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de terre ou de plâtre , qui fert à former les figures
qu on jette en' bronze , on en autre métal, & fur '
laquelle le travaille ce qu’on appelle la cire. On
dit aufli dans le même fens , Yame d’un canon ,
d’un mortier, d’une cloche. Voye% f o n d e u r s .
L’on appelle Yame d’un roue de tabac le bâton
autour duquel le tabac cordé eft monté. Quelques-
uns difent Yefjleu, Voye{ V a rtic le du tabac , où
il eft parlé de la manière de le filer & de monter
les rolles.
Ame. Se dit aulîi des petites fe u ill e s de tabac
0 dont on remplit le dedans de ce qu’on nomme aux
ifles andouilles de tabac.
AMENAGE. ( Terme de v o itu r ie r , qui fignifîe
quelquefois voiture, & quelquefois la p eine de celui
q u i amene , ou le p r i x qu 'o n lu i donne. ) Daus
le premier fens, on dit : Y aménage des marchandées
ne peut faire charroi dans les pays de montagnes
; & dans le fécond , on dit : j’ai tant payé
par pièce pour Yaménage de mon vin. Voyeç
VOITURE.
AMENAGER. ( Terme £ e x p lo ita tio n & de
commerce de bois.)
Am én a g e r un arbre, c’eft le débiter foit eu bois
de charpente ou autrement.
L ’article 4 du titre XVII de l’ordonnance de
'1669 fur le fait des eaux & forêts , défend de ré-
ferver ni façonner les bois chablis, fous prétexte
de les am én a g e r ou débiter dans un autre téms au
profit du roi.
AMENDABLE. \ Ce q u i p e u t s'am en d e r , f e
co rrig er, être réparé. ) Ce terme eft très-commun
dans les ftatuts des corps & communautés des arts
& métiers, & fe dit aufli des ouvragés faifis par
les jurés, qui font en état d’être rendus meilleurs,
& qui pour cela ne font pas fiijets à confiscation.
A Paris, c’eft à la chambre de police que fe juge
fi une befpgue eft amen d a n te , ou non.
Amendable , s’entend aufli des artifans qui méri-r
tent d’être mis à l’amende, pour ayoir contrevenu
à leurs ftatuts & régleifiens.
AMENDER un ouvrage, ( C’efi en corriger la
défechiofité. ) Les réglemens pour les manufaéhi?
res de lainerie portent, que les draps & étoffes de
laine , qui ne pourront être amendés » feront coupés
par morceaux de deux aunes de lo n g , quelque^
lois fans amende 8ç quelquefois fans préjudice de
Yamende»
Parmi les artifans, les befognes fàifies par les
jurés, qui ne peuvent être amendées > font fujettes â
confiscation.
C’eft - à - dire , que tous les corps d’artifans &
marchands privilégiés ont commencé par preferire
des méthodes prefque toutes arbitrairés, que leurs
membres feroi'ent tenus de fuivire dans leurs ouvrages
, fans confiilter le goût ni l’intérêt du citoyen
confommateur, & qu’ils ont prononcé divers dégrés
de peines , fçavoir, de perdre une portion de fa
ptarchandife qu’on coupe en morceaux difficiles à
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vendre, ou de la perdre entière par Une confîfcation;
ou enfin de payer une fomme pour amende. Les
réglemens font plus ou moins oblervés, fuivant que
les prépofés font vigilans & avides , ou parefleux
8c défintéreffés. Ce qu’il y a déplus curieux, c’eft que
les fragmens des marçhandifés qu’on coupe & le
total de celles qu’on a confifquées , font vendus
pour l’ordinaire , preuve qu’il y a des confomma-
teurs qui s’en contentent. Pourquoi donc empêcher
qu’on ne leur en fabrique ? Le pire abus de tous
ces réglemens , eft celui de les reffufeiter tout à
coup après un long-temps de défuétude , alors les
réglementaires font un bon coup de filet au préjudice
des manufacturiers ou artifans & de l’utilité
publique : c’eft le Pérou de certaines gens.
