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rois & princes. Indiens, qui ne font point alliés dit
roi d’Angleterre, fans en attendre les ordres de la
cour de Londres, conformément au vingt-quatrième
article de la grande charte de Charles II.
Avant que oe parler de la décadence de cette première
com p a g n ie , & de l'érabliffement de la nouvelle,
à laquelle elle fut unie cri-i 658 ; on va donner
un extrait de les livres, drcfié en 1685 , temps où
elle étoit encore dans tra état florilfant : on y joindra
aufli l’état des vailîèaux qu’elle a envoyés aux
Indes depuis l’année i <5 8 4 , jufqu’en jg g 7 j ce qui
achèvera de donner une idée dé fes fonds 3c de fon
commerce.
E x tr a it des livres de la compagnie A n g lo ife des
Ind e s O rientales.
ig j m s
Doit avoir
5 *
liv.
Four les effets à Surate v » • i 3‘5 ,éo^
Au fort S. George » . . » 3:4.2,7 Z Z
A la baye de Bengale * • * • 286,ozz
Aux mers du Sud1 . . - . V p o }ç r t
Prêts à plufieurs navires . . * 2,3,851
Aux magafins de^Londres » . 1,608,154
La compagnie doit , • . 2,487.212 n
1. f. fL '
A placeurs- in- j
téreiTss . .. 565,344 f
Pour frais à sg I
Londres; » 175/646 f
Frais .aux In- f
, des. . . . 4,ooo > S
Intérêts de Far- , f
gent • * . 15,000- • i '
Dettes aux In - 1 .
d-es- .. ► z o,.ooo- T
.Refte de liquide- . . . . 1,70-3,411 6 r
Le fonds de la compagnie eft de 73 <>,781 lie.
ro -fols , &. fe trouve par le bilan ci - deflus de
J.7 0 j , 4 i r ÜV. 6 fois, 1. ch. ce qui eft deux cent-
trente & un cuar: pour cent d’augmen ta ci om -
On-ne met point en compte î 11,4 17 liv- z fols
6, deniers de mauvaifes dettes en- Europe , tmn plus
tj-us 7151,4^4 Rv.^ 16 f o l s p o u r le fort S. George,
Bombay e § S. Helene, & autres places de la comp
a g n ie .
II faut remarquer que cette balance eft dreffée
1 °- y pied de k livre fterling, qui en t6S<; valoir
environ treize fois la livre tournois de France.
E t a t des vaiffeaux A n g lo is envoyés a u x Indes p a r
là com p a g n ie , ou avec f a p&rmijfion depuis le
10 a v r it 1684, ju fq u 'a u mois de fepiembre 1687,
»684 Six vaiffeaux„ feayoir , trois pour Surate, un
pour le fort S. George, un pour le Tunqumy
■ & un pour Mindanao.
168 5 Six vaiffeaux, -fçavoir, un pour Sainte-Hclène,
deux pour Surate /deux pour les mers duSud^
& un pour Priaman à la baye de Coromandel.
16&6 Neuf vaiffeaux , fçavoir, trois pour 1a côte de
Coromandel & la baye de Bengale, cinq pour
Bombaye, un pour Priaman & la baye.
1687 Sept vaiffeaux,. fçavoir, quatre pour le forr
S. George , un pour Sainte-Hélène & le fort
S. George , & un pour le Tuhquin.
Tous ces vaiffeaux dévoient faire leurs retours en
Angleterre?
Il en partit aufli quatre en 1685 , & deux en 1686,-
qui dévoient refter aux Indes.pour faire le commerce
d Inde en Inde ; fçavoir, trois pour le fort S. George
deux pour Bombaye, & un pour Priaman.
Il y eut encore en 1686- cinq vaiffeaux de p er-
miflîon; fçavoir quatre pour le. fort S* Georo-e, 8C
un pour Surate ; & eh 1687 trois ; fçavoir , un pour
Bombaye , un pour Madagafcar & Bombaye, &r un
pour 1a Chine.
De nombre de tous ces vaiffeaux monte a quarante-
quatre ; fçavoir, vingt-huit pour le' compte d e là
compagnie qui dévoient revenir en Europe; fïxauflî
pour fon compte, qui devoient refter aux Indes ÿ
& huit pour le compte des particuliers, à qui elle
en avoir accordé la permiflîon, fuivant la charte-'
partie réglée entr’elle & eux.
