
pones-crayons <3e cuivre , des compas de même
métal, des coquilles pour mettre détremper des
Couleurs en miniature , des pinceaux , & quelques
autres petits inftrumens , qui fervent aux jeunes élèves
qui commencent à deifiner.
Crayon. On nomme auffi crayons, de petites
baguettes, ou brochettes de bois de fept à huit pouces
de longueur, creufées en dedans , & remplies
de mine de plomb. Les meilleurs viennent-d*Angleterre
, à caufe de ,1a bonté de la mine qui vient
de ce pays-là. Ceux de Faris font moins bons ; ce
font les détailleurs de crayons qui font ceux-ci, &
qui vendent les uns & les autres.
Porte-crayon. Petit. infirument.<\m fert à tenir
le crayon par un bout;, lorfqu’on veut s’en fervir.
Il y en a d’argent , de cuivre Sç de corne ; les uns
à vis , les autres fans vis.
Crayon. Se dit encore ffs deffins , & portraits
que l’on fait avec' du crayon.
CRÉANCE. Titre d’une fomme due par un débiteur
à uti créancier.
Lettre de créance , ou de,crédit. Voyq Lettre
DE CRÉDIT,
CRÉANCIER, Celui à qui il eft du quelque fomme,
foit par contrat dé conftitution , obligation , pro-
mefle , ou autrement. Les loix des douze tables ,*
qui ont toujours fervi de fondement à la jurifpru-
dence des Romains, permettoient au créancier de
mettre fpn débiteur eh pièces.
On admet en France diverfes fortes de créanciers ;
les uns fè nomment créanciers hypothécaires privilégiés
î les autres s’appellent Amplement créanciers
hypothécaires ; & des derniers font nçmmes ;
créanciers chirographaires.
Les créanciers hypothécaires privilégiés, font'
ceux qui ont des privilèges particuliers, affe&és par
un contrat fur certains immeubles , par lefquels ils
font regardés comme leurs propres gagés , par préférence
à tous autres. Ces fortes de créanciers , font
colloqués en ordre , fuivant la qualité de leur privilège.
Les créanciers Amplement hypothécaires , font
ceux dont les contrats de conftitution , obligation ,
féntence de condamnation, ou autres titres, font
revêtus des formalités néceffaires, pour emporter
une hypothèque générale fur tous les biens des débiteurs.
Ceux-ci fe colloquent en ordre, fuivant la date
du titre de leur créance. -
. Les Créanciers chirographaires, font ceux qui
n’ont d’autre titre pour fe faire payer, que de Amples
promeflès, - ou billets fous Agnatures privées.
Ces derniers ne peuvent venir qu’à contribution fur
les meubles : il faut cependant remarquer qu’ils
deviennent créanciers, hypothécaires , du moment
qu’ils ont fait reconnoître en juftice leurs billets ,
qu promettes , & qu’ils ont obtenu des fentences de
(Condamnation contre ceux qui en font les débiteurs.
Outre les trois efpèces de créanciers dont il vient
4 £jfp pari? ? il y en a encore une quatrième, que
l’on- nomme créanciers engagijles. Ces créanciers
engagifles font ceux , qui en prêtant leur argent,
fe font fait donner des gages, pour la fureté de ce
qu’ils ont prêté. On les appelle auffi préteurs fu r
gages; mais cette manière de prêter n’eft nullement
approuvée , ni permife en France, quoiqu’elle le
fût autrefois chez les Romains.
•. Ce qu’on appelle direclion de créanciers, eft
une affemblée qui fe fait- entre les créanciers d’un
marchand, ou autre, qui leur a abandonné fés biens
& effets, pour éviter les frais de juftice, & tirer leur
paiement à l’amiable. Ceux de cette affemblée, qui
ont été choifis pour avoir foin des affaires' qui regardent
la direction, font nommés directeurs des
créanciers.
CRÉDIT. Se dit du prêt mutuel & réciproque ,.
qui fe fait de marchandifes ou d’argent , fur la
réputation de la probité & folvabilité d’un négociant.
AinA l’on dit : ce banquier a bon crédit, toutes les
bourfes lui font ouvertes : ce marchand eft en réputation
, • perforine ne lui refûfe crédit.
On dit , acheter à crédit, vendre à crédit, faire’
crédit ; pour dire, que l’on ne paie pas comptant
les marchandifes qu’on achète.»
