
le commerce.'& parmi les }marchands on appelle
communément a b ü k e s b .
BORAX; Minéral quiferf à fouder & brafer l’orf
.& les, autres métaux.
Les anciens l’ont connu fous le nom de chry
focolle , en latin chryfocoia. Pline , liv. 3 3 , ch.
5 de fon Hiftoire Nat. en parle amplement 3 mais ce
qu’il en dit n’eft pas entièrement conforme à ce que
l’expériênce a fait découvrir depuis.
Cet auteur divife le borax en borax naturel 8cborat
. artificiel. Le borax naturel n’eft 3 félon lui , quhine
: humeur limoneufe, qui coule dans les mines d’o r ,
d’argent, de enivre , & même de plomb, & qui
étant congelée & durcie par le froid de l’hiver ., prend
la confiftance de là pierre-ponce.
A l’égard du borax artificiel, il prétend qu’il fe
fait en raifant couler de l’eau dans les veines de la
mine, tout le long de l’hiver, jufqu’au mois de
juin, & en laiflànt fécher la mine pendant deux
mois ; de forte que , félon lu i, le borax n’eft autre,
chofe que la mine putréfiée & corrompue.
Le même auteur en diftingue de noir, de verd y
de blanc & de jaune, qui prennent ces couleurs,
àufli-bien que leur prix, des mines d’où on les tire.
Le naturel, félon lu i, eft beaucoup plus dur que
lefactice. ;
Les modemës connoifïènt auffi deux fortes de
borax ; le naturel, que l’on appelle borax b ru t,
ou borax gras 3 & l’artificiel, qui eft le même purifié
6 raffiné. -
Lorfque l’on a tiré ce minéral de la. te rre, on
l’expofe à l’a ir, où il acquiert une efpèce de graiffe
rougeâtre , qui lui fert ae nourriture, & qui empêche
qu’il ne fe calcine.
Le borax étant dans fa perfedioû , les marchands
Perfans l’envoient ordinairement â Amadabat , ville
'de l’empire du grand-mogol, d’où les François ,
Anglois , Hollandois & autres nations le tirent, &
l’apportent en Europe.
L’on voit une autre efpèce de borax naturel,
qui eft plus fec , dont la couleur eft grife , & qui
eft affez femblable à de la couperofe d’Angleterre
qui a demeuré long-temps à l’air 3 mais au fond ,
il n’eft différent du premier , que parce qu’étant
refté davantage expofe à Pair, il 's’eft defféché , &
a perdu cette graiflè rouge dont il étoit chargé.
Ceux qui font commerce de ces fortes de borax
bruts, doivent prendre garde qu’ils ne foient pas
fophiftiquésou remplis de pierres, & d’autres corps
étrangers.^.
Les Vénitiens font les premiers qui ont fait le
borax artificiel, ou plutôt qui ont trouvé l’art de
purifier & raffinerie borax naturel. Ils le purifient,
en le faifant difloudre dans de l’eau, en le filtrant,
en le cryftallifant enfuite 3 fe fervant, pour le ré-*
duire en cryftaux, de mèches de coton, fur lesquelles
b o R
quelles le borax fe cryftallife comme le fucrc candy,
& le verd de gris fur le bois.
D’autres fe font avifés , après avoir raffiné le borax
, de le réduire en petites pierres , de la forme
d’un fer d’aiguillette 5 .mais parce qu’il avoit un
oeil trop verdâtre, les Hollandois , qui y ont auffi
travaille, l’ont mis en plus gros morceaux ; ce qui
lui donne un oeil plus blanc , & le rend de meilleur j
débit. C’eft cette dernière efpèce de borax qui fe ■
vend préfentement chez les épiciers & droguiftes j
de Paris.
Le b o ra x raffiné, foit de Venife, foit de Hollande
, doit pour être bon , être clair & tranfparent,,
& d’un goût prefque infipide ; il faut fur-tout qu’il
n’y ait aucun mélange d’alun d’Angleterre ; ce qu’il
eft affez difficile de rcconnoître à la vue , quoique
le b orax , qui eft fophiftiqué, ne foit jamais u blanc ,
ni fi léger que celui qui eft pur ; mais l’ufage ne
fait que trop tôt connoître la friponnerie , l’alun
n’étànt point propre à brafer les métaux , lorfqu’il
e f t mis fur du charbon allumé , ne bouffant, & ne
s’élevant pas tant que le borax.
Le borax eft de quelque ufage dans la médecine ,
où il entre dans la compofîtion de l’onguent cicrin 3
on l’emploie auffi pour faire de certains fards pour
les femmes.