Cette première compagnie A n g lo ife , avoit de
temps en temps fouffert de grandes pertes : premièrement
,. en r6 80 , quand elle fut obligée de fe retirer
de Bamarn,. où fes nragafms furent pillés-par
. Ies Hollandois , ■ lorfque ces derniers , fous le prétexte
de donner, du fecours a fultan A g u i, contre
fukan Agoni fon père , s’emparèrent de cette place',,
.don ils exclurent'tous les Européens.' "
’^^.Secondement, en 1682/quand le grand nombre-
d?in te rIo p e s-à qui Charles fécond accordoit trop;
fecilement des permifiîôns, firent baiffer.,fes allions
à plus de cent pour cent moins quelles- n’àvôienr
été auparavant^
En troifiéme'liea, en 168y , p a r la guerre que
, H compagnie -eut à foutenir dans les Indes Contre'
1 Je ?grand mogol ,- pendant laquelle elle avoit été-
obligée d’abandonner fon comptoir de Surate , 8c
de fe retirer a Bombaye; elle avoit néanmoins toujours
réparé fes -fonds & foutenu la réputation de
fon commerce, comme,on Fa pu voir- par les état»
rapportés ci'-deffus..
Mais' enfin, la révolution arrivée en Angleterre,,
en. ré 8 8 , 8c k guerre qui la fnivit, pendant laquelle
la compagnie fit des pertes incroyables p ar
1 heurenfe hardiefte/des-armateurs François qui lui
enlevèrent plufieurs-de fes flottes, la mirent dan»
1 état le plus périlleux air elle eut jamais été , 8c
fi: dangereux , que les;Anglois eux-mêmes ne crurent
pas la pouvoir foutenir, & aimèrent mieux en éca— •
blir une nouvelle, à.laquelle néanmoins Fancienne:
fut peu de temps après réunie».
La charte de cette fécondé compagnie eft de 1698 ,
ûhi eft l’année qui fnivit celle où la paix fut conclue
& figtiée à Rifwich.
Ses fonds devinrent fi confidérâbles, & les fouf-
crijptions fe firent avec tant de facilité, qu’un auteur
célèbre , qui écrivoit dans le commencement de la
guerre pour la fucceflîon d’Efpagne , affure qu’en
moins de deux an s, elle avoit mis en mer jufqu’à
quarante vaiffeaux équipés pour fon commerce : ce
qui et oit plus du double de ce que l’ancienne compagnie
eut jamais fuit dans les temps les plus flo-
riflâns de fon négoce ; & qu’année commune' elle
efivoyoit aux Indes un million fterling en argent
- au j “eu que l’autre n’avoit jamais pâlie en eïpcces
la fournie de cinq cent mille livres fterlino-s dans les
plus fortes - cargaifons. qu’elle faifoit deux fois par
an pour .fes comptoirs de-s Indes*
Un n entrera pas ici dans un plus grand détail
fur 1 étabiiffement de cette nouvelle compagnie des
•IndcS) parce que la charte qui lui fut accordée par
Guillaume I I I , ne contient rien de plus; du moins
pour Feflèn tie lq u e ce qui fe trouve dans celle de
Charles II , pour Fancienne , dont on vient de parler
fi amplement, 8c que d’ailleurs par fon union
avec c e lle -c ié tan t entrée en propriété de tous fes
comptoirs & de tous fes effets dans les Indes, &
ayant, pour a in f i d i r e , adopté tous les réglemens
qu elle avoit faits par fa police 8c fon gouvernement,
particulièrement celui de i 6?6 , if femble
qu on la do.t plutôt r e g a r d e r comme la meme Compagnie
continuée, que comme une corporation ,
aind qu on parie en Angleterre, faite fur un pied
diftéreht de la première.
On peut voir à l’article Angleterre , l’état aéluel
de cette compagnie.
Compagnie ^ kgloise d e H ambourg. Il n’y
a. point en Angleterre de compagnie de commerce
d un é t a b l i f ie n i e n t plus ancien que la compagnie de
Hambourg, qdoiqu’à la vérité elle n’y ait pas t o u j
o u r s - e t c c o n n u e fous ce nom-là, ni reftrainte dans
des bornes, aufli é t r o i t e s q u e l l e F e f t aiîjpurd’hui.
