
4© A L Ê
cuirs, 4 e la cire, de la laine ; 8cc. le Poméranien
8c le Brandebourgeois les marchandifes de leurs
manufactures en laine & en foie ; le Franconien
& le Nurembergeois , leurs marchandifes refpeCti-
ves ; l'habitant de la Suabe ou d’Aügfbourg vient
avec fes toiles & fes ouvrages en argenterie j l’Autrichien
, le Hongrois le Tranfilvanien avec leurs
cuirs de Hongrie , leur vin , leur maroquin de
diverfes couleurs & quelque peu de fafrari ; le
Suiffe avec les marchandifes de fes manufactures en
laine , en foie Sc en toiles ; l’Italien avec fa foie
& fes étoffes de foie ; le François avec fes marchandifes
en laine , en foie & de modes ; le Hol-
landois avec toute forte d’épiceries & drogueries,
toiles , draps , dentelles ; &c. l’Anglois avec fes
cuirs, fon drap & fes étoffes, &c. Tel eft à peu de
chofes près le concours des marchands étrangers
aux foires des principales villes d'Allemagne. Les
foires de Leipzig fe tiennent, la première au nouvel
an , la fécondé le troifiéme dimanche après pâques ,
&la dernière à la faint Michel. Ces foires ne durent
chacune que huit jours.
Meissen , capitale du Margraviat de Mifnie dans
le cercle de haute-Saxe , eft placée fur la rive
gauche de l’Elbe dans une des plus belles fituations
qu’on puifle imaginer. En 1710 , on plaça dans fon
château, nomme Albrechtsburg, les fourneaux &
tous les uftenfiles de la précieufe fabrique de porcelaine
de Saxe ^appartenante à l’électeur. Il y a
dans cette fabrique un infpeCteur , un teneur de
livres, un contrôleur & un peintre de la cour qui
a fous lui tous les autres peintres en miniature
de la fabrique •: toutes les marchandifes qui en for-
tent font envoyées à Dresde , où elles relient en
entrepôt fous les voûtes du palais, jufqu’à ce qü’on
les faffè partir pour la foire de Leipzig. Elles font
vendues par un faCteur affèrmenté, conformément
à la taxe des eommifiaires. Il fort de cette fabrique
des ouvrages émaillés & non émaillés, peints ,
dorés au feu , qui égalent à certains égards & qui
furpaflènt même à d’autres , .les porcelaines. du
Japon & de la Chine. On diftingue l’ancienne
porcelaine de Saxe d’avec la nouvelle. Il s’en faut
9e beaucoup cependant que cette porcelaine ait
acquis la perfection que l’on defire 5 elle pçche
par le eoup d’oeil du grain de fa eaflure. Cette
porcelaine, à proprement parler, n’a point de
grain & ne paroît dans fon intérieur qu’une mafle
d’émail liffe vitrifiée & parfemée de petites gerçures.
La ville de Meiften fait un commerce de vin con-
fidérable.
JVLagdebourg j ville capitale du Duché du même
nom dans le cercle de la èaJferSàxe, a un grand
nombre de fabriques & manufactures de draps &
autres étoffes de laine , de coton & de fil , ainfi
que de bas de foie, toiles , chapeaux, tabac à fumer
& à râper & favon verd : ces manufactures &
fabriques fourniffenç les principaux articles de fon
commerce.
H all , autre ville du duché de Magdebourg,
A L L
mérite d’être remarquée , principalement à caufe
de fes fources d’eau falée dont on tire par la cuif-
fon une prodigieufe quantité de fel , qui fe con-
fomrne en plus grande partie dans les états du roi de
Pruffe. 6 ^
f H anovre , capitale de l’éleCtorat de ce nom dan$>
le cercle de la baffe-Saxe , eft une ville belle Sc
bien peuplée qui fait un bon commerce , ayant de
quoi y fournir abondamment dans le grand nombre
de marchandifes qui fortent des manufactures &
fabriques dont elle eft remplie.
