
ue les autres, comme dix-fept livres treize fols cinq
èniers.
C o m p t e s r o n d s . Ce font au contraire ceux dont
on fe ferc^communément ; comme dizaines , douzaines,
quinzaines, centaines.
Une perfonne de bon compte, eft une perfonne
jufte , avec laquelle il fait bon compter ; qui ne fait
pointée mauvais' inçidens , qui ne chicane point fur
des bagatelles.
Un homme qui ne tient ni compte ni mefure , eft
celui qui n’a aucun foin de fes affaires , qui les laiffe
aller en confufion , fans fe mettre en peine d’y apporter
aucun ordre.
On dit encore, que chacun veut avoir fon compte;
P°^rA^^re * Per^ >n*ie ne veut *ien relâcher de fes
intérêts.
P a p i e r d e c o m p t e . Eftuneforte d e grand papier
fin, connu fous ce titre dans les papeteries , & chez
les marchands merciers , qui fe mêlent de faire le
commerce de papier , fur lequel on écrit communément
les comptes.
C o m p t e , ou g o u t t e d e l a i t . Verroterie dont
l’on fe fert fur la cote d’Afrique pour faire la traite
avec les noirs.
Ç o m p t e - e r o d é ou c o n t r e b r o b é . C’eft une
autre verroterie qui fert au même commerce; il y
en a de bleu a fleurs blanches , & de rouge , les uns
auflî â fleurs blanches , & d’autres à fleurs jaunes.
COMPTÉ. Ce qui a été mis en compte. On
appelle deniers comptés & non reçus, les fommes
dont, dans les comptes en forme, on compofe le
chapitre de reprife.
C o m p t é . Tout compté,tout rabattu, ç’eft-à-dire,
toute dédu&ion faite, vous me devez encore telle
T o m m e .
COMPTER. Supputer , calculer , nombrer par
les régies d’arithmétique. On dit î çompter aux
jettons : compter â la plume.
C o m p t e r . Se dit auflî des paiemens qui fe font
en efpèces , pu monnoie courantes, Je vais vous
çompter cette fomme : vous faire ce paiement, tout
en belles efpèces ; vous n’aurez que de l’or & de
1 argent blanc , fans menue monnoie.
C o m p t e r . Se dit encore relativement â l’égard
de ceux qui ont en des fociétés, ou des affaires en-
femble. Pour vivre en bonne intelligence, & pour bien
faire fes affaires , il faut fouvent compter lès uns
avec les autres. Les marchands doivent compter tous
les fix mois, tous les ans, avec les perfonnes auxquelles
ils font crédit, afin d’éviter les fins de non-
recevoir.
On dit d’un mauvais payeur, qu’il ne veut ni
Çompter y ni payer ; pour faire entendre , qu’on ue
peut tirer raifon de lui.
C o m p t e r t a r 2 r e f f t a t . C’eft compterfo r n -
m a i r e m e n t , & fur d e A m p le s m é m o ir e s, o u b o r d
e r e a u x _de c o m p te .
Compter e n f o r m e . C’eft lorfqup Je compte
qu’on préfente ? pft en bonne forme , & q.u’il 'eft
lib^He i fui van: l’ordre des comptes , ç’pft-g-dii'.e , .
.qu’il a les trois chapitres, de la recette, de la
déçenfe, & de la reprife. On le dit encore, lorf-
qu on examine un compte avec le légitime contra-
diâreur.
C o m p t e r d e clerc a m a ît r e . C ’eft lo rfq u ’un
com p tab le n e com p te q u e de ce q u ’i l a re çu , fans
q u o n le re n d e re fp o n fa b le d’au tre c h o f e , q u e de
la re c e tte des denie rs.
C o m p t e r une chose a q uelqu’un. C’eft lui
en tenir compte ; & quelquefois,, c’eft la mettre
: fur fon compte.
C o m p t e r pa r p iè c e s . C’eft compter en détail ;
ce ^jui èft oppofé â compter en gros.
C o m p t e r . On le dit auflî, en termes de librairie,
pour fignifier, évaluer fu r les feuilles d'un manuf-
c r it, qu un Auteur donne pour imprimer, combien,
le livre pourra contenir de feuilles d’impre ffion,
COMPTOIR. Efpèce de table quarrée, à rebords
, plus longue que large, fur laquelle on
compte & on pefe l’or & l’argent monnoyé.
