
marchandifes q u i, d’une aütre parE, fortent en quantité
des fabriques, donnent lieu à nn’commerce con-
iidérable avec les pays étrangers; commerce qui eft
encore alimenté-par un bon nombre de tanneries,
de verreries, de blancKifTeries de cire ; de moulins
a papier, à foulon, à poudre à canon, &c.
Bau tzen , en Bohémien Budijfin, capitale de‘
la Haute-Luface , fur la Sprée , a fept belles blan-
chifferies aux environs de la ville. On y blanchit-une
quantité confidérable de toiles fabriquées par les
habitans de la campagne. Ceux-ci les vendent aux
marchands de Baudoin, qui en font un très-grand
commerce. Baud^en en fait u n , d’ailleurs, allez
confidérable en divers articles de fes fabriques , dont
elle a bon nombre, telles que de draps, fils, maroquins
, chapeaux, bas, guêtres & bonnets..
G orxitz , l’une des plus grandes & des plus belles
villes de la Haute-Luface, a de belles fabriques
de draps & autres étoffes de laine, ainfî que de
napes & fervrettès à fleurs. Elle fait en outre un
grand commerce en toiles & fil blanc, qui cependant
n’égàle pas celui de Bautzen.
F o rst, L aubén, L oeeau, Z ittau ou Sitau,
font des villes de Luzace qui font un grand commerce
de toîles" blanches & en couleur, de rubans
de fil , de mouchoirs de poche de f il, & moitié fil
& moitié foie ; de draps & : autres articles , dont ces
quatre villes ont dès fabriques' ou des manufactures.
Les autres-villes de la Lurace font L ucka, capitale
de la baffe-Luçace , dont la plus grande partie
des habitans, au nombre de plus de 4 0 0 0 , font
fabricans de draps, ou tHïèrans, ou braffeurs de
bierre; C amentç , Biïrftcmberg, Gubbtn, M a rk -
l i f fa , ? f o r t i n , SchonBerg 8c S o ra u , qui la plupart
pofïèdent nombre de fabriques & manufactures de
draps & autres étoffes de laine, & qui toutes font
un bon commerce de toiles.
N u m É R o I I.
Commerce extérieur»
Les principaux ports & Allemagne par où fe fait
le commerce extérieur de cet empire, font Hambourg,
Altena, GlücKftadt, Bremerr, Embden &
quelques autres fitués fur la mer Germanique. Ce
que ce commerce a .de plus eflentiel fera expliqué
a l’article d e . Hambourg, dont nous allons nous
occuper ; & nous indiquerons en peu de mots les
.marchandifes qu’on a coutume de tirer des autres
ports ci-deffus,nommés, pour les pays étrangers.
Hambourg.eft une. des plus grandes, des plus
célébrés', des plus riches & des plus commerçantes
villes & Allemagne. Flle-eft située avantageufement
dans, un terrein fertile & agréable du cercle de la
baflè-Saxe, fiir trois rivières ; car YElbe la baigne
du côté du midi, la Bille du côté du levant, &
VAljler du côté du nord. Ses édifices les plus remarquables
font l’hôtel-de-ville qui eft très-fimple ; la
banque dont, nous parlerons bientôt ; & la bourfe
jfiruée vis-à-vis de ces deux édifices, qui a y iz pieds
de longueur fur 4z de largeur. Tout à l’entovtf
régne un portique, où on eft à l’abri de la pluie ;
au-defïus eft une très-vafte falle , où les négociant,
& même les autres bourgeois, s’aflcmblent îorfqu’ils
ont quelque délibération à faire. Au bas de la bourle,
il y a une grue pour élever les marchandifes qu’on
veut embarquer, & une balance pour les pefer. II
y a encore une pareille grue & une femblable
balance auprès du p o rt, où les navires mouillent,
La plus grande partie des magasins font bâtis fur
les. bords de l’Alfter, qui trave rfe la ville, & d’un,
canal appelle B le t , o u , quand la mer eft haute-,
on peut tranfporter aifément, fur des allégés , les
marchandifes qui arrivent à Hambourg, & rapporter
de la même manière aux navires celles qu’on
veut embarquer.
