
voie de Marfeille. Il y paye le droit de vingt pour
cent', conformément au Tarif de 1706.
ADIRER ou ADHIRER. ( Egarer, perdre quelque
chofe. ) Il fe dit particulièrement des papiers :
j’ai adhiré une obligation de mille écus : cette
lettre de change eft adhirée, on ne la peut retrouver j
elle eft égarée ou perdue.
Lorfqu’une lettre de change, payable à un particulier
& non au porteur, ou ordre, eft adhirée„
le paiement en peut être pourfuivi & fait en vertu
d’une fécondé lettre , fans donner caution , en fai-
fant mention que c’eft une fécondé lettre, & que
la première ou autre précédente demeurera nulle.
Et au cas que la lettre adhirée fut payable au
porteur, ou à ordre, le paiement n’en doit être
fait que par ordonnance de Juftice, en baillant caution
de garantir le paiement qui en fera fait.
Cela eft conforme aux articles X V I I I & X I X
de Vordonnance de 1633, tit. V.
ADMINISTRATION. Les Efpagnols du Pérou
nomment ainfi le magafin d'entrepôt établi à Colao,
petite ville fituée fur la mer du fud , qui fert de
port a Lima, capitale de cette partie de 1 Amérique
méridionale,,
C’eft à Yadminiftration que les navires étrangers,
qui obtiennent la permiflion de trafiquer le long
de ces côtes , font obligés de faire décharger les
marchandifes d’Europe qu’ils y apportent, en payant
treize pour cent dir prix de la vente, fi la cargaifon
eft entière -, & jufqn’à feize pour cent fi elle ne
l’eft pas ; on paye outre cela trois par mille pour
les droits de confulat & autres petits droits royaux :
il eft trifte qxi adminiftration & impôt foient fyno-
nimés.
ADRAGANTH, autrement TRAGACANTH.
( Efpèce de gomme,)
Il faut choifir l’ a dra gant h clair , lifte , tortillé
en forme de vermifîeaux, & dont les brins foient
un peu longs.
Cette gomme a quelqu’ufage dans la médecine,
où elle entre dans la eompofirion des éleétuaires
pour les maladies des yeux ; mais fa grande con-
iommation fe fait par plufieurs ouvriers & artifans
qui 1’eniployem dans divers ouvrages.
Les peauflïers , qui s’en fervent beaucoup dans
les préparations de leurs cuirs, préfèrent la rouge
a noire à la blanche & à la grife : prefque-tous
les "autres ufenr des deux dernières efpèces qui font
les meilleures.
On trouve aufli de la gomme adraganth dans
Tille de Candie.
Vadraganth, que dans les tarifs de France on
nomme tragagans, paye de droits âentrée dans
ce royaume , cinquante fo ls le cent p éfant,
avec les nouveaux fo ls pour livre»
ADRESSE. Soufcription que l?on met fur le dos
d’une lettre mîftive -pour la faire tenir , ou par la
pofte ou autrement, à la perfonne à qui elle eft
«ieftinée. -.
Çette adrçjfe ou fqufcription doit contenir ' les
noms, demeure & qualité de celui à qui elle doit
être rendue, avec la province, la ville ou le lieu
où l’on veut envoyer la lettre.
Monfîeur Savary', dans fon Parfait Négociant,
recommande aux marchands, négocians, banquiers
& autres qui fe mêlent de commerce, une grande
exactitude à bien mettre les adrejfes de leurs cor-
refpondans & commilïionnaires j une feule lettre
perdue, ou feulement retardée, pouvant, félon les
circonftances, caufer de grands défordres dans le
négoce, & même dans la fortune d’un négociant.
Adresse , fe dit plus ordinairement de ce qu’on
écrit & met fur les balles, ballots, bannes, mannes
ou futailles remplies de marchandifes qu’on envoyé
au loin par les voituriers. Ces adrejfes doivent contenir
à peu près les mêmes chofes que les fo u fc rip -
tions des lettres. Il y a néanmoins des occafions oft
il faut ajouter d’autres circonftances qui leur font
propres. Voye{ emballage & emballeur.