AMER DE BOEUF. Les maîtres fripiers déta-
cheurs appellent ainfi le f ie l de cet animal, dont
ils fe fervent pour enlever les taches de deffiis les
étoffes,
C’eft aufli dans cet amer que fe trouve une
pierre jaunâtre , dont les peintres en miniature fe
fervent pour faire quelques nuances de jaune. On
l’appelle communément pierre de fiel»
AMÉRIQUE. ( Quatrième partie du monde» )
Pour connoître l’état a&uel de fon conunerce,
V0ye{ le mot colonies & le mot états-unis.
AMETHYSTE, que quelques-uns appellent auflï
AMATHISTE. {Pierreprécieufe de couleur vio*
lette,tirant fu r le pourpre») Il s’en trouve dans toutés
les parties du monde.
Les amethyftes orientales font de toutes les plus
eftimées; les moindres font celles de l’ifle de Ma-
dagafear ; Gelles de Cartagéne & d’Allemagne tiennent
le milieu. L’Auvergne en fournit aufli ; mais
on ne les confidère guères plus que les factices ,
dont il eft parlé à la fin de cet article. La manière
de les tailler, ajoute à la beauté de la cou-»
leur , & par conféquent aux prix de la pierre. Les
couleurs fatînées' ou veloutées ont la préférence.
L’amethyfie n’eft pas extrêmement dure ; & il
fuffit pour la tailler d’une roue de plomb imbibée
de poudre d’émeril détrempée avec de l’eau. Elle
fe polit fur une roue d’étain avec le tripoli. L’on
grave aifément fur Xamethyfie » foit en relief, foit
en creux. L’on fe fert pour cela d’une "machine
appellée touret, qu’on fait tourner avec le pied,
& qui par fon mouvement fait agir de petits inftru-
mens de fer, ou de çuivre, auxquels on préfente la
pierre d’une main.
Il eft furprenant combien les anciens ont attribué
de vertus à l’arnethyfie. Ariftote & Pline ont donné
aufli-bien que les autres dans le fabuleux ; & outre
la force de défenyvrer, dont fa couleur affez vineufe
lui a fans doute attiré la chimérique propriété ,
on l’a cru encore propre â chafïèr les penfée?
défagréables, à attirer la confiance & l’eftime des
princes , â rendre heureux, # même à difliper le$
orages & la grêle.
L'on contrefait les amçthyfies avec du verre,
auquel
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auquel oh donne 11 Couleur convenable. Il s en^eft j
fai?en. France cie-.fi belles vers-fan BBglBEHT?11 Il
pouvoir aifément-y être trompé , a moins d ôtei la
pierre du chaton. • y , . „
Les amethyfïes payent en France les droits d entrée
fu r i e pied de cinq livres le cent péjant.
. AMI. Ce terme a plufîeurs fignifications dans le
commerce , il fignifîe un correfpondant, un mandataire
8c un commettant.
, On dit en proverbe' dans le négoce : les bons
comptes fo n t les bons amis ; pour fignifîe r , qu on
en vit mieux enfemble , quand on n'a plus d intérêt
à démêler & qu'on fe paye exactement.
AMIABLE. On appelle amiable compofiteur,
celui qui fait l ’office d’ami, pour accommoder deux
négocians , qui ont des conteftations ou des procès
enfemble. .11 eft différent de 1 arbitre, en ce que
pour concilier & rapprocher les efprits, il retranche
fouvent quelque chofe du droit de chaque partie ;
ce que l’arbitre , qui remplit la fonction de juge ,
femble n’avoir pas là liberté de faire. Voy. a rb itr e .
A L’AMIABLE.ou AMIABLEMENT^ {D e
concert & avec douceur.) Tout s’eft paffé Ï.Y amiable
entre ces deux aflociés. Ces marchands feront
. bien , pour éviter les frais , de finir leur affaire amia-
blement.
. AMIDON. C’eft une fécule , ou réfidm, qui fe
trouve au fond des tonneaux $ où les amidonniers
.qnt mis tremper dans de l’eau des recoupes de
froment.
L'amidon fert à faire de la colle ; de l’empoix
blanc & de l’empoix bleu ; celui-ci en y ajoutant
de l’émail. On s’en fert aufli à faire de la poudre
à mettre fur les cheveux ; & les teinturiers , qui en
emploient beaucoup , le .mettent au nombre des
. .drogues ou ingrédiens non colorans, parce que de
lui-même il ne peut produire aucune couleur.
Le meilleur amidon eft.celui qui eft blanc,
tendre , friable , ou facile à mettre en poudre, en
gros morceaux & féché au foleil; celui qui a été
féché au four, étant plus gris & plus dur.