Cette ville eft- très-peuplée , & fes habitans font
non-feulement laborieux & diligens , mais encore
d’un commerce aifé , deux choies qui contribuent
depuis long-temps a y faire fleurir les manufacturés,
qui y font en grand nombre. Les. plus remarquables
font celles de velours unis & à fleurs , riches 8c
légers , ou peluches , tant noirs qu’en couleurs ÿ
eues fournifîent tous les ans' une grande quantité
de pièces de différentes fortes. Les manufactures de
brocards & autres étoffes en or & argent, & celles
en foie , en laine , en poil de chèvre, &c. ne font
pas moins célébrés, de même que les fabriques de
bas. Il y a divers moulins à filer & tordre la foie
gréze que l’on tire tous les ans d’Italie & de divers
autres endroits , & que l’on rend propre à être
employée dans les fabriques. Il y a d’ailleurs à
Hambourg des manufactures de toiles de, coton
imprimées 5 des raffineries de fucre qui ont acquis
de la célébrité ; des fabriques de tabac où l’on en file
, de toutes les efpèces & en très-grande quantité, pour
la confommation de la majeure partie de VAllemagne;
des manufactures d’or & d’argent; dés taïme-
, ries où l’on prépare des cuirs à femelles fort eftimés,
. de même que des maroquins de toutes les fortes,
. des cuirs de veau apprêtés à la manière angloife, &
des peaux mifes en couleur, que l’on fabrique dans,
la même ville, où l’on trouve auffi quelques fabriques
de bazins & de rubans de foie ; des blanchifleries
de toiles ; des fabriques de fils de fer & de cuivre,
& d’autres enfin où l’on fait divers ouvrages. & uften-
files de cuivre, de laiton & autres métaux,
La banque de Hambourg fut érigée en 161-9 fur
le modèle en partie de celle d’Amfterdam, & en
partie de celle de Venife. Il faut être bourgeois
de Hambourg pour pouvoir fe foire ouvrir un compte
en banque. Elle ne reçoit d’autres efpèces que de
vieilles reichfthales d’empire , du poids de z loths
( une once ) d’argent, du titre d’environ 14 lochs
4 grains ( 10 den. 16 gr. ) Ces efpèces gagnent à
la banque 1 par mille îorfqu’on lés y porte , & i |
par mille lorfqu’on les retire j c’eft-à-dire, que la
banque crédite de 1001 rthls ou 300j marcs,
valeur de banque, pour 1000 reichfthales d’efpèce
qu’on lui porte , & elle débite de 1001 rthls 10 & *
Valeur de banque, pour les mêmes 1000 rthls
ü f e qu’elle1 retourne. Les M j M g g * $ £
de chancre de 100 marcs & en fus fe , P
banque,0 en
I chberg, Waldeabonrg , Landfchut-, Schmiedeberg I & Schweidnitz en Siléfie ; les crées de^ Bautzen ,
I Lcebau & Zitau en Luzace ; les toiles a carreaux,
les coutis & lês bazins , de Chemnitz , Mitweide,
Leipzig, en haute-Saxe. Souvent on fait acheter
en écru la plupart de -ces toiles qu’on apporte venr
dre des villages di’alentotir :dans les. fufoites villes,
i & Ton donne commiflion - de les y blailchir & de
leur donner les autres apprêts dont elles ont befoin,
! avant d’en faire l’expédition. Les achats.de toiles
fe font dans les lieux refpedifs en automne en
hiver ; on les blanchit au printems & on les expedie
en été; de forte qu’il faut .qu’un négociant étranger
s y prenne fix ou huit mois d’avance pour fe procurer
ment dé la banque de Hambourgy qui date de
U 7 ib , vu fa conformité avec celui de la banque
d’Amfterdam. . n. ' • . *.
Le commerce de Hambourg eft tres-imp01 tant ,
quoique partagé par Altona fa rivale , comme nous
le remarquerons ci-après. Ceft a proprement parler
le commerce de l‘Allemagne , car il confiée en
plus grande partie en produitions& marchandifes oe
cet empire. Parmi les marchandifes, les toileries de
toutes fortes peuvent être regardées comme formant
la première-branche , du commerce de Hambourg.