^ Adresse. Ce terme a encore plufieurs autres
lignifications dans le commerce. On dit : mon adrejfe
eft à Orléans chez un tel j pour marquer que c’eft
la qu’on doit envoyer ce qu’on veut qui me foie
rendu. J’ai accepté une lettre de change payable à
Y adrejfe de M.‘ Nicolas ; ce qui fert comme d’élection
de domicile, pour le paiement de cette lettre,
ou pour les pourfuites que. le porteur pourroit être
obligé de faire faute d’être acceptée ou payée.
Cette lettre de change eft a Y adrejfe du. fieur Simon,
pour dire qu’elle eft tirçe fur lui.
ÀDRESSER.(.Frtvoyer<f<?5 marchandifes en quelque
lieu ou à quelque perfonne.) Je viens d’adrejfer
quatre balles de poivre à Lyon. Mon cbrrefpondant
de la ^Rochelle eft siir j vous pouvez lui adrejfer voc
marchandifes.
A E
ÆSrUSTUM, (ou cuivre brûlé. ) C’eft du cuivre
rouge , coupé en petites plaques, & mis par lits
dans un creùfet avec du foufre & un peu de fei
marin, & enfuite expofé à un grand feu de charbon :
lorfque tout le foufre eft confommé, la drogue eft
dans fa perfe&ion,
La bonté de Y ce s-uftum confîfte dans fonépaifleur,
qui doit être médiocre 5 dans fa couleur, qu il doic
avoir gris de fer par - deflus , gris rougeâtre en
dedans , & d’un rouge de. cynabre quand on en
frotte deux morceaux l’un contre 1 autre. Il faut
aufli qu’il foit caftant & brillant lorfqu il eft cafft#
JLe meilleur oesruftum vient de Hollande.
Les médecins fe feryent de cette drogue dans
quelques-uns de leurs remèdes, mais, avec de gran-«
des précautions. Son plus grand ufage eft pour la
chirurgie , où elle eft bonne à m,anger & confom-
mer les chairs & excroifîances dans la guerifon des
1 plaies. ,
L ?.Es-uftum paye ■ des droits (Feutrée en France
quatre livres du cent péfant, avec les fo ls jjour livf
AEM , ou AM. Mefure fio#r QA & fert £ Amftfi£r
dam pour les liquide^«
JJaem eft de 4 anker , Yanker de z ftekans ou
de 31 mingies ou mingeiës | & le mingle revient a
deux pintes mefure de Paris. Six aems font un
tonneau de quatre bariques de Bordeaux, dont chaque
barique rend à Amfterdam iz ftekans \ , ce qui fait
50 ftekans le tonneau , ou 800 mingies vin & lie j J
ce qui peut revenir à 1600 pintes de Paris 3 & par j
conféquent Yaem revient à environ z 5 0 ou z 60 pintes
de Paris. Voye{ la table des mesures. -1
Aem , Am , Ame. Cette mefure pour les liqueurs,
qui eft en ufage prefque par toute l’Allemagne ,
n’eft pourtant pas la même que celle d’Amfterdam ,
quoiqu’elle en porte prefque le nom | & elle n’eft I
pas même femblable dans toutes les villes d’Alle--
niacme. Uame communément eft de zo fertels 'ou
8 0mafles. A Heydelberg elle eft de- iz .vertels &
la vertel de 4 mafles, ce qui réduit Yame a 48
mafîes.Ët dans le Wurtemberg Yame eft de 16 yunes ,
& l’yune de 10 mafles j ce qui fait monter Yame
jufques à 160 mafles. Voye{ la table des mesures.
A F
AFEURER. Vieux mot de commerce , qui lignifie
mettre Us marchandifes & les denrées qui s’apportent
dans les marchés , à uii certain prix ; les
taxer^ les eftimer. Voyeç affouage.
AFFAIRE. ( Ce qui nous occupe , ce à quoi
nous travaillons. )
Ce terme ' eft d’un grand" ufage dans le commerce
, & y a diverfes lignifications. Quelque-fois il
fe prend pour marché, achat, traité , convention, &c.
mais également en bonne ou en mauvaife part , fui-
vant ce qu’on y ajoute pour en fixer le fens. Ainfi
on dit»: cet homme a fait une bonne affaire , pour
faire entendre , qu’il y a beaucoup à gagner $ & au
contraire , qu’il a fait ütae mauvaife affaire, quand
il y a conudérablemenr à perdre dans le marché,
l’achat ^ le traité , la convention , &c. dont il eft
queftion.
