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conformément à V arrêt du 3 Juillet 16919 avec
les J'ois pour livre. .
B ros se. La brojje des_ Tondeurs de draps eft faite
de poil de fanglier. Ils s’en fervent pour coucher
la laine des étoffes, qu’ils ont tondues en dernier ,
& fur lefquelles ils ont fait paffer, ce qu’ils appellent
le cardinal.
B r o s se . Eft aufîi un gros pinceau de poil de
cochon, médiocrement fin, avec un affez long manche
de bois , dont les peintres fe ferment pour imprimer
les grands ouvrages en huile & en détrempe.
ÉROSSIER. Celui qui fait d,es brojfes. Il y a à
Paris une communauté de maîtres Vergettiers ,
Raquettiers , Broffiers, &c.
BROSSURE. On appelle fimple brojfure, en
termes de peauffiers-teinturiers en cuir , la couleur
que ces artifans donnent aux peaux, en les imprimant
Amplement avec la broflè. La brojfure eft
la moindre des teintures, qui leur font permifespar
leurs ftatuts,
BROTTES, On nomme ainfi a Lyon , & aux
environs , les cuîllières de bouis , ou de fimple bois ,
qui fervent à table.
Les brottes, par le ta r i f de la douane de
Lyon , payent 4 fols du millier pour l ancien
dro it, z fo ls pour la nouvelle réapréciation.
B RO U , BROUT ou BRU, Ecojfe , coque ou
écaille verte , qui couvrent les noix, & dont U eft
permis aux teinturiers de fe fervir- pour quelques
teintures, & qui leur eft défendue 'pour d autres.
Les tourneurs , menuifiérs & tablettiers , fe fervent
auflî du brou de n o ix , pour donner à diverfes
fortes de bois , la couleur de bois de noyer. Toute
la préparation confifte à faire bouillir le brou dans
de l’eau plus ou moins, fuivant que l’on veut que la
couleur foit plus brune ou plus claire. Voye[ n o ix ,
NOYER & TEINTURIER.
BROUETTE, Petite machine en forme de cha-
■ cette, qui n’a qu’une roue, & que celui qui s en
fert, pouffe devant fo i, par le moyen de deux efpèces
de limons , foutenus d’un côté par l’elfieti, & de
l ’autre, par les mains & les bretelles du brouetteur,
qui fe met an milieu.
Il y a deux fortes de brouettes ; 1 une a claire-
voye ; & l’autre, en forme de petit tombereau. Les
carriers, les ter ralliées & les Limofins , fe fervent de
celle-ci, pour vuider les terres y & ces derniers
encore, pour faire le fervice dans les atteliers de
maçonnerie , & voiturer du mortier & du moilon.
L ’autre brouette fert aux vinaigriers a rouler dans
les rues de’ Paris, & môme a .la campagne , leur
petite boutique , chargée du vinaigre & de la moutarde,
qu’ils vendent en détail, & à petite inclure.
BROUILLAMINI, BOILIAMINI o u BOL
EN BILLE. C’éïl u n e des forte s de te rre s o u b o l s ,
q u e vendent les ép ic ie rs-d ro g u ifte s. Voyeç bol d a r -»
MÉNIE. - „
BROUILLARD ou BROUILLON. C’eft ainfi
qu’on nomme quelquefois un livre, dont fe fervent
fes négocians, marchands & banquiers, pour les
BRU
affaires de leur commerce. On l’appelle fou vent
brouillon i mais fon nom le plus en ufage & le
plus ordinaire eft mémorial. C’eft proprement un
livre journal qui n’eft pas tout-a-fait au net.
Br o u il l a r d . E ft aufïi le n om q u e l’o n don n e
à u n e fo rte de p a p ie r gris , q u i s’a p p e lle au trem en t
papier à demoifelle.
B r o u t d e cocos. C’eft une efpèce de bourre
qui couvre la coque , ou écorce ligneufe de la noix
de cocos, que l’on file dans plufieurs endroits de
l’Orient , comme on fait le chanvre & le lin en
Europe.
BROYER. Réduire quelque chofe en poudre. On
le dit particulièrement des couleurs qui ferventj a
la peinture, lefquelles, après avoir été pulvérifées
dans le mortier, fe mettent fur le marbre, pour y
recevoir la dernière façon avec la molette. Quelquefois
on les broie à.fec fur le marbre , ou Amplement
en les humeftant avec un peu d’eau gommée
ou collée, fuivant quelles doivent fervir a la détrempe
ou à la miniature; & quelquefois^avec de
l’huile, ou de lin, ou de noix, quand c’eft pour
peindre ou pour imprimer à l’huile. Les marchands
épiciers, qui font le négoce dès couleurs, ont foin
auflî de les faire broyer.