.Cr é p i t . Sç dit auffi de la page à droite du grand
livre, ou livre d’extrait, ou de raifon , 'qui s intitule
avoir, où l’on écrit tout ce que l’on a reçu ,
pour raifon d’un compte , ou tout ce qui eft à fa
décÈarge. Ainfi l’on dit , je vous ai donné crédit?
j’ai pafté à votre crédit une telle partie. *
C r é d it . On . nomme lettres de crédit, ou de
créance, celles qu’on donné à des perfonnes de
confiance , pour prendre de l’argent fur des porr.çfr
pondans, en des. lieux éloignés, au cas quelles en,
ayent befoin.
C r é d it , Se dit auffi du cours que les papiers ,
ou écritures dè commerce ont dans le public, &
parmi les négocians. On dit, que les billets d’une
compagnie ont pris crédit, lorfqu’ils fe reçoivent'
volontiers, & fans efcompte par les marchands
Prendre crédit, fignifîe pareillement dans le négoce
, des actiçns de compagnie, pour être reçues
& achetées à plus haut prix qu’elles n’ont ét,é créées*:
En ce fens, on dit, que les aérions de la compagnie
des Indes Orientales de Hollande prennent
crédit, quand elles font dans le commerce à deux
& quatre pour cent, ou même davantage , plu?,
quelles n’étoient auparavant..
Difcrédit eft oppofé à crédit ; & dire , que les
billets de monnaie font tombés dans lç difcrédit ;
•fignifîe , quV/5 ne valent plus rien 9 que perfonnç
ne s’en veut charger.
CRÉDITER UN ARTICLE, ou une partie dans
un livre, du fur un compte. C’eft les porter à la
page à droite , que l’on nomme le côté du crédit«.
On dit : je vous ai crédité pour la remife de cinq
cent livres , que vous m’ayez faite ; pour dire , j’âi
chargé cette fomme en crédit fur mon livre.
CRÉDITEUR. Tepnç don; le? négocians fe %«•
Vent afTez fouvent, pour fignifîer un créancier, ou
comme ils difent, celui qui doit avoir.
. ^ CRÉER UNE RENTE. C .’eft en faire la conftitution
, s’obliger de la payer annuellement, indiquer
les fonds fur lefquels elle doit être établie ,
& les hypothéquer pour la fûreré du paiement.
CRÈS. Sortes de:toiles de lin , qui fe fabriquent
a Morlaix en Bretagne, & aux environs*. Il y en a
de quatre fortes ; les cris larges , les crès communes
, les cris .gratiennes, & les cris rofconnçs.
CRESEAU, que quelques - uns écrivent aulfi
CREZEAU. Etoffe de laine croifée, qui eft une
efpèce de greffe ferge à deux envers, couverte de
poil des deux côtés.
U& crefeaux fe tirent prefque tous d’Angleterre
& dxxofte , où ils font auffi appelles carijets , ou
carénés. Leur largeur la plus ordinaire eft de,demi-
aune demi-quart, les pièces contenant les unes 17 *
a 18 aunes, & les autres 22 à 2 4 aunes, le tout
inclure de Paris. Il y en a de gros & de fins, quel-
quefois blancs, & quelquefois teints en différentes
couleurs.
• <( Les droits de fqrtie de France , & des provin-
,» ces .réputées étrangères, s’en paient à raifon de
» tant du cent pefant, & pour l’entrée, fur le pied
.» de tant de la pièce d’un certain aunage. /
» Les crefeaux étrangers ne peuvent entrer en
» France que par les ports de Calais & de Saint-
» Vallery, conformément aux arrêts des 20 Décem-
» bre 1687 , & 3 juillet 1692 ». '
1 :CRESME. L a ' partie la plus épaille du lait, dont
fe fait le beurre.
Cresme de Tartre , qu’on nomme auffi Cristal
de tartre. C’eft du tartre préparé de certaine
manière, mais différente fuivant que cette
drogue doit fervir , ou à la médecine, ou à la teinture.
Les teinturiers du grand teint la mettent au
.nombre des drogues non colorantes.
: « L a crème de tartre paie en France les droits
» d entrée à raifon de 3 liv. le cent pefant ».
CRESPAGE. A p p r ê t que l’on donne aux crêpes
que l’on veut crêper, c’eft-à-dire, qu’on ne veut pas
qui relient liffes.
CRESPE., que l’on écrit auffi crêpe. Les perruquiers
appellent crefpes, les cheveux qu’ils ont
tortillés ou natés dans leur longueur, après les avoir
fiffés par en bas, & avant de les mettre au four.