Cette ville reçoit, tant S Allemagne que de divers
autres pays fitués fur la Baltique 8c ailleurs , un
très-grand nombre d’articles que nous-nous conten-
terons de nommer , fans en faire le détail, attendu
que la plupart de ces articles fe tirant a meilleur
compte de quelques autres pays que’de Hamboui g,
51 convient mieux aux. étrangers de les faire venir
direftement des’ lieux qui les produifent , que de
cette ville. Ces articles font entr autres du froment,
du feigle ; du bois de chêne & de fapin ; des douves
à pipes & à barriques ; de la cire , de la g a rag e ,
du lin & de la graine de lin; des cuirs de Ruflie ,
des toiles à voile & plufieurs autres- Nous ne devons
pas'-oublier de dire que Hambourg envoie çous les
ans dîtes le Groenland & au détroit de Davis quelques
navires qui y font la pêche de ^ la baleine ,
dont la graille étant apportée & fondue a Hambourg,
& l’huile confommée en plus grande partie en A lle magne
, il nous femble inutile de donner des comptes
fimulés, ainfî que des autres marchandifes que nous
avons nommées ci-defîùs, à l’exception de la cire
blanche & du cuivre en rofètté , dont la qualité eft
très-eftimée, 8c dont il fe-foit de forts enVois en
Bfpagne, en France & ailleurs. Au refte , rtoiis
ferons fuffifomment connoitre les principales efpeces
de to|les que fournit Y Allemagne, & qu on tire
non- feulement par la voie de Hambourg, mais
encore par celle d’Altona, comme nous le dirons
ci-après. • • • ^
On fabrique en Allemagne tant de différentes
forces de t'oiles, qu’il feroit impoffible d’en donner
un détail exaCÏ , qui d’ailleurs feroit inutile a la
majeure partie de nos lecteurs. Nous nous, contenterons
donc de parler des principales efpèces de
ces toiles, qui ont le plus de débit dans les pays
étrangers , en Amérique fur-tout où s’en fait la
plus grande confommation. Ces toiles font appellées
dans le commerce , platilles royales & jimples ,
boccadilles, fangaüs, eflopillès , libretes , breta-
gnes & roitens contrefaits, crées, toiles à carreaux,
coulis , badins, &c. On tire?' oïdïnairemènt lès
platilles , les bo.ccadilles , les fangales, les eftopilles.
les libretes, les bretagnes & les rouens de Rirf-
les toiles qu’il defire avoir. On trouve cependant
quelquefois des toiles toutes préparées, foit en
Siléfie , foit en Luzace , au moment qu’on les
• demande,;- mais ce n’efi jamais en grande quantité :
les çommiffionnaires établis dans les villes x i - deflùs-
dénommées, n’en aclietant prefque jamais que ce
qu’il leur faut pour remplir les ordres qu ils reçoivent
des pays étrangers. C’eft en Sileiie fur-tout
qu’on fuit cette maxime ; mais 1 on s en écarté quelquefois
dans la Luzace & en Saxe', ou 1 on ^trouve
presque toujours, & dans tous les temps de 1 annee,
de beaux alforcimens „de crées & de bazins., fpéciale-
menc dans les grandes villes , telles que Bautzen ,
Leipzig, & Chemnitz ;. cependant les toiles qu’on
fait acheter en. écru dans l’automne , font moins
chères que celles, qu’on acheté préparées., & l’on
peut, même dire' que les qualités en font beauc,ouj>
meilleures. Il eft donc clair qu’un fp,éculateur trouvera
mieux fon compte à fuivre la première méthode.
Il n’y a d’autre inconvénient pour lui que d’être
en avance du montant des toiles qu il fait acheter
pendant 6 ou 8 mois avant qu il les reçoive. Il
court auffi quelque rifque en fe chargeant de foire
blanchir les toiles, parce quelles font expofées à fe
o-àter dans les blanchifTeries , à y être enlevées par
fes inondations, qui quelquefois peuvent furvenir ,
notammènt dans les pays montueux. Mais ces rifques
font’en général régardés comme peu de chofe, &
conipénfes ‘par des avantages' dont lés fpéculateurs
les plus expérimentés & les mieux en état de fuivre
ce . commerce fçavent profiter. Ces fpéculateurs
s’adreffent ordinairement aux lieux où ils fçavent que
fe trouvent les efpèces de toiles qu’il leur fa u t, foit
en S axé , foit dans la Luface, foit en Siléfie.; &
en donnant leurs ordrès aux çommiffionnaires qu’ils
ont dans les lieux mêmes, ils leur indiquent une
maifon, foit à Amfterdam, foit à Hambourg, qui
eft chargée d’accueillir leurs traites pour le montant
dès toiîes’qu ils feront dans le cas d’acheter pour leur
compte. Les mêmes fpéculateurs fuivent eux-mêmes
leur correfpondance directement avec les- commit-
fionnaires de Saxe, de Luzace & de. Siléfie , non-
fei/lcment pour l’achat des toiles, tant en ecru que
blanchies , mais encore pour en foire effectuer
l’expédition par la voie la plus prompte & la plus
économe. Hambourg 8c Altona font les deux meil