BRUGNOLES ou BRIGNOLES. Efpèce de
prunes fëches , qu on envoie de Provence dans de
petites cailles ou dans des boetes a confitures. Les
meilleures doivent être feches, blondes & charnues.
Elles viennent ordinairement de Digne, d’Aubagne
& de Brugnole. Cette dernière , de laquelle ces
prunes ont pris leur nom, eft une petite ville près
de S. Maximin. .
BRUIÈRE à faire vergettes. C’eft un arbre qui
jette force branches, & qui produit dès" grains rouges
comme le genièvre. Les plus foibles bouts , ou
rameaux qu il pouffe , font extrêmement fouples &
pliables , & on en fait en France des vergettes. En
Tofcane, où l’on en fait des balais, l’arbre-fe nomme
feopa , c’eft-à-dire , un balai.
Les bruyères à faire vergettes payent en France
z8 fo ls du cent pefant de droits d'entrée, & 46
fols de fo r t ie , & les fo ls pour, livre.
Bruiere. C’eft auflî une forte de laine d Alle-r
mao-ne. Il y en a de plufieurs efpèces, comme de
l a Sruiere du Rhin, de la bruiere de Wifmar, &c.
BRUNES. Ce font des toiles qui fe fabriquent ï
Rouen & aux environs. Elles font, avec les blan-
cards & les fleurettes, les trois efpèces de toiles,
au fujet defquelles ont été donnés les réglemens de
16 76, 1683, 1684 & 1716- Voyef ces réglemens.
Voye\ aujfi Varticle général des to ile s, où i l eft
parlé de celles de Normandie.
BRUT ou BRUTE. Ce quinfeft pas p o li, travaillé
, fini, achevé, perfeéHonne. Du fucre brut,
c’eft celui qjii n’eft pas affiné. On appelle des dia->
mans bruts , ceux qui n’ont point encore été travaillés
, & qui-font tels que l’on les a trouvés dans
le fable, ou dans les fentes des rochers. On en
dit de même des émeraudes ,& des autres pierres
precteuies,
BUC
précieufes, quand elles n’ont point été taillées , nr
façonnees.
■ • Brut , ou Ort. Se doit entendre du poids de la
marchandife , Quand elle eft pefee avec, fon emballage.
On dît eri ce feus : Cette balle de poivre
■p’èfe% r u t ou ort fix cent livres , pour .marquer qué
l’emballage & le poivre qui eft dedans, pèfentf en-
femblé fix cent livres. II y a des marchandifes qui
payent les droits d’entrée & de fende du royaume y ,
net * & d’autres, brut ou ort. On/ fe fert auflî du
mot bruto , qui fignifîe la même chofe ; mais il eft
étranger, & n’a. que très-peud’ufage en France.
On appelle chez,les plumafliers, marchandifes
brutes, plumes brutes , les plumes, qui font encore
en paquet, o u , comme ils difent, en fagots , c’eft-
ù- dire, telles qu’on les a de la première• main.
Le trentième article de leurs ftatuts .défend a tout
maître, ou compagnon du métier ; d aller relier ou
fagoter les marchandifes & plumes brutes dans les
maifons des marchands des autres corps; &- communautés.
Et par le_ trente-uniéme, il eft fait pareille
inhibition aux marchands forains , ou autres ,
d’acheter des plumes brutes en la ville de Paris ,
pour les relier &.fagoter -, & enfuite les revendre
aux maîtres de la même ville. Voyeç autruche.
Brut ou bout d’étamine. Sorte d'étoffeaffez
femblable à l’étâmine qui fe fabrique en quelques
lieux de France , & dont il fe fait ufi affez grand
négoce à Lyon. Voÿeç étamine.
• Le ta r if de la douane de cette ville en fix e les
droits à 8 fo ls du quintal pour l'ancienne taxe ,
& à z fo ls pour la nouve.lle réapréciation x avec
les fo ls pour livre•
B U
BUANDERIE, qu’on nomme auili BLANCHI-
RIE , BLANCHISSERIE & CURANDERIE.
Lieu où l’on* blanchit les toiles. On le dit particulièrement
des falles ou atteliers, dans lefquels on fait
la leflive des toiles crues , avant que. de les. mettre
fur ie pré. Voye{ blanchir, blanchiment ù blanchisserie.