Cette façon les fait bouffer , & on les emploie dans
les perruques ordinaires ; mais on n’en met point
dans celles qui imitent le naturel.
. On nomme cheveux crefpés, des cheveux préparés
comme ci-deffus , ou ceux qui font très-naturellement
frifés.
C respr. Sorte d "étoffe non croifée, très-claire &
très-légère , en forme de gaze, cômpofée d’une chaîne
, d’une trême d’une foie grèze , ou grège ,
c’eft-a-dire, telle qu’elle a été levée de deiïus les
cocons des vers qui l’ont produite ; fi ce n’eft qu’elle
a été torfe fur le moulin, ou rouet, avant que d’être
mife en oeuvre.
Les crêpes fe fabriquent avec-la navette fur un métier
à deux marches, de même que les gazes, les
étamines , 8g. autres femblables étoffes , qui n’ont
point de croifure.
Il y a des crêpes crêpés, & des crêpes lijfes, ou
unis ; les-uns doubles, & les autres Amples.
La foie deftinée pour les crêpes crêpés , eft toujours
plus torfe que celle qui s’emploie pour les liffes
, ni ayant que le plus ou le moins du retors de
la foie , & particulièrement de celle de la chaîne qui
prpduife le crçpage ; ce qui fe fait, lorfqu’au fortir
du métier, on trempe l’étoffe dans l’eau claire , 8c
qu’on la frotte avec un morceau de cire fait exprès ,
ce qui s’appelle lui donner le crêpe , ou la crêper.
Les crêpes, foit crêpés, foit liftes, fe blanchiifenc
ou le teignent en noir fur le cru à froid , & s’apprêtent
énfu.ite avec dé l’eau1 gommée. .
Les uns & les autres1 fervent à marquer le deuil
que l’on porte de la mort de quelqu’un; les liftes pour
les petits deuils, & .les crêpés /p o u r les grands deuils.
L ’invention des crêpes vient de Bologne en Italie.
Elle fut apportée ën France vers l’an 1667.
, ..Les crêpes , tant crêpés que liftés, doubles, où
fimples, ont des: largeurs différentes , qui fe distinguent
par des numéros- qui vont toujours -en augmentant
de deux en deux pour les nombres , &
d’environ un trente-deuxième d’aune de Paris pour
les largeurs par chaque nombre ; & cela depuis le
N,0. 2, jufqu’au N°. 3 6, ce qui fait dix-huit fortes
de numéros ; feavoir :
N°.2 /qui eft le plus étroit , N°, 4 , N°. 6 , N°. 8 ,
N°. 10, N°. 12 , N°. 14, N°. 16, N°. 18 , N°. 20,
N°. 22, N°. 24, N°. 26,- N 0. 28', N°. 30, N°. 32 ,
N°. 34 , & N°; “36 , qui eft le plus large.
Il fe fabrique à Lyon & en Avignon , des efpèces
de crêpes liftes tout de foie ,y larges de demi-
aune demi-quart, pu demi-aune jufte, fur quatre-
vingt à quatre-vingt-deux aunes de longueur, mefure
de Paris , dont les femmes' fe fervent auffi pour le
deuil. On leur donne plus ordinairement le nom
Kétamine de foie . Voye{ étamine, vers le com*
mencement de Varticle.
« Les crêpes liffes, & autres de toutes fortes ,
» paient en France les droits d’entrée , conformément
» au tarif de \1667 , même à la douane de Lyon,
» à raifon de. 30 pour cent de leur valeur ; 8c
» fuivant l’arrêt du 24 janvier 1690 , ils ne peuvent
» entrer que par Auxonne & par Lyon.
» A l’égard des droits, de 'fortiè, ils font fixés par
» le tarif de 16Û4, #fçavoir :
» Les crêpes de Reims fur le pied de 8 fols de
» la p iè ce, & les crêpes où il entre de l’or & de
» l’argent 40 -fols de la livre ».
CRESPÉ, CRESPÉE. Ce qui tient de la nature
& la qualité du crêpe ou du crépon. Une étamine
crêpée eft une étamine fabriquée à la manière du
crépon. Il vient d’Angleterre des étamines fortes,
qu’on nomme ordinairement crêpons d3Angleterre ,
quoique ce ne foit que de véritables étamines crêpées•
On dit qu’une étoffe tfr erêpée, qu’un drap eft