On l appella d’abord compagnie des marchands
trafiquans à CalaisHollande , Z élan de, Brabant &
Flandres, & autres pays'de la mer; enfuite on lui
donna le nom ' général de marchands avanturizrs
a Angleterre , parce qu’elle étoit conipofee de tous
les ,marchands Anglois, qui trafiquoient au de-la. de
la mer dans l’Océan Germanique, les Pays-Bas , Sc
la mer Baltique : enfin , elle s’eft nommée la com-
V ignit des marchands avanturiers d’Angleterre, tra- .
nquans^ a Hainbourçr, qui eft le, nom qui lui eft
refté, a caufe que c eft à préfent lefeul objet de fon
négoce.
Cette compagnie, aufli-bien que quelques autres
compagnies Angloifes , qui ont été formées fur fon
module, dont oTî parlera aufli dans la fuite , eft
d une eipecc toute ditférenrc des autres compagnies
dont on a parlé jufqu’ic i, & n’a guêres de rapport
an plan & au fiflcme ordinaire de ces fortes de fo- 1
cietés»
Eri effet, ce n’eft pas une fociété de plufieurs
négociais, qui fournifTent chacun une partie des fonv
mes qui doivent compofer le fonds capital de la
compagnie : c’eft 1111e fimple affociatiori , ou plutôt
un corps de marchands qui n’ont rien de commun
que 1 oétroi, 8c le privilège de négocier à Ham-
bourg , & dans quelques autres villes d’Allepragne ;
chacun d’ailleurs faifant fon négoce particulier, 8c
pour Ton compte , en obfervant néanmoins certaine
difeipline, & divers réglemens qu’il n’appartient ou’à
la compagnie d’établir ou de changer.
La première charte pour l’établifîement de la com’*
pagflie de Hambourg, eft du 5 février 1406 , fous
Je régné de Henri IV roi d’Angleterre ; elle fut
depuis confirmée & augmentée de divers privilèges
par -les rois fes fuccefteurs ; entr’autres, par Henri V
en 1413 , par Henri VI en tæzz , par Henri VII
en 1491 , 1505 & 1506 , par Henri VIII en 15053 ,
1517 & 1531 ; par Edouard VI en 154.7., par
Marie en 1553 , par Elifabeth en 1564 & 158^,.
par Jacques I en 1605 , & par Charles II en ié é ii
De tout- ce grand nombre de chartes, il n’y a
proprement que celles de Henri IV , de Henri V il ' f
d’EÎifabeth, de Jacques I & de Charles II , qùi
foient importantes , & qui accordent quelque chofe
de nouveau à cette compagnie, les autres n’étant
que de fimplës confirmations : aufli ce ne fera que
de cês cinq qu’on extraira la police & les privilé-
ges de cette compagnie.
Avapt la Charte de Henri IV , tous les-marchands
Anglois qui trafiquoient hors du royaume, fe con-
duifoieht dans le commerce qu’ils entretenoient aveC.
les etrangers', fuivant qu’ils le Croyoient plus convenable
à leur intérêt, fans aucune attention, ou pour
le bien particulier des autres négocians, ou pour
1 avantage general de la nation ; ce qui très-fouveut
étoit préjudiciable aux uns 8c aux autres, & décré-
ditoit le négoce des Anglois.
Henri IV ayant été averti de ce défordfe , cnit
y remédier en réunifiant tous les marchands de fe$
états dans un même corps, où fans perdre la liberté
de trafiquer en particulier, & pour leur propre'
compte, ils ne laifleroient pas d’être gouvernés par-
une compagnie toujours fubfiftante , & d’être aftu-
jettis à des réglemens qui conferveroient la réputation
du commerce général de la nation , & ne préjudicie-
roient pas à l’intérêt du particulier. Pour l’exécution
de ce projet ;
Il accorda la permiflîon à tous les marchands Anglois
qui trafiquoient au de-là de la mer , 8c particulièrement
à ceux de Calais , qui étoierit alors de
la domination Angloife , de s’affocier en un corps
politique , d’avoir des directeurs 8c gouverneurs f
fo'it en Angleterre , foit dans les pays etrangers ; d’y ~
tenir des aflemblëes, foit pour fa direction du négoce
, foie pour le jugement des Caufes- entré marchands;
de faire des ioix des ordonnances; de
punir par amende ou autrement, ceux qui y contre-
viendroienc ; & d’impofer des taxes modiques fur
les marchandifes & marchands, pour être employées