BUCHE, que l’on écrit aufli BUSCHE , & que
quelques-uns appellent BUZE , ouFLIBOT. C eft
une efpèce de petite flùt-e , ou bâtiment de mer, dont
les Hollandois fe fervent pour la pêche du hareng.
Ils lui donnent le nom de buis , haring-buis. Ces
fortes, defeatimens font pour l’ordinaire du port de-r
puis quarante-huit jufqu’à foixante tonneaux,, quelquefois
‘ plus. I ls . ont deux petites couvertes ou
chambres , l’une à l’avant, & l’autre à l’arrière ; celle
de l’avant eft deftinée pour la cuifine..
Chaque bûche a fon maître ou patron , un aide,
un contre-maître , & des matelots à proportion de fe
grandeur. G’eft le maître qui. la cpmmande en chef,
fans 1 ordre exprès duquel les filets ne peuvent être
jettes à la mer , ni en etre retirés. L’aide a le commandement
après lui ; enfuite le contre-maître , dont
le foin eft de faire agir les matelots qui .virent. à.
Commerce, Tome !<,
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bord les âuflîères ; ou fîmes ; ceux qui font employés
à feifir les filets; & les caqueurs, qui font
ceux qui égorgent les harengs, & qui les vuident
de leurs breuilles ou entrailles, à mélure qu’onTesr
pêche. Les matelots fe louent communément pour
tout un voyage en gros.
Les viétuailles que l’on embarque dans les bûches ,
ne confiftent pour l’ordinaire qu’en bifeuit, gruau ,
& poiffon fec ou falé ,' l’équipage fe contentant pour
le furplus du poiffon frais qu’il pêche*
BUCïOCHE. Sorte de draps de Provence & dé
Languedoc , que les vaiffeaux François portent â
Alexandrie & au Caire , où ils valent ordinairement.
60 medins le pic. '
BUÉE. Mot en ufage dans quelques provinces de
France , pour fignifier ce qu’on nomme ailleurs le f*
sive.
BUFFETER. Boire au tonneau. Il fe dit des voituriers
, tant par terre que par eau-, qui mènent
des vins, & qui perçant les pièces , dont la conduite
leur eft confiée , en boivent à diferétion , & les rem- ,
pliffent d’eau ,. & quelquefois de. fable , pour ne les
pas fendre en vuidange.
Oh a coutume , quand les vins fe voiturent par,
eau, de donner un certain nombre de pièces pour
la boiffon des voituriers & batteliers , pour les empêcher
de buffeter.
BUFFETEUR. Voiturier qui conduit des vins ,
& qui perce les tonneaux , pour en boire en chemin.
Les ordonnances enjoignent aux juges de punir des?
galères les voituriers buffeteurs.
BUFFLE: Animal fauvage, reffemblànÉ au boeuf,
fi ce n’eft qu’il eft plus long & plus haut. Il a la corné
fort noire, fon corps eft très-gros & fa peau très-
dure. Il ale poil court & noir , n’en a prefque point
à la queue , mais beaucoup fur-le devant dé la tête »
qu’il a très-petite en comparaifon du refte du corps.
Ses cornes font fort larges, fon col gros .& long ,
fe queue petite, & fes cuiffes groffes & courtes. C’eft
proprement un boeuf feuvage., qui s apprivoife , &
qu’on fait travailler en Italie , & en plufieurs autres
pays, comme on fait les boeufs en F rance.
Les Buffles font très-communs dans le Levant,
particulièrement aux environs de Conftantinople &
de Smyrne. Il s’en voit aufli beaucoup en Afrique ,
& fur-tout dans le royaume de Congo. Les îfiar-
chandifes qu’on en tire pour le commerce, font les
cornes, la peau ou cuir, & le poil.
Des cornes on fait divers ouvrage^ de tour , particulièrement
des patenôtres dé chapelets , & det
tabatières, qu’on eftimè.
De la peau paffée en huile , & préparée comme
il faut, on en fait des efpèces de^ jufte-au-corps ,
appellés des buffles, qu’on .donne à la cavalerie &
à- la gendarmerie. On en fait aufli des bandolieres,
des ceinturons , des gibecières , des gants, 8tc.
Les peaux de buffles feches en poil font une portion
du négoce que les François, Italiens , Anglois
& Hollandois font à Conftantinople,; à Smyrne , 8ç
foj fes ;çôtes d’Afrique. Ils les y achècent en refoujr