
de Paris. Ce charbon fe vendoit en gros au quintal,
fe débitoit en détail à la livre* On s’eft ravifé
depuis , fur-tout après avoir appris à épurer le c h a r d
o n de pierre.
« Les droits d’entrée fixés en France pour le charma
bon de pierre, par le tarif de 1664, font de 8 fols
»la banne, & ceux de fortie 4 fols, avec les fols
» pour livre.» .
CHARBONNIER. Celui qui fait ou qui vend le
charbon. On donne aufli a Paris le nom de charbonniers
, à certains petits officiers de ville, établis
fur les ports, avec la qualité de porteurs de charbon;
mais qui pourtant n’en font guères les fondions,
ayant fous eux des forts ou gagne-deniers, qu’on
nomme -des :plumets & des garçons de la pelle,
CHARBONNIERE. Place deftinée dans les bois
pour faire le charbon. Ce font les officiers des eaux
& forêts qui marqueur les lieux deftinés à cet ufage ;
& ce font les ordonnances qui en fixent le nombre,
a tant par coupes & vente de bois.
; Charbonnière. Regratiêre qui fait le négoce du
charbon de bois à petites mefures. Outre les regra-
tiers & regratières qui ont des brevets,- il eft aufli
permis aux femmes & filles^fes garçons de la pelle ,
de faire ce petit commerce jamais feulement du charbon
provenant des braifes ou fonds de bateaux que
les marchands vendent ou donnent pour falaire à
leurs maris & peres.
CHARCANAS. Étoffe de foie & de coton, qui,
fe fabrique aux Indes orientales. La longueur de$
pièces de charcanas eft de f e p t à huit aunes , un
peu plus, un peu moins ; & leur largeur , toujours
de ■§.
11 vient aufli des Indes , des toiles de coton & foie,
qui fe nomment charcanas. La portée des pièces
eft de fix, h u it, ou treize aunes de longueur, fur -|,
ou j de large.
CHARCUTER. Hacher ou tailler de la viande,
comme font les charcutiers. C’eft de ce terme que
ceux qui écrivent chaircntiers, dérivent le nom de
ces marchands de chair de porc, dont on parlera
dans l’article fuivant. Ceux au contraire qui conforment
l’ancienne ortographe de chaircuitiers , qui eft
la véritable, le font venir de chair cuite, qui faifoit
autrefois tout leur négoce.
CHARCUTER ou CHAIRCUITIER. Marchand
de chair de pourceau, qui la coupe , qui la
hache, qui la fale, qui l’aflaifonne, pour en faire
(mêlée avec du fàng où fans fang) des faucilles ,
boudins , andouilles, cervelats , & autres tels ragoûts
-de chair hachée, enfermée dans des boyaux de porc
ou d’autres animaux.
Ce font aufli les charcutiers qui préparent, qui
fument & qui vendent les jambons -, languets , langues
de boeuf, de porc & de mouton, & qui font
le négoce du lard , du petit falé , cuit ou frais , du
foin- d o u x ,. ou graille de cochon.
Les fréquentes créations d’offices, faites depuis
l’année 1691 jufqu’en 1 7 0 Z , pour chaque corps
des marchands & communautés d’arts & métiers,
qui avoient été réunies au corps des maîtres charcutiers,
y avoient déjà introduit quelques articles
de réglement, mais qui ne regardoient guères que
l’augmentation des droits de réceptions & de vifites
pour pourvoir aux rembourfemens des fournies
empruntées par ladite communauté, pour parvenir
aux dites réunions.
Une création de deux offices de courtiers-vifîteurs
de porcs morts , lard & graiflfe, faite au mois de
juillet 170Z, qui avoit déjà été précédée d’une autre
de pareil n'ombre , & que les maîtres charcutiers
furent pareillement obligés de fe réunir , donna lieu
à de nouveaux ftatuts, drefles & arrêtés dans une
affemblée des maîtres du 14 mai 1705:, confirmés
par des lettres patentes en forme de déclaration, du 1 4 octobre de la même année, enre^iftrées au parlement
le iz mai 1710 , à l’effet de régler , tout ce qui
concerne les andouilles , boudins , lauciffes & cer-
velats.