Munden , ville du même éleCtorat , eft remarquable
par le prétendu droit d'étape dont elle jouit
fur le fleuve Wefer : en vertu de ce droit, toutes
les marchandifes que les négocians & marchands
de Saxe, de Franconie, de Bavière , de Francfort
fur le Meyn , & de Heffe envoient à Munden par
eau ou par terre , y font déchargées , & peu de
jours après rembarquées fur d’autres vaille aux pour
être envoyées à leur deftination ultérieure. Si la
nature avoit mis lâ quelque obftacle capable d’arrêter
le commerce & de lui caufer de grands frais ,
une louable induftrie s’appliqueroit à corriger, ie
vice deftruCteur. Par quelle fatalité les hommes
ont-ils imaginé de créer des obftacles cent fois
pires que ceux de la nature ? Comment peut-on ne
pas voir qu’un droit d'étape eft une déclaration de
guerre contre le genre humain? Si chaque ville 8c
chaque village depuis Cadix jufqu’à Peterfbourg ,
exigeoient un droit d’étape femblable à celui de
Munden, où enferoit le commerce ! or pourquoi ne
le pas exiger , fi c'eft un droit ?
L unebôurg , capitale de la principauté du
même nom, dans le cercle de baffe-Saxe , eft médiocrement
grande , mais bien peuplée & allez
commerçante. Cette ville a dans fon enceinte .une
fameufe faline dont le fel eft très-blanc & très-dur,
& qui lui rapporte un profit confidérable. Les
fources' d’eau falée font dans la partie de la ville
qu’on nomme la fult{e, qui eft entourée d’une muraille
particulière. Cette partie de la ville embrafle
5 4 maifons, dont le bas étage eft creufé eu terre.
Dans chacune de ces maifons il y a quatre grandes
chaudières de plomb qu’on refond tous les
ans. On y fait couler les eaux falées qui s’évaporant
peu-â-peu n’y laiffent plus enfin que le fel.
Les fources de ces eaux font au nombre de huit ;
elles font conduites par des canaux dans un grand
baflin d’où elles font partagées dans les 54 maifons.
On croit que ces falines rapportent pour environ
cent mille thaïe rs de fel.
Nous n’avons fait ici aucune mention de Lubeck ,
non plus que des yilles des deux Poméranies , du
Mecklenbourg & du Holftein , quoique cemprifes
dans le cercle de baffe-Saxe : nous rendrons à
l’article Lubeck , compte du commerce qu’elles
font. Nous n’avons pas nommé non plus parmi
les villes du même cercle, Hambourg , Brèmen >
Stade & quelques autres , parce qu’il nous femble
A L E
plus convenable de parler féparément du commerce
de ces villes.
§. IV. Cercle de Weftphalie.
Le cercle de Weftphalie , particulièrementfle
duché de Weffphalie, eft regarde comme 1 un des
pays les plus froids S Allemagne , ce qui n empêche
pas qu’il ne fo it très -peuplé & que dans
divers endroits il abonde en grains & autres choies
néceffaires à la vie. Mais les plus grands avantages
de la Weffphalie confiftent dans fes vaftes prairies
& dans fes forêts. On. éleve beaucoup de bétail dans
les prairies & l’on engraifl’e une quantité prodigieufe
de cochons dans les. forêts qui donnent du gland
en abondance. Les jambons de Wtffphalie font
renommés par toute. l’Europe , & font un objet
de commerce important pour ce pays. Dans le
voifinage du Rhin , ainfi que dans les montagnes de
la Helîe , on tire de la terre beaucoup de fer , de
cuivre , de plomb & d’autres métaux. Il eft peu
d’endroits en Weftphalie où l’on ne cultive _le lin
& le chanvre dont les lemences fe tirent ordinaire-*
ment de Hambourg & de Bremen , où on les
apporte de Riga , de Komgfberg ou de Liebau.
Ce pays ne manque pas non plus de manufactures :
line des plus coiftîdérables eft celle du fil de fer qui
fe tire à Altena. Le chanvre & le lin qui croiflent
en divers endroits font' envoyés en majeure partie
à Bielefeldt, \Vahrendorff, Tecklenbourg , Ofna-
bruck, Stafford, Detmold, Ravenfberg, Ritteln &
divers autres lieux où l’on fait un grand commerce
tant de f il, de toiles de chanvre & d’étoupes, que
de toiles de lin grofles ou fines, unies , rayées ou
à carreaux , blanchies' ou crues , à fil double^
ou. fîmple. Les toiles de lin qui fortent d’Ofna-
bruck ,- de Tecklenbourg , de Bielefeldt & de
Wahrendorff , paftènt en plus grande partie en
Hollande & font- d’un très-bon ufage , furtout
celles de Wahrendorff qui font très-propres à faire
des chemifès.