Quelquefois affaire fe prend pour la fortune d’un
marchand j & en ce fens on d it, qu’il eft bien dans
fes affaires , quand il eft riche & à fon aife, fans
dettes, & avec des fonds confidérables : & qu’il eft
mal dans fes affaires, quand il a fait de grandes pertes,
& qu’il doit beaucoup.
Entendre fes affaires / c’eft fe bien conduire dans
fon négoce.
Entendre les affaires, lignifie aufli entendre un
peu la chicane ou procédure en Juftice. On dit,, cet
homme n’entend pas les affaires , il ne fçaàt. comment
conduire un procès.
Donner ordre à fes affaires; c’eft les régler, les
mettre en bon état, payer fes dettes, liquider ce qui
eft dù.
On dit en proverbe, qui fa it fes affaires par procureur
, va à l'hôpital en perfonne.
AFFERMER. Donner ou prendre à ferme quelque
terre ou quelques droits pour un- certain temps
& moyennant un certain prix. Voyeç ferme.
A F F IC H E . Placard attaché en lieu public
polir rendre une chofe notoire a tout îé nlofide.
L’ufage des affiches eft très-commun dans le commerce.
On erl met pour la-vente des marchandifes ,
pour celles des vaifleaux , pour donner .avis deS
bâtimens qui fe difpofeilt à faire Voyage : celles-ci
doivent contenir les lieux où ils v o n t, ceux où iN
doivent toucher pendant la route , le nombre dé
tonneaux qu’ils contiennent & celui des canonà
dont ils font armés. C’eft aufli par des affiches qué
les compagnies de commerce apprennent àu public
la qualité des étoffes , des toiles , des métaux , des
drogues & épiceries & autres effets qui leur arriveiit
par le retour de leurs navires. On y explique ordinairement
le lieu de leur arrivée , le jour de leur
vente fouvent fous quelles conditions elles doivent
être vendues. Enfin il. y a peu de chofe dans lé
négoce pour lefquelles les marchands ne foient-
quelquefois obligés de faire appofer des affiches,
quand .ce ne feroit que pour indiquer les nouvelles
fabriques dont ils entreprennent l’établiffement , ou
même feulement le changement dû lieu de leur
demeure , pour fe confervër la pratique de leurs
chalants..
Il n’eft pas permis à Paris de faire mettre des
affiches, pour quelque raifon que ce fo it, fans en
avoir obtenu la permifüon du lieutenant général dé-
police ou des juges fupérieurs , fuivant l’exigence
des cas. |
AFFINAGE. ÂétiOn par laquelle on épure quelque
chofe , 011 la rend plus fine , plus nette, où
meilleure. On le dit des métaux , du fucre , du
chanvre , des aiguilles , &c. qui deviennent par Y affinage
plus précieux dans le commerce.
AFF1NEUR. ( Celui qui affine.) Il y a des affi-
neurs pour l’affinage de l’or & de l’argent, donc
quelques-uns font en titre d’offices, entr’aütres le s
affineurs établis dans les hôtels des monnaies de
France : des affineurs dans les fonderies & forges
de fer , des affineurs pour les fucreries 3 & ainfî
de toutes les chofes qui peuvent fe mettre a l’affinage.
Affineur , fe dit aufli dans les manufëéhires dé
lainage , des ouvriers qui tondent les draps d’aftf-
nage. L ’article 27 du réglement de 1708 , pour
les draps deftinês à être envoyés au Levant, rend
les foulonniers , teinturiers , tondeurs 7 afft-
n e u r s& c . refponfables envers les marchands f a briquons
, chacun en ce qui le concerne , desamendes
& confifcations prononcées à caufe des»
étoffes défeclueufes.
AFFINOIR. ( Terme de chanvrier & de cordier.J
C’eft le feran ou peigne de f e r , avec lequel ' oui
affine le chanvre. Ainfi nommé , parce que les
bouches- ou dents de cet inftrument à- travers desquelles
on paffe la filace , étant plus petites & plus
ferrées , elle en fort plus fine &' mieux dégroffie.
AFFIRMATION. G’èft le ferment qu’on, prêté-
en Juftice , & l’afliirance qu’on donne de la. vérité-
de quelque fait- : ce qui fe pafle en préfence du;
juge , lequel fait lever la main & jurer que la chofe;
affirmée eft véritable*