CHARDON A BONNETIER. Sorte de plante
qui produit à l’extrémité de fies tiges & furgeons,
uneefpèce de petite globule un peu long & épineux,
que l’on appelle bojje 9 ou tête de chardon, dont
on fe fort pour laner, ou tirer la laine du fond des
étoffes , ou des ouvrages de bonneterie, pour les
garnir & les couvrir de poil fur la fuperficie, afin
de les rendre plus chauds, plus mollets & d’une
meilleure vente.
Pour conferver les têtes, ou bofles de chardon 9
il faut les tenir dans des lieux focs ; l’humidité leur
-étant fi contraire, que du moment qu’elles font
un peu moettes, elles font hors d’état de pouvoir
forvir.
« Les bofles de chardon font eftimées fi néceflaires
» pouf les manufactures de lainages , qu’elles font
» regardées comme marchandife de contrebande à la
» fortie du royaume 5 & il n’eft permis à qui que.
» ce foit d’en envoyer dans les pays étrangers ,
» fans un paffoport du ro i, conformément à 1 arrêt
» du confeil du premier mars 1689 , qui fixe le
» droit des chardons à drapiers , fortant avec per-
» million, à 10 livres par balles du poids de cent
» cinquante livres ».
« La fortie des chardons à bonnetiers ayant
» depuis été abfolument interdite , jufqu’à nouvel
» ordre , par arrêt du zo mai 1715 ; la liberté d’en
» faire fortir du royaume, fut rétablie par arrêt du
» z 1 décembre de la même année , attendu l’abôn-
» dante récolte qui en avoit été faite dans la province
» de Normandie pendant les deux dernières années,
» & que les granges & greniers de ceux qui en
» faifoient la culture, ou qui en trafîquoient, en
» étoient en quelque forte furchargés ; & même pour
» en faciliter le négoce avec les étrangers , les droits
» de fortie furent réduits à 4 lîv. par chaque balle
» de cent cinquante livres pefant, au lieu des 10 liv.
» portées par l’arrêt de ié8p ».
« A l’égard des droits d’entrée, le tarif de 16 64
» les régie à zo fols aufli la balle du même.poids ».
QHARENÇON. Petit, infofte. noirâtre , qui
s’engèndre & fe nourrit dans le grain de bled. On le
nomme autrement calandre.
CHARGE. Dignité , office qui donne quelque
,autorité fur les autres.
Les charges qui fopt propres au commerce, font
le grand-juge & les confuls, les maîtres & gardes
dans les fix corps , les fyndics & les jurés , & ceux
qu’on appelle rois dans les communautés des arts
.& métiers. On dit qu’un marchand, qu’un artifan a
paflé dans les charges 9 quand il a été -élu & a
exercé quelques-uns de ces offices. Les confuls &
leurs chanceliers, dans les échelles du^Levant, &
dans plufieurs ports & villes étrangères , font aufli
des officiers de commerce*
Charge. Efpèce de mefure de grains particuliè-;
xement en ufage en Provence.
A Marfeille, la charge de bled pèfe ordinairement
3 0 0 liv. poids du pays, qui font Z 4 3 liv. poids de
marc j elle eft compofée de quatre hémines, &.
chaque hémine de huit firadières.
.A Toulon , la charge eft compofée de trois :
foptiers; le foptier d’une'mine & demie mefure de
Paris, & trois de Ces mines font le foptier de
Paris. j
La charge eft aufli la mefure des grains dans
l’ifle de Candie. Cette dernière & celle de Marfeille
font chacune le foptier de Paris.
Charge. Eft aufli un poids en ufage en plufieurs
lieux. Il fort à Venifo pour pefer le poivre, le girofle
& les autres épiceries. On fe fort pour le poids
de la romaine du prince ou de la république. La
charge eft eftimée pefer 400 livres, poids fubtil de
Venife, qui revient à Z40 livres de Paris', de Straf-
bourg, de Befançon, d’Amfterdam, & autres villes
où il y a égalité de poids. Cette charge eft à Mar-
foille de z5>8 livres 8 onces un peu plus ; le poids
de cette ville étant moins fort que celui de Paris, &c.