Chez les marchands , négocians, & banquiers
d importance , le comptoir eft placé hors le cabinet
de la caille ; n y ayant que la cloifon entredeux
, qui a une ouverture qui s’ouvre & fe ferme,
quand on veut, en dedans , par laquelle le çaifller
fait fa recette & fes paiemens.
Chaque comptoir eft ordinairement garni d’une
balance a fléau , pendue au plancher par une tringle
de fer, d^un trebuchet, de plufîeurs gros poids
de cuivre , dun poids de marc , de même métal ;
d une main pour mettre les efpèces dans les facs,
apres quelles ont ete comptées ; de ficelle pour les
nouer; de papier pour écrire, & - pour faire des
étiquettes, & d’une écritoire garnie d’encre, canif,
plumes, & poudre. Quelques-uns fe fervent de
comptoirs portatifs, femblables au précédent , â
1 exception qu’ils font beaucoup plus petits , & fans
pieds.; étant deftinés à.mettre fur une table.
C o m p t o ir . Se dit auflî parmi les marchands ,
particulièrement chez_xeux qui vendent en détail,
d une maniéré de bureau ou table très-longue, &
tres-etroite, fans rebords, fermée d’un côté p a rle
bas, & garnie de quelques tiroirs, qu’ils ont devant
eux dans leurs boutiques oumagafins; fur laquelle
ils déplient leurs marchandifes, pour les faire
voir, & comptent l’argent qu’ils reçoivent. C’eft
dans les tiroirs de ce comptoir qu’ils mettent leur
argent pendant le jour, pour le porter le fojr à la
caifle.
C o m p t o ir , que quelques - uns appellent auffi
lo ge , quoique la loge foit différente & moindre ,
que le comptoir. Eft encore un terme de •négoce
qui fignifie un bureau général de commerce, éta-
bÜ en plufîe.urs vilj.es des Indes, pour chaque nation
de J’Europe, A Amandabat & a Suratp, ij y a des
comptoirs de François, d’Anglois, de Hollandais ,
c. eft-a-dire , des bureaux où ils font chacun en
particulier leur trafic.
Las plus .CQofidérâblés comptoirs , qivjl y ait
peut-être jamais eiipo.ur le conimepçe , étoieuj ceu.ï
que les villes Anféatiques avoient autrefois établis j
à Nôvogrod , â Anvers, â Bergfron, & Autres villes '
de commerce d’Europe. C’étoit de fpacieux bâtiriiens
fuperbement conftruits , qui avoient ordinairement
trois OU quatre cent chambres magnifiquement meublées
, qui entouroient une grande cour, avec plu-
fieurs portiques, galleries, cabinets, magafins , &
greniers propres a mettre & confèrver toutes les fortes
de marchandifes, qu’on y apportait d'es différons
pays. Chaque nation y avoit fort conful ou juge
particulier, avec plufîeurs officiers & ferviteurs. Il
y avoit même des collèges , des précepteurs gagés ,
pour enfeigner le commerce & les langues aux jeunes
gens , que les parens y envoyoient. Il refte
encore quelques-uns de ces magnifiques comptoirs ;
& la maifon des Ofterlins d’Anvers, aufti-bien que
ce qu’on nomme préfentement le cloître à Berghen ,
en Norwergue , avoient été bâtis pour cet ufage,
dans le tems que la confédération des villes Anféatiques
étoit dans fa fplendeur.
On appelle auflî quelquefois comptoirs, quoi-
qu’improprement, le cabinet, ou bureau, où les
négocians ont leurs livres, & font leurs écritures.
COMPTORISTE. Terme de quelque ufage
parmi les négocians. Il fignifie homme de cabinet;
ou plutôt, homme qui ne fo r t point de dejfas les
comptes de fo n commerce ; qui les dreffe, qui les-
examine, qui les calcule fans cefîe.
On le dit auflî d’un négociant ou dun teneur de
livres, qui eft habile dans les comptes.
CONCEPT. Ce terme eft en ufage parmi les
négocians des pays-bas, & autres frontières de France
, pour fignifier un projet, un dejfein, une idée
d'affaire» C’eft une corruption du mot latin concept
us , qui veut dire idée, ou penfée de quelque
chofe. Les philofophes le nomment un être de
fa i fon.
