
pouces, fur dix à douze pouces auffi d’épaifTeur.
Les battans fervent aux portes cochères. Ce font
les principales pièces en hauteur, & où fe fait l’af-
femblage des traverfes. Ils doivent fe débiter de
même que les limons.
Enfin, les gouttières font des pièces de fciage
tirées de bois de brin bien fain, fans roulures,
noeuds ni gerfures , qui fe font avec des pièces de
bois qui ont huit a neuf pouces d’équarriffage, en
les fciant par les angles. On les creufe pour ^ordinaire
à angle droit, & on ne leur laille qu’un
pouce d’épaifleur. Les longueurs que l’on donne
communément aux gouttières , font depuis fix pieds
jufqu’à trois toifes & demie.
Le bois de chérit deftiné pour le charronnage ,
eft ordinairement amené en grume , ou bûches garnies
de leur écorce , de plufieurs grofleurs & longueurs
, luivant les chofes à quoi elles peuvent être
propres.
Les bois de chêne qui ne peuvent entrer ni dans
la fente ni dans le fciage, ni dans le charronnage ,
s’emploient à faire du bois â briller, comme bûches,
fagots & cotterets.
On ajoutera ici ce qu’on a omis de dire à l’article
général des bois , ou l’on renvoie : que pour le
chêne deftiné au chauffage, le jeune brûle & chauffe
mieux, & qu’il fait un charbon ardent & de durée:
que le vieux noircit dans le feu & ne donne qu’un
charbon qui s’en va par écailles, qui rend peu de
chaleur , &qui s’éteint bientôt : & qu’enfin le chêne
pétard ; c’eft-à-dire, celui dont on a oté l’écorce,
pour en faire du tan, brûle aflez bien mais rend peu
de chaleur j & qu’ainfî quand on prend du chêne
pour le chauffage , il faut le choifir avec fon écorce,
& en rondins de trois ou quatre pouces de diamètre,
& rejetter les grofles bûches de quartier.
Les autres chofes que le chêne fournit pour le
commerce , après le bois & la galle, font le gland,
dont on tire une forte d’huile, & qui fert à la nourriture
des animaux, particulièrement des porcs &
cochons; & l’écorce1, dont on fait le tan, qu’on
lève particulièrement du chêneau ou jeune c hé fie :
le guy , qui fert à faire -des grains de chapelets : le
polypode , qui s’emploie , en médecine : l’uïhée ou
moufle, qui entre dans la çompofition de plufieurs
poudres odorantes : enfin , le faux agaric, qui s’emploie
dans les teintures, & dont on fe fert auffi en
médecine.
L’on prétend que le bois , l’écorçe.& les feuilles
du chêne, aufïi-bien que les glands & leurs calottes,
font de quelqu’utiiité en médecine ; leur qualité
étant très-aftringénte.
CHF.T.1F. Qui eft de peu de valeur. Il fe dit des
per fon nés & des’ chofes. Un chétif marchand y eft
celui qui ne fait qu’un commerce peu confidérable.
Une chétive marçhandife, c’eft une marçhandife,■
ou de petit prix ou mal fabriquée.
Du commerce des chevaux.
La profeilion de marchands de cfteyâux eft en.
France une profeffion libre , où le noble auHi-bie*
que le roturier peut s’engager; l’un, fans craindre
la dérogeance à la nobleffe , & l’autre , fans avoir
befoin, ou de lettres-patences ou de privilège ; ces
fortes de marchands n’ayant point été jufqu’ici érigés
en titre de communauté.
Ce n’eft cependant pas la coutume d’appeller marchands
de chevaux\les nobles qui en font des nourritures
, & qui vendent des poulains élevés chez eux. Ce
nom ne convient proprement qu’aux particuliers ,
qui vont dans les foires acheter des chevaux qu’on
y expofè en vente , ou qui parcourent les villages ,
pour y ramafler de quoi en faire des voitures complexes
-, foie pour la remonte de la cavalerie des ar-
■ niées du roi, foit pour la fourniture de Paris, foie
enfin pour les mener dans les autres plus impor-
tantes villes du royaume, d’où ils fe répandent en-
fuite dans les provinces où ils font rares , & qui en
ont befoin pour le tirage ou pour la charge.