Munster , ville capitale de l’évêché du même
nom en Weftphalie , fait un bon commerce de toiles
& de bleds ; mais elle n’a ni fabriques ni manufactures.
Osnabrück , capitale d’un autre évêché de
- Weftphalie, fournit aux Hollandois & à d’autres
peuples du voifinage , des toiles connues fous le
nom de toiles à la rofe , qui quoique groïfières,
font néanmoins beaucoup eftimées. Cette ville fait,?
d’ailleurs , un très-grand commerce de jambons, de
lard , &c. •
Liège., eft une ville ancienne, grande 8c bien
peuplée , fituée dans un vallon agréable & fertile.
Elle eft capitale d’un évêché ,• dans le territoire
duquel, ainfi qu’à Liège même , on fabrique une
quantité immenfe de toute forte d’ouvrages de fer ,
comme canons, fufils, piftolets, lames d’épées i couteaux
, cïzeaux, mais furtout de clous de toutes
les efpeces. La plus grande partie de ces ouvragés,.
les clous principalement, paffent par la Hollande,
Commerce. Tome !•
A L L | t
qui en fait un commerce confidérable. Comme les
marchands Liégeois Vendent ordinairement leurs
marchandifes à livrer quittes de tous frais à Amfter-
dam ,_ nous nous référons pour les prix des clous à
ce que nous en marquerons dans le prix courant .
général de cette dernière ville. Indépendamment
d’un grand nombre, de fabriques d’armes autres
ouvrages de fer, Liège a beaucoup de manufactures
de gros draps , frifes, camelots , étoffes de foie ,
connues fous le nom de fergede Liège ; de galons
de f il, boutons de cuirs & furtout de cuirs à femelles
qui font très-eftimés :
Arnsb.erg , capitale du duché de la Weftphalie
propre, n’a rien de remarquable que fes deux foires
annuelles , qui dans lé tems y attirent* beaucoup de
monde.
Cleves , Capitale du duché du même nom dans
le cercle de Weftphalie , fait quelque commerce
par le moyen du Rhin & de la Meufe qiü traver-
fent ce duché. Elle poffede plufieurs fabriques 8c.
: manufactures de draps 8c autres étoffes de laine , 8c
1 une d’étoffes de foie qui eft confidérable.
Min£>en , capitale de la principauté du même
! nom, auffi dans le cercle de Weftphalie , fait un
très-bon commerce en fils 8c toiles de lin , furtout
en toiles; à napage.
i Altena , Iserlon & Plettenberg , villes dix
comté de la Marck , font un commerce confidéra-'
ble en ouvrages de quincaillerie , de fil de fer 8c
d’archal , d’aiguilles , de balances , de faulx Sc
faucilles , qu’on fabrique dans ces trois villes & aux:
environs. On y trouve aufîï plufieurs fabriques 8c
manufactures de laine & de foie.
Bielefeld , capitale du comté de Ravenfberg
fait quelque commerce en toiles, bas de laine 8c
autres productions de fes manufactures.
Lingen &Teckelenbourg, capitales des comtés
de leurs noms , font pareillement quelque commerce
en toiles , dont il fe fabrique de fortes quantités
dans ces villes, furtout à Teckelenbourg• Dusseldorp & Élberfeld ou Elverfeld 9 villes
du duché de Berg , font un commerce confidérable^
en marchandifes de leurs fabriques & manufattures
dont les principales font , de fil , de cordons 8c
rubans de fil , de fil de cordonniers, de toiles blanches
, rayées & à carreaux. On fait auffi à Elber-
fe ld ’des ouvrages de fer , furtout de bonnes lames
d’épées 8c des armes de toute efpèce. On trouve a
Duffeldorp quelques fabriques 8c manufactures de
draps & autres étoffes de laine.
Julie R s , capitale du duché du même nom , fait
un grand commerce de fil & de toiles blanches.
Aix - la-C hapelle, en Allemand Aachen ou
Achen , eft une ville libre & impériale fituée aux
confins des duchés de Juliers & de Limbourg. Elle
fait un commerce confidérable en draps qui fe fabriquent
tant dans fon enceinte que dans fes environs
, comme nous le dirons ci-après ; en chaudrons
Sc autres ouvrages de cuivre & de laiton lur-
toüt en aiguilles à coudre <l«u font recherchées