CONCESSION ,permiflion, privilège, oéfroi de
quelque grâce que fait un fupérieur â fon inférieur.
Ce terme eft très en ufage dans les édits , déclarations
, & arrêts du confeil d’état du roi de
F rance, & dans les lettres patentes, & chartes des
autres fouverains , pour l’établiffement des compagnies
de commerce, comme celles des Indes , d’O-
rient, ou (l’Occident; celles d’Afrique, du Nord,
du Levant, &c.
Conceffion, fignifie alors toutes les chofes concédées
en général , & fîngulièrement les pays, terres
, côtes, ijles , &c. dans lefquelles le prince
accorde aux affociés de faire le commerce privati-
vement â tous autres de fes fujets : ainfi on d it, que
Madagafcar eft dans la conceffion des Indes Orientales
de France, & les côtes d’Afrique depuis le
Cap-Verd jufqu’au Cap-de-bonne-Efpérance, dans
celle du Sénégal du même royaume ; pour faire
entendre , qu’il n’eft point permis aux autres François
d’envoyer leurs vaiffeaux, ni de faire des éta-
blifîemens dans ces endroits.
Concession, en fait de commerce , fignifie en
général toute Vétendue dun pays dans lequel il eft
permis â une compagnie dé /établir oude faire fon
négoce privativement â tout antre. En particulier il
fe dit du terrein que* ces compagnies donnent aux
habitans pour le défricher, le cultiver, & le Faire
valoir , en leur rendant quelque redevance ou droit
annuel. Dans le premier fens, la conceffion doit
s’obtenir du prince qui l’accorde par les édits, déclarations
, Chartres , lettres-patentes, & arrêts du confeil.
Dans le fécond fens , ce font les directeurs qui
les concèdent par des contrats ou des arrêts de leurs
compagnies , dont ils chargent les regiftres de leurs
délibérations.
Voyeç l’article des compagnies; vous y verrez
1 etendue des concédions qui ont été accordées â
chaque compagnie, foit en France , foit dans les pays
étrangers.
CONCESSIONNAIRE. Celui â qui appartient
une conceffion. En France , on les nomme autrement
colons & habitant ; ces trois nomsfè trouvent
employés indifféremment dans les lettres-patentes
accordées depuis 1664. En Angleterre on leur donne
le nom de planteurs.
CONCHI. Efpèce de canelle, dont il fe fait un
affez grand commerce au Caire : on la tire des
Indes par la mer rouge : on y en vend encore dé
deux autres fortes ; la zeilani , qui eft la véritable
canelle de l’Ifle de Zleilan ; & *la malabari, -qui eft
la canelle grife des Portugais : celle-ci ne fe vend
que le quart de la zeilani, étant peu eftimée.
CONCHYLE. Coquille de mer, de l’efpèce de
celles qu’on nomme pourcelaine, buccine, ou
cornet, laquelle renferme un petit poiflbn , qui
fournit un fuc propre â teindre en écarlate. Foyer Ecarlate,
CONCOMBRE. Plante reptile, qui porte Un
fruit du même nom,
La graine des concombres eft une des quatre
femences froides que vendent les épiciers-droguif-
tes ; c’eft aulfi avec de petits concombres encore
verds qu’on fait cette efpèce de falade, qu’on appelle
des cornichons , qu’on confit au fel & au
vinaigre ; ce font auflî les épiciers & les vinaigriers^,
qui font le négoce des cornichons : on en envoyé
dans les pays du Nord.
« Les concombres, conformément au tarif de
» i6é4|tepaient en France les droits d’entrée fur
» le: f 4§ f Me 10 fols du cent en nombre , & lés
» nouveaux fols pour livrç «.
CONDITION. On dit que telles drogues, ou
autres marchandifes fe font trouvées de bonne condition
; pour dire qu’elles fe font trouvées bien
conditionnées.
Vendre â condition, ou fans condition , c’eft-
a-dire , que fi les marchandifes ne conviennent pas
a l’acheteur, il peut les rapporter, & les rendre au
vendeur dans un certain temps. Il faut être prompt
à rendre les marchandifes que l’on a achetées à
condition, autrement cela pourroit faire naître des
conteftations.
Vendre fans condition, fignifie au contraire,