A Paris , on confond aflez ordinairement les ma-»
quignons avec les marchands de chevaux y quoi qu’il
y ait bien de la différence entre les uns & les autres ;
ceux-ci ne vendant guères que des chevaux neufs ,
& ceux-là au contraire, faifant trafic de chevaux
refaits , dans lequel ils ont la réputation de vouloir
toujours tromper les dupes qui achettent d’eux j
d’où vient que le nom de maquignon eft un nom de
mépris, & qu’on prend ordinairement en mauvaife
part ; quoique pourtant bien des gens difent pref-
qu’indiftéremment, aller chez les maquignons, pour
dire, aller chez les marchands de chevaux.
Dans le commerce des chevaux on n’en diftinguè
proprement que de deux fortes, qui font les che-
| vaux de portage, 8c les chevaux de tirage, c’eft-
à-dire, ceux qui fervent à tirer' ou à porter , foie
qu’ils aient été drefles à l’un ou à l’autre de çes ufa-
ges, foit qu’ils y foient propres par leur nature 8c
leur difpofition.
Le portage comprend tous les chevaux qu’on
appelle chevaux de fe lle , ou de monture ; tels
que font les chevaux pour la guerre , pour la chaflè,
pour le manège & pour le voyage ; & encore tous
ceux qu’on nomme chevaux de fomme, de charge,
ou de bât; ce qui s’entend entr’autres, des chevaux
de bagage, dont on fe fert dans 'les armées, & de
ceux que les voituriers, meflagers, coquetiers &
poulailliers, emploient pour tranfporter leurs mar-
chandifes, paquets & denrées dans les différentes
villes & provinces , où ils exercent leur négoce.
Dans le tirage, on met tous les chevaux qui tirent
avec des traits , comme font les chevaux de labour,
d’artillerie, des vivres, de çarofles, de charrettes , de
'coches, de traîneaux, & autres voitures par terre,
aufli-bien que les chevaux dont on compofeles courbes
qui fervent à conduire fur les rivières, foit en
montant foit en defeendant les foncets, çhalans, coches
d’eau, & autres tçls grands bateaux pour la
commodité publique.
Des foires des chevaux qu'il y a en France.
Les principalçs foires de France pour les chevaux »
& où il s’en fait le plus grand commerce, font
celles de Normandie, de Bretagne, de Poitou, de
Franche-Comté, du Limoufin, a Auvergne, d Anjou
& du pays du Maine.
Les foires le,s plus confidérables de Normandie,
& où il fe trouve un plus, grand nombre de chevaux,
particulièrement pour le tirage, font les trois foires
de Rouen ; fçavoir , les deux foires franches, dont
l’une fe tient à la Chandeleur, & l’autre à la Pen-
tecôce , & la foire de S. Rorriàin , qui arrive -au
mois d’octobre : la franche de Caen, comme on
l’appelle dans le pays , qui .ouvre le lendemain de
la Quafimodo : la Guibrai, fi célèbre par toute la
France & dans les pays étrangers : les deux, du
Cotentin , dont l’une eft à la S. Corne, au mois de
feptembre , l’autre à la S. Flexant, au mois d’oéto-.
bre : trois autres près de Bayeux,_ la première à
S. Laurent fur mer , le 11 août ; la fécondé à S.
Martin auffi fur mer, le 11 novembre, 8c la troifiéme
.-à Formigny, le 4 juillet : une autre à Bayeux même,
au mois de novembre : une auNeuboury au premier
mai : une autre à Monte-Bourg ; enfin la fameufe
foire de la Martire, qui fe tient dans la paroîfle
de Pouldery, en baflç Normandie.
Il faut remarquer qu’à cette dernière foire,, auffi-
bien qu’à celle de Guibrai, on vend plus.de chevaux
Bretons y que de chevaux Normands i 8c que dans
les autres au contraire le commerce eft plus grand
des chevaux Normands, que de ceux de Bretagne.
La Bretagne, outre la foire de la Martire, qu’elle j
peut mettre au nombre de fes foires, quoique fituee
dans une autre province , à caufè du grand débit
qui s’y fait de chevaux Bretons, en a encore douze
autres, la plupart très-confîdérables.
Ces foires fe.tiennent chaque année : une à Dînant
aù mois de mars : deux à Carhaix, au même mois
& au mois de novembre : une à Cleflèy au mois de
mai : üné à Tréguier au mois de juin : deux à
Pornic aux mois de feptembre & de novembre : une
à Noyales au mois de juillet : une autre, à fainte
Pazanne auffi en juillet, & deux dans le mois d’août
fçavoir , l’une au Bourgneuf, & l’autre au Pellerin.