Agricola dit qu’il y a du. nitre foflile, qui n’a
pas moins de dureté qu’une pierre , dont les Vénitiens
font le borax. Il a raifon en cela , & ce
nitre n’eft autre chofe que le borax de Perfe , dont
on vient de-parler. Mais ce qu’il ajoute , félon que
le rapporte Furretière , que le borax de Venife fe
fait avec de l’urine de jeunes garçons buvans vin ,
que l’on bat avec un pilon dans un mortier de bronze,
..jufqu’â confidence d’onguent, & où l’on ajoute de
la rouille d’airain, & quelquefois du nitre, non-
feulement n’eft pas véritable , mais n’eft qu’un endroit
corrompu du chapitre de Pline ci-deiïus cité ,
■où il n’eft aucunement parlé du vin que l’on fait boire
aux jeunes enfans , de l’urine defquels Agricola prétend
qu’on fe fert.
Le borax gras paye en France les droits d’entrée,
à raifon de 4 livres le cent pefant ; & le borax
raffiné , fu r le pied de 7 liv. 10 fo ls ; l ’un & l ’autre
conformément au ta r i f de 1664 , avec les fo ls
pour livre.
BORD. Ruban , galon ou dentelle , qu’on met
-aux extrémités des chapeaux, des juppes , & far les
coutures , ou couvertures des habits , &c. Il fe fabrique
des bords plus ou moins larges , & de différences
matières d’or , d’argent , de foie, de fleuret ,
de laine , de fil, &c.
A Amiens il fe m an ufacture quantité de bords
de laine 3 & , fuivant les ftatuts de la fayeterie de
cette ville > du mois d’août 1666 , on en compte de
trois fortes 5 l’une que l’on appelle p e tite bordure ,
dont la chaîne doit être compofée de v in g t-fep t fils,
& la pièce doit avoir vingt-quatre aunes de long 3
l’autre , que l’on n om m e bord & demi , dont la
chaîne doit être faite de trente-trois fils & la pièce
Commerce* Tome J ?
B O R ,2S t
doit avoir pareillement vingt-quatre aunes de longueur;
& la troifiéme forte , qui s’appelle bord à
dentelle , dont la chaîne doit être de trente-fix fils ,
& la pièce de trente-fix aunes de long. Cette def-
nière efpèce de bord n’eft prefque plus en ufage 3
c’eft pourquoi il ne s’en fabrique que très-peu,
pour ne pas dire point du tout. Outre ces bords de
laine , il fe fabrique encore à Amiens quantité de
galons , rubans , ou rouleaux de laine , qui font
expliqués chacun à fon article.
Bo r d d e manchon d e f o u in e . Fourure q u e
l’on fait de la peau de cet animal, pour border des
manchons.
Les bords de manchons de fouine,, teints , payent
en France les droits d’entrées fu r le p ied de 1 z fo ls
la pièce , avec les fo ls pour livre.
B o r d . En terme de commerce de mer, fignifîe
navire , vaiffeau, bâtiment. Quand on dit que des
marcharidifes font à bord d’un navire , cela doit s’en-
’ tendre , qu’elles font chargées fur ce navire 3 & lorfque
l’on ait qu’elles font hors. du bord , cela veut
dire qu’elles ont été déchargées , & .mifes à terre.
On appelle vaiffeau de haut-bord, un grand bâtiment
à voiles, à la différence des pataches & des
petits bâtjmens , qu’on nomme bas-bord.
On appelle bas-bord le côté gauche du navire , &
flribord, dixtribord ou tienbord , le côté droit ,
eu égard à la main du patron qui eft à la poupe.
BODRAT. Petite étoffe , ou tiffu étroit , qui fe
fabrique en quelques lieux d’Egypte , particulière-
| ment au Caire , à Alexandrie & à Damiette.
BORDEREAU. Mémoire ou note des efpèces ,
ou monnoies que l’on donne en payement, ou que
l’on reçoit, ou que l’on a dans fa caifle. On dit en
ce fens, un bordereau d’efpèces,. ou bordereau de
; caifle.
On appelle bordereau de compte , l’extrait d’ua
compte , dans lequel on comprend toutes les fom-
| mes tirées hors lignes, foit de la recette , foit de la
dépenfe , afin de connoître le détail de l’une & de
l’autre , pour favoir s’il eft du par le comptable , ou
fi on lui doit.
Les marchands, nçgocians 8c banquiers ont ua
livre de caille & de bordereaux, fur lequel ils portent
toutes les fommes qu’ils reçoivent & qu’ils
payent journellement. (Ce livre eft, du nombre de
ceux que l’on appelle livres d’aides , ou livres
auxiliaires.
On nomme auffi bordereau , un petit livret quç
les commis, fadeurs , garçons & porteurs d’argent
des marchands , négôcians & banquiers , qui vont à
la recette de la ville, portent dans leurs poches,
& fur lequel ils écrivent, à méfure qu’on leur fait
quelque payement , les dates des jours qu’ils ont
reçu, les noms de ceux qui ont payé , les fommes
qui leur ont été payées , & en quelles efpèces ou
monnoies.
On appelle table du bordereau , une table compofée
de diverfes fradioiis de l’aune , fuivant qu elle
Na