XJ amidon dont on fe fervoit autrefois en France,
vendit de Flandre ; depuis il s'en faifoit, fuivant
Savari r une fi prodigieufe quantité & de fi excellent
à Paris, que non-feulement cette grande ville
n’avoit pas befoin d’en faire venir d’ailleurs, mais
même qu’on en faifoit un commerce incroyable dans
les provinces du royaume & dan§ les pays étrangers.
D amidon paye en France les droits d'entrée
fu r le pied de quatorze fo ls le cent péfant, & pour
ceux de fortie dou\e fo ls , outre les fo ls pour
livre.
M. l'abbé Terrai établit fous Louis X V un
nouvel impôt fu r l'amidon, qui f e lève che\ les
amidoniers , où i l entraîne des visites 6' formalités
que ces ouvriers trouvent auffi onéreufes que
défagréables. Le produit quitte & net en efi très-
modique , vu l'énormité des frais. Le commerce
d'amidon en a beaucoup fo u ffe r t, c'efi T effet, inévitable
d'un impôt de cette nature.
Commerce. Tome I»
AMI '64
Amidon de racine. Outre Y amidon qui fe fait
avec les recoupes du froment, on avoit découvert
dans le-commencement du dix- huitième fîécle la
racine d’une plante , dont on en peut faire de
très-bon & qui eft propre aux mêmes ufages que
l’ancien amidon. La plante a prefque autant de
noms qu’il y a de différens endroits en France où
elle fe trouve. Les plus communs font, l'arum ,
l'épileüe , le choux â la ferpente , Vherbe à
prêtre , les pieds de veaux , le taras , le f a r à »
l'aron , barba-aron-, &c. Les lieux où elle abonde
le plus, font les bois-, les haies, les lieux marécageux
& fombres , <5s prefque toutes les terre?
incultes.-
La racine amidonnière , fi l’on ofe rifquer ce
nouveau terme , n’a point de grofleur fixe ; & elle
eft plus forte : ou plus menue , fuivant la qualité
des terres.' Elle eft blanche , ferme , fans coton\
mordicante à la langue, & couverte d’une pellicule
noirâtre. La feuille eft pliis longue que large ,
tachée d’un peu de blanc. Sa tige haute d’un pied
ou environ , & d’une couleur rougeâtre , pouffe un
épi affez femblable a celui du maÿs ou bled de tur-
quie , & produit ordinairement plus de cent grains,
qui peuvent fe femer & qui multiplient abondamment:
par la culture.
Cette plante, au contraire des autres , le féche
en été , & n’eft verte qu’en hiver'; niais ce qui eft
d’une grande commodité, c’eft que la racine bien -
nétoyée, & mife en monceau , fe conferve aifément,
pourvu qu’on ait foin de la remuer de temps en
temps.
Cette nouvelle découverte -avoit fait naître, comme
un nouveau corps d’amidonniers ; un particulier
s^étant fait accorder le privilège exclufir de
la fabrique de cet amidon de racine pendant vingt
ans, pour.lui, fes héritiers , fucceffeurs & ayans
caufé. Ce privilège exclufif. a eu le fort de tant
d’autres qui s’achettent à grands frais , c’eft-à-dire ,
qu’il eft demeuré fans exécution.
AMIDONNEURou AMIDONNIER. {Ouvrier
qui fa i t de V amidon ).
. AMIERTIES. ( Toiles de coton qui viennent
des Indes).
AMIRAL. { Celui qui commande une flo tte ).
U fe dit aufli du vaiffeau que monte cet officier.
En France , Y amiral eft un des grands ^officiers
de la couronne, le. chef de la marine, & des armées
navales du royaume.
C’eft de lui que les capitaines & maîtres dés
vaifîeaux équipés en marçhandifés , doivent prendre
leurs congés , paffeports , commifliqns & fauf-
çonduits.
Le dixiéme de toutes les prifes faites en mer ,
qu fur les grèves , fous commiflïon & pavillon de
France, lui appartient ; enfemble le dixiéme des rançons,
le total des amendes adjugées dans les fiéges
particuliers de l’amirauté ,■& la moitié de celles
prononcées aux .tables de marbre. .
Il jouit encore des droits d’ancrage ? de tonnes