Il y a encore,a Marfeille une charge qui ne fort
que pour pefor les galles d’Alep & de Seyde, les
cotons filés, & quelques autres marchandifes. Elle
eft de 3 0 0 livres du pays, qui réduites au poids de
Paris, de Strafbourg, de Befançon & d’Amfterdam, -
fout Z 4 3 liv.
La charge d’Anvers eft de 400 livres, faifànt
.*4z livres de Paris, & de ces trois autres villes,
dont le poids eft au pair.
L’on le fort aufli de la charge en Bretagne , &
particulièrement à Nantes , pour pefer certaines
fortes de marchandifes , entr’autres les drogueries
& épiceries, les futaines, les canevas, le papier ,
les coutils , la mercerie , la quinquaillerie, & autres
telles marchandifes qui fe mettent en ballot. La
charge eft de 3 0 0 . livres Nantoifes , & la demie
charge de 150.
Charge. A Arles la charge pèfe zpi 1. } poids
de marc; ainfi 60 charges \ pefent autant que 73
foptiers de Paris.
A Beaucaire elle pèfe environ z^7 -i poids de
marc , & peut contenir un foptier deux boiffeaux &
de Paris. '
Charge ou cargue. Mefure pour les grains,
dont on fe fort en quelques provinces de France ,
particulièrement en Provence. Voyeç cet article.
A Arles , la charge pèfe 300 livres poids de
cette ville.
La charge de Beaucaire eft de deux pour cent
plus forte que celle d’Arles.
. Une charge ou cargue de Marfeille fait une
mudde f d’Amfterdam.
Quarante-une charges de faint - Gilles font un
laft d’Amfterdam. La charge pèfe 3 00 livres, mais
plus forte de 18 à zo pour cent que celle d’Arles.
La charge de.Tarafcon eft du poids de celle de
Beaucaire : il faut $1 charges de Tarafconpour un
laft d’Amfterdam.
La charge de Toulon fait 4 muddes & demi
d’Amfterdam.
Charge. Se dit aufli des fournimens de carton
couverts de cuir de bafane, qui font attachés aux.
bandouillières des foldats, & qui contiennent chacun
autant de poudre qu’il en faut pour charger un
moufouet chaque fois qu’on le veut tirer.
« Ces charges ou fournimens font du nombre des
» marchandifes de contrebande, dont la fortie eft
» défendue par toute l’étendue du royaume de Fran-
» ce , à peine de confifcation , conformément à
» l’ordonnance des fermes de l’année 1687, titre 8 ,
» article 3. Voye% contrebande ».
Charge, (en terme de commerce de boucaniers.)
Signifie une certaine quantité de cuirs de boeufs
ou de vaches, qu’ils appareillent enfemble pour les
mettre en vente. Ces charges , qu’ils nomment
autrement bonnettes, font compofées d’un boeuf &
de deux vaches , ou de trois cuirs de demi-taureaux ,
c’eft-à-dire, de jeunes bouvarts, ou bien de quatre
vaches : mettant ordinairement trois bouvarts pour
deux boeufs , & deux vaches pour un boeuf. Ces
cuirs font pliés en bannettes , afin qu’ils les incommodent
moins, lorfqu’ils marchent dans les bois
dont l’ifle de faint - Domingue , où les boucaniers
font leur chaffe & leur commerce, eft en partie
couverte. Chaque charge fe vend au prix commun,
fix pièces, de huit mônnoie Efpagnole.
Charge. S’entend aufli de ce que peut porter
un homme , un animal. On le dit pareillement de
cé que peut contenir de marchandifes un vaiffeau,
ou feulement de ce dont il eft rempli.
La charge d’un vaifleaii eft proprement ce qu on
appelle fa cargaifon ; il ne fe dit guères que des
vaifleaux marchands.
Par le mot de charge, l’on n’entend ordinairement
que les marchandifes ou effets qu’on a mis defius,
& non pas les foldats, les mariniers, les apparaux,
les munitions de guerre & de bouche, les canons,
&c., quoique toutes ces chofes le chargent fouvept
plus que les marchandifes. On le dit cependant
. quelquefois de tout ce qui eft dans le yaifleau.
On dit qu’un vaiffeau a fa charge, quand il eft
aufli rempli de marchandifes qu’il en peut contenir ;
qu’il n’a que demi charge, quand il n’eft plein qu’à