Les foires de Fontenai & de Niort font les plus
fameufes du Poitou. Il s’en tient trois par an dans
chacune de ces villes. Celles de Fontenai font au
mois de juin, d’août & d’o&obre; cette dernière
s’appelle la «i1. Venant.
Les foires de Niort fe tiennent en février , mai &
décembre ; celle de février fe nomme la foire de
fainte Agathe : à l’égard de la foire du premier
décembre , elle eft proprement deftinée à la vente
des poulains de lait ; & c’eft là que ceux qui en
veulent faire des nourritures , viennent ordinairement
s’en fournir. Chacune de ces foires 'doit toujours
durer trois jours francs.
Les autres foires de Poitou font celles de Poitiers,
au. mois de décembre ; de Civrai, en novembre ; de
Brefluire, en juillet ; de Viez, en juin, & d’Egne
en février,
. I] faut remarquer que dans je cbmiBerce dos
Commercé.. Tome 1. Fart, I I .
c h e v a u x de P o i t o u , les pouliches 8c les jumens font
les plus eftimées, & que les connoifleurs ne fonr
que très-peu de 'cas des poulains & des c h e v a u x
P o i t e v in s , quoique pourtant il ne laifle pas de s’eiv
trouver d’excellens.
C’eft aux foires de Befànçon, de G ray, de V efoul,
de faint-Clâude & de Vofge, que fe vendent les
c h e v a u x de F r a n c h e -C om té , & que les rouliers du
duché de Bourgogne , de Champagne , du Berry 8c
de Brie , viennent fe fournir de c h e v a u x e n tie r s }
c’eft auffi où les marchands de c h e v a u x de ces
mêmes provinces viennent faire leurs emplettes de
poulains, que pour l’ordinaire ils enlevent, ou du
moins qu’ils retiennent.;lorfqu’iis nont encore que
fix mois.
Les foires de Befànçon fe tiennent au mois de
février & d’août; on les tient auffi dans le même
mois à Gray & à faine-Claude ; à Vefoul, c’eft en
feptembre ; pour celles de Vofge, il y en aprefquc
dans tous les mois de l’année.
La foire de Chalus eft prefque la feule , ou du
moins la plus confidérable du Limoufin pour les
c h e v a u x de cette province & des provinces voifines.
Elle £e tient chaque année le jour de la S. Georges,
dont la fête arrive le 13 du mois d’avril. La réputation.
de cette foire eft très-grande , particulièrement
en Guyenne ; & c’éft une de celles de France où
il fe trouve les plus beaux & les meilleurs c h e v a u x ,
& où il s’en fait un plus grand commerce.
C’eft à celle d’Augas , qui s’ouvre le lendemain
de la Fête-Dieu, & qui dure trois jours pour les
c h e v a u x , que fè fait tout le commerce de ceux
d’Anjou.
Le pays du Maine mené fes c h e v a u x à la foire
qui fe tient au mois de juin, aux portés de la ville
du Mans, capitale de cette petite province.
L’Auvergne a trois foires pour la vente des fiens ,
qui toutes trois fe tiennent à Clermont : 1 une au
mois de mai, l’autre au mois d’août, & la troifiéme
au mois de novembre.
Enfin à la foire de Nogent-fiir-Seine, du 11 du
mois d’août, on voit une partie des c h e v a u x de la
B o u rg o g n e 8c de la C h am p a g n e . Il eft vrai que
quelques c h e v a u x de cette dernière province fe
smenent aüffi à la foire.de Nangis, qui fe tient le 4
juillet; mais c’eft peu de' chofe, 8c le plus grand
nombre qui s’y en vend , provient des poulains
nourris & élevés aux environs de Paris.
Commerce des c h e v a u x à P a r is ..
La ville de Paris n’a point de foire pour la vente
des c h e v a u x , quoique c e . foit pour elle que la
plupart des provinces en élèvent, particulièrement
de ceux qui font propres au tirage ^ le nombre
prefque infini de earrofles, de charrettes & d’autres
voitures qui roulent fans cefle dans cette capitale du
royaume., en confomme chaque année une quantité
incroyable,
j Les c h e v a u x n e u f s que les marchands y amènent,
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